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 Chapitre 397 - Terminus, part 4 : Deadend

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Jezekiel
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Jezekiel


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Chapitre 397 - Terminus, part 4 : Deadend Empty
15052018
MessageChapitre 397 - Terminus, part 4 : Deadend

Terre  24604378

Les mots de Patrimpas glacèrent le sang de Wade. L’ironie de sa situation était résumée en ces quelques mots. Parce qu’il s’accrochait trop à la vie, jamais il ne pourrait gagner contre Patulas. Mais ce malfaisant parvenait parfaitement à contrôler ses pulsions sans aller trop loin et à le garder en vie. Pourtant il n’était pas un modèle de self contrôle comme l’en avait attesté le début de leur combat. Le dieu obscur devait danser sur un fil ténu pour se contrôler et faire durer son plaisir. Cela ne devrait pas être trop dur de le provoquer pour qu’il aille trop loin. Mais Wade en aurait-il la volonté ? Lui qui avait déjà tant perdu devait également renoncer à l’étincelle de vie qui l’animait et le faisait encore sentir humain. Cette humanité qu’il tentait désespérément de conserver malgré l’influence certaine de son cavalier. Lui qui craignait tant de recourir systématiquement à la solution de facilité d’ôter la vie d’autrui, pourrait-il encore se contrôler lorsqu’il l’aura perdu lui-même ?

Wade releva le visage vers Patrimpas. L’esprit divin soutint son regard l’air de dire qu’il était le seul à pouvoir prendre cette décision. Le temps sembla se suspendre pour Wade. Malgré la douleur répandue dans tout son être, il ressentit un léger frisson le long de sa colonne vertébrale. Il sentait comme une pression monter, cette même pression qui se fait connaître lorsqu’on a conscience que son avenir se joue en ce moment et que le choix que nous allons faire va tout changer. Malgré les épreuves qu’il avait subies, son cœur battait vaillamment. Wade le sentait battre sur ses tempes. Il prit alors conscience que c’était peut-être la dernière fois qu’il l’entendrait. Il se concentra alors sur son rythme, sur sa respiration et la sensation que lui procurait le gonflement de ses poumons, ses expirations.
Sans qu’il ne s’en rende compte, Patrimpas s’éclipsa pour le laisser seul face à son choix. Les minutes s’écoulèrent ainsi sans qu’il ne s’en rende vraiment compte. Les minutes se transformèrent en quart d’heure, puis en demi-heure et bientôt deux heures s’écoulèrent sans qu’il ne les ait vu passer.

« - Tu es réveillé ? Tant mieux ! » fit alors la voix de Patulas.

Wade sortit de sa concentration et fronça les sourcils à l’entente de cette voix désagréable.

« - Il serait dommage que tu rates une seule seconde de notre nouvelle épreuve. La question que je dois te poser c’est : Est-ce que tu tiens à tes os ? »

Sans attendre une quelconque réponse de Wade sa main s’illumina de blanc. Aussitôt, Wade ressentit une violente douleur parcourir son squelette. C’était comme s’il se pétrifiait, se solidifiait d’une quelconque façon. La douleur était insupportable. Il commença à se débattre ... mal lui en pris. Les os de ses bras et de ses jambes se brisèrent comme du verre. Wade hurla à s’en époumoner. Le supplice ne dura pas longtemps avant que la tête de Wade ne chute en avant.

« - Déjà ? C’est décevant ! »

Alors que Patulas tournait les talons, il s’immobilisa en entendant sa victime reprendre une grande inspiration.
Wade avait du mal à respirer mais il était toujours conscient. La douleur était indicible mais il tenait le choc. Face à Patulas, il releva la tête et eut l’audace de lui sourire. Il avait pris sa décision. Il ne pouvait pas rester là à subir les sévices de ce dieu malade éternellement. Car c’était bien ce que ce malfaisant avait l’air de lui promettre, une éternité d’esclave comme il avait commencé à faire avec Ankou. La créature avait choisi de mourir des mains de Wade afin que cela serve à la destruction de son tortionnaire. C’était donc à son tour de faire un sacrifice pour y arriver.

« - C’est tout ce que tu sais faire ? » lui lança-t-il.

