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 Chapitre 320 - Herbicide

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Jezekiel
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Jezekiel


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Localisation : Poitiers, Vienne, France

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23102016
MessageChapitre 320 - Herbicide

Terre 6354 - Siège de l’Unicorps - Labyrinthe végétal

D’après Isaac, ceux pour qui ils étaient venus au sein de ce labyrinthe, ceux qu’ils étaient venus sauver, avaient finalement succombé dans les cosses de l’Eert carnivore. La créature avait trop épuisé leurs organismes, trop prélevé de fluides organiques pour leur permettre d’être encore sauvés. Ils étaient arrivés trop tard. Toutefois, il était hors de question qu’ils repartent ainsi. S’ils ne pouvaient être sauvés, ils pourraient au moins être vengés et éviter ce sinistre sort à d’autres êtres humains. C’était maintenant là l’objectif de Frédéric. Il devait mettre un terme aux agissements de cet Eert corrompu.

« - Isaac ! Quitte le labyrinthe ! » dit-il en contenant mal sa colère.

Frédéric attendit que le drone s’éloigne suffisamment avant d’agir. Pendant ce temps, il entendit l’Eert l’interpeller, le provoquer. S’embrasant littéralement, il ne choisit pas de fondre directement sur lui ... bien que sa colère lui commandait de le faire. Avant de pouvoir le tuer, il devait s’assurer qu’il ne pourrait pas s’enfuir. Il se mit alors à courir en décrivant un cercle autour du cœur du labyrinthe. Ignorant ses haies, Frédéric passait au travers en les enflammant. Tout sur son sillage s’enflammait. Frédéric courait de plus en plus vite à mesure qu’il décrivait ce cercle. Les haies le ralentissaient de moins en moins. Bientôt, sans qu’il ne s’en rende vraiment compte, galvanisé par sa colère qu’il était, il se mit à voler et transpercer les haies comme si de rien n’était. A peine arriva-t-il à son point de départ qu’il prit un virage serré et obliqua droit vers le cœur du labyrinthe, droit vers l’Eert.

Celui-ci, voyant le cercle de flammes se former tout autour de lui, commença à perdre de son assurance. Lorsqu’il vit Frédéric arriver sur lui telle une fusée, l’Eert n’eut pas le temps de l’esquiver. L’impact fut terrible. Le bras droit de l’Eert fut pulvérisé comme un fétu de paille. Avant qu’il ne ressente la douleur remonter jusqu’à son cerveau de sève, dans son dos Frédéric prit appui au sol d’un pied pour s’arrêter ... et repartir droit dans sa direction. Frédéric frappa l’Eert de plein dos, en plein tronc. Sa vitesse étant bien moindre, il ne le pulvérisa pas. En revanche, l’énergie cinétique fut suffisante pour faire tomber l’Eert face contre terre. Sur son dos, Frédéric sentit que l’Eert tentait de se relever. Il prit appui sur lui et bondit haut dans le ciel. L’impact de cette propulsion rabattit l’Eert au sol. Furieux de se faire ainsi maltraité, l’Eert se redressa à nouveau mais ne vit point Frédéric. Soudain, il sentit la température augmenter. Il leva les yeux au ciel et eut tout juste le temps de voir une gigantesque boule de feu s’abattre sur lui. La puissance de cette boule de feu fut telle qu’elle réduisit en cendres en un instant l’intégralité du labyrinthe. Que ce soient l’herbe, les fleurs, les haies ou encore même les arbres, tout fut réduit en cendres. L’Eert ne résista bien évidemment pas à ce véritable cataclysme localisé. Lorsque Frédéric revint au sol, il éteignit le gros de ses flammes d’un geste du bras. Ne subsistaient plus que de petites flammèches éparses. Au sol, il ne restait plus rien d’autre que de la terre fumante. L’Eert avait entièrement été calciné, il ne subsistait plus aucune trace de lui ni du charnier qu’il avait amoncelé. Avec la disparition de l’amoncellement de squelettes, cela sembla calmer quelque peu Frédéric.

« - Vous avez franchi un nouveau pallier dans la maîtrise de votre pyrokinésie » dit alors Isaac en revenant vers lui.

Frédéric le regarda un instant sans réagir.

« - Malheureusement c’est toujours dans de pareilles situations que cela se fait » finit-il par répondre amèrement.
_____________

Terre 50227 - Le Mans

Tous les occupants de l’immeuble ayant été tués par Hamilton et Émile ayant fermé la porte d’entrée à clef, personne ne pouvait se douter de ce qui se passait à l’intérieur, ni même porter secours à Émile si jamais il en avait besoin. Par chance, tel n’était pas le cas. Ce furent les premiers rayons de soleil passés par le verre cathédrale de la lucarne au-dessus de la porte qui réveillèrent Émile.

Celui-ci ouvrit péniblement les yeux, ébloui par la lumière. Il avait la sensation de sortir d’un cauchemar induit par une grosse beuverie la veille. Bref, il avait la sensation d’avoir la gueule de bois. Tournant la tête pour éviter les rayons du soleil, il vit alors le cadavre d’Émilien, son double à côté de qui il avait perdu connaissance. Le temps que son cerveau comprenne ce qu’il voyait, Émile eut un mouvement de recul. Tout sembla alors s’éclaircir ... un bref instant avant qu’il ne retombe dans un état d'égarement le plus total. Il ne savait plus où il était, ce qu’il faisait ici ni comment il avait atterri ici. Tout ce qu’il savait c’était qu’il était allongé encore il y a peu à côté d’un cadavre.

Progressivement, ses jambes fébriles devinrent plus assurées et lorsqu’il vit la foreuse solaire à terre, il sembla la reconnaître. Il prit connaissance des lieux où il était. La cage d’escalier lui rappelait quelque chose. Mais étrangement, il avait du mal à se concentrer. Il se souvenait avoir gravi ces marches en pleine obscurité mais en même temps d’autres souvenirs venaient comme se superposer. Il avait l’impression de se souvenir les avoir gravies plus d’une fois alors qu’en même temps, il avait le sentiment d’avoir monté l’escalier pour la première fois seulement hier soir. Comment pouvait-il se souvenir les avoir montés plusieurs fois et en même temps que la première fois était hier soir ? Soudain, il se souvint du combat qu’il avait disputé hier soir contre le monstre. Soudain, tout devint clair. Émile parvint à faire le tri dans sa tête et à identifier quels souvenirs étaient réels et lesquels étaient factices, issus de son imaginaire.

Il était Émile Postridge et venait d’une autre dimension pour pourchasser celui qui avait fait basculer sa vie, le vampire, Hamilton, son double d’une autre dimension. Avant qu’il n’arrive dans ce bâtiment, Hamilton avait retrouvé leur double résidant dans cette dimension, un certain Émilien Dieridge ... le cadavre de l’homme à côté de qui il avait dormi ... ou plutôt à côté de qui il avait perdu connaissance après l’avoir touché pour lui fermer les yeux. La cause de sa perturbation lui sauta alors aux yeux. S’il avait eu l’impression d’avoir déjà monté cet escalier, c’était parce qu’Émilien l’avait déjà fait maintes fois de son vivant. Comment cela était-il possible ? Comment avait-il fait pour absorber les souvenirs d’Émilien à un point qu’il en vienne à douter lesquels étaient les siens ?

Mais était-ce vraiment le cas ? Avait-il vraiment acquis les souvenirs de son double rien qu’en le touchant ? Émile décida de mettre sa théorie à l’épreuve. Il tenta de se souvenir quel appartement Émilien habitait. La réponse surgit de sa mémoire aussi naturellement que si c’était lui-même qui avait habité dans cet immeuble depuis près de dix ans. Cela ne faisait plus aucun doute. Autant il aurait pu mémoriser inconsciemment le numéro d’appartement d’Émilien lorsqu’il avait pénétré l’immeuble hier soir en voyant son nom sur une des boîtes aux lettres. Autant rien ne pouvait lui dire depuis combien de temps Émilien habitait ici. Il avait donc bel et bien acquis les souvenirs de son double par un simple contact physique anodin. Émile se dit à lui même qu’il devrait se méfier de cette faculté à l’avenir. En effet, l’égarement qu’elle provoquait pourrait lui être fatal. Tout comme les premières théories du voyage dans le temps de sa dimension préconisaient de ne pas entrer en contact physique direct avec son soi d’une autre époque sous peine de créer un paradoxe destructeur ; peut-être était-ce l’apanage des rencontres entre doubles de dimensions différentes. Si tel était le cas, il pourrait s’en servir contre Hamilton pour le désorienter suffisamment longtemps et l’abattre une bonne fois pour toute. Ne lui restait plus qu’à le rejoindre.
_____________

Univers 9105 - Planète Janus 24 - Tour solaire

Bien décidés à ne pas gâcher leur temps à attendre qu’une nouvelle brèche s’ouvre sur Janus 24 γ, Frédéric et Jeremiah, suivis d’Isaac, poursuivirent leurs investigations au sommet de la tour. Ils traversèrent deux couloirs longs et courbés qui semblaient faire le tour d’une pièce plus importante. A l’instar de ce qu’ils avaient observé depuis leur arrivée au sommet, tout était couvert de lichens et autres mousses, du sol au plafond. Une sorte de pollen flottait dans l’air. Des lianes pendaient du plafond. Le tout donnait à ces couloirs une atmosphère de jungle tropicale. Était-ce volontaire de la part des Chozo ou était-ce dû à l’abandon de l’édifice à la nature ?

Au bout du second couloir, et après avoir effectué un gigantesque demi-cercle depuis l’ascenseur, ils parvinrent face à une porte entravée par de la végétation. Ils ne parvinrent pas à déterminer si c’était une sorte de lierre ou plutôt des racines. A vrai dire, là n’était pas leur préoccupation. Frédéric embrasa l’inextricable enchevêtrement végétal d’une boule de feu.

La porte donnait sur la gigantesque pièce dont ils soupçonnaient l’existence. Il semblait qu’ils étaient arrivés à l’épicentre de l’invasion végétale. Le reste de la station n’avait rien à voir avec ce qu’ils virent ici. La végétation était extrêmement florissante dans cette pièce où elle avait tout l’espace pour s’épanouir. Au centre, gisait, affalée sur le sol, une gigantesque fleur rouge à quatre pétales titanesques aux bords indentés. En son centre trônait un bourgeon de taille modeste comparé aux larges pétales. Le tapis végétal, recouvrant l’intégralité du sol, était constellé de petites fleurs rouges dont les étamines diffusaient continuellement un léger brouillard de pollen. Le réseau racinaire apparaissait de-ci de-là grimpant péniblement le long des murs. En réalité, il ne s’agissait pas d’un réseau racinaire mais d’un mycélium. Par endroit, ces racines semblaient se torsader ensemble pour créer une sorte de structure semblable à un tronc. Suivant l’un de ces "troncs" du regard, ils comprirent enfin où ils se trouvaient. Ils étaient arrivés dans la chambre solaire et ces racines s’étaient enroulées autour des poteaux servant de soutiens aux panneaux solaires. Sous le poids de la végétation, les panneaux avaient fléchi et servaient dorénavant de miroir réflecteur amplifiant. L’origine du dysfonctionnement de la chambre solaire était dorénavant évidente et ils savaient ce qu’il leur restait à faire pour y remédier.

Alors qu’ils s’avançaient dans la pièce, un cri strident retentit. Il venait d’au-dessus d’eux. Ils levèrent la tête et virent une créature ailée, ressemblant vaguement à un gigantesque vautour, fondre sur eux. Jeremiah dressa instinctivement son bouclier télékinésique tandis que Frédéric embrasait ses mains. Mais l’affrontement n’eut pas lieu. Lorsque la créature passa sous la barre des cinq mètres d’altitude, des myriades de filaments blancs surgirent du bourgeon de la gigantesque fleur et enserrèrent le volatile. Rapidement, la bête ne put plus se débattre et fut ramenée au sol, au centre de la fleur. Les gigantesques pétales rouges se levèrent alors. De leurs indentations surgirent de véritables pointes acérées qui, une fois les pétales refermés autour de la proie, formèrent un maillage inextricable, tel un grillage.

« - Okay ! C’est donc une plante carnivore ! C’est bon de le savoir ! » fit Frédéric.

« - Pour être tout à fait exact, c’est un organisme végétal hybride. Elle présente les caractéristiques de la Dionée, du Lichen et mon scanner révèle qu’elle tient aussi de la Droséra. De plus le lichen est lui-même une symbiose entre deux organismes. Dans notre cas il s’agit d’un champignon et d’une algue verte. De par ses composantes de Dionée et de Droséra, cette plante peut se nourrir de créatures animales qu’elle digère encore vivantes. De plus, de part sa composante d’algue verte, sa chlorophylle lui permet également de se sustenter de l’énergie solaire » indiqua Isaac.

« - C’est passionnant ! Bon ! On la bute ? » dit Frédéric.

C’est alors qu’une multitude de tiges sortirent du tapis végétal et encerclèrent les trois intrus. A leurs extrémités une sécrétion forma des boules d’un aspect gélatineux et incolore.

« - Qu’est-ce que c’est que ça ? » fit Frédéric.

« - Il s’agit de l’organe de piégeage hérité de la Droséra » indiqua Isaac.

« - Qu’est-ce que ça veut dire en français ? »

« - La sécrétion qui s’est formée est une sorte de glue afin de retenir prisonnier tout ce qui entre en contact avec » reformula le drone.

« - Et ensuite, le prisonnier est amené au bourgeon où il est dévoré. Okay ! A éviter aussi ... ou à cramer ! »

Sur ce, Frédéric s’entoura d’une aura de flammes et brûla toutes les tiges autour de lui ainsi que le tapis végétal sous ses pieds. Au centre de la pièce, les pétales rouges frémirent en réaction.

« - Quelque chose me dit qu’elle n’a pas apprécié ! » fit Jeremiah.

Ne voyant en la plante aucune espèce de menace, Jeremiah se joignit alors à Frédéric et congela tout l’espace autour de lui. Sous le froid intense, les tiges se brisèrent comme du verre. A nouveau les pétales frémirent.

« - Il est grand temps de désherber un grand coup ! » fit Frédéric en souriant.

Les deux individus commencèrent alors à cibler tout ce qui était végétal dans leur proximité immédiate. A peine quelques secondes après le début de leur carnage, les pétales se rouvrirent violemment et le bourgeon recracha les restes du volatile, soit à peine plus que son squelette. Surgit du bourgeon une gigantesque gueule aux multiples mandibules noueuses qui poussa un puissant cri de rage. Tout autour d’eux, le tapis végétal se mit à remuer. Des légions de filaments laiteux surgirent et donnèrent à la plante carnivore un aspect tentaculaire et cauchemardesque.

« - Madame s’est réveillée de mauvais poil » ironisa Frédéric.

Alors que Frédéric et Jeremiah s’apprêtaient à combattre sérieusement, le son du tonnerre retentit soudainement.

« - Ouverture d’une brèche vers Janus 24 γ ! » alerta alors Isaac.

Les deux hommes levèrent alors la tête vers le ciel et virent à deux cents mètres au-dessus d’eux la dite brèche s’ouvrir. C’est le moment que choisit la plante pour attaquer. Elle les enserra tous les deux dans ses filaments. Urticants, la douleur que leur provoquèrent les filaments les rappela immédiatement à l’ordre. Réactifs, tout deux s’en débarrassèrent sans difficulté. Frédéric s’embrasa pour les calciner tandis que Jeremiah baissa drastiquement sa température corporelle pour les congeler et les briser aisément.

« - Jeremiah ! Vas-y ! » dit alors Frédéric.

« - Tu es sûr ? » lui demanda le vampire.

« - Oui ! Nos amis priment sur tout le reste ! Je reste ici pour empêcher cette saleté de te ralentir. Dépêche-toi tant que la brèche est toujours ouverte ! »

« - Okay ! Bonne chance avec cette plante ! » fit Jeremiah en s’envolant vers la brèche.

A ce moment, la plante lança des filaments en sa direction. S’attendant à cette attaque, Frédéric créa un jet de flammes pour les incinérer.

« - Isaac ! Accompagne-le pour l’aider à se repérer ! Si vous ne pouvez pas revenir ici, on se donne rendez-vous au hall ! »

Sans dire un mot, le drone obéit à Frédéric et se lança à la poursuite de Jeremiah. Constituant l’unique et dernière proie potentielle de la plante, cette dernière concentra tous ses efforts sur Frédéric. Elle abattit les filaments constitutifs de son mycélium sur lui par vagues provenant de moult directions. Sans aucune difficulté, Frédéric parvint à les éviter. Du moins dans les premiers temps. Au fur et à mesure que le combat s’éternisait, les mouvements de Frédéric se faisaient de plus en plus lents et mous. Il avait de plus en plus de mal à bouger. Finalement, plusieurs filaments regroupés sous la forme d’une gigantesque liane vint le frapper de plein fouet. Il le projeta au sol à plusieurs mètres de là ... en plein sur un parterre de tiges gluantes. Tout comme le contact avec les filaments micellaires était urticant, Frédéric connut une réaction lors du contact avec les tiges piégeuses. Instinctivement, il s’enflamma et échappa au sort que lui réservait ce suc collant ... et paralysant. Il ne ressentait plus son bras gauche, celui sur lequel il avait atterri sur le parterre. Même s’il parvenait encore à le bouger, il le sentait complètement endormi, comme vidé d’énergie. Cela n’allait pas l’aider alors qu’il avait conscience qu’il ralentissait, qu’il fatiguait plus que de normale. Il se releva péniblement et ce geste anodin sembla être un effort incommensurable pour Frédéric. Ne comprenant pas ce qu’il se passait, il se retrouva même étonné d’être essoufflé. Quelque chose semblait lui enserrer la poitrine, l’empêcher de respirer.
Il comprit enfin ce qui était en train de se passer lorsque son regard se posa sur l’une des petites fleurs rouges et le pollen qu’elle exsudait. Cette saloperie de pollen s’était insinué dans ses poumons. Décidément cette plante était un véritable super-prédateur. Frédéric serra les dents et fronça les sourcils. Il commençait à en avoir marre de ces parasites et autres plantes carnivores et il ne comptait pas mourir de sa rencontre avec un géranium mutant. Il comptait bien lui réserver le même sort qu’à l’Eert carnivore du Mastercorps. Alors qu’il rassemblait ses forces pour bondir avant d’entamer son ascension enflammée, un éclat de lumière le dérangea. C’était un rayon de soleil venu se réfléchir sur l’un des panneaux solaires.

