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 Chapitre 361 - Chassez le naturel ...

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Jezekiel
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Jezekiel


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26082017
MessageChapitre 361 - Chassez le naturel ...

Terre 864

Frédéric venait de recouvrir l’intégralité de ses souvenirs. Il savait parfaitement qui il était, ce qu’il était, quelle était sa mission, le but de son existence. Il avait tout récupéré mais dans des circonstances pour le moins éprouvantes. Il avait dû payer le prix pour cela : revivre l’insoutenable rituel qui avait vu sa vie basculer à jamais. Malheureusement, il n’allait pas avoir loisir de s’en remettre, ou même de se réjouir d’avoir recouvré la mémoire qu’une menace semblait les avoir suivi dans les catacombes. Une voix masculine venait de l’interpeller. Milla s’était redressée d’un trait, prête à réduire en pièces toutes menaces. Frédéric se releva, tentant de donner le change et de ne pas afficher son extrême fatigue.

« - Qui est là ? » dit-il d’une voix faussement assurée.

« - Votre mort ! » fit l’homme, amusé.

« - Amène-toi et on verra si tu es capable de faire ce que tu prétends » lança Milla, les sens sur le qui-vive.

Le temps sembla se suspendre un instant tant le silence était sépulcral, quoi de plus normal en ces lieux.

« - A ta guise ! » répondit soudain l’inconnu.

S’apprêtant à voir débouler un commando, le couple fut surpris de ne voir arriver personne. Ni même entendre quoi que ce soit. Soudain Frédéric reçut un puissant coup sur la nuque qui le fit mettre un genou à terre. Milla se retourna vivement mais ne vit personne. Quel était cet artifice ? Un genou à terre, Frédéric releva la tête en fronçant les sourcils.

« - Pourquoi veux-tu nous tuer ? » demanda péniblement Frédéric.

« - Vous ne devinez pas ? » fit la voix.

La voix de l’homme semblait provenir d’un tout autre endroit. Était-ce dû à la disposition des lieux ?

« - Je ne suis pas d’humeur aux devinettes ! » répliqua Milla, énervée.

« - Ha ! Je vois ça ! » fit la voix, d’une autre direction encore.

L’inconnu semblait se déplacer sans qu’ils ne s’en aperçoivent. Mais Frédéric était intrigué. Cette voix lui était familière. Il avait encore du mal à organiser ses idées et ses souvenirs étaient encore quelque peu chaotiques. A quelle occasion avait-il déjà entendu cette voix ?

« - Tu es là pour la bourge ? » fit-il.

« - Enfin ! Semble-t-il que tu ne sois pas aussi demeuré que tu sembles l’être ».

Demeuré ? Frédéric n’avait pas rencontré grand monde qui utilise ce vocabulaire bien spécifique. Allié à cette odeur corporelle singulière, Frédéric finit par mettre toutes les pièces en ordre.

« - Et si tu te dévoilais, Westwood ? » finit-il par dire en se relevant.

Le silence se fit durant plusieurs secondes. Il ne s’agissait pas du Westwood de l’Unicorps, ni même de son double corrompu du Mastercorps, non il s’agissait du chasseur vicieux.

« - Je vois ! Quand je t’ai vu pour la première fois, il y a quelques minutes, j’ai cru à une coïncidence ... mais non. Tu es bien l’un de ces chiens que les deinones m’avaient envoyés sur la Terre 2315 ».

« - Les deinones sont mortes ! »

« - T’en es sûr ? »

« - Nous avons fais le nécessaire pour ! »

« - Ah ! Comme c’est prétentieux de la part d’un clébard à peine capable de tenir sur ses jambes ».

A ces mots, Westwood se déplaça et vint lui asséner un puissant coup au niveau du foie. Frédéric se plia en deux, à la limite de retomber les genoux au sol. Quant à Milla, elle ne comprenait pas tout à ce qui se passait. Frédéric et leur agresseur se connaissaient mais ... ce dernier avait parlé d’une ... autre Terre ?

