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 Chapitre 21 - Gladiateurs

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Jezekiel
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Jezekiel


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Localisation : Poitiers, Vienne, France

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14032012
MessageChapitre 21 - Gladiateurs

[Date originale : 19 Décembre 2010]
[Date correctif : 27 Juin 2014]
Terre 8451, Doimayrac

Le soleil haut dans le ciel signifiait que la matinée tirait à sa fin tandis que Gontran, un homme particulièrement grand, large d’épaules et à la musculature développée, abattait encore et encore sa hache sur le tronc d’un puissant chêne.
Ses coups retentissaient dans la forêt tels de puissantes détonations. En une matinée, il allait réussir le même boulot dans un laps de temps équivalent que trois hommes. Il était connu dans toute la région pour sa force extraordinaire, mais pas seulement.
L’arbre abattu, il ôta les branches et prit le tronc sur son épaule à nu, direction la maison de sa grand-mère.
Arrivé à la maison, Gontran vit deux silhouettes sur le pas de la porte en compagnie de sa grand-mère.

« - Tenez messieurs, le voilà qui revient ! » dit la vieille femme en pointant du doigt son petit-fils.

Gontran reconnut rapidement les deux hommes qui venaient régulièrement lui demander ses services. Gontran était un homme simple d’esprit dont le seul fait de se rendre utile suffisait à le rendre heureux. La simple vue de ces deux hommes lui tira un sourire car il savait qu’il allait pouvoir les aider à nouveau.
Toutefois, il se dirigea d’abord vers l’arrière de la maison pour y déposer son tronc. Les deux hommes et sa grand-mère le suivirent.

« - Oooh ! Gontran ! Combien de fois faut-il te dire de mettre une étoffe sur ton épaule avant de transporter de tels morceaux de bois » dit la grand-mère en voyant la peau de l’épaule de Gontran écorchée par l’écorce de l’arbre.

« - Pardon Grand-mère, je ne le referais plus ».

« - Bonjour Gontran ! Toujours en excellente forme à ce que je vois » dit l’un des deux hommes du nom d’Alphonse.

Alphonse était l’un des adjoints du juge. Il s’occupait particulièrement des exécutions et veillait à ce que tout soit prêt en de telles circonstances.

« - Bonjour monsieur Alphonse. Vous avez besoin de quelque chose ? »

« - Droit au but, comme toujours. J’aime ça chez toi mon grand ! »

« - Nous devons procéder à une exécution publique cette après-midi dans l’arène d’Agen. Peux-tu venir avec nous ? » ajouta-t-il.

« - Bien sûr monsieur Alphonse ! »

Les trois hommes partirent ainsi à Agen tandis que le soleil était à son zénith.
Arrivé à Agen en début d’après-midi, Gontran dut, comme à l’accoutumée, enfiler une cagoule de cuir. Traversant les coulisses de l’arène, il allait pénétrer en son centre exposé au public lorsqu’Alphonse l’appela.

« - Gontran ! N’oublie pas ta hache ! »

« - Ah ! Oui ! En effet monsieur Alphonse, j’allais l’oublier encore une fois » répondit Gontran en se frottant l’arrière de la tête.

Ainsi muni d’une gigantesque hache à deux mains, Gontran sortit des coulisses, sous la clameur de la foule en soif d’exécution. Face à lui, deux hommes. L’un était d’une constitution banale mais au teint un peu blafard, l’autre présentait une carrure semblable à un bûcheron aux yeux de Gontran. Il ne se posait pas la moindre question comme pourquoi étaient-ils là, devant lui, pour avoir reçu la peine capitale. Tout ce dont il avait besoin de savoir, c’était qu’on lui avait demandé d’exécuter ces deux hommes et qu’il devait donc le faire.
Lorsque le juge donna l’ordre de commencer, Gontran avança sur les deux hommes faisant siffler sa hache devant lui au fur et à mesure que les deux hommes esquivaient.

« - Allez-vous rester tranquilles, oui ? » leur dit-il.

