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 Chapitre 3 - A tombeau ouvert

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Jezekiel
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Jezekiel


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Localisation : Poitiers, Vienne, France

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11032012
MessageChapitre 3 - A tombeau ouvert

[Date originale : 25 Juillet 2010]
[Date correctif : 3 Avril 2014]
2760, Le Mans

Connue pour sa course automobile des 24 heures du Mans, la ville éponyme devint en 2706 la capitale mondiale de l’Hyper Speedway, ces courses de bolides à sustentation magnétique. Ces bolides concourant à des vitesses dépassant le mur du son, les courses se disputaient sur des pistes suspendues à plusieurs dizaines de mètres d’altitude.
Aujourd’hui, à nouveau, la ville accueillait une nouvelle course.

« - Bonjour à toutes et à tous et bienvenue à la Lightning Race ! Sébastien Cliford pour vous servir et commenter cette nouvelle course d’Hyper Speedway en compagnie de Mélissa Decko. »

« - Bonjour Sébastien et bonjour à tous nos holospectateurs ! Le temps est au beau fixe, l’altitude dégagée de tout nuage, la course promet d’être belle ! »

« - Comme vous ma chère ! »

« - Que vous êtes bête Sébastien ! Intéressons-nous plutôt à la grille de départ pour cette course qui promet d’être spectaculaire au-dessus de la mythique ville du Mans. »

« - Vous avez raison Mélissa. Commençons par la fin et remontons jusqu’aux meilleurs temps des tours d’essais. Celui qui partira à la place du top-aspirateur, en vingtième position : Olivier "Time Over" Kirntel de l’écurie Bouygues. »

« - Un habitué des dernières places ! » En dix-neuvième position et c’est ma foi une sacrée surprise et certainement une grande déception pour tous ses fans : Miles "Silver Bolt" Gravsten de l’écurie Nissan. »

« - Effectivement, je peux comprendre ses fans mais gageons que son problème de supracond, qui l’a handicapé lors des essais, soit résolu. En dix-huitième position, le fils du précédent champion (avant l’arrivée de "Silver Bolt"), Earton "the Wall" Sprot de l’écurie Oreca. »

« - En espérant qu’il nous épargne d’aller le repêcher. A la dix-septième position, … »

5 minutes plus tard …

« - Nous allons maintenant laisser la parole quelques secondes à l’arbitre de course pour le départ de la course. »

« Ladies and gentlemen, start your engines ! Supracond on !»

A ce moment sur la piste magnétique un vrombissement sourd se fit entendre, laissant place à un léger ronron artificiel lorsque toutes les H-1 démarrèrent, se soulevant de quelques dizaines de centimètres au-dessus de la piste. Chaque pilote se mit à serrer son volant entre ses doigts, les pulsations de cœur se portant à leurs oreilles, l’adrénaline se déversant de plus en plus dans leurs veines.

« - 3 … 2 … 1 … GO ! »

En une fraction de seconde, toutes les H-1 s’élancèrent sur la piste en une gerbe d’arcs électriques.

« - Et c’est parti Sébastien ! La course la plus survoltée de la Terre a débuté ! »

« - Et la bataille commence ! "the Wall", comme à son habitude, débute à fond de train, dépassant déjà "Red Turn". »

« - Devant, la lutte est rude également entre "the Pro", "Black Dog" et "White King", chacun désirant bien évidemment ardemment la récompense de 50 000 globodollars ! »

Les courses d’Hyper Speedway se déroulaient sur des pistes magnétiques de plusieurs centaines de kilomètres aéroportées à plusieurs dizaines de mètres d’altitude au-dessus des villes puisque les H-1 (H pour Hyper, le nom des bolides) dépassaient allégrement le mur du son, ce qui pourrait provoquer des dégâts aux constructions urbaines environnantes.

