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 Chapitre 405 - le Pays des Horreurs

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Jezekiel
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Jezekiel


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Date d'inscription : 11/03/2012
Localisation : Poitiers, Vienne, France

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15072018
MessageChapitre 405 - le Pays des Horreurs

Terre 5499

Quelle était cette voix qui venait de l’apostropher ? Cette voix qui lui semblait si familière mais dont il n’arrivait pas à mettre un nom dessus. Elle lui avait dit que c’était un mensonge. Mais quoi au juste ? Qu’est-ce qui était faux ? Miles observa l’entité dont seuls les yeux apparaissaient. Son regard trahissait son agacement vis-à-vis de cette interruption. Ce n’était pas quelque chose qu’elle avait orchestrée. Miles devait donc s’y agripper de toutes ses forces. C’est alors que le regard de l’entité se porta sur lui et se mit à sourire.

« - Une minute je te prie ! Semble-t-il qu’on a un problème à la fourrière ».

La fourrière ? Pourquoi parlait-il d’un enclos à chiens ? C’est alors qu’il fit le lien entre la fourrière et les muselières dont avait parlé cette entité. Elle avait dit avoir mis des muselières à ses hôtes afin qu’ils ne l’aident plus à déjouer ses simulations. L’un d’entre eux avait manifestement réussi à contourner cette muselière. Cela ne pouvait être que Nocturne. Seul le démon avait les ressources nécessaires. Bien que les yeux aient disparus de son champ de perception immédiat, Miles ressentit comme un mouvement. Quelque chose en train de se déplacer ... dans son esprit. C’était l’entité. Il ressentait enfin sa présence et parvenait à suivre ses déplacements dans son esprit. Sans le savoir, en se libérant, Nocturne avait fait regagner à Miles une parcelle de son contrôle.

Nocturne était un démon avec qui il partageait ce corps depuis ce qui lui semblait être une éternité. Malgré sa nature, jamais il ne l’avait trahi. Jamais il ne l’avait laissé être dominé par une menace extérieure. Il s’était avéré être un éternel insoumis. A sa place, le travail de sape de la mystérieuse entité n’aurait pas eu autant d’effet. Jamais elle ne serait parvenue à le décourager à ce point. A mesure que Miles reprenait des forces, sa volonté se raffermissait. Bientôt ce fut autre chose qui se renforça. Miles devint furieux de s’être fait avoir ainsi. Comment en était-il arrivé là ? Au point de se faire emprisonner dans son propre esprit ? La saleté qui lui avait fait cela devait être immensément puissante. Miles devrait extrêmement lui botter le cul au point de lui faire remonter l’anus entre les dents.

Ayant regagné toute sa force de volonté, Miles brisa les chaînes qui le retenaient et arracha sa muselière comme s’il fut agi de papier. Il avait un compte à régler ... mais avant tout, il devait s’assurer du lieu où il se trouvait réellement.

Reprenant conscience de la réalité qui l’entourait, Miles rouvrit les yeux. Ce qu’il vit sembla progressivement s’évanouir comme un mirage. Il se trouvait bien dans un environnement urbain mais différent de ce que l’entité avait voulu lui faire croire. La première différence fut les sirènes hurlantes et les cris qui se dissipèrent dans l’air comme si on venait d’éteindre un haut-parleur. Les immeubles étaient en ruines et cela ne datait pas d’hier. Le ciel était vert comme dans ses souvenirs. Miles reporta alors son regard sur le sol ... jonché des cadavres des agents de sécurité. Leur présence se brouilla un instant mais ils restèrent bel et bien présents. Au détail près que leurs vêtements devinrent des défroques et autres guenilles de vagabonds. Étant donné l’état de la ville autour de lui, une ville frappée par un cataclysme et désertée, il s’agissait certainement de charognards venus trouver tout et n’importe quoi. Mais l’essentiel restait que Miles avait bel et bien tué sous le contrôle de l’entité. Miles se raidit soudainement. Si les cadavres étaient vrais, alors il devait s’en trouver un autre dont il redoutait l’existence dans son angle mort derrière son épaule droite. Miles redoutait de se retourner pour constater qu’il était bel et bien là. Il devait en avoir le cœur net. Il ne pouvait pas laisser l’entité se jouer de lui à ce sujet. Miles se retourna et vit ce qu’il redoutait tant ... un cadavre de petite taille dont la tête avait été explosée par un tir à bout portant ... le cadavre d’un enfant.

Une chape de plomb sembla s’abattre sur lui. C’était donc vrai, il avait tué un enfant ? Non ! Ce n’était pas possible ! Il se serait forcément réveillé. C’est alors qu’un détail du sac à dos que portait l’enfant attira son attention. C’était un sac à dos d’enfant au vert délavé avec le reste d’une image thermocollée dessus. Il s’agissait de ces sacs pour gosses à l’effigie d’un héros de dessin animé. Juste en dessous était brodé un nom : "Peter Pan". Peter Pan ? Soudain Miles fit le lien avec le lapin PanPan qui lui avait demandé son aide dans l’illusion. Qu’est-ce que lui avait dit l’entité déjà ? Qu’il lui avait fallu lier illusion et réalité pour que la simulation soit efficace ? L’enflure avait dit la vérité. Tout tonus quitta alors le corps de Miles. Sa main laissa échapper l’arme qu’il tenait jusque-là sans s’en rendre compte. Miles regarda l’arme au sol. Elle ne changea pas d’apparence. Elle conserva son apparence de fusil mitrailleur.

Miles perdit son regard au loin. La rue était jonchée de cadavres. S’il en avait l’envie, il pourrait remonter aisément la piste sanglante qu’il avait suivie ici même, dans la réalité. Mais en avait-il envie ? Non ; la réponse était clairement "Non". Mais l’envie n’avait rien à voir là-dedans. Il devait en avoir le cœur net. Il devait savoir ce qu’il avait bien pu faire sous l’influence de l’entité. Accablé, Miles se redressa et prit son courage à deux mains. Il avança d’un pas hésitant. A mesure qu’il avançait, le nombre de cadavres augmentait. Miles tentait d’identifier quelle apparence leur avait fait prendre l’entité dans ses délires. Qui avait-il cru tuer à ce moment. Au bout de plusieurs minutes, Miles parvint au meurtre le plus ancien dont il se souvenait avoir commis dans ces simulations. Pourtant, la liste semblait encore longue en voyant cette traînée de cadavres qui s’étendait loin devant lui. En même temps, cela faisait trois semaines qu’il était sous son influence. Combien avait-il pu en tuer durant ce laps de temps ?

Remontant ce sentier morbide, véritable route de la mort, Miles perdit toute notion du temps. Il n’y avait plus que cette suite quasiment ininterrompue de corps inanimés et de cadavres, une file de dépouilles infinie. Durant la première demi-heure, Miles fléchissait un peu plus à chaque cadavre qu’il découvrait, comme si la honte et la culpabilité pesaient de tout leur poids sur son être.
Ce n’est qu’au bout d’une demi-heure, déambulant à la façon d’un zombie, que son esprit embrumé décela une incohérence. Tous ces cadavres étaient ceux de pillards. Pour autant qu’il s’en souvienne, il n’avait jamais connu qu’une vie faite de chapardages dans de pareilles ruines. Il savait d’expérience que les pillards n’agissaient qu’en petits groupes, que leur nature même interdisait toute formation excédant la dizaine d’individus sous peine de péricliter. Or, il avait sous les yeux les membres d’un groupe si important qu’il n’en avait jamais connu de cette taille. Comment avaient-il bien pu coexister si longtemps en une seule organisation ?
L’esprit de Miles sembla se réveiller petit à petit à la suite de cette remarque. Il se mit alors à regarder ces cadavres, plus de façon individuelle mais comme un ensemble. Il se mit alors à marcher de plus en plus vite. Un motif semblait se répéter. C’était particulièrement subtil mais quelque chose semblait se répéter. C’est alors qu’il tomba à nouveau sur la dépouille d’un jeune enfant, couché sur le dos. Le visage méconnaissable, Miles avait du mal à le regarder sans éprouver une forte culpabilité. Néanmoins, il se força à le regarder en détail et vit des bretelles d’un vert passé sur ses épaules. Comment était-ce possible ? Il retourna la dépouille et vit le nom brodé de Peter Pan sur le sac à dos. Comment deux gamins, dans un même groupe de pillards, au beau milieu d’un monde en ruines, pouvaient se retrouver avec le même sac à dos ? Se pouvait-il que ?