Soudain le plus costaud des deux s’arrêta. Gontran en profita et abattit lourdement sa hache sur lui.
Quelle ne fut pas sa stupéfaction de le voir s’avancer d’un pas et d’arrêter la hache en posant une seule main sur le manche, puis de la lui arracher comme on enlève un jouet d’un jeune enfant. L’homme lui asséna un puissant coup de manche au front qui le fit tomber en arrière. Au sol, Gontran était affolé. Il ne comprenait pas ce qui se passait.
L’entendant pleurer et gémir derrière son masque, l’homme, qui n’était autre que Frédéric, retira la cagoule de sur la tête de son bourreau et comprit au visage enfantin effrayé à qui il avait à faire.

« - N’avez-vous pas honte d’envoyer un simple d’esprit faire votre sale boulot ? Êtes-vous des lâches ? » hurla Frédéric à la foule, furieux.

Romus, qui se tenait à côté du juge, demanda à ce dernier la permission d’envoyer ses propres hommes exécuter les condamnés. Bien que réticent, le juge dut bien admettre que son exécuteur était incapable de faire son travail. En échange de sa permission, il lui demanda donc de l’exécuter également.

Quelques minutes plus tard, deux dizaines d’hommes pénétrèrent dans l’arène, munis de diverses armes blanches. Lorsque Jeremiah vit certains de ces hommes se diriger vers le bourreau, il comprit qu’incapable de remplir sa tâche, celui-ci leur était devenu inutile. Il fit donc un signe de la tête à Frédéric qui comprit rapidement ce qui allait se passer.

« - Lève-toi mon grand ! Je ne te ferais pas de mal ! » dit-il à Gontran en lui tendant la main.

« - Promis ? »

« - Promis ! »

Gontran saisit la main de Frédéric et se releva.

« - Tiens ! » lui dit Frédéric en lui rendant sa hache.

Voyant que Gontran ne comprenait pas son geste, Frédéric lui fit comprendre que ces hommes ne voulaient pas seulement les tuer eux deux mais lui aussi. Il eut la confirmation en entendant Alphonse.

« - Adieu débile ! »

Gontran se mit alors en colère et commença à faire tourner sa hache devant lui, empêchant quiconque de l’approcher.

« - ARRÊTEZ ! » cria alors un homme inconnu.

Sa voix pleine d’autorité mit fin au combat avant même qu’il ne commence vraiment.

« - Monsieur le Juge, votre exécution a échoué ! » dit-il.

A ces mots, le juge comprit parfaitement où voulait en venir cet homme. Il le connaissait bien pour l’avoir mis maintes fois face à ses échecs.

« - Vous savez mieux que moi ce que stipule la loi dans ce genre de cas. Avant qu’une nouvelle tentative d’exécution n’ait lieu, les coupables peuvent être soumis à une vente en tant que gladiateurs ».

Le juge s’enfonçait de plus en plus dans son siège car la loi stipulait bien cet article qui était peu mis en application.

« - Dans ce cas, combien en offrez-vous ? » lui répondit le juge.

« - Étant donné qu’ils ont déjà servi d’esclaves et que ce sont en plus des criminels reconnus, j’offre un quinaire d’or par tête ! »

La somme était importante pour ce genre d’achat et stupéfia toute la foule.

« - Très bien ! Ils sont donc à toi pour deux quinaires d’or ! » dit le juge après quelques secondes.

« - Attendez ! Qu’allez-vous faire de cet homme ? » demanda Frédéric en parlant de Gontran.

« - Emmenez-le donc avec vous si vous le voulez » répondit le juge après un long soupir.

L’homme, manifestement un laniste, fut satisfait d’obtenir une telle montagne de muscles pour rien du tout.
Bel et bien laniste de son état, il était le concurrent d’un certains Marcus, celui-là même qui avait acheté Miles. Marcus s’était venté de l’avoir acheté à Agen alors qu’il était en compagnie de deux autres hommes à l’aspect louche qu’il avait donc décidé de laisser devenir des esclaves de bas étages. Toutefois, Lucien, puisque tel était son nom, savait fort bien que Marcus n’estimait jamais les hommes à leur juste valeur. En les voyant tous les deux dans l’arène, il sut que c’étaient eux dont il avait parlé.