30 minutes plus tard …

« - Et nous voici de retour après cette courte page publicitaire. Les H-1 ont maintenant toutes franchi le mur du son … du moins celles qui sont encore en course. "The Wall" a encore bien mérité son surnom en perdant le contrôle de sa H-1 après avoir franchi le mur du son et en sortant de la piste pour se retrouver dans les filets de secours malgré les plaques de répulsion magnétique se trouvant en bordure. »

« - C’est à se demander comment son écurie le conserve encore parmi eux, Sébastien ! »

« - Vous savez Mélissa, la relève n’est pas … OH MON DIEU ! Chers holospectateurs, quelque chose qui ne s’était pas produit depuis la fameuse course du Scarlet Ring vient d’arriver ! L’une des H-1 a pris feu et c’est celle de … c’est celle d’Ice Wheel. C’est tout bonnement incroyable ! "Ice Wheel" possède la H-1 avec le système de refroidissement le plus performant de la saison et il est en feu sous nos yeux. »

« - On dirait qu’il essaie de sortir de la piste pour éviter d’entrer en collision avec d’autres concurrents mais il ne ralentit pas et les plaques à répulsion magnétique agissent d’autant plus et le font rebondir sur la piste. »

Soudain la catastrophe que tous craignaient arriva. Dépasser un adversaire conduisant normalement étant déjà ardu à cette vitesse, éviter une H-1 folle l’était d’autant plus et une seconde H-1 entra en violente collision avec celle d’Ice Wheel. La célérité et la combustion de l’une d’elle provoquèrent une énorme explosion sur la piste. Les quelques concurrents qui étaient à proximité furent expulsés hors de la piste directement dans les filets de secours. Mais l’explosion éventra également la piste sur toute sa largeur. A cette vitesse les H-1 n’avaient pas la place ni le temps de ralentir et tous firent leurs prières en arrivant en vue du sinistre. Les premiers choisirent de se projeter directement hors de la piste en freinant le plus possible afin d’arriver également dans les filets. Ceux qui arrivèrent derrière ne purent opter pour la même solution sans envisager d’aller atterrir sur un autre coureur par manque de place dans les filets. C’est ainsi que des coureurs comme "SilverBolt" et "White King" tentèrent leur chance en passant à travers la fumée et les flammes. "White King" fut le premier à passer. Malheureusement sa H-1 passa sur une partie soulevée de la piste et se comporta dès lors comme sur un tremplin : elle décolla et passa hors de portée des plaques de répulsion mais également par-dessus les filets de protection en direction de la ville en contrebas. Elle s’écrasa contre un bâtiment de la ville, provoquant 14 morts, plus celle du pilote.
Voyant son collègue décoller ainsi devant lui, Miles opta pour un autre passage. Sa H-1 décolla également mais atterrit quelques dizaines de mètres plus loin. Soulagé, Miles se détendit quelque peu avant d’entamer sa décélération sous les acclamations du public … mais en voyant la carcasse de l’Ice Wheel en travers de la piste droit devant lui, Miles comprit trop tard que ce n’étaient pas des acclamations mais des avertissements pour ce qui se cachait à la sortie de la colonne de fumée. Face à ce terrible imprévu, le cerveau de Miles sembla se déconnecter de son corps quelques millisecondes. Mais même sans cela, les meilleurs réflexes humains n’auraient pas suffi. Sa H-1 entra en collision avec l’épave brûlante et explosa à son tour.

Le bilan de cette journée de fête vira rapidement au cauchemar. La plupart des H-1 furent endommagées, quand elles ne furent pas détruites en emportant avec elles leur pilote. Les fumées des deux explosions s’amoncelèrent au-dessus de la ville et créèrent plusieurs pluies acides. Les débris de la piste occasionnèrent de nombreux dégâts sur la ville en plus de la chute de la H-1.

