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 Chapitre 288 - Ce qui se cache dessous

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Jezekiel
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Jezekiel


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Localisation : Poitiers, Vienne, France

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31012016
MessageChapitre 288 - Ce qui se cache dessous

Terre 9633 - Antarctique

Cela faisait près d’un jour qu’Émile avait perdu connaissance. Il était étendu sur la glace de la banquise, inerte. Par chance aucun vent glacial ne balayait le pôle. Le sang qui s’était échappé de la morsure infligée par Hamilton avait gelé, lui épargnant une exsanguination fatale. Néanmoins, c’était un autre danger qui le menaçait maintenant. La nécrose n’allait pas tarder à s’installer s’il ne se réveillait pas et ne se soignait pas rapidement. Enfin, s’il survivait jusque-là. Un ours polaire, attiré par l’odeur du sang qu’il avait flairé à plusieurs kilomètres de là, pointait à l’horizon. Il avançait à pas mesuré. Bien que l’odeur du sang l’alléchait, l’odeur de l’homme qui y était liée le maintenait sur ses gardes. Bientôt il ne fut plus qu’à quelques mètres des collègues d’Émile. Il se mit à pousser de petits grognements. Mais ils ne furent pas assez forts pour réveiller Émile ... au contraire d’un réveil qu’il avait réglé pour qu’il sonne à la même heure tous les jours pour lui faire penser à faire des relevés avec ses instruments. La sonnerie si soudaine et stridente effraya l’ours qui fuit à toute allure.

Émile ouvrit péniblement les yeux au son fort désagréable de son réveil. Allongé ainsi sur le dos, tout ce qu’il vit fut le ciel bleu. Il sentait le froid de la banquise dans son dos mais cela ne l’indisposait pas. Reprenant lentement ses esprits, il comprit enfin d’où venait ce son si désagréable. Il tenta de porter sa main droite à sa parka mais elle ne répondit pas. Il n’était pas encore assez réveillé pour se souvenir pourquoi. Peu importe, il porta donc sa main gauche, ouvrit sa fermeture tant bien que mal et sortit le réveil qu’il fracassa au sol. L’appareil en miettes, le calme revint. Émile se demanda alors si c’était là la première fois qu’il sonnait. Puis il se rappela que son réveil était de ceux qui ne s’arrête pas tant qu’on ne l’arrête pas soi-même. Depuis combien de temps sonnait-il, alors ? Il voulut regarder sa montre ... attachée à son poignet droit mais encore une fois son bras ne réagit pas. Pourquoi ? C’est alors qu’il se rappela de ses derniers moments de conscience et de la créature sanguinaire qui avait surgie de nulle part et l’avait mordu au bras droit. Non, Elle n’avait pas surgie de nulle part, mais d’une autre dimension. Émile se releva alors avec la plus grande peine du monde et se dirigea de suite vers ce qui restait du camp des scientifiques. L’un de leurs abris n’était plus que ruines encore fumantes. Par chance, ce n’était pas celui qui abritait l’infirmerie. Titubant quelque peu, Émile parvint à atteindre l’abri et se mettre au chaud. Il enleva rapidement sa parka et observa les dégâts causés à son bras droit. Voyant son aspect, il savait à quoi il s’exposait et savait aussi comment l’endiguer. Ce qu’il ignorait, c’était si son bras allait pouvoir pleinement récupérer. Mais une chose à la fois, il devait d’abord le sauver de la gangrène. C’est alors que son regard croisa une fenêtre sur l’extérieur. Il se perdit l’espace de quelques secondes dans ses pensées. Même ici, au confins du Monde, il n’avait pu trouver le calme et la sérénité à laquelle il aspirait. Il avait fallu qu’un intrus vienne faire voler en éclats son sanctuaire. Décidément, où qu’il aille, jamais il n’aurait la paix. Mais cette fois c’en était trop. Il ne comptait plus se laisser faire, se laisser marcher sur les pieds impunément sans réagir. Il y aurait un avant et un après Antarctique, comme il y a eu un Émile Postridge et un Post. Post, tel serait son nom maintenant et cela lui convenait parfaitement.
_____________

Univers 8809

Le brise-surface USG Statera, comme tout vaisseau spatial de ce siècle, était muni du ShockPoint Drive. Ce dispositif permettait à tout vaisseau de courber l’espace et de se déplacer à des vitesses bien supérieures à celle de la lumière. Ainsi, les 20 et quelques années lumières qui séparaient la Terre d’Agni III furent franchies en 21 jours.

