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 Chapitre 418 - la Vie en Oros

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Jezekiel
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Jezekiel


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Localisation : Poitiers, Vienne, France

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15102018
MessageChapitre 418 - la Vie en Oros

Terre ??? - Oros

Jeremiah observa Wokar vider le duspayska qu’il venait de pêcher. Le wenja avait un geste sûr et connaissait parfaitement l’anatomie du poisson carnassier. Durant ce temps, le chasseur lui dit que peu de wenja étaient capables d’attraper ce poisson, que c’était un poisson dangereux et qu’il fallait être agile pour en un harponner un ainsi. Mais lui avait sa petite astuce. Le tout était d’en attraper un et ensuite les autres venaient facilement. En effet, une fois les morceaux indésirables enlevés, Wokar les jeta dans l’eau du lac. Il ne fallut pas attendre bien longtemps avant que Wokar harponne un nouveau duspayska attiré par le sang. Puis un troisième et un quatrième. S’approchant du bord, le vampire vit qu’il y en avait d’autres qui s’étaient approchés, d’autres à la portée de la lance de Wokar ... mais le chasseur s’arrêta là. Lui et son village n’avaient pas besoin de plus pour le moment. Sans le savoir, c’est cette sagesse qui manquerait aux générations futures et qui finirait par les forcer à créer un label "pêche responsable" ou tout autre équivalent qu’ils trouveraient sur cette Terre.
Wokar entreprit de vider les trois duspayska nouvellement pêchés. Pendant ce temps, Jeremiah s’écarta un peu et respira une grande bouffée d’air pur. Le vampire apprécia le calme de ce lieu, cette végétation luxuriante apaisante et pourtant  recélant mille dangers. Ici, il n’y avait pas de pollution, pas de technologies oppressantes, pas de démons tyranniques, pas de chaos. Il avait coupablement  espéré un moment de détente en revenant sur sa Terre d’origine afin de pouvoir souffler un coup, ne serait-ce qu’une heure. Il ne pensait pas être exaucé d’une telle manière. Lui qui en était dépourvu, il ne pensait plus pouvoir autant apprécier ce plaisir basique de sentir la vie autour de lui. Il ferma les yeux et laissa ses sens vagabonder. Bien sûr il y avait l’odeur du sang des duspayska évidés mais au-delà une fragrance fauve lui parvenait. C’était celle d’un prédateur qui était passé il y a peu de temps ou qui était tout proche. Son ouïe lui apporta la réponse à ce choix. Il entendait les pas feutrés d’un fauve sur le tapis végétal. Alors qu’il s’abandonnait au son hypnotisant de ses pas lents et assurés, Jeremiah rouvrit les yeux lorsqu’il comprit l’urgence de la situation.

C’est alors qu’il vit un gigantesque félin bondir de sous les fourrés droit sur Wokar. Celui-ci s’aperçut de sa présence lorsque le fauve eut franchi la moitié de la distance les séparant. Immédiatement, il lâcha le poignard avec lequel il évidait les duspayska et tendit la main vers sa lance. Jeremiah comprit qu’il ne la saisirait jamais à temps pour pouvoir se défendre. Sans réfléchir un instant, alors que le fauve se jetait sur Wokar, le vampire boosta le saut de l’animal d’une poussée télékinésique et le vit atterrir dans le lac.

Wokar n’en crut pas ses yeux. La lance à la main, il se releva et se retourna vers le lac. Le félin se débattait et poussait des cris de détresse. Finalement, il parvint à regagner l’autre rive tant bien que mal. Il s’ébroua avant de se retourner face à Wokar et Jeremiah. En position menaçante, il se mit à feuler. Wokar tendit les bras et se mit à hurler de façon agressive. Mais le félin aux canines proéminentes ne semblait pas intimidé. Au contraire, il semblait vouloir trouver le plus court chemin pour venir à la confrontation. Cela, Jeremiah ne le voulait pas. Aussi impressionnante et puissante que pouvait être cette bête, il savait pertinemment comment finirait cet affrontement. Au lieu de tuer inutilement, le vampire décida de l’effrayer. Se concentrant un instant, ses yeux se teintèrent de bleu et l’herbe sous les pattes du félin se mit à blanchir, à givrer. Sentant cette froideur soudaine et surnaturelle, le félin ne demanda finalement pas son reste et quitta la zone.

« - Tigri ! Tigri ! » fit Wokar, exalté en pointant du doigt le lieu où le félin se trouvait.

« - Tigri grand prédateur être ! » ajouta-t-il.

« - Jeremiah Wokar toi protection » réalisa-t-il en se remémorant le bond prodigieux du félin dans le lac.

« - Jeremiah wenja toi protection » songea-t-il à voix haute.

« - Protection contre quoi ? » demanda le vampire.

Wokar le regarda droit dans les yeux et finit par dire : « - Nay ! »

Il se rassit, reprit son poignard et finit d’évider les duspayska. Quelques minutes plus tard, il se releva, saisit les quatre duspayska par les branchies et les plaça sur ses épaules.

« - Maintenant rentrer » dit-il simplement.

Le retour fut comme l’aller, dans le silence et à pas feutrés ... jusqu’à ce qu’ils arrivent à la dernière clairière les séparant du village. Wokar s’arrêta et s’accroupit. Jeremiah l’imita et s’approcha.

« - Quoi ? » lui demanda-t-il à voix basse.

« - Regarde ! » répondit-il sur le même ton en pointant une direction du regard.

Le vampire ne vit pas tout de suite ce que Wokar voulait lui montrer ; cherchant une quelconque silhouette humaine ou de la taille d’un félin. Ce ne fut que lorsque la chose bougea qu’il se rendit compte de sa taille imposante. Une immense masse velue et marron, un immense éléphant, un mammouth. La bête était paisible et quasiment immobile. Elle broutait calmement les herbes à portée de trompe.

« - Mamaf jamais être seul. Mamaf dangereux. Cinq wenja pour tuer un mamaf » fit Wokar.

Jeremiah resta silencieux et observa la masse imposante. L’espace d’une seconde, il crut que sa vue se dédoublait. C’était un second mammouth qui s’avançait. Entre les deux énormes masses, une plus petite fit son apparition. Il s’agissait d’un bébé. Comme tout animal, les femelles allaient s’avérer plus dangereuses en présence de leurs enfants. Le simple fait de les voir provoquerait sûrement leurs charges. Si Jeremiah n’avait pas grand chose à craindre de ces animaux aussi massifs soient-ils, il en était tout autre de Wokar. Étant donné la configuration des lieux et ses nombreux arbres, le vampire n’aurait pas une vision parfaite du terrain et ne pourrait garder Wokar à tout moment dans son champ de vision pour le protéger.

Voyant Wokar s’asseoir, Jeremiah comprit qu’ils allaient simplement devoir attendre qu’ils s’éloignent d’eux mêmes. Ils étaient maintenant trop proches pour tenter de les contourner. Le moindre mouvement ou son qu’ils percevraient déclencherait leur fureur.

Ce ne fut que trois heures plus tard que les mammouths quittèrent la prairie. D’un naturel patient, cette attente ne sembla pas indisposer le vampire. Néanmoins il fut étonné que Wokar soit capable d’une telle patience également sans bouger d’un pouce. Ils regagnèrent ainsi le village peu avant la mi-journée.
Jeremiah suivit Wokar jusqu’à sa hutte. Une hutte modeste mais qui lui suffisait manifestement amplement. Il en ressortit dépouillé de son nécessaire de chasse hormis son coutelas. Assis devant sa hutte, il entreprit de finir de dépecer les duspayska. Jeremiah s’assit face à lui et l’observa faire. Il ne savait pas où il était ni comment repartir d’ici. En attendant il allait devoir s’adapter à cette nouvelle vie et il comptait bien le faire rapidement maintenant que la langue n’était plus une barrière.
Wokar passa le reste de la journée sur sa pêche du matin. Il en retira d’abord tous les morceaux consommables. Puis il vida complètement le poisson en retirant les abats non comestibles puis le squelette pour n’en garder que la peau. Il amena ensuite ces peaux et les crânes des poissons à la tanneuse du village. La hutte de la wenja était entourée de peaux diverses et variées qu’elle étirait sur des cadres en bois via des lanières de cuir. Wokar et Jeremiah la surprirent en plein travail. Un grattoir en silex à la main, elle retirait les restes de viscères encore attachés à la peau.
Wokar lui remit les peaux ainsi que les crânes des duspayska. Jeremiah ne comprit pas l’utilité de lui apporter les crânes. Il laissa Wokar repartir à sa hutte, curieux de voir comment la tanneuse procédait. La wenja se mit à sourire et Wokar laissa échapper un court rire en s’éloignant. Ce ne fut qu’une fois que la wenja eut finit l’écharnage qu’il comprit leur amusement. La femme cassa alors le crâne d’un des poissons pour en retirer sa cervelle. Elle commença à frotter la cervelle sur la peau pour finir le processus de tannage. Le procédé était peu ragoûtant et le vampire ne put réprimer une grimace avant de quitter la wenja. [1] Celle-ci en fut amusée et des enfants qui s’étaient agglutinés silencieusement derrière lui se mirent à rire.
La journée s’acheva au son du cor annonçant la fin de la journée aux wenja encore à l’extérieur. Près d’une heure plus tard, le rocher fut poussé devant la seule ouverture.

Les jours qui suivirent furent riches d’enseignements. Le vampire en apprit énormément sur cette peuplade, leurs rites, leurs coutumes, leur façon de vivre ... parfois plus qu’il ne l’aurait voulu. Jeremiah se porta volontaire pour participer à certaines chasses ou pour cueillir divers fruits et légumes, rapporter du bois ou certaines plantes médicinales. Efficace dans ces tâches, il put se libérer un peu de temps libre pour explorer un tant soit peu Oros au-delà des limites qu’un wenja pouvait franchir en une demi-journée. Il découvrit une terre vierge avec un climat qui devenait plus froid en allant au nord, dans l’ancien territoire udam, tandis qu’il se réchauffait sensiblement en partant vers le sud et les terres izila. Tout était à l’état sauvage et dégageait une certaine beauté. Pas d’industrialisation, pas de cultures intensives, pas de pollution. Mais cela signifiait aussi aucune source d’information pour en apprendre plus sur cette planète.
Cela commençait à frustrer quelque peu Jeremiah. Le vampire entreprit alors une manœuvre que Wade avait tenté de leur inculquer dans l’Érèbe. Jeremiah se concentra et tenta d’ouvrir l’Antre des Vers en direction la Terre 531 ... mais en vain. Il ne parvenait pas même à créer une brèche grosse comme une tête d’épingle. Après toute une après-midi à tenter d’ouvrir l’antre, il dut se résoudre au fait qu’il ne parviendrait pas à le faire. Si un jour il revoyait Wade, il faudrait qu’il lui apprenne comment ouvrir cette antre de façon efficace.

Levant les yeux au ciel, il vit que le soleil était en train de se coucher. Il n’avait pas fait attention au temps qui passait. Même avec sa célérité supérieure, il n’arriverait pas à rejoindre le village avant que les wenja n’en ferment l’accès. Pas que cela lui pose réellement problème, il pourrait bondir par-dessus la palissade ou même voler pour passer au dessus. Non, il s’était intégré au village et ne voulait pas que les wenja le considèrent différemment que comme l’un des leurs à cause de l’utilisation de ses capacités surnaturelles. Il appréciait cette vie simple et les wenja semblaient apprécier sa compagnie, ils commençaient même par l’appeler par son prénom. C’est alors qu’il entendit le son de la corne. Il ne lui restait plus qu’une heure. Il n’avait pas le choix.