Miles repartit en arrière et découvrit que tous les cadavres d’enfant jonchant ce sentier d’épouvante portaient tous le même sac à dos. C’était l’élément qu’il lui fallait. Ce n’était pas un hasard mais bel et bien le détail qui démontrait la redondance d’un motif.
Miles fronça les sourcils et serra les dents. Il s’était encore fait piéger ! L’illusion avait été presque parfaite. Tous ses sens lui criaient pourtant bel et bien qu’il s’agissait de la réalité. Hormis cet étrange ciel vert, tout semblait criant de vérité. Comment parvenait-il à le tromper aussi facilement ? Ces buildings en ruines, menaçant de s’effondrer, ce mélange de cendres et de poussières qui tapissait tout ; tout était criant de vérité. Pour avoir passé tant d’années dans un pareil environnement, il y avait des détails qui ne pouvaient être simulés et pourtant ... C’est alors que Miles comprit. L’entité se servait de ses souvenirs pour le tromper. Inconsciemment son esprit avait enregistré tout ce que ses sens avaient perçu. Malgré le fait que la mémoire de tout à chacun faisait de même, peu de gens étaient capables d’accéder à nouveau à des souvenirs parfaits au moindre stimulus près. Mais cette entité était capable de fouiller en profondeur dans son esprit pour mieux le tromper. Elle agissait comme un ennemi intime qui le connaissait mieux que lui-même.

« - MONTRE-TOI, SALE PETITE ORDURE !!! » hurla Miles.

« - SI TU DÉSIRES TANT QUE CA M’AFFRONTER, MONTRE-TOI !!! »

« - Inutile de crier, je suis dans ton esprit ! »

« - SORS DE LA ET VIENS TE BATTRE COMME UN HOMME !! »

« - Et cette misérable provocation de bas étage est sensée m’inciter à me montrer ? Que les hommes sont faibles ! ... Bon, je te l’accorde, nous somm ... Non, certains de mes pairs sont tout aussi faibles d’esprit, réagissant à la moindre provocation. Je déplore même le fait de faire partie d’une famille comportant de tels individus ... Ça a causé leur perte ceci dit, bon débarras, je t’en remercie. Néanmoins, je ne suis pas comme ces incapables, je ne viens pas me confronter physiquement. Les injures psychiques sont tellement plus intéressantes que de vulgaires blessures sanguinolentes ».

"Incapables" ? Ce n’était pas le première fois qu’il utilisait ce terme. Il l’avait utilisé pour désigner certains de ses hôtes. Le fait que cette entité mentionne des membres de sa famille que Miles aurait tués finit de le mettre sur la voie. C’était l’un des fils de Nergal, membre de la fratrie à laquelle appartenait Nocturne, Nwa ou encore Noc. Qui était celui qui s’en prenait aujourd’hui à lui ?

« - Je sais qui tu es ! Montre-toi, Moche ! » ordonna Miles.

« - Écorcher volontairement mon nom, encore une provocation des plus minables ... mais me voici ! Voyons comment je vais t’écorcher le cerveau à présent ».

L’environnement simulant une ville post-apocalyptique se transforma. Des murs de béton surgirent du sol avec violence et enfermèrent Miles dans une pièce de taille moyenne. Les décombres sous ses pieds disparurent pour laisser la place à un sol de béton parfaitement plat. Finalement, le ciel si étrangement vert disparut lorsqu’une dalle de béton vint fermer la pièce. De grandes plaques de céramiques blanches vinrent couvrir toutes les parois. Quatre paires de néons apparurent sur le plafond et éclairèrent la pièce. Au fur et à mesure celle-ci ressemblait de plus en plus à une chambre d’hôpital. Une armature métallique apparut pièce par pièce jusqu’à former un lit médical. Tout le nécessaire apparut ainsi progressivement.