Bien qu’ils n’aient pas beaucoup de conviction de trouver des survivants sur la piste même, les secours se mirent en branle et parcoururent la piste à leur recherche. Arrivés au niveau du crash de "SilverBolt" contre l’"Ice Wheel", ils ne purent que constater que ces deux splendides bolides n’étaient plus que des carcasses flamboyantes. Etouffant le feu avec de la mousse thermovore, ils trouvèrent bizarre de ne retrouver que le corps du pilote d'"Ice Wheel’". Le corps du second pilote restant introuvable dans ce qui aurait dû être son cercueil de métal, les secours se mirent dès lors à inspecter les environs. A peine quelques minutes après le début des recherches, le pilote Miles Gravsten fut retrouvé, grièvement blessé et inconscient … mais vivant. De suite il fut emmené sur un brancard vers la nacelle de secours la plus proche. Descendant à vive allure vers la ville, la nacelle ne mit que quelques secondes à atteindre le sol sans pour autant faire subir à ses occupants une accélération et une décélération désagréables. Face à la nacelle, les portes arrière d’une ambulance étaient grandes ouvertes, prêtes à accueillir le brancard et son blessé. Le blessé embarqué et fixé, l’ambulance démarra sur les chapeaux de roues, direction le nord-ouest de la ville, vers le centre hospitalier.

A peine les portes refermées, les deux ambulanciers s’agitèrent dans tous les sens non pas pour essayer de maintenir les constantes vitales de Miles stables mais dans un autre but. En effet à bien y regarder ces infirmiers n’en avaient pas vraiment l’allure. D’origine inuit, ils avaient le visage buriné parcouru par de profondes rides, de taille moyenne mais de bonne constitution. Ayant sorti tout le matériel dont ils avaient besoin et qui n’était en aucun cas médical, celui qui semblait être un chaman sortit de son silence :

« - Je suis sincèrement désolé M. Miles Gravsten pour le rituel que nous allons vous faire subir contre votre gré mais nous n’avons guère le choix et ne pouvons permettre aux forces des ténèbres d’atteindre leur but. »

Mais c’était bien loin d’être le principal souci de Miles qui était toujours inconscient et n’était donc point au fait de ce qui se passait au sein de cette ambulance.
Le chaman se plaça à califourchon au-dessus de Miles, tenant entre ses mains un bocal contenant le sang d’un cheval sacrifié de ses propres mains à l’aube. Le second inuit commença à psalmodier malgré les grandes secousses du véhicule conduit à vive allure dans les rues du Mans.
Le chaman versa alors lentement le contenu du bocal dans la bouche de Miles. Les constantes vitales de Miles décrurent à un seuil stable mais très bas.
A leur arrivée à l’hôpital, un médecin, un étudiant en médecine et plusieurs infirmières les attendaient. Ils prirent en charge Miles dès que les roues du brancard touchèrent le bitume de l’aire d’arrivée des ambulances. Tandis que Miles était emmené rapidement à l’intérieur, les deux inuit enlevèrent leurs habits d’ambulanciers avant de les jeter dans la première poubelle venue, étant sûrs de ne pas être vus au milieu de l’agitation qui régnait sur place à cause des blessés de la course qui arrivaient sans cesse.
A l’intérieur, les urgentistes répertoriaient les blessures :

« - Brûlures au visage et au torse au troisième degré, 18% du corps, brûlures au second degré sur 18% du corps également et brûlures au premier degré sur le reste. Fracture de l’os zygomatique droit et de la mandibule, déboîtement de l’épaule droite. Constantes très basses. Scalpel de taille L pour pratiquer une trachéotomie afin de dégager les voies respiratoires. »

Le médecin palpa comme il put le larynx et pratiqua une petite incision dans laquelle il fit rapidement passer un cathéter qu’il raccorda à un ballon auto-remplisseur qu’une infirmière commença à presser régulièrement.

