Roman en ligne
 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -34%
Smartphone 6,67 POCO M6 Pro – Ecran 120 Hz ( ...
Voir le deal
152 €

 

 Chapitre 71 - Botanique accélérée

Aller en bas 
AuteurMessage
Jezekiel
Admin
Jezekiel


Messages : 1800
Date d'inscription : 11/03/2012
Localisation : Poitiers, Vienne, France

Chapitre 71 - Botanique accélérée Empty
20032012
MessageChapitre 71 - Botanique accélérée

[Date originale : 2 Décembre 2011]
[Date correctif : 4 Mai 2015]
Terre 2315 – Le Bosquet

Frédéric, Jeremiah et Miles se trouvaient au beau milieu du bosquet, ou du moins ce qu’il en restait alors que les flammes de Setum ravageaient la végétation tout autour. Ces flammes n’étaient pas leur principal souci mais plutôt ce qui arrivait vers eux. Tout comme pour la précédente surprise, ce fut un unique être qui vint à eux.
La créature était végétale à n’en pas douter et faisait énormément penser à la Ronce venue les arrêter précédemment. Tout comme la ronce, la créature présentait un corps aux rondeurs et courbes féminines. De nombreuses épines recouvraient également son corps, mais ce n’était pas tout. Au niveau des hanches, quatre feuilles de grande envergure composaient une jupe fendue avec une seule feuille devant et les trois autres à l’arrière. De larges pétales tombant entre ses épaules lui servaient de chevelure écarlate. Lorsqu’elle apparut, sortant des fourrés, elle ne fit aucun bruit, ce que seul Jeremiah nota. Maintenant qu’elle avait révélé sa présence, pourquoi éviter de faire du bruit alors qu’elle ne s’en était pas privée auparavant ? Sa démarche était gracieuse mais non moins déterminée. Elle se dirigeait droit sur eux.

« - Où est Westwood ? Livrez-le nous et rendez-vous sans histoire ! » dit-elle d’un ton impérieux.

« - Bonjour aussi ! » répondit Frédéric.

« - Ne gagnez pas du temps, cela ne vous servira à rien ! Où est Westwood ? »

« - Nous n’en savons rien, le coquelicot ! » lui répondit Miles.

« - Je ne suis pas un coquelicot mais une Essor ! Mentir ne vous servira à rien non plus ! C’est la dernière fois que je le demande : où est Westwood ? »

« - Nous demander une énième fois une chose que l’on ignore ne servira à rien également » répondit Jeremiah.

« - Vous ne voulez pas répondre ? Très bien ! Retrouver et exécuter Westwood pour ses crimes est notre priorité mais si vous trouviez la mort lors de l’interrogatoire avant de vous avoir amenés devant la Grande Forêt sera considéré comme un dommage collatéral ».

Sur ce l’Essor fit un geste de la main comme pour faire signe à ses hommes de main d’agir. Une dizaine de petites créatures humanoïdes surgirent alors des fourrés au son de nombreux bruissements. D’approximativement un mètre de haut, leur corps était frêle et leur chevelure composée de pétales jaunes s’ouvrait telle une fleur banale au sommet de leur tête. Leur aspect n’était pas le moins du monde inquiétant même si les trois seuls humains ici présents avaient appris à se méfier des apparences.

« - Tu comptes nous faire affronter les sept nains versions végétale ? » lui demanda Miles sur le ton de l’ironie.

« - Celles-ci ne sont pas là pour vous mais pour le bosquet … » déclara l’Essor.

A peine l’eut-elle dit que les fleurs jaunes se dispersèrent dans le bosquet en direction des foyers allumés. Face aux foyers, elles se mirent à hocher lentement de la tête, d’avant en arrière. De leurs étamines situées au sommet de leur crâne, entre leurs pétales, du pollen commença à se répandre dans l’air. Au gré du vent d’abord puis rapidement le pollen se regroupa suivant une même direction : le brasier le plus proche et le plus ardent. Au contact du feu, au lieu de s’embraser, les grains explosèrent comme du pop-corn et une sorte de mousse vint étouffer progressivement les différents foyers avant qu’ils ne ravagent davantage le secteur.