« - T’es quand même bien moins en forme que la première fois que je t’ai vu ! Je vais peut-être m’amuser avec ta copine, ça te redonnera peut-être de l’énergie ».

A cet instant, Milla subit une lacération à l’épaule gauche. Elle ne put échapper un cri de douleur. D’ordinaire dure au mal, elle comprit immédiatement à quoi était due cette douleur si intense ; elle venait d’être lacérée par une lame en argent.

« - Sale chien ! Montre-toi si t’es un homme ! » cracha-t-elle.

« - Oh mais je suis bien un homme. Tu ne pourras que le constater quand je te ferais couiner ... mais avant cela tu vas crier pour moi ! »

Westwood la lacéra une nouvelle fois et une nouvelle fois Milla ne pu réprimer un cri de douleur, au plus grand plaisir de Westwood qui ricanait. Frédéric assistait à cette scène, impuissant, presque incapable de se tenir debout sans y mettre toute sa volonté. Le processus pour avoir récupéré ses souvenirs l’avait complètement vidé ... mais sans qu’il le sache, c’était encore plus le dégagement de flammes blanches qui l’avait éreinté. Il se rappelait de leur confrontation avec ce Westwood dans la jungle de la Terre 2315. Il s’était avéré posséder un casque étrange qui lui conférait une invisibilité parfaite, ce même casque dont il se servait en ce moment. Comment allaient-ils pouvoir affronter un ennemi invisible ?

C’est alors qu’il vit un minuscule nuage de poussière se soulever juste derrière Milla. L’instant d’après, une blessure s’ouvrit dans son dos. Westwood venait d’enfoncer son poignard dans l’un des reins de Milla. Celle-ci se mit à hurler de douleur.

« - Alors tu jouis ? » dit Westwood.

C’était le moment ou jamais. Il savait où il était juste à ce moment. Avec un effort surhumain, Frédéric se releva en un éclair et se jeta sur Westwood. Tous deux tombèrent à terre. Alors que Milla s’appuyait d’une main sur l’un des murs, Frédéric tentait d’immobiliser Westwood qui se débattait comme un beau diable. Grandement affaibli, il savait qu’il ne pourrait le maintenir bien longtemps. L’adrénaline coulant à flot dans ses veines, Frédéric se métamorphosa. Il parvint à saisir fermement Westwood à une jambe. Immédiatement il commença à se prendre des coups de pieds au visage.

« - Mais tu vas me lâcher, bon sang ! » jura Westwood.

Les coups semblèrent enrager que plus Frédéric. Il parvint à attraper l’autre jambe de Westwood et à le trainer par terre. Au moment où il pensait le saisir par les épaules, il ressentit une douleur entre les côtes, sur son flanc gauche. Westwood venait de le poignarder. La scène sembla se figer. Frédéric regarda sous son aisselle son sang ruisseler le long de la lame invisible de son assaillant. Puis il reporta son regard machinalement vers là où la tête de Westwood devait se trouver. Il ne le voyait pas mais il sentait une odeur bien spécifique. Westwood comprenait que quelque chose n’allait pas. Sa lame d’argent n’avait aucun effet sur Frédéric. Celui-ci prit la tête de Westwood dans sa gueule et commença à l’agiter dans tous les sens. Son adversaire continua de le larder de coups de couteaux, hurlant de le lâcher. Mais rien n’y faisait, Frédéric ne lâchait pas prise. Cela dura plusieurs secondes avant qu’il ne s’immobilise. Il ôta la tête de Westwood de sa gueule et la saisit à pleines mains. Il était toujours invisible et malgré le fait qu’il ne bougeait plus, il savait qu’il n’était pas mort. Soit il était sonné, soit il faisait le mort ... mais il respirait toujours. Se rappelant de l’aspect qu’avait son casque, Frédéric tâtonna le casque jusqu’à sentir les bords d’une de ces grosses plaques de métal qui constituaient son armure telles des écailles. Il espérait qu’en endommageant une, il mettrait un terme à son invisibilité. Comme toute chose, le casque et les plaques avaient un point de rupture. Bandant ses muscles avec toute l’énergie qu’il lui restait, il parvient à tordre l’une de ces plaques. Immédiatement, Westwood redevint visible partiellement à cet endroit. Maintenant qu’il avait une meilleure prise, Frédéric ne comptait pas s’arrêter là. Il tira de toutes ses forces cette plaque et finit par l’arracher ... arrachant plusieurs autres plaques de taille plus petite de l’ensemble. L’armure qui recouvrait Westwood était dorénavant visible de la tête jusqu’à la partie gauche de son abdomen. Quand aux plaques que Frédéric avait arrachées, elles laissaient à nu son corps de sa clavicule gauche jusqu’à son œil gauche, comme une balafre béante.