Gladiateurs de leur état, ils allaient devoir toutefois faire leurs preuves avant de pouvoir concourir dans l’arène de Nîmes, une arène particulièrement réputée. C’est ainsi qu’ils furent laissés à des hommes de confiance de Lucien qui allaient les entraîner à la campagne quelques jours avant de disputer différentes épreuves d’arènes.
Leurs entraîneurs furent surpris par les capacités des deux hommes qui les éreintèrent littéralement dès la première journée. Lorsque Lucien avait fait mention de grands jeux du cirque à Rome, où les lanistes de tout l’Empire allaient confronter leurs meilleurs hommes, Frédéric et Jeremiah avaient décidé de gravir les échelons le plus vite possible. En effet c’était là leur seule chance de retrouver Miles, qui n’aurait sûrement aucun mal à se faire reconnaître pour ses talents. De par sa force musculaire, Gontran n’était pas en reste et parvenait sans aucun mal à suivre nos deux héros.

C’est ainsi que le lendemain même, ils disputèrent leur premier combat en tant que gladiateurs dans une petite arène de campagne, dans un coin complètement perdu. Rangés dans la catégorie "Bestiaire" dès le départ, ils durent affronter un ours pour leur premier combat. Frédéric fut réticent à tuer un animal pour le simple plaisir du public, ce fut Jeremiah qui l’exécuta en lui transperçant le cœur rapidement et avec un minimum de souffrances.
Ce combat extrêmement court fut apprécié par le public devant tant de maîtrise et les trois gladiateurs furent acclamés. Tant de succès poussa les hommes de Lucien à les amener dans une arène un peu plus grande. Au fil des arènes, leur renommée ne cessa de croître si bien qu’ils furent présentés à Nîmes en un temps record de seulement dix jours.

La veille du combat qui représentait leur ticket pour les jeux de Rome, un grand banquet eut lieu. Tous les gladiateurs festoyèrent dans la bonne humeur. Tous sauf Jeremiah dont la soif commençait à se faire pressante.

Le lendemain matin, tous les gladiateurs de Lucien furent rassemblés dans la salle d’armes de l’arène. En effet, ils allaient tous disputer un combat en tant que "Caternaire" dans quelques minutes. Bien que les gladiateurs de Lucien soient des combattants aguerris, ils redoutaient tous ce genre de combat. Un combat mano a mano ne réservait en général pas de surprises et le gladiateur savait parfaitement d’où allaient venir les coups. Dans un combat en tant que caternaire, le hasard prenait une place bien plus importante. Combattant en groupes, ils avaient plusieurs ennemis en face d’eux aux compétences souvent complémentaires.
Frédéric avait bien fait comprendre à Gontran de rester à côté d’eux et qu’ensemble ils seraient plus forts. En vérité, Frédéric voulait être suffisamment près de Gontran pour lui venir en aide en cas de besoin.
Une complication survint à peine quelques minutes avant l’ouverture des portes alors qu’ils étaient tous armés et leurs cuirasses harnachées. Jeremiah était plus faible que jamais.
Frédéric desserra alors la manica qui lui protégeait le bras droit.

« - Sers-toi ! » lui dit-il en lui tendant son poignet.

« - Non ! Pas sur toi ! » répondit faiblement Jeremiah.

« - Écoute, t’as pas vraiment le choix, là ! »

« - Merci ! » dit finalement Jeremiah après quelques secondes en lui saisissant le bras.

Le vampire lui préleva une quantité de sang suffisante pour lui redonner un peu de force mais pas trop non plus pour que Frédéric en conserve suffisamment le temps que son sang se reconstitue. Après quoi, Frédéric resserra sa manica en prenant bien soin de fixer l’une des lanières bien serrée à l’endroit où Jeremiah l’avait mordu ... lorsque les portes s’ouvrirent.