« - … celles-là par contre vont s’occuper de vous ! »

Les trois hommes se tenaient sur leurs gardes, fixant les fourrés autour d’eux, prêts à voir surgir de nouvelles créatures végétales. Toutefois du mouvement se fit entendre au-dessus d’eux et les força à lever les yeux vers les arbres pour se rendre compte que leurs ennemis n’étaient autres que les arbres eux-mêmes. Ces arbres étaient de forme humanoïde grossière : deux jambes, deux bras, une tête dépourvue de cou et une "chevelure" abondante qui n’était autre que leur feuillage. D’entre les arbres dits normaux sortirent plusieurs essences, un châtaigner, un chêne, un saule, un pin, un sapin, un pommier et un olivier.
Le sapin fut le premier à attaquer. Il s’ébroua avec force et fit tomber sur les trois hommes une pluie d’aiguilles. Les trois hommes le voyant faire n’y prirent garde, grand mal leur prit. Les arbres vivants avaient depuis fort longtemps changé la chimie de leurs fruits ou de leur feuillage pour un potentiel offensif accru. Ainsi les aiguilles du sapin étaient devenues bien plus fines et solides. Nos héros eurent l’impression de recevoir une pluie d’aiguilles à coudre. Seul Miles ne sembla éprouver aucune gêne de par son armure qui le rendait insensible à une telle attaque. Frédéric et Jeremiah furent hérissés d’aiguilles. Même si elles ne s’étaient pas profondément plantées dans leur peau, c’était loin d’être agréable. Ils s’en débarrassèrent néanmoins rapidement par une légère onde de choc télékinésique pour l’un, explosive pour le second.

« - Vous avez apprécié ? Ce n’est que le début des réjouissances ! » proclama l’Essor.

Comme en réaction à ses paroles, l’olivier et le chêne entamèrent une légère torsion de leurs branches avant de les relâcher et d’expulser avec violence leurs fruits. Cette fois Frédéric et Jeremiah n’attendirent pas de savoir quel serait l’effet de leurs fruits. Ils esquivèrent avec célérité la pluie d’olives et de glands qui s’enfoncèrent dans le sol avec facilité. Les impacts ressemblaient à des impacts de balles à la grande surprise de Frédéric et Jeremiah. Quant à Miles, il n’avait toujours esquissé aucun geste.

« - Bon ! Et sinon, quand est-ce que ça commence à devenir intéressant ? » dit-il de façon détachée.

Son armure de plaques osseuses ayant résisté aux formidables coups de Setum, ni des aiguilles, ni des balles n’allaient l’endommager aussi facilement. D’un geste l’Essor ordonna aux autres arbres de se lancer dans la bataille. Le pin lança alors ses pommes. Ses fruits étaient de véritables grenades à fragmentation qui explosaient en dispersant avec violence les pétales de la pomme. Les bogues des châtaigners faisaient plus office de grenades explosives tandis que les pommes du pommier explosaient en une gerbe acide à l’impact. Seul le saule ne se mobilisa pas. Toutefois ces nouvelles attaques forcèrent Miles à esquiver à présent. Ainsi nos héros furent contraints à courir dans tous les sens pour esquiver la majeure partie des projectiles. Bien évidement Jeremiah parvenait le mieux à esquiver les fruits tandis que Miles en recevait le plus mais pas les plus dangereuses, ce qui ne l’inquiétait pas plus que cela. Une chose était néanmoins certaine : ils n’allaient pas pouvoir continuer à mener ce petit jeu bien longtemps. En effet les arbres, profondément ancrés au sol, puisaient toutes les ressources dont ils avaient besoin pour faire mûrir de nouveaux fruits et donc de nouvelles munitions.