Voyant le visage tiré de Westwood, Frédéric s’immobilisa. Il jeta au loin les plaques qu’il venait d’arracher et se releva. Il observa Westwood à ses pieds et redevint humain.

« - Non, je ne vais pas te tuer. J’ai déjà assez tué comme ça. Tu n’en vaut pas la peine » lui dit-il.

Puis il se retourna vers Milla.

« - Comment vas-tu ? »

« - Ce sont des blessures à l’argent, je vais en chier un petit moment mais ... et toi ? »

Milla fit se tourner Frédéric légèrement sur le côté pour observer les lacérations infligées par la même lame. Elle vit avec stupéfaction qu’elles étaient déjà en train de se refermer.

« - Merde ! Mais t’es fait en quoi, toi ? »

« - Si tu savais ! »

« - Dis toujours ! »

« - Pour le moment, disons ... que je suis bien plus qu’un simple lycanthrope ».

« - On dirait qu’il va falloir que je me contente de ça » fit-elle en souriant.

Frédéric lui rendit son sourire. Milla l’observa un instant. Il avait changé. Il n’était plus tourmenté comme ces dernières heures ; il était plus serein ... mais pas que. Il semblait dégager une certaine assurance malgré son extrême fatigue.

« - Qu’y a-t-il ? » lui demanda-t-il.

« - Non, rien ! »

« - Alors, allons-y ! J’ai eu ce que j’étais venu chercher ».

« - Et lui ? »

« - Inutile de le tuer ».

« - Tu es sûr ? » fit-elle en s’avançant d’un pas vers Westwood et en métamorphosant sa main droite.

Frédéric plaça sa main sur l’avant-bras droit de Milla et le lui fit baisser en douceur.

« - Oui ! »

Milla le regarda encore un instant. A le voir, il semblait avoir connu de nombreuses batailles, avoir mené d’innombrables combats. Il était tel un vétéran de la guerre. Elle n’était pas si loin que ça de la vérité. A vrai dire, Frédéric se souvenait effectivement avoir tué de nombreuses fois. S’être laissé emporté par une rage meurtrière. Pour le moment, elle n’était pas revenue mais il savait que, à cause du cavalier qu’il abritait, elle reviendrait bien assez tôt comme ça. Tous deux sortirent, clopin-clopant, des catacombes. Ils remontèrent à la surface, à l’air libre et vivifiant du petit matin. Mais ils n’étaient pas seuls. La colonne de feu que Frédéric avait produite avait alarmé tout le quartier. De nombreux badauds s’étaient amassés à distance raisonnable du trou béant créé dans le sol de Denfert-Rochereau. Des sirènes hurlaient dans la quiétude du matin et s’approchaient des lieux.

« - Je crois qu’il est temps qu’on s’éclipsent » fit Milla.

Soudain, les badauds réagirent en cœur. Immédiatement, Milla se retourna et vit Westwood sortirent à son tour des catacombes, partiellement visible. Son corps encore partiellement couvert de son armure d’invisibilité. Mais un éclair déchira la nuit, celle de la lumière de la Lune se reflétant sur une arme à feu. Au moment même où une flamme surgit du canon du pistolet, Milla s’interposa instinctivement pour protéger Frédéric. Le temps sembla ralentir. La balle filait dans l’air au ralenti ; une balle rutilante, en argent ... qui s’enfonça dans la poitrine de Milla.