Dans l’arène, des dizaines d’hommes lourdement armés et protégés les attendaient. L’un d’eux, un Scissor, qui attendait face à la porte, abattit immédiatement deux des gladiateurs de Lucien d’un coup de son manchon métallique terminé par une lame en demi-lune extrêmement tranchante. Le ton était donné. Frédéric et Gontran étaient vêtus comme des Mirmillon : chaussés d’un casque, munis d’une manica (une protection en écailles de métal leur protégeant le bras droit) et de deux ocrea (des protections métalliques pour les jambes) et armés d’un scutum et d’un gladius. Jeremiah portait les attributs d’un Thrace, un combattant léger muni d’une dague courbe et d’un petit bouclier.
Le combat fut une véritable cacophonie, les armes et les protections s’entrechoquant, les gladiateurs criant de rage ou de douleur, le public s’esclaffant devant les prouesses combatives de ces hommes. Durant les premières minutes de ce chaos, Jeremiah en profita pour combattre en combat rapproché plusieurs hommes sur qui il préleva très discrètement une petite quantité de sang lors d’empoignades juste avant de leur asséner un coup mortel. Aux yeux d’une partie du public il passait pour un sauvage, prêt à tout pour gagner même à mordre ses adversaires. Suffisamment rassasié, il cessa ce petit manège et se mit à combattre "normalement".
Sans surprises, les gladiateurs de Lucien sortirent vainqueurs de ce magnifique combat grâce aux prouesses de Frédéric, Jeremiah et Gontran mais au prix de lourdes pertes tout de même.

Le soir venu, Lucien vint voir ses hommes.

« - Mes chers gladiateurs ! Vos prouesses aujourd’hui nous ont ouvert les portes de Rome et de son arène pour son Ludi décennal ! »

« - Festoyez bien ce soir car demain nous prendrons la direction de Rome ! »

C’est ainsi que tous les gladiateurs survivants festoyèrent avec entrain en compagnie de plusieurs prostituées en guise de récompense de la part de leur laniste. Pratique à laquelle ne s’adonnèrent pas nos trois héros préférant laisser leur "part" en la matière aux autres.

Le lendemain, les gladiateurs de Lucien partirent pour Rome au sein d’une caravane.
La caravane ne rencontra aucune difficulté et arriva à Rome trois jours plus tard, pile pour le début du Ludi.
A peine étaient-ils arrivés qu’ils furent déjà programmés pour une course de chars barbare le lendemain. Le festin de la veille fut particulier. En effet, cette fois le public eut le privilège de festoyer parmi les gladiateurs du laniste de leur choix afin de jauger les hommes et de pouvoir faire des pronostics et autres paris sur l’issue de tel ou tel combat. Néanmoins, comme à l’accoutumée, le festin se déroula dans la bonne humeur.

Les courses de chars étaient tout aussi prisées du public que les combats de gladiateurs. Imaginez donc l’accueil qui était réservé aux courses de chars barbares qui mélangeaient un peu des deux. Les deux équipes de gladiateurs étaient réparties sur des chars en deux files parallèles côte à côte. Deux hommes montaient dans chaque char. L’un le conduisant, le second le défendant en attaquant le char adverse d’à côté.
Ne pouvant se retrouver tous les trois ensemble par définition, Frédéric choisit de laisser Jeremiah et Gontran ensemble tandis qu’il allait monter avec un autre gladiateur de Lucien. Cet homme fut heureux de l’avoir à ses côtés étant donné sa force. Le but d’une telle course était de complètement exterminer l’équipe adverse par des tours successifs dans l’arène. Le combat pouvant se poursuivre à terre si les hommes avaient survécu à leur chute.
Installées sur leurs chars, les deux équipes de gladiateurs s’intimidèrent avant le début de la course.

« - Et toi ! Oh ! Le Mirmillon à la tronche de con ! Je vais te trouer la couenne et je te roulerais dessus aux prochains passages, encore et encore ! » dit un gladiateur de l'équipe adverse à Frédéric.

« - T’as l’air bien fin toi encore ! » lui répondit-il sans aucune agressivité.