Patulas fronça les sourcils pour la première fois depuis qu’il avait fait de Wade son jouet. En réaction à sa provocation, le dieu obscur inversa à nouveau son flux sanguin à plusieurs reprises. Wade se retint de crier malgré l’indicible torture.

« - C’est ... une plaisanterie ... c’est ça ? »

La rage de Patulas se lisait sur son visage. Il lui infligea alors l’hypersensibilité dermique en combinaison avec la contracture intégrale de sa musculature. Wade souffrait le martyr mais sa volonté était plus forte. Il sentait que son adversaire se retenait d’aller trop loin de crainte de le tuer. Il fallait qu’il le pousse à bout pour qu’il s’oublie. La bouche, les yeux, le nez et les oreilles en sang, Wade cracha au sol.

« - Sans déconner ... Je me ferais ... moins chier ... dans les fosses ... de l’enfer. T’es ... vraiment qu’un ... petit joueur ... Pas étonnant ... que personne ne te ... connaisse ... »

Patulas écarquilla les yeux de fureur. Manifestement les provocations à la Miles étaient toujours aussi efficaces. Les veines de Patulas se mirent à briller d’un bleu saphir avant qu’il ne provoque une décharge d’énergie de la même teinte sur le corps de Wade. Quelle était cette attaque ?
Wade eut à peine le temps de se le demander qu’il ressentit une douleur comme nulle autre pareille. L’intégralité de son système nerveux semblait soudainement s’embraser. Jamais il n’aurait cru devoir endurer une pareille souffrance. Elle était plus insidieuse que tout ce qu’il avait enduré jusque-là. Si son esprit n’était pas autant surchargé d’informations douloureuses, Wade s’en ravirait ; Cette attaque allait certainement le tuer. Ajoutée aux dommages que son corps venait de subir sous les autres assauts, cela ne faisait plus aucun doute. Il poussa un cri d’une détresse hors norme. Malgré sa fureur, le dieu obscur comprit alors son erreur. Il cessa de l’affliger mais il était trop tard. Le supplice finit, Wade eut tout juste le temps de formuler une dernière pensée avant de rendre l’âme : ..oO( A toi de jouer !)

Toute vitalité quitta alors son corps. Une volute d’énergie à peine perceptible s’en échappa alors. C’était l’âme de Wade ; Une partie essentielle de son être, celle accompagnant son étincelle de vie.

« - NON ! NON ! NON ! » hurla Patulas.

Manifestant une chaîne noire, le malfaisant captura l’âme et la ramena à lui. Il l’enserra dans ses gigantesques mains et s’immobilisa. Quelque chose n’allait pas, quelque chose manquait. Patulas mit à peine quelques secondes pour comprendre ce que c’était. Lorsqu’un être vivant meurt ce sont son âme ET son esprit qui partent vers la Porte de Corne ; or il n’y avait là que son âme, où était passé son esprit ?
Patulas entendit alors ses chaînes cliqueter. Il se retourna vers sa victime et vit ses chaînes se décomposer à vue d’œil et relâcher son adversaire mortel. Ce dernier toucha alors le sol de ses pieds et resta debout, courbé en avant, les bras le long de son corps, immobile. Le dieu obscur connut un moment de flottement et ne remarqua pas que la bure de son ennemi était redevenue plus sombre que jamais.

Des morceaux d’armure apparurent soudainement sur la bure. Ils semblaient être un mélange composite de matière osseuse et d’un métal particulièrement sombre. D’épaisses côtes se déployèrent pour former une protection morbide. En guise de ceinturon, un petit crâne effilé, non humain, apparut et de lui surgit une jupe métallique articulée protégeant le bassin de Mort. Des cuissardes composée d’os apparurent sur ses jambes, à peine discernables derrière les pans de la bure. Ses pieds furent enveloppés de plaques de métal articulées entre elles. Deux imposantes épaulettes surgirent avec un motif gravé rappelant sans conteste un crâne. Des protections vinrent protéger les avant-bras. Les mains de Mort apparurent squelettiques avant de disparaitre sous une extension de cuir de la bure pour former un gant. Sur ce gant des renforts en forme de phalanges vinrent renforcer la main.