« - FAUT RENVERSER LA TENDANCE ! » cria Frédéric à l’attention de ses camarades.

« - Tu tiens le coup Jeremiah ? »

« - Pas de problèmes ! »

« - Okay, alors on va arrêter de courir ! »

Le vampire comprit fort bien ce qu’il voulait dire. Tout en esquivant les divers fruits qui venaient s’écraser ou exploser près de lui, Jeremiah se rapprocha de Miles. Lorsqu’ils furent réunis, ils se stoppèrent tous les deux d’un coup et Jeremiah érigea un puissant bouclier télékinésique en forme de coupole sur lequel vinrent s’écraser tous les fruits qui leur étaient destinés. De son côté, Frédéric s’arrêta également d’un coup, mais loin de ses deux amis. Il s’enflamma soudainement et tira un puissant rayon de flammes sur le pommier. L’arbre prit feu immédiatement. Ses pommes éclatèrent sur ses branches lui causant de graves brûlures acides. Voyant cela, les autres arbres prirent peur. Ils arrêtèrent leurs attaques et se retirèrent dans le bois.
L’essor ne prit point peur, au contraire, elle esquissa un sourire.  Ravagé par les flammes, le pommier s’agitait dans tous les sens lorsqu’il reçut une pluie de graines noires. Au contact des flammes, les graines éclusèrent en un instant libérant un maillage végétal qui vint enserrer le pommier et étouffer les flammes. Les trois hommes furent stupéfaits de voir ce phénomène contre nature. Désappointé, Frédéric mit plus de temps à réagir que de normal lorsqu’il vit une fleur à ras de terre, aux pétales rouges et énormes sortir du fourré. Il ne comprit que trop tard que ces graines noires provenaient de cette plante. Lorsqu’elle expulsa avec vigueur de nouvelles graines, Frédéric bondit de côté mais fut touché au niveau des jambes. Au contact de sa flamme, les graines éclusèrent, libérant comme des racines ou des lierres noirs qui s’enroulèrent autour de ses jambes. Ainsi ligoté, Frédéric retomba lourdement au sol, enflammant le tapis végétal. Les lierres remontèrent le long de ses jambes mais aussi sur le sol enflammé. Frédéric étant en passe d’être neutralisé, Jeremiah abaissa son bouclier et se dirigea vers son ami en sortant son épée. Grossière erreur. Les arbres réapparurent et recommencèrent leur bombardement. Jeremiah stoppa net sa course et érigea un nouveau bouclier télékinésique au-dessus de lui. A peine l’eut-il dressé, qu’il pensa à Miles. Il était trop loin pour qu’il le rejoigne assez rapidement. Le vampire tendit alors le bras vers lui et créa un second bouclier au-dessus de lui.
De son côté, Frédéric était de plus en plus empêtré dans les lierres. Il décida d’augmenter la chaleur de sa flamme le plus possible. Lui aussi commit dès lors une erreur. Les lierres qui l’enserraient étaient thermophages et l’augmentation de la chaleur accéléra leur croissance et leur solidité. A travers les mailles des lierres, il vit l’Essor donner un ordre gestuel à une nouvelle plante. La créature était extrêmement fine. En guise de tête elle avait une fleur blanche en cloche. Plusieurs autres fleurs en clochettes recouvraient son corps. Elle ressemblait à s’y méprendre à du muguet. Lorsque la plante s’approcha suffisamment de lui il eut une confirmation odorante que c’était du muguet. Elle lui grimpa dessus et hocha lentement de la tête au-dessus de lui. Son pollen entra dans ses voies respiratoires.
Voyant cela, Jeremiah décapita la plante avec son épée-fouet.

« - Occupez-vous de l’Essor ! C’est elle qui donne les ordres ! » cria Frédéric qui ne voyait pas où se trouvait Jeremiah.