Et le départ fut donné. Les chars s’élancèrent et les hommes bataillèrent de suite rapprochant leurs chars les uns des autres. Frédéric laissa son adversaire s’épuiser à cogner sur son scutum lorsque sa lance vint transpercer le conducteur de son char. Frédéric fut contraint de lâcher son arme et de prendre les rênes de la main droite tout en continuant de se protéger des attaques de son adversaire avec son scutum de la main gauche.

« - Ah ! Ah ! Ah ! Tu ne vas pas faire long feu tout seul sur ton char ! » lui lança le guerrier du char adverse.

Quand soudain, ce dernier eut un éclair de génie, sûrement le seul de sa vie. Il enfourcha sa lance dans une des roues du char de Frédéric qui céda immédiatement. Déséquilibré, Frédéric chuta du char. Heureusement son char était le dernier de la file et il ne se fit pas rouler dessus.

De leur côté Jeremiah et Gontran se débrouillaient plutôt bien. Ce dernier était bien évidemment le guerrier. Ses grands coups de masse déséquilibraient à chaque impact le guerrier du char adverse qui se protégeait derrière son bouclier. En tant que conducteur  du char, Jeremiah veillait à le mettre hors de portée lorsque son adversaire contre-attaquait.
Lorsqu’ils entamèrent un second tour, près du quart des chars avait perdu leurs passagers. De loin, Jeremiah vit Frédéric pieds à terre. En passant à son niveau, ce dernier leur indiqua de frapper les roues. Jeremiah transmit le message à Gontran qui frappa d’un surpuissant coup la roue du char adverse. Le puissant impact fit voler la roue en éclats tandis qu’il renversa le char en entier. Le conducteur fut tué sous le choc tandis que le guerrier n’eut pas cette chance. Il fut écrasé sous les sabots des chevaux des chars suivants.

Au même moment, Frédéric vit le char de son adversaire lui foncer dessus. Le guerrier pointait sa lance fermement sur lui. Au dernier moment, Frédéric se mit devant l’une des roues du char et s’accroupit derrière son bouclier. Grâce à sa force musculaire, Frédéric encaissa le choc et le char lui roula dessus tel un tremplin. Sous l’impact, le guerrier tomba du char. Lorsque le véhicule remit ses deux roues au sol, celle qui s’était soulevée éclata et déséquilibra le conducteur qui se tua en se cognant la tête contre le rebord de son engin.
A peine le char l’eut-il dépassé que Frédéric se jeta sur son adversaire. D’un coup de bouclier il le désarma puis lui donna de nombreux coups avec la tranche en plein casque. A chaque coup, la visière de son adversaire pliait un peu plus. Étourdi et le nez en sang, celui-ci recula en titubant.

« - Un dernier pour la route ! » lui dit Frédéric en le frappant puissamment du revers de son bouclier.

L’homme chuta à la renverse et s’empala la nuque sur un éclat de bois qui jonchait le sable.

