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 Chapitre 267 - Columbia

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Jezekiel
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Jezekiel


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Localisation : Poitiers, Vienne, France

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06092015
MessageChapitre 267 - Columbia

Terre 9633 - France - Université du Mans

On était au beau milieu de l’après-midi en plein mois de Mars. A cette heure, les couloirs de l’aile de sciences appliquées étaient encore déserts. Mais cet état de fait n’allait pas tarder à changer et cela l’homme qui marchait à vive allure en avait parfaitement conscience. Son âge était un mystère pour tous ceux qui croisaient son chemin. Sa longue barbe noire et son crâne rasé rendaient difficile une quelconque approximation. Il était habillé d’un costume complet et d’un chapeau haut de forme, quoi de plus élégant à cette époque. Professeur de son état, il était un paradoxe vivant. Quelque peu agoraphobe sur les bords, il avait pourtant choisi l’enseignement. En réalité, c’était plutôt l’enseignement qui l’avait choisi. En échange de quelques heures par an durant lesquelles il tentait d’enseigner les rudiments de la physique des particules à quelques élèves s’étant majoritairement trompés de voie lors des choix d’orientation en début d’année, il bénéficiait d’un budget conséquent pour mener ses recherches. En raison de son problème de sociabilité, il pressait donc le pas alors que l’heure de la pause arrivait rapidement. Bientôt, les couloirs allaient être envahis par une foule d’étudiants aux profils divers et variés. Émile Postridge le savait, jamais il n’atteindrait la sécurité toute relative de son bureau à temps. L’heure fatidique arriva et avec elle la sonnerie lâcha les fauves dans les couloirs. A l’image de vannes déversant l’eau retenue d’un barrage, les portes des différentes salles de cours s’ouvrirent déversant son flot submergeant d’élèves.
Comme à chaque fois qu’il était ainsi piégé, le professeur s’immobilisa, connaissant un épisode similaire à de la tétanie. Il serra ses jambes, replia ses bras devant son torse et subit chaque frottement d’épaules comme autant d’agressions. Surmontant sa phobie, Émile Postridge reprit sa marche vers son bureau d’un pas hésitant, tentant d’éviter au maximum les élèves. Ces derniers le regardèrent tous comme un cinglé et le dépassèrent sans faire plus attention à lui. C’est alors qu’un élève l’interpella.

« - Hey ! Émile ! Vous ne voulez pas un chewing-gum ? »

Comme en écho, un autre le relança.

« - Oui, prenez un chewing-gum, Émile ! »Note 1

Le professeur ne comprenait pas ce petit jeu auquel certains élèves s’adonnaient à son détriment en prononçant ces répliques. Mais cela, Émile en avez cure. Tout ce qui l’importait était de rejoindre son bureau, son bastion. Mais arrivé devant la porte de son fort, il eut la désagréable surprise de voir un nouvel obstacle dressé en travers de son chemin en la personne d’un élève qu’il ne connaissait que trop bien. Celui-ci, loin d’être taquin, avait néanmoins la déplaisante habitude de l’attendre devant son bureau ou de faire irruption durant ses cours. Il s’agissait de Christian Delacroix de la faculté de lettres. Malheureusement pour Postridge, il ne l’avait reconnu que trop tard et Delacroix l’avait déjà aperçu. Il était trop tard pour reculer.

« - Monsieur Postridge ! Vous devez absolument cesser vos recherches ! »

« - É-écartez-vous, j-jeune homme, j-je vous prie ! »

« - Non ! Vous devez comprendre ! Comprendre que vos recherches sur la particule de dieu est une erreur ! «

« - Le boson de Higgs » rectifia calmement le professeur.

« - C’est une Hérésie ! Un BLASPHÈME ! LES VOIES DU SEIGNEUR SONT IMPÉNÉTRABLES ET NUL HOMME NE DEVRAIT PRÉTENDRE A VOULOIR PERCER SES SECRETS !!! » se mit à hurler Delacroix.

Le professeur Postridge endura les véhémences de Delacroix durant près d’une minute, attirant l’attention des étudiants sur leur duo improbable. Finalement Émile perdit son sang froid.

« - LAISSEZ VOTRE CROYANCE RIDICULE DICTER VOS ACTES SI VOUS LE SOUHAITEZ MAIS ELLE MASQUE BIEN MAL VOTRE IGNORANCE ET VOTRE MANQUE D’INSTRUCTION !!! VOUS VOIR TRAINER VOS GUÊTRES DANS CES COULOIRS EST UNE INSULTE POUR TOUS CEUX QUI VOUS ONT PRÉCÉDÉS !! MAINTENANT ÉCARTEZ-VOUS DE MON CHEMIN !! »

Surpris par cette réplique, tous les élèves s’immobilisèrent regardant Postridge. De même Delacroix cessa de gesticuler dans tous les sens en brandissant sa sacrosainte Bible. Le professeur l’écarta d’une main et pénétra enfin dans son bureau qu’il ferma à double tour.
Son cœur battait anormalement vite et son visage était devenu rouge. Il mit quelques minutes avant de se calmer. Il se servit un verre de son scotch caché à l’intérieur d’un télescope évidé. Ses nerfs détendus, il put enfin se repencher sur son projet d’expédition en Antarctique. C’était un projet qui l’enthousiasmait réellement. De nos jours, une telle expédition était encore une sacrée aventure ; peu d’explorateurs avaient eu la chance d’atteindre le pôle magnétique Sud.
_____________

Terre ??? - Columbia

Bien que la pièce de l’appartement de Tenenbaum transformée en salle d’attente fut bien éclairée, la différence de luminosité fut telle qu’elle indisposa tout à chacun dans le groupe durant plusieurs secondes le temps que leurs pupilles s’y adaptent parfaitement. Cela fait, tous furent stupéfaits par le lieu où Elizabeth les avait amené. Ils se trouvaient au beau milieu d’une ville de style européen aux couleurs chatoyantes. Les rues de cette ville étaient tellement animées que nul civil ne se rendit compte de leur soudaine apparition. Le ciel, d’un bleu azur sans pareil, était régulièrement constellé de feux d’artifice. Manifestement, ils avaient fait irruption au beau milieu d’une fête digne d’une fête nationale. Et c’était le cas. Il s’agissait là de la commémoration de la création de la ville de Columbia. La vie semblait radieuse en ce lieu, à des années lumières de la déchéance de Rapture. La lumière qui baignait la cité était si intense qu’elle fit croire au groupe que certains toits rayonnaient tel de l’or. En levant la tête, ils virent une structure qui leur parut étrange. Des sortes de rails aériens survolaient la ville au-dessus de certains lieux. C’est alors qu’ils virent un être humain accroché à l’un d’eux et qui glissait tout du long grâce à une sorte de triple crochet. A mieux y regarder, l’humain remplissait une fonction bien précise dans cette ville, il était vêtu comme un agent de police des années 1920.Note 2 Il descendit du rail et atterrit à quelques mètres devant le groupe.

« - Bien le bonjour, messieurs, dames ! Passez une bonne journée ! » dit-il en regardant le groupe avec un large sourire.

« - Pareillement, monsieur l’agent » lui renvoya sur le même ton, Elizabeth.

« - Où est-ce qu’on a atterri ? » se demanda Miles à voix haute.

« - Bienvenue à Columbia, la ville fondée par le Père Comstock ! » leur dit alors Elizabeth, sur un ton maussade.

« - Comstock ? Ce n’est pas par ce nom que Tenenbaum vous a appelée la première fois ? » lui demanda Jeremiah.

Mais Elizabeth ne répondit pas. Elle détourna même le regard pour regarder une parade passer. La dite parade semblait attirer tout particulièrement l’attention de la foule, comme pouvaient en témoigner toutes ces exclamations particulièrement sonores. Elizabeth laissant le temps au groupe de s’acclimater, celui-ci s’avança presque comme un seul homme vers cette dite parade. La curiosité des images de nature quasi-iconique passée, tous furent intrigués par leur support : des espèces d’énormes baudruches propulsées par une grande hélice à l’arrière.Note 3

« - On est sur ... l’eau ? » demanda Sandora, tentant de voir à travers la foule.

Ne parvenant pas à mieux discerner la parade, ce fut un autre élément de la ville qui lui donna la réponse à sa question. A l’est de leur position, un groupe de bâtiments attira leur attention en semblant se rapprocher d’eux. A peine quelques secondes plus tard, une légère secousse se fit sentir, accompagnée d’un bruit sourd. Délaissant la parade, le groupe se dirigea vers ce groupe de bâtiments qui s’étaient depuis immobilisés. La foule attroupée autour de la parade, le groupe put s’approcher de ces bâtiments sans contrainte. La vérité sur cette ville leur sauta alors aux yeux. Toute la ville était soutenue par divers ballons gonflables et réacteurs silencieux.Note 4 Columbia se trouvait suspendue dans les airs. Personne dans le groupe ne sut quoi dire durant plusieurs secondes. Les idées se bousculaient dans leurs esprits.

« - Merde ! Où est Rapture ? Où est la flotte ? » s’esclaffa Miles.

« - Dans cette dimension, Rapture n’existe pas. On s’est moqué d’Andrew Ryan lorsqu’il a proposé son idée de ville sous l’océan ... alors que Comstock avait déjà fait s’élever sa Columbia » dit alors Elizabeth.

« - C’est également ici que l’on trouvera un remède pour ma sœur ! Si le Dr. Tenenbaum nous a parlé de Columbia c’est certainement pour Jeremiah Fink. Il a inventé les Vigueurs, l’équivalent des plasmides ».

« - Encore un tordu, quoi ! Désolé que vous portiez le même prénom, mon pote ! » s’esclaffa Miles en posant une main sur l’épaule du vampire.

« - Vous nous avez emmenés dans une autre ... dimension ? » s’indigna Sandora.

« - Et cela sans nous demander notre avis ... et sans le moindre remords, bien sûr » renchérit Wade, sans hausser le ton.

« - C’est ... c’est pour ma sœur ! » rétorqua Elizabeth, au bord des larmes.

« - Cochran ? Ton appareil est-il opérationnel ? » demanda alors Frédéric, sur un ton neutre.

La question de Frédéric jeta un froid dans le groupe. Personne ne bougea durant une poignée de secondes qui sembla être une éternité. Lorsque le regard de Frédéric, dépourvu de toute colère, se posa sur lui, Cochran sembla se réveiller. Il sortit le petit appareil qui leur permettait de revenir à l’Unicorps, l’alluma et inspecta les indications qu’il affichait.

« - Tout a l’air en ordre » finit par dire le militaire.

« - Bien, rentrons alors ! » répondit Frédéric, toujours de façon neutre.

« - ATTENDEZ ! Aidez-moi ... encore une fois ... une dernière fois ... pour ma sœur. Je vous en supplie ! » fit alors Elizabeth en tombant à genoux, les larmes aux yeux.

La jeune femme pleurant à chaudes larmes, un malaise se propagea dans le groupe. Un malaise qui ne tarderait pas à semer le doute dans l’esprit de tous avant de se transformer en compassion mielleuse qui les projetterait dans mille et un dangers supplémentaires. Cela, Frédéric ne pouvait plus le permettre. Il fermait les yeux et serrait les dents. Depuis qu’il avait pris la parole ici, à Columbia, on sentait une aura de colère se former autour de lui. Colère qui éclata sans crier gare.

« - CA SUFFIT ! Y EN A MARRE DE VOS SIMAGRÉES ! » cria-t-il.

« - Depuis le début vous nous mentez, ne nous révélant que ce dont on a besoin de savoir pour accomplir vos bons vouloirs. Quand allez vous nous dire la vérité sur cette fillette ? Tenenbaum a compris que vous étiez bien plus que des sœurs. Pourtant elle n’a étudié que votre A.D.N.. Des jumelles monozygotes partagent exactement le même A.D.N.. Et bien qu’il y ait une grande différence d’âge entre vous, nous avons vu suffisamment de choses bizarres, comme des distorsions temporelles, pour croire à votre lien de sang ... mais votre odeur ! Les odeurs corporelles de deux jumelles, même monozygote, sont différentes.Note 5 Alors je vous pose la question : Quand alliez-vous nous avouer que ce n’est pas votre sœur mais l’une de vos doubles ? Quand alliez-vous nous dire que vous êtes prête à tous les sacrifices, même s’ils sont réalisés par d’autres, par pur égoïsme ? »

« - Attends ! ... QUOI ? » fit Miles.

« - Du narcissisme poussé à son paroxysme » ajouta Sandora.

« - Quelles que soient ses raisons, elle nous ment depuis le début ! » intervint Wade.

« - M’auriez-vous aidée si je vous avais dit toute la vérité depuis le départ ? » demanda alors Elizabeth dont les larmes continuaient de couler sur ses joues.

« - Cela, on ne le saura jamais ! » répliqua Jeremiah.

Cochran lança alors la procédure de retour. Un portail s’ouvrit face au groupe.

« - Je vous le demande une dernière fois, aidez-moi, je vous en supplie. On touche presque au but ».

Wade fut le premier à lui tourner le dos et passa le portail sans dire un mot de plus.

« - Je suis sincèrement désolé ... pour ton double » dit alors Jeremiah avant de passer le portail à son tour.

Isaac lui emboîta le pas, suivi de près par Sandora.

« - Quelle ironie ! Tu es ce qui t’es arrivé de pire » lui dit alors Frédéric avant de disparaître à son tour par le portail.

A cette phrase, le regard d’Elizabeth se fit plus dur. Elle se mit à froncer des sourcils et serrer les dents.

« - Je ne sais pas encore comment, mais un jour, je vous jure que vous me le paierez ! » dit-elle à l’attention des deux derniers hommes à ne pas encore être partis.

L’entendant les menacer, Cochran sourit de dépit. Son expression était sans équivoque, décidément cette Elizabeth était une vraie garce. Miles fut donc le dernier à rester sur Columbia.

« - Crois-moi fillette, mieux vaut que nos chemins ne se croisent plus à nouveau ! » lui dit-il avant de traverser le portail.

Lorsque le portail se referma, Elizabeth se retrouva seule au beau milieu d’une rue déserte de Columbia avec sa jeune double agonisante dans les bras.
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Terre 635... Erreur

Dès que le groupe posa pieds sur le sol de cette dimension, ils ressentirent un sentiment étrange. Leurs yeux voyaient bel et bien un paysage familier mais quelque chose dans l’air n’était pas comme d’habitude sans parvenir à savoir ce que cela pouvait bien être. Soudain, Isaac disparut à la vue de tous.

« - Protocole Janus ! » dit-il simplement.

« - Hein ? » fit Miles.

A chaque fois qu’il revenait à l’Unicorps, Isaac parcourait leurs bases de données et mettait ainsi à jour les données relatives à cette organisation. Parmi la quantité astronomique d’informations, le drone avait également enregistré tous les protocoles de mission. Et cela, seul Cochran le comprit. Il plaça sa main toute proche de son arme afin d’être prompt à réagir.

« - Restez sur vos gardes et jouez le même jeu que moi » dit-il à voix basse.

« - Lieutenant Cochran ? Quel retour atypique parmi nous ! » dit alors une voix familière dans leur dos.

Tous se retournèrent pour voir un Lambert méconnaissable. Bras droit du colonnel Westwood à l’Unicorps, lors des missions extradimensionnelles son rôle était de situer leur expédition géographiquement, tâche dont il s’acquittait d’ordinaire avec un ordinateur de bras à projection holographique. Ce Lambert-ci n’avait rien à voir avec celui qu’ils connaissaient. Ce qui leur sauta aux yeux fut que la moitié droite de son visage était celle d’un cyborg avec une fente horizontale lumineuse en guise d’œil. Mais la surprise passée, tous se rendirent compte que le visage n’était pas la seule partie de son corps à avoir été remplacée.

« - Bon retour au Mastercorps ! » dit alors Lambert en tendant sa main humaine à Cochran.
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Note 1 : Cette vanne est bien évidemment un clin d'œil anachronique au film culte "la Cité de la peur".
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Note 2 : les Agents de police de Columbia
Chapitre 267 - Columbia Babel_12
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Note 3 : la Parade de Columbia
Chapitre 267 - Columbia Babel_13
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Note 4 : un Quartier de Columbia
Chapitre 267 - Columbia Babel_14
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Note 5 : les Jumelles
Comme vous le savez sûrement, des jumelles monozygotes partagent le même A.D.N. et les mêmes empruntes digitales (sauf éventuelles lésions).
Mais il a été établis qu'elles ne partagent pas la même odeur. En effet un chien est capable de différencier par son simple odorat des jumeaux.
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Note 6 : Christian Delacroix
Ce personnage presque anecdotique dans le premier paragraphe est pourtant fort de signification. En effet, il n'est pas de ma création mais de celle de Viriato Roux (Shion) et sert de pont entre Babel et Theomachia, son roman à venir.
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Christian Delacroix© Viriato Roux Tous droits réservés.
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A suivre dans le chapitre 268 - le Mastercorps
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Chapitre 267 - Columbia :: Commentaires

Shion
Re: Chapitre 267 - Columbia
Message Dim 6 Sep - 23:18 par Shion
Le coup du double, je l'avais envisagé Wink J'ai beaucoup aimé la réaction de Frédéric.

Par contre ce qui suit est complètement inattendu. Déjà la vengeance d'Elisabeth ? Le retour du Control Hive ? Une altération de la réalité ?

Et au fait, merci beaucoup pour le teaser de mon roman Wink
Jezekiel
Re: Chapitre 267 - Columbia
Message Lun 7 Sep - 21:22 par Jezekiel
Pour Theomachia, c'était la moindre des choses Smile

Concernant ton questionnement ... l'image que j'ai posté dimanche devrait invalider l'une de tes possibilités Wink
Re: Chapitre 267 - Columbia
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Chapitre 267 - Columbia

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