Bien qu’assistant à cette métamorphose qui n’augurait rien de bon, Patulas restait immobile, figé. C’est alors que Mort releva la tête dévoilant son crâne. Il regarda Patulas droit dans les yeux avant de pousser un cri de rage et d’enflammer complètement son crâne de flammes bleues débordant de la capuche de sa bure. Son crâne ne se résuma plus qu’à une ombre menaçante dans ce brasier azur.

Sans attendre, il tendit les mains en avant et rappela à lui les deux faux plantées dans le sol. Ses armes en mains il écarta un bref instant les bras avant de les croiser avec célérité et de lâcher ses faux. Celles-ci vinrent trancher la chaîne de Patulas qui retenait l’âme de Wade. Avant que le dieu malfaisant ne réalise ce qu’il s’était passé, l’âme de Wade s’envolait. Patulas se mit alors à rire.

« - Tu crois l’avoir libérée ? ... Pourquoi crois-tu que tous ces esprits résident sur cette Terre ? Rien ne peut s’en échapper, pas même une âme ! Dépourvue d’esprit, pour l’animer, elle se fera dévorer par l’un des esprits les plus malfaisants qui rôdent ... après moi bien sûr ! »

Patulas se remit à rire un court instant jusqu’à ce que les deux faux de Mort ne reviennent et se plantent dans son dos. Il ne put s’empêcher de crier de douleur. Il les retira avec grand peine. Les armes revinrent immédiatement dans les mains de Mort, imprégnées du sang du dieu obscur. Le cavalier observa ses lames et les secoua d’un unique geste vif pour les en débarrasser, presque comme si cela le dégoutait d’avoir le sang d’une telle créature sur ses lames. Voyant son attitude, Patulas fronça les sourcils. Il porta ses mains sur ses blessures pour tenter de les résorber.

« - Qu’est-ce que tu m’as fait ? » demanda-t-il.

« - POURQUOI JE NE PARVIENS PLUS A ME RÉGÉNÉRER ??? »

C’est alors que Patulas écarquilla les yeux comme s’il venait de comprendre une vérité dérangeante.

« - Non ! Tu ne peux pas être l’un des seize ! C’est impossible ! ... C’EST IMPOSSIBLE !!! »

Patulas entra alors dans une violente rage. Toutes les écailles de son corps s’écartèrent alors et laissèrent passer un flux d’énergie pourpre pareille à une brume. Cette brume sembla s’intensifier avec les secondes jusqu’à ce qu’elle s’embrase et ne forme un véritable brasier enveloppant Patulas. Le dieu obscur matérialisa ensuite deux gigantesques marteaux de guerre attachés à des chaines. Il envoya l’un d’eux droit sur Mort. Celui-ci esquiva l’attaque et se mit à courir en suivant la palissade.

Patulas ramena son marteau à lui et commença à bombarder son adversaire avec ses deux armes. Chaque jet était plus violent que le précédent. Bientôt l’impact des marteaux contre le sol ou la palissade créa de grandes fissures d’où s’échappa une puissante explosion d’énergie pourpre. Patulas s’envola et continua ainsi à bombarder Mort. La cavalier adaptait sa vitesse de déplacement à celle des attaques et ne semblait pas avoir de limite.

Après quelques secondes d’une telle course, le cavalier commençait à laisser une traînée d’énergie bleue derrière lui. Ce n’était pas le brasier qui l’animait. Non, cette traînée d’énergie provenait des lames de ses faux. Celles-ci brillaient d’une lumière de plus en plus vive. Soudain, Mort s’arrêta brutalement. Il contra les deux marteaux qui lui arrivaient dessus avec ses faux ... et les fendit en deux sur toute la longueur, de la masse à la chaine. Ceci fait, Mort leva la tête vers le dieu. Sa rage ne semblait pas avoir de limite non plus. Le ciel au-dessus de lui tonnait. Des éclairs rouges parcouraient le ciel avec une fréquence qui s’accélérait en réaction à la rage grandissante de Patulas. Avant que le cavalier ne devine ce qu’il allait se passer, le malfaisant leva une main en l’air, attira la foudre à lui et la redirigea de suite sur son ennemi avec son autre main. Mort fut frappé de plein fouet et projeté jusqu’à la palissade.

« - Peu importe qui tu es, MOI JE SUIS UN DIEU ! SEUL UN DIEU PEUT PRÉTENDRE EN TUER UN AUTRE ! IL N’Y A JAMAIS EU ET N’AURA JAMAIS DE MIRACLE AUTREMENT QUE SELON LA VOLONTÉ D’UN DIEU !! JE VAIS T’APPRENDRE A PLIER LE GENOU FACE A UNE DIVINITÉ !!! »

C’est alors que Mort se releva comme si de rien n’était. L’éclair écarlate ne semblait pas l’avoir blessé.

« - Ce n’est pas possible ! C’EST IMPOSSIBLE !! MEURS! MEURS ! MEURS !! »

Patulas créa alors des boules d’énergie pourpre qu’il envoya sans faiblir sur Mort au point qu’on ne le distingua bientôt plus. Tandis que le malfaisant pilonnait son ennemi, les spectres de ses victimes passées réapparurent sur la palissade de l’arène.

« - QU’EST-CE QUE VOUS REGARDEZ ?? » leur cria Patulas en s’interrompant.

« - Ils sont venus assister à ta mort ... tout comme moi, mon frère » lui répondit la voix de Patrimpas.

Patulas se retourna vers le spectre de son frère avant de reporter son attention sur Mort. Celui-ci sortit du brasier créé par les boules d’énergie quasiment indemne. Seules quelques flammèches pourpres dégradant par endroits sa bure témoignaient de l’impact de l’attaque. Mais celles-ci furent vite balayées par l’explosion incandescente d’énergie spirituelle que Mort provoqua pour les souffler.

Le néfaste dieu tenta alors de lui faire subir de façon simultanée toutes les tortures qu’il lui avait fait endurer et qui lui avait fait rendre l’âme. Mais le cavalier semblait insensible à cette massive infusion de douleurs. Le malfaisant ne savait plus quoi faire. Rien ne semblait fonctionner sur son ennemi. Avait-il été trop loin avec lui ? Avait-il provoqué sa propre défaite ? Sa mort ? Non ! Il était un dieu et il était impossible qu’il se fasse tuer même s’il avait face à lui l’une des figures des âges anciens.

Sous sa volonté, le sol de l’arène s’entrouvrit à de multiples endroits et laissa s’échapper d’innombrables squelettes animés qui ne tardèrent pas à encercler le cavalier. Faisant déferler tout ce qu’il avait en la matière selon un processus apparemment sans fin, Patulas s’occupa de préparer une attaque à laquelle il n’avait jamais eu encore recours.

Son corps irradia de plus en plus d’énergie pourpre. Les éclairs écarlates zébrant les nuages obscurs vinrent le frapper et le parcourir sans fin. Se tailladant le torse de ses griffes, Patulas versa son sang, son ichor, qui vint  se mêler à la formidable quantité d’énergie qu’il emmagasinait.

Au sol, le cavalier ne laissa pas ces squelettes le retarder outre mesure. Un éclair parcourut les orbites de Mort et tous les squelettes, quels qu’ils soient, tombèrent en morceaux sur le sol de l’arène. Très simplement, il venait d’annuler la réanimation de ces cadavres ambulants. Immédiatement, il reporta son attention sur le dieu obscur. Celui-ci vit que sa diversion n’avait pas fait long feu. Contrarié car n’ayant pas eu autant de temps qu’il l’aurait voulu, Patulas se contraignit à exécuter sa technique sur le champ pour ne pas laisser à son adversaire la possibilité d’y échapper. Créant une gigantesque colonne d’énergie rouge entre lui et le sol de l’arène, Patulas provoqua une terrible explosion sur toute l’arène. De cette explosion jaillit un gigantesque geyser d’énergie flamboyante. Le sol, l’air, la planète entière semblaient être ébranlés par une attaque si surpuissante. Patulas ne cessa de déverser toute son énergie accumulée. Il maintint la pression dans l’espoir d’atteindre un seuil de non retour. Soudain un puissant craquement se fit entendre. C’était le signe qu’attendait le malfaisant. Il était temps car il venait d’arriver à court.
En un instant le geyser de flammes rouges fut remplacé par un geyser d’un liquide tout aussi rouge, semblable à du sang.

« - Si rien ne peut s’échapper de cette dimension, il n’est pas dit que rien ne peut y entrer ! FAIS DONC FACE AUX EAUX DU STYX ! »

Les secondes s’écoulèrent sans que rien ne surgisse des eaux. Patulas réfléchissait déjà au lieu où il allait établir sa nouvelle capitale. Il se rendit alors compte que les spectres ne s’étaient pas encore dispersés. Pourquoi étaient-ils encore présents ? Serait-il possible que son ennemi mortel ait survécu à cette ultime attaque ? Non ! Patulas reporta son attention vivement vers le bassin qu’était devenu l’arène et vit en surgir le cavalier. Celui-ci fondit droit sur lui et le sectionna en deux d’une ruade sauvage. Le temps sembla se figer. Mort était maintenant dans le dos de Patulas. Il se retourna vivement pour empaler le buste du dieu néfaste sur ses deux faux étincelantes d’énergie spirituelle.

Patulas vit ses jambes et son bassin chuter vers le sol avant de relever la tête vers Mort, un filet de sang s’écoulant de sa bouche. Le brasier qui l’animait s’éteignit. Néanmoins il ne put s’empêcher de sourire en constatant l’aspect de son adversaire. Les renforts du cavalier avait subi de lourds dommages et sa bure étaient parcourue de flammes écarlates.

« - Je t’aurais finalement atteint, saloperie » fit Patulas en crachant du sang.

Le dieu obscur sentait la froideur des lames de son adversaire se répandre dans le reste de son corps. Il allait mourir, il le savait mais il comptait partir en beauté. Puisant dans ses ultimes ressources, il ranima le brasier qui émanait de son corps il y a encore quelques secondes de cela. Ne le laissant pas mener son ultime action à son terme, Mort le fit tourner avant de le jeter haut dans le ciel. Il devait en finir avec lui avant qu’il n’atteigne son objectif. C’est alors qu’il vit les spectres exalter. Patrimpas s’approcha de Mort.

« - Ils réclament vengeance et sont prêts à devenir l’outil avec lequel tu l’achèveras » dit-il simplement.

Mort ne tourna qu’à peine la tête vers lui mais comprit parfaitement ce qu’il voulait dire. Il rengaina ses faux. Les spectres fléchirent les genoux, prêts à se jeter sur Patulas. Mort leva les bras vers le ciel et les croisa violemment en un arc de cercle. Immédiatement les spectres s’envolèrent et commencèrent à former une tornade d’énergie spectrale. Des dizaines, des centaines, des milliers de spectres se joignirent pour former une tornade des plus sinistres. Bientôt la plupart se fondirent les uns aux autres. En l’espace d’un clin d’œil la tornade atteignit Patulas. Son brasier fut soufflé en un instant. La tornade se resserra sur lui jusqu’à le toucher. Son derme s’effrita immédiatement. Patulas commença à hurler par intermittence. C’est alors que des mains spectrales sortirent de la tornade pour le saisir, le maintenir, immobiliser ses bras tandis que d’autres spectres sortaient de la tornade et se mirent à le déchiqueter de leurs doigts. Morceau par morceau, Patulas était mis en pièces dans une indicible douleur. Soudain la tornade d’énergie bleue s’illumina à sa base d’une puissante lumière. Cette lumière remonta le long de la tornade à vive allure. Les spectres cessèrent de le déchiqueter et le lâchèrent. En piteux état et méconnaissable, Patulas vit de son unique œil valide le spectre de Patrimpas, son frère qu’il avait tué de ses mains, fondre sur lui. Patrimpas arracha l’esprit de Patulas de son corps et le maintint pour l’empêcher de s’enfuir. Tandis que les restes de son corps étaient dissous par l’énergie de la tornade, les spectres réapparurent afin de déchiqueter l’esprit du dieu malfaisant. Patulas hurla comme jamais auparavant. Tous les spectres s’agglutinèrent autour de lui pour tenter de lui porter un coup. La tornade perdit sa forme pour prendre celle d’une gigantesque boule d’énergie informe. Rapidement elle se contracta, se replia sur elle-même, se mit à briller intensément avant d’exploser en une formidable décharge d’énergie.

L’air vibra sous la détonation. Des parcelles de spectres se mirent à chuter du ciel, ressemblant à des myriades d’étincelles qui finirent de se consumer avant de toucher le sol. Plus rien ne subsistait de Patulas, pas même ses membres inférieurs tombés dans les eaux du Styx. Le liquide infernal avait fini de les consumer au même moment que les spectres en finissaient avec le dieu obscur. Tous les spectres s’étaient consumés jusqu’à la dernière étincelle d’énergie pour emporter avec eux leur bourreau. S’il n’y avait pas eu cette sinistre cité d’os, on aurait pu douter du passage même du malfaisant sur cette planète.

Mort s’éleva alors et sortit du canyon. Posant le pied sur le bord de la falaise, Mort laissa la place à Wade. Celui-ci ne portait aucun stigmate de combat ou de fatigue. Il regardait simplement cette maudite cité sous ses pieds sans qu’aucune expression ne traverse son visage. Cette ville composée des os des victimes de Patulas était à la fois un monument à l’horreur dont était capable ce dieu néfaste et une insulte à la mémoire des défunts, une profanation pure et simple de leurs restes. Quelle que fut sa motivation, Wade remonta son regard vers la falaise face à lui. Il la pointa de ses mains et créa une onde tellurique durant plusieurs minutes jusqu’à ce qu’elle se désolidarise et s’effondre sur la ville pour l’ensevelir.

Après quoi il se retourna. A côté de lui se trouvait l’arbre aux pendus, ceux que le désespoir avait dû frapper en voyant cette ville macabre. Des corbeaux étaient revenus se poser sur ses branches pour picorer quelques lambeaux de chairs. Wade les observa sans éprouver le moindre sentiment à leur égard. L’homme semblait être dorénavant détaché de tout. Rien ne semblait plus pouvoir l’atteindre, pas même la promesse d’une solitude éternelle sur cette Terre désolée. L’éternité, c’était bien ce à quoi il était promis maintenant qu’il avait cessé de balancer entre la vie et la mort. Il comprenait maintenant que son analgésie changeante était le contrecoup de cet état d’oscillation entre deux états. L’avait-il perdue ou était-elle dorénavant permanente ? Il le découvrirait sûrement bien assez tôt, peu importait à l’heure actuelle.
Tout comme importait peu son apparence. Sa bure était parsemée de trous dûs aux brûlures au contact des eaux du Styx. Elle ressemblait dorénavant à une étoffe miteuse ; pas grave.
Il serra les poings, prêt à partir. C’est alors qu’il sentit quelque chose d’étrange. Il n’avait pas la même sensation dans les deux mains. A vrai dire, sa main gauche ne faisait remonter plus aucune sensation. Il regarda alors ses deux mains et vit que la gauche n’avait plus de chairs, de muscles ni même de nerfs. Il n’y avait plus que ses os qu’il parvenait à bouger comme si tout était encore en place. Après tout c’était là l’essentiel et ça ne l’empêcherait pas de dormir ... façon de parler. Ce qui ne semblait pas le déranger non plus c’était le fait que le profil droit de son visage, celui qui était complètement brûlé, n’avait plus de chairs non plus. Aucuns soucis non plus de ce côté, ce n’était pas comme s’il allait pouvoir sociabiliser sur cette Terre de perdition.

Il se tourna alors vers l’Est et se mit en marche. Autant employer son éternité à explorer cette planète ... même si tous les paysages allaient sûrement se ressembler. Alors qu’il allait faire son premier pas, un des corbeaux de l’arbre s’envola pour venir se poser sur son épaule droite. Wade tourna la tête vers lui.

« - Tu veux venir avec moi ? ... Pourquoi pas après tout ».

Les deux acolytes entamèrent ainsi leur voyage vers l’inconnu et ses couches de cendres. Wade marcha ainsi trois jours sans éprouver le besoin de s’arrêter. Tout ce qu’il vit n’était que désolation. Arbres morts, ruines d’anciennes huttes en bois immortalisées par la couche de cendre et désolation. Bien que tout se ressemblait invariablement, Wade et son corbeau poursuivirent leur périple. Arrivant en vue d’un imposant arbre, il vit soudain un éclair blanc le frapper sans qu’il n’y eut de tonnerre. Bien que toujours ténébreux, les cieux étaient dégagés de tout nuage. Quel avait été donc cet éclair ? Première source d’intérêt depuis trois jours, Wade se dirigea droit vers l’arbre. Curieusement, il n’avait pas été fendu. Aucune branche brisée non plus. L’éclair qui avait semblé le frapper n’avait-il été qu’une illusion d’optique ? La foudre avait frappé autre chose dans le même alignement ? Impossible, ils étaient sur une colline et aucun autre relief n’avait pu attirer l’éclair.
C’est alors qu’il vit quelque chose bouger sur les branches. Était-ce les branches elles-mêmes ? Non ! Une forme se dessina en devenant aussi blanc que l’écume. Une forme longue et filiforme ... un serpent. Non, un boa, un gigantesque boa blanc s’enroulait autour des branches et descendait à sa rencontre. Wade n’éprouvait aucune crainte.