Le vampire observa l’Essor et remarqua que la zone où elle se trouvait était sauf. Les arbres faisaient attention de ne pas faire tomber leurs fruits sur elle. Toutefois, s’il devait se rapprocher et la combattre, il aurait besoin de toute sa concentration et ne pourrait plus protéger Miles. Le voyant se retourner vers lui, Miles compris le dilemme qui le tiraillait.

« - T’inquiètes pas pour moi, vas-y ! » lui dit-il.

Sans attendre que le vampire abaisse son bouclier, Miles sortit de dessous et se mit à courir pour esquiver les fruits. Soulagé de cette tâche, Jeremiah abaissa également son bouclier et se mit à courir vers l’Essor.
De son côté, Frédéric était pris de vomissements. Avec eux, il se sentit partir lentement. Alors que sa respiration devenait plus rapide, son rythme cardiaque semblait ralentir.
Abrité derrière un arbre normal, Miles ressentit soudain un malaise. Ce n’était pas dû à une quelconque toxine végétale, cela venait de son propre organisme. Il vit alors avec stupeur ses plaques osseuses se décoller de son corps et tomber au sol en se fracassant. Il reprit rapidement l’apparence qu’il avait d’ordinaire sous sa forme démoniaque. Passé le moment d’hébètement, il afficha un sourire. Depuis qu’il s’était couvert de plaques il avait perdu sa faculté à se téléporter. Maintenant qu’il avait repris sa forme normale, il avait dû regagner cette faculté, qu’il comptait bien mettre à l’épreuve de suite. Il sortit la tête de derrière le tronc pour observer les arbres rapidement. Il se remit à couvert immédiatement. Bien que ce fût bref, il avait vu ce qu’il voulait. Il disparut alors pour réapparaître dans le branchage du pin.
Jeremiah parvint enfin à atteindre l’Essor. Cette dernière le surprit de par sa rapidité et parvint à lui lacérer le ventre de ses épines brachiales. Plié en deux, il était à la merci de l’Essor qui n’allait pas se priver pour l’achever. Elle leva alors son bras droit, prête à l’abattre sur son cou pour le décapiter.

« - Vois l’erreur que tu as faite de venir m’affronter ! » dit-elle.

En une fraction de seconde, l’Essor abattit son bras sur Jeremiah avant de tomber au sol, séparé du corps. Jeremiah s’était relevé en un éclair et lui avait tranché le bras de son épée en passant dans son dos. L’Essor poussa un cri strident sous la douleur.

« - Vois l’erreur que tu as faite en me sous-estimant ! » dit Jeremiah.

L’Essor eut tout juste le temps de tourner la tête vers le vampire que l’épée de ce dernier se plantait dans son dos en ressortant par la poitrine.

« - Crois-tu que cela va me tuer ? » dit péniblement l’Essor.

« - Que dirais-tu de refroidir un peu tes ardeurs alors ? »

La pointe de l’épée du vampire se mit à scintiller en se recouvrant de givre puis de glace. Afin que l’Essor comprenne ce qui allait lui arriver, Jeremiah propagea sa glace lentement vers la garde quand il sentit que quelque chose empoignait la lame de l’autre côté et stoppait la progression.

De son côté, Frédéric ne luttait plus et pour cause. La toxine du muguet avait ralenti son rythme cardiaque au niveau d’un comateux aux portes de la mort.
Dans le branchage du pin, Miles procédait à  un véritable carnage en brisant les branches les unes après les autres malgré les tentatives désespérées de l’arbre d’essayer de l’attraper. Le chêne vint à sa rescousse en enfonçant ses poings dans le branchage de son congénère. Quatre mains qui tentaient de l’attraper, c’en était trop pour Miles qui se téléporta dans les branches du châtaigner et entreprit de lui faire subir le même sort qu’au pin.

