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 Chapitre 426 - la Descendance d'Iscariote

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Jezekiel
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Jezekiel


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Date d'inscription : 11/03/2012
Localisation : Poitiers, Vienne, France

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12122018
MessageChapitre 426 - la Descendance d'Iscariote

Terre 531 - An 1218 - Fénay - Sous-sol de l’église Saint-Martin

La première chose que ressentit Jeremiah en revenant progressivement à lui fut une odeur, l’odeur ferrique du sang omniprésente dans les sous-sols de l’église. Une odeur forte et entêtante. Elle l’était bien plus que lorsqu’il avait découvert ces sous-sols. Puis, il sentit un liquide s’écouler sur ses mains ; un liquide froid qui semblait s’écouler sans discontinu ... lentement ... goutte à goutte. Jeremiah rouvrit brutalement les yeux en comprenant ce que c’était. Ses iris étaient d’un rouge vif. En un instant, il sut dans quelle position il était. A en voir les cages et ces enfants comme plaqués au plafond, il sut qu’il était suspendu par les pieds, la tête en bas. Il releva la tête et vit que le bébé qu’il avait vu était sous lui. Celui qui l’avait assommé lui avait fait prendre la place de l’égorgé. C’est alors qu’il vit des gouttes de sang tomber sur le nourrisson. Des gouttes de son propre sang. Il regarda ses bras pendants et vit que ses mains étaient entièrement rouges. Son assaillant lui avait fixé aux poignets des sortes de menottes avec une lame les lui entaillant.

« - Aaaah ! Notre "meunier" est de retour parmi nous ? » dit une voix non identifiée.

Un homme s’avança alors et sortit de derrière un rideau à gauche de l’autel. Jeremiah le reconnut immédiatement. Il s’agissait du Père Bartholomé D’Anatolie. Il portait sa tenue des jours de grande messe. Une tenue symbole de sainteté ... qui n’avait aucunement sa place en ce lieu. Jeremiah se contenta de l’observer d’un regard écarlate. Le vampire n’était pas au mieux de sa forme. Déjà affamé lorsqu’il était descendu, maintenant qu’il avait subi une saignée, Jeremiah avait du mal à lutter contre ses pulsions prédatrices. Ainsi, il ferma les yeux pour mieux se concentrer.

« - Auriez-vous la tête qui tourne ? » lui demanda le père, pensant que tel était le cas.

L’homme ne savait manifestement pas à quel point il était dangereux d’asticoter Jeremiah dans son état actuel.

« - Qu ... Qu’est-ce ... Qu’est-ce que vous me faites ? » dit péniblement Jeremiah en gardant les yeux fermés.

« - Je vous saigne mon cher ami ! Comme plusieurs autres avant vous ».

« - Les noyés ... de la ... Cent-fonts ».

« - Oui, tout à fait ... Du moins ceux que la populace ont retrouvés. Les poivrots ne manquent à personne ! ... Et puis il y a aussi eu le meunier ... Mais j’ai raté mon coup. Il s’est avéré plus retors que prévu. Je vais pouvoir me rattraper avec son remplaçant ».

« - Pourquoi ... le fossoyeur ? »

« - Parce qu’il m’a vu m’extraire de ma tombe ».

Jeremiah rouvrit alors les yeux, les iris toujours écarlates.

« - Oui, je suis comme vous, un vampire ... Enfin pas tout à fait. Moi j’ai du mal à m’exposer au soleil sans me mettre immédiatement à fumer » fit le Père en se mettant à rire.

« - Un prêtre ? ... Vampire ? »

« - Oui ! C’est intriguant n’est-ce pas ? Voyez-vous, il y a une vingtaine d’années, alors que ma délégation était en visite aux chanoines de Saint-Augustin du Yorkshire, j’ai fait la connaissance d’un certains William de Newburgh. C’était un historien écossais. Il avait écrit un livre formidablement critique "Historia rerum Anglicarum". Parmi ces lignes, il faisait mention d’histoires "véridiques" de revenants dont une qui m’a interloqué : celle du Vampire de Melrose. Il s’agissait d’un prêtre aux mœurs laïques qui avait été enterré comme un vrai chrétien ... et qui était revenu à la vie en tant que vampire. Je me suis longuement entretenu avec William à ce sujet afin d’en connaître les moindres détails. William avait été particulièrement enclin à me faire part de tout ce qu’il savait. Alors que j’allais l’assommer et le laisser brûler avec sa cellule suite à un cierge "malencontreusement" tombé sur ses écrits, il m’a également parlé d’enfants verts en provenance de la terre de Saint-Martin. Le pauvre, j’ai découvert au cours de notre conversation qu’il était daltonien. Il ne s’agissait pas d’enfants verts ... mais rouges !! Mon destin était tout tracé. Est-ce que le vampire de Melrose avait vraiment existé ou est-ce que ce William de Newburgh était-il doué du don de prophétie ? J’aime à croire qu’il s’agit de la seconde option ».

« - Il est certain que vous n’êtes pas un chrétien » conclut Jeremiah.

« - Certes non ! » revendiqua le Père, fier.

« - En revanche, je suis un croyant. J’ai cru ce que William m’a conté et me voici, tel le vampire que vous avez face à vous. Tel le patriarche de ces enfants rouges ! »

« - Ces enfants, que sont-ils ? »

Le Père se suspendit un instant.

« - Ce n’est pas moi qui leur ai donné ce nom. A vrai dire, je ne suis pas le premier à en créer ... Mais je serais le plus connu d’entre eux une fois que nous aurons ravagé ma terre natale. Ce sont des Enfants de Judas ! Un nom ironique, ne trouvez-vous pas ? »

« - Des vampires ? »

« - Pas comme vous et moi, non. Leur côté prédateur prédomine. Ce sont quasiment rien de plus que des animaux ... mais ils feront des ravages ! Et cette enfant sera leur reine. Elle les guidera et moi je la guiderai elle ! »

C’est alors que le Père cessa de parler. Il se rendit compte de quelque chose, du stratagème que menait Jeremiah depuis plusieurs minutes maintenant. Jeremiah l’avait fait parler le temps pour lui de raffermir sa volonté. Il avait ensuite desserré les menottes avec un peu de télékinésie permettant la régénération de ses chairs entaillées et mettant fin à son saignement.

Attentif au comportement de son interlocuteur, Jeremiah décela que le Père avait fini par s’en apercevoir. Il était maintenant temps pour lui de passer à l’action. Alors que le Père s’approchait de lui, il fut stupéfait en voyant les iris de Jeremiah passer de rouge sang à bleu roi. Jeremiah gela la corde qui le suspendait, la brisa et se jeta sur le Père. Celui-ci n’eut pas le temps de réagir que déjà Jeremiah était sur lui. Ses iris rayonnant à nouveau de rouge, Jeremiah laissa libre cours à ses plus bas instincts et étancha sa soif avec la source la plus proche ... en mordant sauvagement dans le cou du Père Bartholomé. Les Enfants de Judas autour d’eux s’agitèrent dans leurs cages. Était-ce de la dévotion envers leur maître ? Ou était-ce une réaction primale face à une telle agression ? Face à la bestialité de l’attaque de Jeremiah. Celui-ci les observa à mesure qu’il vidait de son sang le Père Bartholomé. L’ecclésiaste se fripait au fil des secondes. L’étreinte de son ennemi était trop puissante, trop implacable. Son rêve de conquête s’évanouissait à mesure que son sang était extirpé de son corps.
A mesure qu’il buvait le sang du bénédictin, Jeremiah réfléchissait. Comment avait-il pu faire tout ceci seul ? Finalement, il laissa tomber le prêtre à terre juste avant de le tuer. Il ressemblait dorénavant à une momie.

Ayant étanché sa soif, Jeremiah avait récupéré toutes ses forces. Il s’essuya la bouche d’un geste empreint de dégoût. Pour une raison inexplicable, le sang du Père Bartholomé avait un sale goût. Ceci dit, il n’était pas venu à cet état de vampire de façon ordinaire. Peut-être en était-ce la raison. Il l’observa un long instant. Dans son état, il n’était plus une menace pour quiconque. Jeremiah observa alors un peu mieux la pièce. Maintenant que la violence de Jeremiah avait pris fin, les Enfants de Judas s’étaient calmés. Ils continuaient de l’observer comme les prédateurs qu’ils étaient mais ils étaient calmes. Il s’approcha d’une des cages pour en observer un de plus près. Il n’avait encore jamais vu pareilles créatures. Leurs chevelures étaient réellement rouges, comme si elles s’étaient imprégnées de sang. Leurs yeux y faisaient écho en étant entièrement rouges également. Alors qu’il s’approchait d’un peu trop près, le petit monstre réagit en se jetant sur les barreaux de sa cage. Cela ne surprit par Jeremiah et lui permit d’observer sa dentition si particulière. Ses dents étaient toutes affutées et lui faisaient penser à celles d’un requin. Le mimétisme se renforça lorsque le vampire décela une seconde et une troisième rangée de dents plus fines alignées derrière la première. Une morsure d’une de ses créatures devait faire atrocement souffrir sa proie pensa Jeremiah. Il regarda ensuite leurs mains et vit que leurs doigts étaient munis de puissantes griffes.
Jeremiah regarda les cages et en dénombra une bonne trentaine. Ils constituaient une sacrée meute.

Le vampire puisa dans ses souvenirs. Enfant, il n’avait jamais entendu parlé du Père Bartholomé, ni même d’un quelconque massacre près de Dijon. Ce qu’il avait fait ce soir, et ce qu’il comptait faire maintenant, ne semblait pas entrer en contradiction avec le quotidien de son jeune lui. Peut-être même était-il la raison du silence de tels événements hypothétiques.
Ce qui était sûr, c’est qu’il ne pouvait pas risquer qu’une telle meute ne s’échappe de ce sous-sol. Mais comment allait-il procéder ? Il ne pouvait mettre le feu au sous-sol, cela embraserait également l’église au-dessus ... Et puis il avait encore des questions sans réponses. Il allait devoir les tuer un par un. Ou peut-être pas. Ils étaient dans des cages, des cibles quasiment immobiles et faciles à atteindre.
Les yeux de Jeremiah reprirent alors leur teinte bleu roi. Ses mains s’enveloppèrent d’une gangue de glace cristalline. Il s’approcha des premières cages à droite de la pièce et posa ses mains sur les barreaux. Immédiatement, ceux-ci se mirent à scintiller de givre, à se congeler. Cette congélation se propagea à vitesse grand V à toute la cage puis au sol jusqu’aux pieds de ces créatures blasphématoires. Néanmoins, se concentrant, le vampire fit en sorte qu’elles ne souffrent pas. Une fois les pieds atteints, la congélation se propagea au reste du corps en un instant. En l’espace de quelques secondes, toutes les cages à droite de la pièce ne renfermaient plus que des statues de glace. Jeremiah se recula de quelques pas et créa une large bourrasque télékinésique qui brisa en mille morceaux à la fois les corps des Enfants de Judas mais aussi leurs cages. Il ne resta plus qu’un amoncellement de glace pillée. Après quoi, Jeremiah se retourna vers le côté gauche de la pièce et y fit de même.

Bien que ses cibles étaient relativement immobiles, être capable de les geler instantanément demanda un effort de concentration harassant au vampire. Jamais il ne pourrait utiliser cette technique dans un combat réel.

Une fois débarrassé des Enfants de Judas, Jeremiah observa le Père Bartholomé. Celui-ci n’avait pas bougé d’un pouce. Avait-il vu la disparition de ses créatures ? Il ne semblait plus capable de quoi que ce soit, à l’article de la mort qu’il était.

Puis le vampire posa son regard sur le nourrisson. Qu’en était-il de sa condition ? Malgré ce qui venait de se passer, il ne criait pas. Jeremiah s’approcha de l’autel et le souleva délicatement. Il avait été aspergé du sang du villageois et du siens également. Le Père Bartholomé prédestinait ce bébé à devenir la reine des Enfants de Judas afin de parfaitement les contrôler. Qu’avait ce bébé de si spécial ? A l’observer, le nourrisson ne semblait avoir rien de particulier. Il semblait parfaitement humain et dormait paisiblement. Jeremiah le nettoya comme il le put du sang qu’il avait sur lui. C’est alors que le bébé ouvrit les yeux. S’attendant à l’entendre crier, Jeremiah fut surpris qu’il n’en fasse rien. Ce qui le surprit encore plus fut la couleur de ses yeux. Un instant il avait cru les voir entièrement rouges comme ceux des Enfants de Judas. Mais l’instant d’après, ils étaient tout à fait normaux, hormis la teinte de leur iris peu ordinaire : violet.
Après avoir nettoyé l’autel de tout ce sang, Jeremiah reposa le nourrisson dessus. Il était temps d’obtenir des réponses.

Il écarta les rideaux à gauche de l’autel d’où avait surgi le Père Bartholomé. Il découvrit une petite pièce, une chambre. Il y avait là un lit et un bureau où le père Bartholomé écrivait. Jeremiah s’avança et commença à déchiffrer les différents écrits. Aucun n’avait de rapport avec sa fonction au sein de l’église. Il y avait là des études sur les Enfants de Judas. Le rituel pour en créer un, leur comportement, leur anatomie. Le Père Bartholomé y avait décrit dans le moindre détail toutes ses observations. C’était fascinant de perversion.
Jeremiah trouva également le livre de William de Newburgh : "Historia rerum Anglicarum". Il le survola et s’attarda aux pages que le père Bartholomé avait marquées. Chaque marque concernait un récit sur un revenant quelconque. Il ne tarda pas à tomber sur le passage sur le vampire de Melrose. C’était exactement comme le père Bartholomé l’avait décrit ... mais à en lire ces lignes, il apparaissait une évidence. Le Père Bartholomé avait un complice au sein de l’église. Personne n’avait eu vent du décès du Père et encore moins de son enterrement. Un frère devait avoir organisé tout cela pour lui permettre de revenir comme vampire à l’insu de tous. Il allait devoir le trouver et le neutraliser également.

C’est alors que Jeremiah s’attarda sur la minuscule étagère à parchemins surplombant le bureau. Un à un il les déroula et les lus. Il s’agissait d’une correspondance entre le Père Bartholomé et un mystérieux mécène ... ou plutôt un maître comme le nommait parfois le Père Bartholomé. Il n’y avait là que les lettres envoyées par ce maître et la correspondance était donc incomplète. Néanmoins Jeremiah en saisit l’essentiel. Son maître était également un vampire et un ancien vampire à en juger par ses connaissances. Néanmoins, ce mécène ne signait jamais ses lettres de son nom et le Père Bartholomé n’avait conservé aucune espèce d’enveloppe ou de rouleau pouvant indiquer leur provenance. Il semblerait qu’il avait bien fait de conserver le père Bartholomé en vie.

« - Père Bartholomé, nous devons parler ... » fit Jeremiah en regagnant la pièce principale.

Toutefois le vampire s’interrompit en ne voyant pas le Père Bartholomé là où il l’avait laissé. Jeremiah ne mit qu’une fraction de seconde pour le retrouver. Il avait rampé jusqu’à l’autel et s’apprêtait à mettre la main sur le nourrisson. Vif comme l’éclair, Jeremiah fendit la distance en un dixième de seconde et priva le Père de sa proie en prenant le nourrisson dans ses bras. Le Père Bartholomé se laissa retomber lourdement sur les marches, dépité.

« - Décidément vous n’êtes qu’un monstre ! Vous étiez prêt à vous nourrir de ce bébé pour prolonger votre misérable existence ? »

« - La fin ... justifie les ... moyens ... » rétorqua le Père dans un râle.

Le regard de Jeremiah trahissait de l’horreur. Le Père Bartholomé, cet homme que de nombreux croyants venaient écouter tous les dimanche, était prêt à tout pour prolonger sa misérable vie. Ses iris devinrent alors rouges. Il avait des questions qui nécessitaient des réponses et il comptait bien retourner l’adage du bénédictin contre lui.
_____________

A suivre dans le chapitre 427 - la Question !
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Chapitre 426 - la Descendance d'Iscariote :: Commentaires

Shion
Re: Chapitre 426 - la Descendance d'Iscariote
Message Mer 12 Déc - 23:09 par Shion
Le curé a sous-estimé Jeremiah. Mal lui en a pris ^^

Je me demande si on verra ce bébé une fois adulte ^^
 

Chapitre 426 - la Descendance d'Iscariote

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