« - On l’emmène au bloc, on doit libérer les voies sanguines déformées par le carcan de chairs brûlées autour du cou et des épaules ! »

Miles restera plusieurs heures sur la table d’opération, les chirurgiens se relayant toutes les 5 heures. Il est certain que les médecins ne se seraient pas autant démener sous la pression de leur hiérarchie s’il ne s’agissait pas d’une célébrité mondialement connue … il aurait peut-être mieux valu pour lui.
Les chirurgiens accomplirent un miracle en le maintenant en vie mais curieusement aucune greffe de peau ne réussit et les médecins ne purent rien faire quant à son apparence physique.
Plongé dans un profond coma, Miles Gravsten ne reçut aucune visite durant les dix années qui suivirent son admission à l’hôpital. Les premiers mois sa chambre fut décorée de bouquets de fleurs et autres cadeaux de ses fans mais rapidement il tomba dans l’oubli au profit d’un nouveau coureur d’Hyper Speedway. Seules les infirmières venaient lui rendre visite quotidiennement pour ses soins.
Neuf ans après son admission, des tensions politiques régnaient entre divers pays par-delà le globe selon deux fronts principaux.
En une année, les recours diplomatiques ne furent plus d’actualité, la troisième guerre mondiale était déclarée.

La sécurité ayant été revue à la baisse à l’hôpital du Mans, un groupe d’hommes s’introduisit dans la chambre de Miles. Il s’agissait d’un groupe de démons mineurs ayant pris possession d’humains. Dans la chambre, leur organisation était remarquable. A peine étaient-ils entrés dans la pièce que trois d’entre eux se mirent à peindre des signes tribaux sur les murs et le sol.

« - C’est vraiment un endroit parfait ici, on devrait pouvoir facilement récupérer ce qu’il nous faut en ce lieu où beaucoup de vies prennent fin » dit l’un des démons non sans un petit sourire.

Les "peintres" ayant fini leurs motifs ésotériques, l’un des démons s’avança près du lit de Miles. Il enleva sa chemise et se raidit. Sur son corps des lignes d’énergie rouge se dessinaient tandis que les chairs au contact semblaient se nécroser. Des cris, plaintes et autres gémissements se firent alors entendre de quasiment toutes les chambres mais ne provenant cependant pas des patients actuels de l’hôpital. Le démon réveillait toutes les anciennes souffrances qui s’étaient imprégnées dans les murs du bâtiment et autant dire que dans un hôpital, la cacophonie fut rapidement assourdissante. Une fois toutes les anciennes souffrances réveillées, elles convergèrent dans la chambre de Miles où le démon les concentra rapidement autour de ses mains sous forme de brumes, les contraignant au silence.
Sans attendre, le démon projeta ces souffrances sur le corps de Miles en un rayon à l’aspect concentré. Dans un profond coma, Miles ne se réveilla pas alors que les souffrances passées rouvraient plusieurs de ses propres plaies. Le démon dont le corps semblait complètement calciné, vit les lignes d’énergie de son corps s’éteindre avec sa vie.
Un autre démon s’avança au-dessus de Miles, armé d’un poignard dont le pommeau était serti d’un crâne sculpté dans de l’os. Il se mit à réciter à voix basse ces vers :

« - Elendes Geschöpf des sterblichen Fleisches von der Geschwindigkeit der Engel, verkohlt und bettlägerig auf dieser Ebene als ein hilfloses Neugeborenes in Versuchung. Hvorki lifandi né dauður, ég er út af þessari stofnun sem þú ekki lengur þörf. O, gij die de dood brengen moeten aan het einde der tijden, huil ik in deze plaats, dat de houder, kan je je macht te gebruiken om te dienen met een onmetelijke trots onze Koning Moloch ! »

Après ces derniers mots, le démon enfonça son poignard en plein cœur de Miles.
Tous restèrent figés quelques secondes sans que rien ne se passe. Le démon fronça les sourcils et força un peu plus sur son arme pour l’enfoncer plus profondément pensant que ça aller changer quelque chose, mais toujours rien.
Soudain la sirène retentit dans toute la ville. Cela ne pouvait signifier qu’une seule chose : un bombardement imminent. Et la pluie de métal ne tarda pas à s’abattre sur la ville dans d’assourdissantes explosions qui entrecoupaient la sirène. Une bombe vint frapper l’hôpital même, causant plusieurs victimes et d’importants dégâts à la structure. Tous les démons furent surpris par ce carnage non causé pas leurs confrères.