Au troisième tour, Le char de Jeremiah et de Gontran se vit confronté à un autre char adverse qui avait éliminé son premier adversaire. Le guerrier de ce char n’avait plus de bouclier et pour compenser il ne cessait d’attaquer avec sa lance, ne laissant aucun temps mort pour permettre à Gontran d’attaquer. En conséquence, Jeremiah faisait en sorte de les tenir à distance en éloignant son char du leur aussi souvent que possible.
Rares étaient les hommes qui survécurent à leur chute, si bien que Frédéric n’eut aucun adversaire à combattre. Ainsi il se dirigea vers le cadavre du conducteur du char de son premier adversaire et préleva son arme. En effet, si un conducteur survivait à une chute de char, il était  ainsi armé d’une lame courbe et d’un bouclier. Frédéric jugea que le style de combat imposé par la lame allait être gêné par son bouclier. Il le laissa au sol et se dirigea vers le cadavre d’un autre conducteur pour se munir d’une seconde lame tandis que les chars passaient à toute vitesse à côté de lui. Ainsi armé, il observait à présent le déroulement de la course et vit les passagers de l’avant-dernier char de Lucien se faire tuer. L'ultime rescapé était donc le char de Jeremiah et Gontran. Ces derniers affrontaient déjà deux chars adverses et allaient bientôt en avoir un troisième sur le dos. A leur passage, Frédéric parvint à envoyer à Jeremiah un bouclier pour qu’ils puissent se protéger lui et Gontran. Après quoi, il bondit sur un char vide lorsqu'il passa près de lui. Les rênes en mains, il pressa ses chevaux d’accélérer l’allure. Mais les chevaux n’étaient pas habitués à courir beaucoup plus vite. Qu’à cela ne tienne, Frédéric enjamba la collerette du char et monta sur le timon. Avançant prudemment, il monta l’un des deux coursiers et coupa l’attelage pour libérer sa monture.
Lancé à pleine vitesse, il rattrapa le troisième char adverse. Il mit ses pieds sur le dos de son cheval en positon accroupi et, sans prévenir, sauta sur le guerrier du char. Le prenant par surprise, Frédéric lui planta une de ses lames dans le cou tout en poignardant de son autre arme le dos du conducteur. Son cheval s’étant éloigné, Frédéric fut contraint de rester sur ce char. Il dégagea alors le cadavre du conducteur qu’il fit passer par-dessus bord. Il tenta ensuite de se rapprocher progressivement de celui de Jeremiah, toujours assiégé par les deux derniers chars adverses. Se trouvant trop lent, il s’apprêta à jeter également le cadavre du guerrier lorsqu’en voyant sa lance, il eut une idée.
Sur leur char, Jeremiah et Gontran furent contraints de se protéger derrière leur bouclier lorsque soudain Gontran ne ressentit plus de chocs. Après quelques secondes, curieux, il baissa son bouclier et vit son agresseur traversé de part en part par une lance. Il regarda en arrière et vit Frédéric sur un char le bras levé en guise de victoire. Gontran comprit ce qui venait de se passer et lui fit un sourire. Il frappa alors le char adverse et le pulvérisa comme le précédent.
A force de coups, le bouclier de Jeremiah finit par céder et la lance du guerrier du second char vint le transpercer.

« - Pardon Jeremiah ! » lui dit alors Gontran en le poussant de l’autre côté du char pour changer de place.

La lance du guerrier toujours fichée dans le bouclier de Jeremiah, Gontran la brisa en deux avant d’abattre lourdement sa masse sur la tête de son propriétaire. Ne restant que le conducteur, celui-ci tenta de s’écarter le plus possible du char de Jeremiah lorsque ses chevaux s’encastrèrent dans l’épave d’un autre char. La carriole passa par-dessus les chevaux et le conducteur mourut écrasé lorsqu’elle se rabattit sur le sol.

Des gladiateurs de Lucien, seuls Frédéric, Jeremiah et Gontran survécurent, mais pour quel résultat ? Le public les acclama comme des dieux.
Avec si peu d’hommes, Lucien et ses gladiateurs auraient dû rentrer chez eux. Mais devant le succès qu’ils remportèrent, les munéraires les prièrent de rester pour le combat final.

Le Ludi se déroula ainsi durant plusieurs jours jusqu’au dixième et dernier qui allait voir un combat de clôture opposant les trois hommes de Lucien face aux trois meilleurs hommes du laniste ayant remporté le plus de rencontres. Ce laniste n’était autre que celui de Béziers, Marcus.
Les hommes de Lucien furent les premiers à rentrer dans l’arène sous les acclamations du public qui attendait de les revoir avec impatience.
Puis vinrent les trois meilleurs hommes de Marcus. Ils étaient tous trois de classes différentes : un Thrace, un Rétiaire et un Mirmillon.
Le Thrace était un homme blanc aux muscles bien dessinés mais de corpulence plutôt moyenne. Le Rétiaire était un homme noir à la carrure impressionnante. Et, au milieu d’eux, le Mirmillon était un homme blanc au visage indiscernable derrière sa visière et à la carrure tout aussi impressionnante. Sa renommée avait couru le long des appartements de l’arène durant tout le ludi. Il était connu sous le nom du "fou chantant". En le voyant, on comprenait comment il avait obtenu son titre : il était tout simplement en train de chanter une chanson qui était familière à Frédéric.