D’un geste brusque, la créature en face de l’Essor sortit l’épée de Jeremiah du corps de la rose en la déchirant horizontalement sur la droite. Sa morphologie ressemblait à celle de l’Essor mais sa tête était entièrement jaune ainsi que l’intérieur de ses mains. Sa chevelure était composée de pétales de fleurs blanches et pointues et sa jupe était faite de feuilles tout aussi pointues.

« - Contrairement à ma consœur Essor, ta glace ne me fait pas peur. Je suis habituée à m’y confronter là où je vis avec mes sœurs Edelweiss ! » dit la plante sur un ton monotone.

Jeremiah ne se rendit compte de la présence d’une troisième plante que lorsque celle-ci l’effleura au niveau de la nuque. Il tourna rapidement la tête et vit une créature ébouriffée de feuilles couleur bordeaux sous lesquelles on pouvait distinguer comme des chardons rouge vif. La créature n’était autre qu’une ricine dont la toxine du même nom était la plus puissante du monde végétal. L’Edelweiss ne lâchant pas son épée, Jeremiah sortit sa dague mongole et l’enfonça dans ce qui servait de tête à la ricine. La créature retomba inerte au sol tandis que des larmes commençaient à couler des yeux du vampire. Au même moment, une autre créature lui sauta directement dessus. Comme les Delphinium, elle semblait être entièrement composée de fleurs surmontées par une autre bien plus grosse. Mais ses fleurs n’étaient point violettes mais roses. Elle appliqua sur la bouche et le nez du vampire ses fleurs afin de lui inoculer sa toxine.

Alors qu’il fracassait les branches du châtaigner, Miles vit Jeremiah immobilisé par plusieurs plantes. Il fut stupéfait par cette vision qui le déconcentra. Le châtaigner en profita et le fit tomber de ses branches au sol. Sous le choc, Miles eut le souffle coupé. A peine s’eut-il relevé, qu’il vit le chêne foncer sur lui. L’arbre lui asséna un puissant coup de pied qui le projeta contre les arbres à proximité. Sous l’impact, Miles sentit deux de ses côtes se briser. A terre, il accusa le coup alors que le chêne s’avançait vers lui lentement. Lorsqu’il le vit armer son poing droit, Miles se força à se relever pour lui opposer son propre poing. Le bruit du choc retentit puissamment dans le bosquet, témoignant des puissantes forces qui s’étaient rencontrées. L’un comme l’autre des protagonistes ne ressortit pas indemne de cette terrible frappe. Le chêne avait vu son bras se briser. Son écorce avait volé en éclat et son bois avait éclaté en de nombreux endroits. De son côté Miles ne s’en était pas mieux sorti. Sans son armure, sa force avait diminué mais sa résistance également et du poing au coude, chacun de ses os s’étaient brisés, provoquant même des fractures ouvertes et l’handicapant lourdement. Miles recula et s’adossa à l’arbre contre lequel le chêne l’avait envoyé quelques secondes plus tôt tout en se tenant le bras droit de sa main gauche. De son côté, le chêne avait également reculé et souffrait de la pulvérisation de son bras. Les deux adversaires étaient arrivés à un match nul. Toutefois, le chêne regardait Miles en souriant. Soudain, Miles comprit pourquoi. Il vit du coin de l’œil des fleurs bleu violet bouger mais il était déjà trop tard. De part l’intense douleur qui parcourait son bras, il n’avait pas senti la plante le toucher et lui inoculer sa toxine puis se retirer. Les effets se firent vite sentir. Rapidement il se mit à transpirer abondamment. Ses pupilles se dilatèrent anormalement, provoquant un aveuglement de par la luminosité ambiante.