A bord du Statera, l’équipage s’était rapidement organisé et était rentré dans une routine quotidienne de maintenance et d’entraînement pour certains. Les cinq hommes eurent tout loisir de se retrouver, même si Miles abandonna rapidement le système de traceur qui s’obstinait à lui indiquer les toilettes les plus proches à chaque utilisation. En lieu et place, il lui préféra, à l’abri des regards indiscrets, son moyen de transport fétiche, la téléportation. Durant leurs temps libre, ils échangèrent sur leurs vies quotidiennes. Dix jours après leur départ, Jeremiah avait commencé un nouvel entraînement, celui de mineur. En effet, en tant que colon, il devrait être multitâche à la surface d’Agni III. De son côté, Wade n’eut pas grand chose à partager hormis une routine quelque peu lassante. Depuis qu’Isaac leur avait révélé l’existence d’un intranet secret à bord, le groupe l’avait chargé de le ratisser à la recherche de quoi que ce soit dont ils devraient être au courant. Tout ce que le drone parvint à trouver fut la mention d’un "élément" pour lequel ils avaient mis sur pied cette expédition. Isaac en avait donc déduit qu’outre le cobalt, le silicium et l’osmium, les principaux minéraux pour lesquels des brise-surface se déplaçaient, Agni III devait également présenter une ressource bien particulière. Il ne put en apprendre plus étant donné que même sur l’intranet, tout intervenant conservait un maximum de discrétion. Sachant que le capitaine était l’un des acteurs majeurs de cet intranet, Miles, son garde du corps, tentait d’en apprendre plus sur le personnage. Mais hormis un certain penchant pseudo-religieux qu’il cachait dans sa cabine, masqué à la vue de tous, il n’avait rien trouvé d’anormal chez cet homme. Enfin, de son côté, Frédéric s’était forgé une sacrée réputation en l’espace de quelques jours. Prenant son rôle de gardien de sécurité très au sérieux, il alpaguait tout contrevenant. Quiconque tentait de dérober un quelconque produit médical à l’une des pharmacies ou revenait à la cantine la nuit pour une fringale nocturne ... se retrouvait immanquablement en détention jusqu’au lendemain où une retenue financière était décidée sur son salaire et qu’il soit relâché. Après deux semaines, tout le monde à bord connaissait le nom du nouveau gardien et plus personne n’osait faire un pet de travers. Il justifiait ce comportement implacable par souci d’être un membre d’équipage modèle ... afin que personne n’ait de soupçons sur lui lorsqu’ils auraient besoin d’agir.

C’est donc au bout de trois semaines que l’USG Statera arriva dans le système planétaire de Surya IV. Tout l’équipage savait parfaitement quoi faire dès leur arrivée. C’est ainsi que tous les colons prirent place dans des navettes de transport qui les amenèrent à la surface d’Agni III. Le hasard voulut que ce fut Wade qui transporta le groupe de Jeremiah. Une bonne partie des ingénieurs les accompagnèrent pour les aider à monter les installations qui allaient devenir leur nouveau foyer pour les semaines à venir. L’installation ne prit que trois jours, après quoi tous les ingénieurs revinrent sur l’USG Statera pour se préparer au démantèlement de la planète. Tandis qu’Isaac aidait aux ultimes réglages à bord, au sol les prospecteurs se déployaient à la surface. Ceux-ci étaient chargés de procéder aux premiers relevés géologiques et de positionner des balises pour signaler les emplacements où les foreuses devraient être placées. Les résultats de Jeremiah à l’entraînement étant parmi les plus mauvais de l’équipe coloniale, il fut chargé d’épauler les géologues tandis que les autres préparaient les foreuses. Équipé de tenue de sortie extravéhiculaire, les prospecteurs s’éloignèrent de leur campement, sensé être la dernière parcelle de la planète à être arrachée par le Statera.

Les premiers relevés géologiques effectués ne semblaient pas satisfaire les géologues. S’attendant à une planète riche en éléments rares, tout ce qu’ils en trouvèrent furent des traces. Ils ne parvenaient pas à trouver le moindre filon. C’était à se demander pourquoi la CEC les avait envoyés sur ce rocher. Certes, il existait des mines sur des planètes lointaines chargées d’extraire ces minerais dits communs, mais jamais un brise-surface n’avait été déployé à cette fin. Était-ce un tournant dans la politique de la CEC ? Leur but était-il d’exploiter à fond les brise-surfaces qui étaient d’ordinaire à fond de cale sur de trop longues périodes ? Prêtant une grande importance dans ce que relevaient les géologues, Jeremiah restait néanmoins à l’affût de tout ce qui pouvait sortir de l’ordinaire. Quoi que ce soit, lui et ses compagnons avaient enduré ce long voyage pour trouver une quelconque trace d’une ancienne civilisation qui leur permettrait de localiser la Grande Bibliothèque.

Toutefois, malgré sa vigilance à tout ce qui l’entourait et ce qui se passait sur Agni III, le vampire ne trouva aucune piste lors de leur première sortie. Deux jours plus tard, les premières balises étaient placées et les mineurs amenèrent les foreuses pour débuter le travail d’extraction. Huit de ces imposantes machines furent déployées aux balises. Elles perforèrent la croûte de la planète en profondeur trois jours durant avant de s’arrêter. Elles avaient atteint la profondeur voulue. Dans chacun des puits ainsi forés furent descendues autant d’ancres gravitationnelles. Ces engins, comme leur nom l’indiquait, servaient d’ancres aux rayons gravitationnels de l’USG Statera. C’était par leur intermédiaire que le démantèlement des planètes s’opérait effectivement. Leur installation fut rapide si bien qu’à la fin du quatrième jour celle-ci fut achevée.

Pendant ce temps, l’équipe de géologues commençait à prospecter et baliser leur troisième secteur. Toujours sur le qui-vive, Jeremiah ressentit soudain une étrange sensation en arpentant ces terres. Il s’arrêta net comme pour mieux l’analyser, en vain.

« - Vous ressentez ça ? » demanda-t-il alors à ses collègues.

Ces derniers cessèrent tout mouvement, faisant attention à tous leurs sens. Puis après quelques secondes, l’un d’eux lui répondit.

« - Non, je ne ressens rien. Qu’est-ce qu’il y a ? »

Pourtant le vampire la ressentait toujours. Mais cette sensation était tellement discrète que seuls des sens aiguisés comme les siens, ou comme ceux de Frédéric, pouvaient la discerner.

« - Non, je ne ressens plus rien. Ça devait être mon imagination » dit-il finalement à son collègue.

Alors qu’ils se remettaient en marche, un message radio leur parvint à tous. Il leur signalait que les ancres avaient été fixées et que toutes les équipes de sortie devaient regagner leur base. Bien qu’ils n’aient fait que quelques mètres de plus, la sensation que ressentait Jeremiah s’était faite légèrement plus forte, quoique encore très floue quant à sa source. Contraint, Jeremiah quitta le secteur quelque peu frustré. Pour la première fois depuis son arrivée sur Agni III, il avait détecté quelque chose d’anormal.