« - Je croyais que tu devais te montrer, le moche ? »

« - Minute lapinou ! Avant que les acteurs ne montent sur scène, il faut que le décor soit planté » répondit le démon.

Une fenêtre se dessina dans le mur face à Miles. Les vitres se formèrent par cristallisation. Les rideaux semblèrent se tisser spontanément à vitesse grand V. Apparurent divers instruments de mesure des constantes vitales. Puis ce fut le tour d’un chariot de taille très modeste ... ou plutôt une sorte de tablette sur roulette. Le plateau apparut sur lequel se dessinèrent divers instruments chirurgicaux.
Bien que ces instruments promettaient de sordides réjouissances quelque chose intrigua Miles. Pourquoi cette chambre d’hôpital lui disait-elle quelque chose ?

« - Espèce d’ordure ! Tu pioches encore dans mes souvenirs ! »

En effet c’était là la chambre d’hôpital de l’Unicorps où Miles avait séjourné tandis que le reste de son groupe était sur la Terre 539 ... au détail près qu’il n’y avait pas une table pleine d’instruments chirurgicaux.

« - Excuse-moi, tu préfères peut-être cette chambre-ci ? »

Un claquement de doigt retentit alors et la chambre changea pour prendre l’apparence d’une chambre d’hôpital terrienne commune ... mais pas n’importe laquelle. Encore une fois, le démon piochait dans ses souvenirs. Mais ceux-là étaient bien plus anciens et ... plus flous. Un peu comme si Miles n’avait été qu’un spectateur de cette scène. Et pour cause, il ne l’avait à proprement pas vécue. Il s’agissait de la chambre d’hôpital du Mans de la Terre 531 dans laquelle le Miles Gravsten originel s’était réveillé à la suite de son accident d’HyperSpeedway ... le Miles Gravsten qui se faisait appeler dorénavant Wade. Mais cela Miles se garda bien de le révéler car semblait-il que le démon n’en avait pas conscience.

« - Maintenant que le décor est planté, faites entrer les acteurs ! »

Apparurent onze silhouettes les bras levés, les mains liées et suspendues au plafond. Leurs traits se révélèrent progressivement. Toutes étaient bâillonnées et ne pouvaient communiquer. Miles en reconnut immédiatement cinq d’entre elles.

« - Dans le rôle des traîtres, je vous présente Nocturne, mon très cher frère, et ce minable Desmond Malcolm ! Dans le rôles des incapables, deux autres de mes frères, Nwa et Noc ... Ils ne me manquent pas. Et puis il y a ... les seconds rôles. Des démons de bas étages pour lesquels je me demande bien où tu as pu les dénicher ».

Parmi ces démons se trouvait Diehard, la cinquième figure que Miles avait reconnut. Quant aux autres c’était effectivement les démons mineurs qu’il avait tués dans les arènes des Genetech. Néanmoins il en manquait un, un que le démon, surnommé le Moche, avait semble-t-il raté. Encore une fois, Miles déploya tout l’effort possible pour ne pas y penser et ainsi le dévoiler au démon.

« - A présent, passons au tour du maître de cérémonie ... »

Apparut alors une douzième silhouette, détachée, libre de tout mouvement et située entre les prisonniers et Miles. La silhouette était incontestablement celle d’une femme. Cette femme était habillée à la façon d’une infirmière mais pas n’importe laquelle. Elle avait le visage de l’ange déchu Kristell qui officiait à l’Unicorps.

« - ... le grand, le merveilleux, le fils préféré de Nergal, Nosht l’intriguant ! »
_____________

A suivre dans le chapitre 406 : Que fais-tu là ?
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Chapitre 405 - le Pays des Horreurs :: Commentaires

Shion
Re: Chapitre 405 - le Pays des Horreurs
Message Dim 15 Juil - 14:37 par Shion
Je me doutais bien qu'un des fils de Nergal était derrière tout ça. Particulièrement retors, celui-là...
 

Chapitre 405 - le Pays des Horreurs

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