De son côté Jeremiah ressentait une violente chaleur au niveau de son abdomen qui fut suivie par de violentes douleurs et des démangeaisons dans tout le corps. Cela devenait si insupportable qu’il dut lâcher ses armes et tomba à genoux tout en se grattant dans tous les sens. Mais les douleurs au niveau de l’estomac devinrent si intenses qu’il ne pensa plus à se gratter et se tint le ventre de ses deux mains. Quelque chose gonflait dans ses entrailles et commençait à le déchirer de l’intérieur. Le vampire ouvrit la bouche comme pour hurler sous la douleur mais aucun son ne sortit. Cette douleur infernale finit par le faire tomber en syncope tandis que l’élément étranger déchirait de plus en plus ses entrailles de l’intérieur.

Après la chute de Frédéric et de Jeremiah, Miles était le dernier d’entre eux à être encore debout … mais pour combien de temps ? Il avait de plus en plus de mal à respirer si bien qu’il avait repris sa forme humaine. De la bave lui coulait littéralement de la bouche tandis qu’il sentait son cœur ralentir de plus en plus. Un à un, ses sens semblèrent le lâcher. Son oreille interne interrompit son rôle dans le maintien de l’équilibre si bien qu’il tomba au sol, inerte.

L’Essor observa les trois hommes à terre tout en se reconstituant lentement.

« - Bien ! Il ne nous reste plus qu’à les tuer ! » dit-elle en tournant les talons.

« - Non ! » dit soudain une voix puissante et caverneuse.

C’était la voix d’un frêne resté en retrait tout le temps du combat. A ses côtés se tenait le Saule qui n’était pas intervenu non plus.

« - Nos ordres étaient pourtant clairs, impétueuse Essor ! Les interroger sur place quant à leurs liens avec l’humain Cain Westwood et faute de réponses satisfaisantes, les soumettre et les amener devant la Grande Forêt ! »

« - Vous n’allez tout de même pas faire l’affront de les présenter devant la Grande Forêt ? » dit-elle en se retournant outrée.

Elle s’avança vers Jeremiah, tira sa tête en arrière en l’attrapant par les cheveux et plaça ses épines sur sa gorge, prête à l’égorger lorsque le Saule intervint. De ses grandes branches-lianes, il la fouetta et l’éloigna du vampire.

« - Comment oses-tu lever la main sur une Essor, misérable pleureur ? » dit-elle en se redressant.

« - Reste à terre ! » ordonna alors le Chêne.

« - Si vous autres Essors, vous régnez sur les plantes florescentes, ce n’est pas un droit mais un privilège donné par Père … qu’il pourrait vous retirer à tout moment. Ne l’oublie pas la prochaine fois que tu t’adresses à un Grand Eert ! » proclama le Frêne.

« - Et adoptes un ton plus respectueux ! » ajouta le Chêne.

Sans dire un mot, le Saule prit les corps inertes des trois hommes dans ses lianes. Il observa le champ de bataille et les cadavres des Eert qui le jonchaient. Il en éprouva une grande tristesse et poussa un cri semblable à une lamentation qui ne pouvait laisser personne indifférent. Tous les Eert présents respectèrent un silence d’or le temps de cet adieu. Quand le Saule eut fini, tous prirent la même direction, vers l’Ouest.


Dernière édition par Jezekiel le Lun 4 Mai - 22:12, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
https://babel.forumgratuit.org
Partager cet article sur : reddit

Chapitre 71 - Botanique accélérée :: Commentaires

Shion
Re: Chapitre 71 - Botanique accélérée
Message Mar 20 Mar - 15:30 par Shion
[Date originale : 15 Décembre 2011]
Ils ont enchaîné les combats, faut dire... Saloperies de plantes, tiens...
 

Chapitre 71 - Botanique accélérée

Revenir en haut 

Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Chapitre 132 - Coq de Feu
» Chapitre 451 - Le feu au lac
» Chapitre 401 - Qui es-tu ?
» Chapitre 23 - L’Exocet
» Chapitre 55 - Combattre le feu par le feu

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Babel :: Livre I - Mondes Nouveaux :: Arc 6 - un Monde Vert-
Sauter vers: