Terre 6354 - Unicorps, Colombie, Annexe de Bogota

Summers fulmina et hurla de longues minutes avant de reprendre un tant soit peu de calme. Retrouvant une respiration calme, il porta son index sur son oreille.

« - Seven ! Tu as pu localiser leur point d’arrivée ? ... Seven ? ... Seven ! Réponds ! »

C’est alors que l’armure Atlas alluma ses projecteurs et éclaira une silhouette située dans l’ombre des décombres. Summers tourna la tête vers elle et reconnut Seven. Il s’approcha de lui et constata son état. Summers fronça les sourcils avant de frapper du revers du bras la statue de cendres qu’était devenue Seven. Celle-ci se dispersa au gré des courants d’air.

« - Bon à rien ! »

« - Directive ? » fit alors l’armure Atlas.

Summers leva la tête vers elle sans défroncer les sourcils.

« - Regarde dans quel état tu es ! Toi aussi tu n’es qu’un bon à rien ! Comme tous les autres ! Quand j’en aurai fini avec ces misérables, je pulvériserai cette planète et rebâtirai un Mastercorps digne de ce nom cette fois ! »

« - Directive ? » répéta l’armure.

Summers soupira.

« - Décollage vertical ! Objectif : Thermosphère ! A l’objectif d’altitude : Autodestruction ! » répondit froidement Summers.

« - Directive validée ! »

L’armure Atlas décolla alors en trombes vers les hauteurs de l’atmosphère terrestre. Summers l’observa faire. Il savait que cela ne prendrait que peu de temps.

Deux minutes après le décollage de l’armure Atlas, celle-ci explosa aux limites de l’espace. Le souffle de l’explosion dissipa une partie des nuages d’orage instauré par Seven.

« - Voilà une bonne chose de faite ! » fit-il en s’élevant à son tour dans le ciel.

Déployant ses ailes, il s’éloigna des restes du bunker de Bogota avec une vitesse effarante, laissant derrière lui une trainée de flammèches et d’étincelles de lumière.

En quelques instants, il atteignit l’espace aérien égyptien. Au-dessus des pyramides de Gizeh flottait une parcelle de roche conséquente, une sorte d’île volante sur laquelle était bâtie une mégalopole dont la ligne d’horizon faisait penser à Manhatan.
Summers ralentit à peine son allure et se dirigea droit vers le bâtiment le plus haut, une gigantesque tour de verre et d’acier torsadée. Dans cette tour s’affairaient de nombreux corps de métiers : bureaucrates, analystes, ingénieurs, tacticiens et autres scientifiques. Tous n’avaient pour seul et unique but que de dominer et piller la planète sur laquelle ils étaient arrivés. Summers déboula à l’un des étages en brisant les vitres. Tous craignirent qu’il était venu pour les exterminer, comme il le faisait à la moindre de ses sautes d’humeur.

« - Tout le monde à la salle d’opération ! VITE ! » s’emporta-t-il.

La dite salle était de taille conséquente, capable d’y accueillir toutes sortes de gabarits, elle occupait près de la moitié d’un étage en largeur et trois étages en hauteur. Suivant l’ordre de Summers, les plus éminents représentants de tous les corps se réunirent autour de Summers.

« - Ça va être simple ! Wormcell s’est retourné contre nous ! Que nous reste-t-il comme pisteur ? »

« - Cochran a perdu Whitefreak dans une petite ville européenne et Cochran est lui-même décédé au siège de leur Unicorps, seigneur ! » fit l’un d’eux.

Summers se retourna vers lui et lui décocha un trait de feu qui incinéra son interlocuteur sur place.

« - Quelqu’un d’autre veut-il me dire quelque chose que je sais déjà ? Qui d’autre avons-nous comme pisteur ? »

« - P-personne, seigneur ! »

« - Comment ça "Personne" ? Personne n’a pris la peine d’en créer d’autres depuis la guerre krill ? »

« - Wormcell, Whitefreak et Cochran étaient jusque-là largement suffisants ... sans oublier les apports extérieurs tel que Carnifex et Seven ».

Summers incinéra son second interlocuteur.

« - Quand j’aurai réglé leur compte aux misérables qui ont décimés MON Mastercorps, il y aura de sérieuses restructurations ! Maintenant, qu’on m’apporte le second module transdimensionnel ! »

Sur ce, une dizaine d’ingénieurs et bio-techniciens s’éclipsèrent pour rapporter le dit module ... qui tenait dans les mains d’un seul homme. Comprenant que les neuf autres avaient pris le prétexte pour s’éloigner de lui par peur, Summers les incinéra à leur retour. Celui qui tenait le module fut tétanisé un moment avant d’oser s’approcher à nouveau de Summers.

« - Préparez-vous ! Vous allez me l’implanter immédiatement ! » ordonna-t-il.

« - Mais, Seigneur, sans les sortilèges de Seven, votre ichor nous empêchera de vous le greffer ».

Summers incinéra l’impudent qui venait de parler. Puis il regarda un par un ceux qui restaient avant de déclarer : « - Celui-ci n’avait aucune imagination. Il se complaisait dans les anciens protocoles sans prendre la peine de réfléchir à des alternatives. Seven est mort ! J’offrirai gloire et puissance à quiconque parviendra à me greffer avec succès le module et mort et souffrance à quiconque échouera ... Bien sûr, quiconque se refusera d’essayer se verra infliger le même traitement ! »
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Q.G. de la Force de Frappe Suicide

Aussi étonnant que cela puisse être, Wormcell avait téléporté tout le monde au même endroit et ce au sein du Q.G. de la Force de Frappe Suicide. L’être dépourvu de visage avait fui face à Jéricho mais avait trouvé le courage et la volonté de revenir les soustraire à Summers, autrement plus terrible. L’être qui avait toujours été traité comme un animal depuis son opération, venait de sauver ceux que ses anciens maîtres étaient venus envahir et asservir. Après avoir réuni tout le monde au sein du Q.G., Wormcell se dirigea de lui-même dans sa cellule pour s’y coucher et s’y reposer, à la surprise de tout le monde.

Frédéric, qui avait confronté Summers, reprit soudainement forme humaine et s’effondra au sol. Milla se précipita vers lui pour s’enquérir de son état. Frédéric la rassura ; ce n’était que de la fatigue. Pour résister au choc des deux arcanes ultimes, il avait puisé dans les forces de son cavalier jusqu’à lui céder la place. Mais Guerre s’était épuisé à protéger le groupe ... ou plutôt à se protéger lui-même et sa fratrie. A bout de forces, le cavalier s’était rendormi, ne laissant à Frédéric que très peu de vitalité. Il avait joué son va-tout en se dressant face à Summers, jouant un bluff mortel. Heureusement que Wormcell était intervenu car il aurait été bien incapable de lui résister.

Sans l’assistance de Seven pour détecter le vecteur de fuite de Wormcell, le groupe était relativement serein quant à leur sort entre ces murs. Ils allaient pouvoir reprendre leur souffle et se reposer un peu.
Mis à rude épreuve, Westwood s’assoupit quelques heures.
Stephen s’isola pour méditer et se ressourcer.
Milla veilla sur le sommeil réparateur de Frédéric et Blanche sur celui de Jeremiah, toujours K.O. depuis l’explosion des arcanes.
Io dissipa sa forme de lumière solide et réintégra les systèmes d’Isaac.
Dans le même cas que Jeremiah, Wade semblait sommeiller profondément.
Également K.O. depuis l’explosion des arcanes, Sandora se réveilla à son grand étonnement dans le hangar. Tout était si calme autour d’elle qu’elle se demanda un instant ce qu’elle fichait ici. C’est alors qu’elle vit Blanche assise à côté d’une couchette. La sirène s’approcha d’elle et vit que celui qui était couché à côté d’elle n’était autre que le vampire. La voyant arriver, Blanche esquissa un sourire.

« - Qu’est-ce qu’on fiche ici ? » lui demanda Sandora.

« - C’est l’autre type à la tête de hublot qui nous a ramenés ici » lui répondit Blanche à voix basse.

« - Seulement nous ? Où sont les autres ? »

« - A droite et à gauche ! Le militaire s’est isolé, ainsi que le sorcier. Milla et Frédéric sont au fond du hangar, le robot dans la salle des opérations et Wade doit être allongé dans un coin aussi ».

« - Ils sont blessés ? »

« - Nan, ils sont juste à bout de forces. Ils nous ont protégés des sorts ».

La sirène observa le vampire pensivement.

« - Et toi ? T’es pas fatiguée ? »

« - Fatiguée à quoi faire ? Je me suis juste abritée derrière mon père et j’ai affronté un robot géant incapable de me toucher ».

« - Un robot géant ? »

« - Ouais ! Lorsque les deux sorciers en ont eu fini, un robot de je ne sais combien de mètres de haut est arrivé ! Avec Milla et les deux robots on l’a occupé jusqu’à l’arrivée du boss des envahisseurs. C’est là que tête de bocal est revenu et nous a téléportés ici ».

Sandora se sentait gênée. Elle était la seule du groupe à s’être évanouie sans avoir participé à la défense. C’est alors qu’elle eut une idée.

« - Je peux peut-être les aider ! » fit-elle.

« - En leur chantant une chanson douce ? »

« - A peu de choses près, oui. Je peux moduler ma voix pour que le son qui en sort ait tel ou tel effet ».

« - Ça, je sais ! » répliqua Blanche en repensant à l’épisode où la sirène avait tenté de les envoûter.

« - Ma voix ne sert pas qu’à attaquer ou à envoûter, selon certains harmoniques, elle peut guérir des blessures superficielles. Je pense pouvoir stimuler leurs organismes pour qu’ils récupèrent plus vite ».

Blanche fit une grimace de ceux qui ne sont pas pleinement convaincus par les dires de leur interlocuteur.

« - Qu’est-ce qu’on risque ? » finit-elle par dire.

Se trouvant aux côtés de Jeremiah, la sirène commença donc à chanter pour lui. Plusieurs minutes de son chant revitalisant furent nécessaires pour que le vampire rouvre les yeux. Son premier réflexe fut de s’inquiéter pour Blanche. La jeune femme étant saine et sauve, Jeremiah se laissa porter par le chant mélodieux de Sandora. Grâce à la résonance des harmoniques à l’intérieur du corps du vampire, la sirène sut à quel moment l’effet de son chant atteignait son maximum. Cela lui demanda près d’une heure. Mais même après une heure de ce traitement revigorant, Jeremiah n’était pas pleinement rétabli. C’était dû à sa nature vampirique, celle-ci ne lui permettait un plein rétablissement que via l’ingestion de sang. Par chance, l’infirmerie du Q.G. était encore munie de poches de transfusion sanguine. Jeremiah s’éloigna donc discrètement vers la pièce pour se restaurer.

Après Jeremiah, ce fut naturellement au tour de Blanche. La jeune femme avait quelques ecchymoses sur le corps ainsi que quelques coupures. Rien de bien grave. Sandora n’eut besoin de chanter qu’un petit quart d’heure pour rétablir Blanche à son plus haut point de vitalité.

Après quoi, la sirène se rendit voir Westwood. L’homme était allongé sur une banquette sommaire. Il n’avait pas enlevé son armure ni même son casque. Il était allongé les mains croisées sur l’abdomen, donnant l’impression d’être l’ornement d’un tombeau antique. Sandora ne savait pas trop s’il était éveillé ou endormi.

« - Qu’est-ce qu’il y a ? » demanda alors le colonel.

« - Puis-je vous aider à récupérer avec mon chant curatif ? » fit la sirène.

« - Mon armure est en train de s’en charger, merci ».

La sirène fut quelque peu surprise par cette réponse mais si tel était bien le cas, autant préserver son énergie pour quelqu’un qui en aurait vraiment besoin.

Sortant de la petite pièce où s’était reclus Westwood, elle aperçut du coin de l’œil une silhouette allongée dans l’obscurité. Il s’agissait de Wade. Tout comme Jeremiah, l’homme ne s’était pas réveillé depuis la collision des deux arcanes magiques. S’asseyant sur la banquette à côté de lui, Sandora se mit à chanter. Les minutes passèrent mais rien ne se passait. Elle ne ressentait aucune résonance harmonique dans le corps de Wade, rien qu’un grand vide insondable et sans fond. Au moment où elle allait abandonner, elle ressentit comme un très faible écho, à peine une vibration. Elle se concentra dessus et la vibration se transforma en résonance quand soudain Wade rouvrit les yeux et se releva brutalement, faisant sursauter Sandora.
Wade la regarda un instant. Il n’était pas sûr de ce qui venait de se passer. C’était comme si le chant de Sandora avait renforcé sa volonté et avait repêché sa conscience d’un profond abîme où il sommeillait aux côtés de son hôte.

« - Merci » finit-il par dire.

Mais cela sonnait faux. C’était plus comme pour suivre une convenance sociale de politesse qu’un remerciement sincère. Sandora lui sourit. Elle se releva et fut troublée. Se faisait-elle des idées ou Wade aurait préféré rester dans cet abîme ? Non, c’était plutôt de l’indifférence quant à son propre sort, comme s’il ne portait plus de la valeur à sa propre existence.

Elle jeta un coup d’œil en arrière tout en s’éloignant de Wade. Vers qui se diriger maintenant ? Elle était encore trop dérangée par l’expérience qu’elle avait eue avec Wade pour penser affronter Frédéric et Milla. Elle partit donc à la recherche de Stephen.

Elle trouva le sorcier dans une remise assez spacieuse, assis en tailleur à même le sol. Sa posture était parfaitement sereine, ses bras détendus, paumes vers le haut. C’est alors qu’elle comprit ce qui n’allait pas : son bras pétrifié. Il avait adopté la même posture que son bras normal.

« - J’ai utilisé le peu de magie qu’il me restait pour infuser des canaux d’énergie afin de pouvoir le bouger normalement. Maintenant il me sert à adopter les bonnes postures pour restaurer mon plein potentiel » dit alors Stephen sans même ouvrir les yeux.

« - Euh ... okay ! Puis-je t’aider en quoi que ce soit ? »

« - Il y a quelques temps, tes chants curatifs et revigorants auraient pu m’être d’une grande aide. Mais aujourd’hui ... Disons que mon être a largement dépassé le stade où ils peuvent m’être utiles. Je te remercie de ta sollicitude toutefois » lui répondit-il sereinement, toujours sans ouvrir les yeux.

« - Je te laisse donc ».

Cela ne l’arrangeait pas. Elle pensait devoir passer un certain temps avec le sorcier ... mais il n’avait pas besoin d’elle et cela avançait donc le moment où elle devrait s’occuper de son ex et de sa nouvelle compagne ... à moins qu’elle ne trouve quelqu’un d’autre à aider ... comme Wormcell !

Se rendant dans la zone du Q.G. servant de prison, la sirène y trouva rapidement Wormcell. Celui qui se comportait comme un animal était entré dans sa cellule et avait refermé la porte derrière lui ... sans la verrouiller faute de clef. Ainsi Sandora pénétra lentement dans sa cellule. Wormcell leva la tête et la tourna dans sa direction. Elle commença à chanter doucement. Elle sentait en Wormcell une grande fatigue physique. Après quelques minutes, son chant fit son plein effet et revigora complètement le pauvre être.

« - Ça y est ? Tu as fini tes conneries ? » fit soudainement la voix de Milla dans son dos.

Sandora sursauta en l’entendant. Elle n’avait pas perçu son arrivée.

« - Quelles conneries ? » fit-elle.

« - Pour quelqu’un qui prétendait l’aimer, c’est un comportement plus qu’étrange que de le faire passer en dernier, bien après ceux qui pouvaient récupérer rien qu’en dormant quelques heures ! »

« - Lui aussi était sensé m’aimer ! »

« - Mais lui a perdu la mémoire ! Quelle est ton excuse à toi ? »

« - Peut-être la pouf’ qu’il a ramenée de sa petite excursion ? »

Milla émit un petit son d’amusement.

« - Ou peut-être n’es-tu que la petite chose fragile qui a besoin de la protection du mâle alpha du groupe où elle se trouve pour se sentir en sécurité ? ... Frédéric, et avant lui Rodan ... Qui sait combien sont passés avant eux deux ! »

« - Et toi ? Pour combien de mecs tu as écarté les cuisses ? Quitte à le faire en plein combat ? »

« - Aaaah ! C’est donc ça ? Non seulement tu as perdu ta place auprès du mâle alpha mais c’est surtout de la jalousie ! Quand le sort de luxure lui est tombé dessus, tu aurais préféré qu’il te saute dessus plutôt que sur moi. Eh bien c’est loupé ma petite, on partage bien plus de choses qu’une simple couche ! »

« - Faudrait être aveugle pour ne pas le voir ! Vous vous reniflez le derrière comme de vulgaires cabots !! »

« - Peut-être préfère-t-il mon odeur à celle de poisson fermenté ? »

« - Espèce de sale chienne ! » fit Sandora, à la limite du cri.

Milla ne dit mot durant quelques secondes, tandis que Sandora face à elle était tendue. Elle était parvenue à son but, crever l’abcès.

« - Tu te sens mieux ? Tu vas peut-être pouvoir te comporter normalement maintenant ? »

Sandora était abasourdie. Lorsque Milla quitta les cellules, elle la suivit sans chercher à comprendre.

« - Ceci dit, entre nous, s’il s’est relevé pour affronter Summers ... ce n’était pas pour moi ! ... Et il ne s’est pas rendu compte que tu n’as rien fait pour nous soustraire au sort de luxure » fit Milla avant d’arriver auprès de Frédéric.

Silencieuse, Sandora entonna son chant curatif à destination de Frédéric durant plus d’une heure avant d’arrêter et de se retirer pour se reposer. Malgré ses chants, plusieurs membres du groupe eurent besoin de plusieurs jours de repos total pour revenir à leur plein potentiel. Bien qu’ils prirent ce temps de repos à contrecœur, ils savaient qu’il était nécessaire. Summers représentait une menace face à laquelle il était suicidaire de se présenter amoindris.
Durant ces jours ils réfléchirent à plusieurs stratégies en fonction de ce qu’ils allaient rencontrer à Buenos Aires, ville où se situait la dernière annexe de l’Unicorps à évacuer vers le site B. Pour le moment la situation ne semblait pas inquiétante. Westwood avait un canal sécurisé via lequel il avait prévenu l’annexe. Rien ne semblait lui être étrange dans ce court échange. Son interlocuteur était stressé bien sûr mais en dehors de cela, rien n’indiquait qu’ils étaient en danger. Leur bunker était toujours sécurisé et leurs provisions suffisantes pour tenir jusqu’à leur exfiltration de la planète. Néanmoins, le passé récent leur avait prouvé qu’ils devaient s’attendre à tout, à tout moment. Le jour J, Westwood prit Frédéric, Jeremiah et Wade à part.

« - Vous êtes sûrs de vous pour ... Skyfall ? » demanda-t-il après s’être assuré que personne ne les entendait.

« - Si on veut se débarrasser du Mastercorps une bonne fois pour toute ? ... Autant qu’on puisse l’être ! » répondit Frédéric avec détermination.

« - D’une façon ou d’une autre, ils perçoivent ce genre de phénomène. Espérons qu’ils perçoivent celui que nous déclencherons » renchérit Jeremiah.

« - Sans oublier que notre plan serait sans aucun doute plus efficace si on était tous les quatre » ajouta Wade, avec une note de pessimisme.

« - Il faudra que ce soit suffisant, donc faisons tout pour qu’ils nous entendent » affirma Frédéric.

« - On est d’accord que les autres n’en sont pas informés ? Ni Milla, ni Blanche, ni quiconque » questionna Westwood en regardant ses trois interlocuteurs à tour de rôle.

Tous trois répondirent d’un signe de la tête que personne ne l’était.

« - Il faudra juste que tu nous aides avec eux comme tu l’as fait avec nous quand le moment sera venu » fit Frédéric en lui tendant la main.

« - Compte sur moi ! » répliqua Westwood en lui serrant sa main.
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Siège du Mastercorps

Après avoir massacré plusieurs équipes de chirurgie, Summers ressortait enfin du bloc opératoire avec satisfaction. Son œil gauche était dorénavant remplacé par une sorte de monocle effilé empli d’une énergie orange pareille à celle qui emplissait la tête de Wormcell.

Il avait fallu pour cela lui injecter plusieurs poisons, venins et virus extrêmement virulents afin de mettre en échec l’ichor qui coulait dans ses veines le temps de l’implantation du module, mais c’était aujourd’hui chose faite. Sortant du bloc, il rasa le reste de l’étage pour avoir une vue directe sur l’extérieur. Le ciel était dorénavant clair et ensoleillé. Les nuages d’orage de Seven s’étaient entièrement dissipés. Les veinules vertes qui parcouraient son corps semblèrent s’illuminer légèrement. Cela ne semblait pas le déranger. Il contempla la vue comme pour la première fois. Ses perceptions étaient maintenant décuplées par le module.
Après quelques minutes, il claqua des doigts. Ses derniers chirurgiens en date accoururent.

« - Préparez Skyfall ... on ne sait jamais » dit-il avant de s’éclipser à vitesse grand V en volant.
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A suivre dans le chapitre 469 - Skyfall, part 1 : Ultimatum !