« - Quand ils y mettent du leur, les humains seraient presque sympathiques ! » dit l’un des démons avec un sourire.

C’est alors que le plafond s’effondra sur le groupe de démons, en tuant plusieurs sur le coup et en immobilisant deux autres sous les décombres. Devant la demande d’aide de leurs congénères, les rescapés les achevèrent pour ne laisser aucune trace derrière eux. Par chance, Miles ne reçut aucun gravat et resta immobile dans un profond coma. Les démons l’observèrent et devant le manque de réaction de leur proie, ils choisirent de s’éclipser, la queue entre les jambes, dans leur antre.
La situation s’aggrava excessivement vite et l’hôpital fut déserté durant la journée. La guerre fut totale à travers le Monde et la France n’échappa pas aux affres des combats. Miles fut abandonné en l’état dans sa chambre, considéré comme mort. En même temps, un comateux avec un poignard inexplicablement planté dans le cœur ne pouvait être considéré autrement.
Quelques mois plus tard, la troisième guerre mondiale fut une guerre totale. La Terre n’était plus que ruines fumantes des divers bombardements qui mirent fin à tout type de gouvernement et les quelques rares survivants étaient regroupés en clans à errer dans les déserts urbains à la recherche d’une quelconque sustentation.

Un matin comme un autre, après la fin de l’humanité comme on la connait, à l’ancien hôpital du Mans …

Des chiens errants pénétrèrent dans le bâtiment à la recherche de quoi que ce soit à se mettre sous la dent lorsqu’ils atteignirent la chambre de Miles. Etonnamment, le corps de Miles n’avait pas changé, il était resté dans le même état que le premier jour des bombardements.
L’un des chiens s’approcha du lit de Miles. Il se dressa sur ses pattes arrières et posa ses pattes de devant sur le bord du lit. Il renifla le corps de Miles quelques secondes avant de juger que le tas de viande devant lui était appétissant et de planter ses crocs dans le bras droit de Miles. Il se mit à tirer dessus. Secoué lourdement, Miles finit par se réveiller comme s’il n’avait dormi qu’une nuit des plus banales.

« - HÉ ! » hurla Miles en même temps qu’il ouvrit les yeux.

Redressé, Miles vit le chien en train de lui tirer sur le bras.

« - Putain ! Tu vas me lâcher sale clébard ? » lui ordonnait Miles tout en le frappant de son poing gauche et de ses genoux.

Finalement le chien lâcha prise et partit en couinant avec ses congénères.

« - Non mais c’était quoi ce délire ? » finit par dire Miles après quelques secondes, les yeux fixés sur le trou où s’étaient enfuis  les chiens.

Après quoi, il commença à regarder autour de lui pour s’enquérir de l’endroit où il était. La pièce présentait deux portes. La porte nord était complètement obstruée par des gravats. La porte nord-ouest semblait encore opérationnelle. Au pied du mur nord, à gauche de la porte, se situait le trou par lequel les chiens étaient passés. Dans le coin nord-est, le plafond s’était effondré.

« - Même s’il y a un sacré bordel, manifestement je ne suis pas chez moi ! »

De chaque côté de son lit se trouvaient divers instruments médicaux, ce qui lui indiqua qu’il se trouvait dans un hôpital.

« - Bon dieu, qu’est-ce qui s’est passé ici ? »

En se levant Miles se rendit soudainement compte de la présence du poignard dans sa poitrine.

« - Merde ! Qu’est-ce que c’est que ça encore ? »

Il mit fébrilement ses mains sur le manche. Ne pouvant conserver un poignard en pleine poitrine, il serra ses doigts dessus et commença à tirer avec hésitation, redoutant la terrible douleur qui n’allait pas manquer de se faire sentir. Bizarrement, alors qu’il avait hurlé lorsque le chien lui déchiquetait le bras, cette fois Miles ne ressentit aucune douleur. Il tira donc de plus en plus fort jusqu’à extraire le poignard de son buste.

« - … Délirant ça ! »

Regardant à nouveau autour de lui, Miles cherchait une sortie car il ne comptait pas rester ici éternellement. Estimant que le trou des chiens était trop petit pour lui, il se leva et décida de tenter sa chance avec la porte du nord-ouest, espérant qu’elle ne soit pas la porte des toilettes.
Manque de bol, c’était bel et bien la porte des toilettes. Dans la petite pièce il y avait une douche, un bidet, un lavabo surmonté d’un miroir particulièrement sale et recouvert d’une couche de poussière. A droite du lavabo il y avait un porte-serviettes avec deux serviettes.

« - Bon ! On va au moins voir la tronche que j’ai ! »

Se munissant d’une serviette, il essuya la surface du miroir et vit quelque chose qu’il ne s’attendait pas à voir. Son visage avait était comme rongé sur toute la partie droite. Il n’avait plus de joue ni de lèvres laissant apparaître ses dents et ses gencives de façon particulièrement horrible. Son oreille droite n’existait tout simplement plus et il n’avait plus aucun cheveu. Une grande partie de son corps semblait être recouvert de brûlures ce qui fit écho dans son esprit déjà ébranlé par cette vision. D’un coup il se souvint de sa dernière course d’Hyper Speedway et du terrible accident qui lui valut ces brûlures. Miles tomba à genoux comme si ses muscles l’avaient lâché.

Trois heures plus tard, Miles finit par prendre sur lui et se redressa.

« - Fais chier tiens ! Maintenant que j’ai vu ma gueule d’amour va falloir que je trouve une vraie sortie. »

Il n’avait comme autre choix que de retourner dans sa chambre et de tenter sa chance par le trou dans le mur. A plat ventre, c’est en rampant que Miles se glissa dans le trou particulièrement étroit. Il parvient à passer la tête, l’épaule et le bras gauche mais n’arriva pas à avancer plus, bloqué. Ne pouvant retourner dans sa chambre qui ne présentait aucune autre sortie possible, Miles força et parvint à passer non sans un bruit de déchirement et un autre son plus sourd.
Parvenu de l’autre côté du mur, Miles se releva et constata que sa chemise d’hôpital présentait une déchirure sur toute l’épaule droite la laissant à nue. Curieusement, son bras droit ne répondant plus, il l’inspecta et remarqua que son épaule s’était déboîtée lors du passage à travers le trou. Nullement paniqué, il était plutôt intrigué par le fait qu’il n’ait rien ressenti. Se souvenant des films d’action qu’il avait vus où le héros se remettait l’épaule en place, Miles décida de tenter la même chose. Il s’attacha le poignet droit à une porte avec un câble électrique trouvé au sol et tira un coup sec sur son bras. L’épaule se remit en place dans un grand claquement. Cette seconde injure à son corps depuis son éveil sembla réveiller ses terminaisons nerveuses. Non seulement la douleur de son épaule commençait à se réveiller mais aussi celle de sa poitrine là où il avait retiré le poignard, et les chairs que le chien avait commencé à dévorer. Accablé par ces douleurs grandissantes, Miles se plia en deux avant de perdre connaissance.

Deux heures plus tard …

Miles rouvrit les yeux, allongé sur le sol. Il leva le bras droit devant ses yeux et vit avec stupéfaction qu’il n’y avait plus traces des morsures du chien. Son épaule ne le faisait plus souffrir non plus. Relevant la tête pour observer son torse, il ne vit plus qu’une légère marque, rappelant encore l’emplacement du poignard.