Une fois tous les colons de retour à leur base, ils furent ramenés à bord de l’USG Statera par mesure de sécurité. Après quoi le feu vert fut donné aux ingénieurs de l’USG Statera. Dès lors ils déployèrent les huit gigantesques bras du vaisseau. Le Statera donnait dès lors l’impression d’être une cage thoracique à laquelle on aurait écarté les côtes. Une fois déployés, huit des ingénieurs, dont faisait partie Isaac, procédèrent au ciblage puis au verrouillage des balises. A près de 400 kilomètres au-dessus de la planète, cette opération requerrait une précision extrême. Drone de son état, Isaac excellait dans ce domaine. Il fut celui qui accrocha son ancre le plus rapidement et avec la plus grande exactitude. Une fois les huit ancres verrouillées, les bras du Statera émirent chacun un faisceau bleu azur en direction de son ancre. Dès lors le brise-surface révéla toute sa puissance. Les rayons gravitationnels attiraient les ancres vers le vaisseau tandis qu’en sens inverse, les ancres inversaient la gravité localement afin d’arracher à la planète le secteur délimité par les balises. Le premier secteur à être arraché ainsi à une planète était toujours celui qui demandait le plus de puissance et provoquait les séismes les plus importants. Bien que située à l’opposé de la planète, la base des colons ressentit les secousses telluriques durant de nombreuses heures. Fort heureusement, ses structures avaient été pensées en ce sens si bien qu’elle ne connut aucun désagrément. Ce ne fut qu’après une dizaine d’heures que le premier secteur se détacha enfin d’Agni III, porté par les rayons gravitationnels. Une fois arraché, les séismes à la surface de la planète s’estompèrent rapidement jusqu’à totalement disparaître. Les instruments ne relevèrent aucun déséquilibre majeur au sein du noyau de la planète ; l’opération avait été un succès. A bord d’un brise-surface, la coutume voulait qu’on sabre le champagne lorsque le premier secteur avait été une réussite. Tous les membres d’équipage furent donc conviés à la cantine à cette occasion. Jeremiah rejoignit donc ses compagnons et les informa de la sensation étrange qu’il avait ressentie en commençant à parcourir le secteur 3. Il n’y avait là rien d’alarmant mais c’était le premier phénomène inexplicable auquel il avait été confronté. Il ne manquerait pas d’enquêter autant qu’il le pourrait une fois de retour sur Agni III et dans le secteur 3.

Ce ne fut qu’aux premières heures du lendemain que les colons retournèrent à la surface d’Agni III. Ils retrouvèrent leurs baraquements intacts et purent ainsi se remettre de suite au travail. Tandis que les mineurs se rendaient aux balises posées en secteur 2 pour y positionner leurs gigantesques foreuses, les prospecteurs retournaient au secteur 3.
Dès son arrivée, Jeremiah ressentit à nouveau l’étrange sensation de la veille. Ce n’était donc pas son imagination, il y avait bien ici quelque chose qui perturbait ses sens. Son équipe s’aventura plus avant dans le secteur. A mesure de sa progression, la sensation que ressentait le vampire se faisait plus précise, plus oppressante. Quoique ce fût, cela le mettait mal à l’aise. A la fois il se sentait attiré mais son instinct lui hurlait également de fuir. Malheureusement l’appel fut rapidement le plus puissant. Bientôt, il commença à agir comme un somnambule, guidé par la sensation. Ses collègues tentèrent de l’appeler, mais Jeremiah ne les entendit pas. Finalement, ils se résolurent à le suivre, voir où ses pas le mèneraient.
Après quelques minutes de marche, le vampire parvint au bord d’un petit cratère embrumé. Un très léger courant d’air chassa alors la brume, découvrant ainsi, dans une scène presque irréelle, un gigantesque monolithe noir formé de pointes s’entrelaçant. Bien que dans un état second où il n’était plus maître de son corps, Jeremiah se souvint de la petite sculpture qu’il avait vue chez le vieil homme sur Terre … avant de tomber au sol, inanimé.
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Note : Le titre de ce chapitre est la traduction du titre V.O. du chapitre 16 de Dead Space 3 : « What lies below » traduit en V.F. par « le Secret des profondeurs ».
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A suivre dans le chapitre 289 : Réveil brutal.
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Chapitre 288 - Ce qui se cache dessous :: Commentaires

Shion
Re: Chapitre 288 - Ce qui se cache dessous
Message Dim 31 Jan - 14:38 par Shion
Très intéressant ce retour sur Emile, ou plutôt sur Post. Je me demande ce que ça va donner...

Ca ne traîne pas : sitôt arrivés, Jeremiah est déjà tombé sur un mystère.
Jezekiel
Re: Chapitre 288 - Ce qui se cache dessous
Message Dim 31 Jan - 14:52 par Jezekiel
Sitôt arrivé, c'est vite dit. C'est tout de même au bout du neuvième jour qu'il tombe sur quelque chose. Wink
Shion
Re: Chapitre 288 - Ce qui se cache dessous
Message Dim 31 Jan - 16:03 par Shion
Sitôt arrivés en terme de lecture, je voulais dire ^^
 

Chapitre 288 - Ce qui se cache dessous

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