Cet éclat de lumière était une véritable providence. Il lui rappela en un instant pourquoi il était venu. Si jamais il décidait de pousser l’intensité de ses flammes à leur paroxysme, au stade suppresseur, il endommagerait à coup sûr, voire détruirait intégralement les panneaux solaires, chose qu’il ne pouvait se permettre. Sa seule alternative était d’utiliser ses flammes cannibales. Capable de les maîtriser, il pourrait anéantir la plante tout en évitant de trop endommager les panneaux. Le seul inconvénient c’est que cela allait demander plus de temps qu’avec sa flamme suppressive ... et du temps, il n’en avait pas à loisir étant donné l’infection fongique dont étaient victimes ses poumons. Néanmoins, ce n’était pas la première fois qu’il était ainsi attaqué de l’intérieur. Il se souvint de la réponse radicale qu’il avait dû adopter face à Inu Okane, le Lama du Bei Heng Shan de la Terre 504. Néanmoins, il n’allait pas avoir le temps de s’infliger à nouveau un tel supplice. La plante ne lui laissa pas ce loisir et l’entrava dans un chaos de filaments tel qu’il ne laissait plus passer l’oxygène et empêchait donc Frédéric de s’embraser. N’ayant plus aucune force pour se débattre, Frédéric fut amené au cœur de la plante où il allait être digéré vivant. Cette idée lui rappela alors les metroids et l’Eert carnivore mais surtout la colère sourde qu’il avait alors éprouvée. Alors que les sucs de la plante commençaient à attaquer son épiderme, Frédéric se servit de la douleur ressentie pour amplifier sa colère. Entravé au sein du système digestif de la plante, Frédéric rouvrit ses yeux et laissa exploser sa rage sous la forme de flammes d’un rouge sanglant. Immédiatement la plante commença à se tordre dans tous les sens. Elle pouvait bien se débattre, elle ne pouvait rien faire pour échapper aux flammes cannibales de sa proie. Le suc digestif évaporé, les flammes rouges rongèrent les tissus végétaux de la plante. En à peine quelques secondes, la plante succomba. Ses pétales et le bourgeon s’ouvrirent lâchement, laissant apparaître Frédéric, debout et enflammé. Alors qu’il allait s’abandonner à une explosion terrifiante, un éclair de lucidité lui traversa l’esprit. Il parvint à cantonner ses flammes au centre de la pièce, incinérant toute matière végétale et à les réorienter vers le ciel dans un cri de rage effrayant.

Son accès de rage évacué, Frédéric dissipa ses flammes rouges. Son apparence était sans équivoque. Il n’avait strictement plus aucun vêtement sur lui. Le moindre morceau de tissu avait été incinéré. Mais le plus dérangeant ne fut pas sa nudité. Quoi des sucs digestifs ou de ses propres flammes l’avaient rendu ainsi, tant est qu’il n’avait plus un centimètre carré de peau sur le corps. Il n’avait plus ni pilosité, ni cuticule, ni cartilage externe. Donc plus de nez ni d’oreilles. Il était à vif tel un écorché. La pupille de ses yeux, encore rouge vif, sembla s’éteindre en devenant entièrement blanche. Il leva la tête et vit Jeremiah réapparaître en compagnie de Miles, Wade, Isaac et Samus. Toute tension quitta alors son corps et Frédéric s’effondra sur le sol nu de la chambre solaire, au centre d’un cercle parfaitement dégagé au milieu du tapis végétal moribond.
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A suivre dans le chapitre 321 - Frénétique
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Chapitre 320 - Herbicide :: Commentaires

Shion
Re: Chapitre 320 - Herbicide
Message Dim 23 Oct - 10:10 par Shion
L'eert a probablement eu le pire adversaire pour lui parmi les 5.

Par contre Frédéric a tout donné dans le présent, malgré ses facultés de régéneration, il devrait être HS un moment.

Sinon, la découverte d'Emile est très intéressante. A voir comment il va l'utiliser...
 

Chapitre 320 - Herbicide

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