Il s’éleva dans les airs et vola en direction du village, se propulsant à une vitesse folle avec sa télékinésie. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas volé à une telle vitesse. Il franchit la distance qui le séparait en l’espace d’une quarantaine de minutes. Il se posa furtivement dans la clairière où lui et Wokar avaient vu les mammouths quelques jours auparavant. Il finit le trajet en courant à toute vitesse. Il finit par atteindre la palissade quelques minutes avant que le soleil ne disparaisse complètement du ciel. Le rocher n’avait pas encore obstrué l’entrée. Il avait encore le temps pour se glisser dans le village. Alors qu’il allait s’enfoncer dans le buisson, le vampire s’arrêta et se retourna vivement. Il sentait une présence. Mais ce n’était pas celle d’un prédateur et encore moins un auroch ou un mammouth. Non c’était quelque chose de malfaisant qui rôdait autour du village. Elle restait invisible sous les fourrés et ne faisait aucun bruit en se déplaçant. Depuis qu’il avait atterri sur cette planète, c’était la première fois que Jeremiah ressentait une telle présence néfaste. En même temps elle procurait à Jeremiah un vague sentiment de familiarité. Cette présence contrastait énormément avec le zen de la nature sauvage alentour. Quoi que ce fut, le vampire n’appréciait pas sa présence. D’un geste sauvage, il poussa un cri d’intimidation en dévoilant exagérément ses canines. Pour la première fois, la présence émit un bruit ... en s’enfuyant.

Les minutes défilèrent lorsqu’un wenja l’interpella et lui signala qu’ils allaient fermer. Jeremiah ne sentait plus cette présence inquiétante. Il tourna les talons et entra dans le village. Le rocher fut roulé juste derrière lui.

« - Qu’est-ce que ? » lui fit le même wenja.

« - Moi pas savoir, une bête ? »

« - Toi fait fuir ? »

« - Moi fait fuir ! »

« - Bien ! » lui adressa le wenja en lui tapant sur l’épaule.

« - Wenja tous rentrés ? » fit le vampire.

« - Non ! Pas Wokar ! »

« - Wokar ? »

« - Jour avant, Terki pas rentré. Aujourd’hui Wokar parti chercher mais Wokar pas rentré ».

Jeremiah sembla songeur ; avaient-ils fais une mauvaise rencontre ?

« - Mais Wokar pas Terki. Wokar fort ! »

Tous retournèrent à leurs huttes. Ce n’était pas rare qu’un wenja soit absent à la nuit tombante. Depuis une semaine que Jeremiah était parmi eux, il y avait déjà eu un cas. Le lendemain matin, le wenja était de retour au village, fatigué car à l’affût toute la nuit mais sain et sauf. Il en serait sûrement de même pour Wokar et Terki.
Néanmoins, à l’insu de tous les wenja ronflant et roupillant, la nuit ne fut pas aussi sereine que les précédentes. Jeremiah sentit la présence malfaisante approcher à plusieurs reprises du village. Jeremiah l’avait fait fuir à chaque fois en s’élevant au-dessus de la palissade et en brandissant une torche. Il se lancerait à la recherche de Wokar dès le lever du soleil le lendemain.
_____________

[1] : Note : Les hommes préhistoriques possédaient deux moyens de tanner une peau une fois l’avoir écharné (le fait de retirer les organes et la graisse restés accrochés à la peau). La première prenait plusieurs semaines et consistait dans le fait de plonger les peau écharnées dans une fosse d’eau et d’écorce de certains arbres comme le bouleau riche en tanins. La seconde ne prenait que quelques jours et consistait à frotter la cervelle de l’animal riche en matière grasse sur la peau. En général la cervelle d’un animal était juste suffisant à tanner sa propre peau.
_____________

A suivre dans le chapitre 419 : Piège !
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Chapitre 418 - la Vie en Oros :: Commentaires

Shion
Re: Chapitre 418 - la Vie en Oros
Message Mar 23 Oct - 20:11 par Shion
Il semble que les jours paisibles de Jeremiah vont arriver à terme ^^
 

Chapitre 418 - la Vie en Oros

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