« - Zarbie ce truc ! »

Se relevant, il put enfin prendre connaissance de son environnement : un couloir encombré de différents brancards en vrac. Des câbles pendant du plafond complètement défoncé, certains murs s’étaient effondrés et des bris de verre jonchaient le sol.
Miles frappa le mur derrière lui du poing et ressentit une légère douleur.

« - Ouais, ça aurait été dommage que la douleur ne se fasse pas ressentir sur l’instant. »

Faisant attention où il mettait ses pieds, Miles avança lentement à travers les couloirs. Au détour de l’un d’eux il tomba sur les vestiaires du personnel où il parvint à se vêtir convenablement avec un complet set de vêtements.
Après quoi son exploration devint plus aisée et il trouva rapidement la sortie.

Bien que l’intérieur de l’hôpital lui laissa présager le pire, Miles fut choqué à la vue que lui offrait le monde extérieur. Le ciel était rempli de nuages anthracite parcourus par des arcs électriques qui ne laissaient point apparaître le soleil. Les bâtiments étaient à l’abandon, rares étaient ceux qui semblaient intacts. De nombreux débris en tout genre jonchaient les routes parmi les épaves de véhicules. Un silence sépulcral régnait, interrompu par le tonnerre de temps à autre.

« - La vache ! Qu’est-ce qu’ils ont foutu pendant que je jouais à la belle au bois dormant ? »

Miles se mit en marche, déambulant entre les obstacles plusieurs heures durant quand soudain quelqu’un l’interpella.

« - Qui va là ? »

Miles se retourna instinctivement vers la source de la voix.

« - Bordel ! Un zombie ! » dit l’homme en voyant le visage écorché de Miles.

Sans attendre, l’inconnu épaula sa carabine, mit Miles en joue et lui tira en pleine tête.
Rien ne se passa durant plusieurs secondes. Miles était resté debout, la tête penchée légèrement en arrière.

« - PUTAIN ! CA FAIT MAL, ESPECE D’ABRUTI ! » se mis-t-il soudain à hurler en redressant la tête et regardant le tireur.

Celui-ci, saisi de peur, prit ses jambes à son cou et ne demanda pas son reste. Quant à la balle, elle finit par ressortir du front de Miles à sa grande stupéfaction. La nuit tombante, Miles disparut dans la pénombre sans n’être plus jamais revu par le commun des mortels.


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Dernière édition par Jezekiel le Jeu 13 Juil - 10:20, édité 2 fois
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Chapitre 3 - A tombeau ouvert :: Commentaires

Nyko
Re: Chapitre 3 - A tombeau ouvert
Message Ven 18 Mai - 11:43 par Nyko
La vache bouygues existe encore en 2706^^

La course de H-1 m a fait penser au jeu sur super nintendo F-Zero et a Wipeout aussi.
En tout cas on se rend compte que tu voulais en faire une bd a la base, sa passerait bien dans des cases.

J'aime bien ce chapitre, Miles est le genre de personnage que j'aime, il perd pas son sang froid ni son humour même pendant une situation assez extrême.
Bon je vais lire la suite^^
Jezekiel
Re: Chapitre 3 - A tombeau ouvert
Message Ven 18 Mai - 19:16 par Jezekiel
Nyko a écrit:
La course de H-1 m a fait penser au jeu sur super nintendo F-Zero et a Wipeout aussi.

Je suis un grand fan de la série F-Zero (le 1er sur SNES, le X sur N64 et le GX sur GC) et j'ai aussi bien aimé le Wipeout 64 ... ceci explique peut-être cela ^^ ... et bizarrement je n'ai jamais eu ces jeux à l'esprit lorsque j'ai écris ce chapitre ... sûrement mon subconscient qui a dut entrer en jeu :p
Shion
Re: Chapitre 3 - A tombeau ouvert
Message Sam 19 Mai - 16:37 par Shion
@ Nyko : ce n'est pas pour rien que j'ai choisi Miles comme avatar ^^
Re: Chapitre 3 - A tombeau ouvert
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Chapitre 3 - A tombeau ouvert

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