« - Désires-tu rester ici, en paix pour l’éternité ... ou préfères-tu poursuivre ton périple ? » lui demanda soudainement le boa.

En réaction à la question, Wade ressentit une sensation familière. Son hôte se réveillait, il semblait ne pas vouloir rester sur cette Terre de désolation. Il n’était pas comme Patulas, à se contenter d’un royaume mort.

« - N’y a-t-il pas d’autres choix ? » rétorqua Wade.

« - Le choix n’est-il pas une illusion ? Ne disait-on pas autrefois que toutes les routes mènent à Rome ? » répliqua le serpent, sur un ton aussi neutre que celui de Wade.

Wade comprit que le serpent ne voulait pas l’influencer. Sa réplique n’était que pure rhétorique mais une vérité se cachait dans ses paroles. D’une façon ou d’une autre, sa route croiserait à nouveau celle de Moloch ou du moins de ses démons. Autant choisir le moment où cela arriverait et autant qu’il soit bien accompagné. Où pourrait-il bien retrouver ses camarades ? Miles ? S’il était confronté à un tel choix, où choisirait-il d’aller ? Difficile de le dire. Jeremiah ? Il tenterait sûrement de rejoindre Frédéric et de réfléchir où lui irait. Alors où se rendrait Frédéric s’il en avait le choix ? C’était une évidence.

« - Terre 6354 ! »

Les yeux du serpent s’illuminèrent alors et un vortex s’ouvrit sur la Terre 6354. Wade le franchit sans aucune appréhension.

Une fois le vortex franchi une colonne de pierre à section carrée émergea du sol face au serpent. Un visage barbu apparut alors dans la roche à hauteur de la tête du boa. Le visage s’anima et ouvrit les yeux.

« - Es-tu arrivé à tes fins ? » demanda le visage de pierre.

« - Seul, jamais je n’aurais eu les ressources pour exfiltrer cet homme hors de cette planète ».

« - Aucun d’entre nous n’y serais arrivé seul. Sommes-nous quittes dorénavant ? »

« - Nous le sommes. Merci, Terminus ! »

Le visage de pierre se figea et la colonne s’écroula. L’entité appelée Terminus était partie. C’était au tour du boa de partir ; il n’avait aucune raison de s’éterniser ici ... et il avait encore beaucoup à faire. Le boa s’illumina avant de totalement disparaître.
_____________

Note 1 : Le titre du chapitre signifie "Impasse" en anglais mais c'est plus en guise de jeu de mot que je l'ai choisi.
_____________

Note 2 : Terminus est le nom d’une divinité romaine des frontières et des limites.
A la base, l’entité qui devait venir apporter son soutiens au boa devait porter un autre nom, mais le clin d’œil au titre de ce polyptyque était trop tentant Wink
_____________

Note 3 : Voici un croquis, presque rien de plus qu'une étude sur l'apparence de Mort une fois pleinement libéré :
Chapitre 397 - Terminus, part 4 : Deadend Croqui10
J'appuie sur le fait que c'est une étude et non une illustration. Nombre d'éléments ont été retirés et/ou changés entre cette étude et son apparence dans le chapitre.
_____________

Prochainement débutera le Sous-Arc 4 !
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Chapitre 397 - Terminus, part 4 : Deadend :: Commentaires

Shion
Re: Chapitre 397 - Terminus, part 4 : Deadend
Message Jeu 17 Mai - 20:45 par Shion
Encore ce fameux boa blanc ^^

Une excellente fin pour ce sous-arc. Décidément, quand les groupe se reformera, beaucoup de choses auront changé...
 

Chapitre 397 - Terminus, part 4 : Deadend

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