« - We will, we will rock you ! »

Chapitre 21 - Gladiateurs 398px-10


Dernière édition par Jezekiel le Ven 27 Juin - 12:51, édité 1 fois
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Chapitre 21 - Gladiateurs :: Commentaires

Nyko
Re: Chapitre 21 - Gladiateurs
Message Jeu 31 Mai - 19:58 par Nyko
J'ai pas tout à fait compris comment frederic et jeremiah se libèrent fasse au bourreau, on est pas censé avoir les mains attaché dans le dos à ce moment là?
Juste pour l'effet comique tu aurais pu accentué sur le fait que jeremiah ne veut pas boire le sang de frederic, dans un premier temps parqu'ils sont soudé tous les deux et aussi parceque frederic est un loup garou^^

Miles connait queen?
Jezekiel
Re: Chapitre 21 - Gladiateurs
Message Jeu 31 Mai - 22:16 par Jezekiel
Nyko a écrit:
J'ai pas tout à fait compris comment frederic et jeremiah se libèrent fasse au bourreau, on est pas censé avoir les mains attaché dans le dos à ce moment là?
Les condamnés sont attachés les mains dans le dos et à genoux, la tête sur le billot dans une exécution publique médiévale ... sur notre Terre.
Ici j'ai voulu innover. L'exécution publique se déroule dans une arène et qui dit arène, dit spectacle. Deux mecs qui se font décapiter sans essayer de fuir ou se défendre ce n'est pas très spectaculaire ... Et puis on n'est pas sur notre Terre, il n'y a aucune raison pour qu'ils suivent les mêmes règles. Wink


Nyko a écrit:
Juste pour l'effet comique tu aurais pu accentué sur le fait que jeremiah ne veut pas boire le sang de frederic, dans un premier temps parqu'ils sont soudé tous les deux et aussi parceque frederic est un loup garou^^
Concernant leur cohésion, je vois plus le "sacrifice" de Frédéric comme un acte qui montre qu'il tient à Jeremiah et a conscience de ses besoins. Il préfère qu'il ponctionne sur lui, dont le sang se reconstituera grâce à sa régénération active, plutôt que sur un autre gladiateur.
Lui proposer de boire son sang renforce leurs liens.
Pour l'aspect comique, il n'était pas vraiment possible d'en caler un ici. Je précise dans le chapitre qu'ils ne sont qu'à quelques minutes seulement de leur sortie dans l'arène donc Jeremiah n'a pas vraiment le temps de rechigner ou de se trouver un rat lol! Mais cette remarque me fait penser que tu n'as pas saisi ou que je n'ai pas suffisamment explicité le caractère de Jeremiah. Si cela avait été Miles le vampire, oui, lui aurait rechigné car Frédéric est un "cabot".

Par contre concernant l'animosité vampire / loup-garou je te renvois aux fins des chapitres 1 et 2.
Tu comprendras que concernant les relations entre Jeremiah et Frédéric, il serait malvenu de les réduire aux espèces auxquelles ils appartiennent respectivement.


Nyko a écrit:
Miles connait queen?
Est-ce que ça aurait été mieux si je lui avait fait chanter une chanson complètement bidon puisque sensée ne voir le jour que dans quelques siècles ? Laughing


C'est un exercice épuisant que de répondre à tes questions et remarques mais en même temps c'est plaisant.
D'une parce que je suis plongé à 80 chapitres de toi donc revenir autant en arrière c'est quelque peu ardu.
Et de deux car je ne peux pas non-plus trop t'en dire sans dévoiler des éléments du scénario dont même Shion en ignore encore certains XD
En définitif je t'encourage à continuer mais attend-toi à ce que je botte en touche sur certains points :p
Re: Chapitre 21 - Gladiateurs
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