« - Vous auriez dû me tuer ! » dit alors Westwood.

Frédéric se retourna juste à temps pour rattraper Milla en train de chuter. Voyant Westwood à la sortie des catacombes et le sang se répandant sur la poitrine de Milla, Frédéric s’immobilisa. Il fut comme pétrifié par ce qui venait de se passer. Les yeux écarquillés, il fixait Westwood, incrédule.

« - Il n’y a ... ni blanc ... ni noir ... » bredouilla Milla péniblement.

Ses paroles agirent comme un déclencheur dans l’esprit de Frédéric. Quelque chose sembla se briser, quelque chose de délicat et de fragile, quelque chose qu’il avait voulu commencer à cultiver ici, ce soir. Cette délicate petite chose était de la pitié envers ses ennemis. Elle venait de se briser en mille morceaux en même temps que la balle en argent avait perforé la poitrine de Milla. Au tréfonds de son être, il avait l’impression que son hôte riait de lui. Riait-il parce qu’il s’était montré si naïf ou riait-il car il allait incessamment sous peu faire un nouveau pas en sa direction ? Peu importe ! La seule chose qui importait à cet instant précis c’était d’anéantir Westwood. Il déposa tendrement Milla au sol avant de se métamorphoser soudainement en un lycanthrope plus grand que jamais. La seconde d’après, il s’élançait vers Westwood.

« - Oh, merde ... » fit ce dernier avant que Frédéric ne l’atteigne.

Tous deux dévalèrent les 130 marches menant dans les catacombes dans un tumulte et un chaos le plus complet. Jamais d’histoire d’homme l’on avait vu ces escaliers être dévalés aussi rapidement. Au pied de l’escalier, stimulé par sa colère, Frédéric ne marqua aucune pause et se jeta sur Westwood. Il se mit à le griffer, le lacérer encore et encore avec une fureur inégalable. Frédéric s’abandonnait de plus en plus à la rage qui brûlait en lui.
Rapidement, l’armure de Westwood le trahit. Elle n’avait jamais été conçue pour soutenir de tels assauts. Son but premier était de couvrir son hôte et de le rendre invisible, pas d’essuyer un tel déferlement de haine. Il ne fallut pas attendre bien longtemps avant que Westwood ne repeigne le couloir avec son sang et ses entrailles. Frédéric le massacrait, il le réduisait littéralement en charpie tandis que Westwood était encore conscient. Il finit par s’en prendre à son visage et plus particulièrement à son cou. Le premier coup vint arracher le gorgerin tout en égorgeant Westwood, le second, qui suivit immédiatement après, le décapita.

Voyant la tête de son adversaire rouler vers les profondeurs des catacombes, la fureur de Frédéric se calma. Le brouillard de haine et de rage qui envahissait son esprit s’estompa.

« - MILLA ! » s’écria-t-il.

Bondissant hors du souterrain, il traversa la rue plus vite qu’il n’en fallait pour le dire. Quelques badauds s’étaient attroupés autour de Milla. Ne prenant pas la peine de prévenir, il les écarta plu que violemment, les faisant voler dans tous les sens, telle une boule de bowling avec des quilles. Le voyant réapparaître, Milla sourit péniblement.

« - Tu ... l’as ... eu ? » demanda-t-elle.

« - Oui ! »

« - Accroche-toi ! » ajouta-t-il.

Il lui arracha une partie de son haut pour s’enquérir où elle avait été touchée exactement. La balle l’avait atteint juste sous son sein gauche. Bien que le cœur n’avait pas été impacté, la balle avait tout de même perforée le poumon.

« - Il est ... trop tard ... » fit-elle.

« - Non, non, non ! »

« - Maudit ... soit le sort ... de ne pas ... t’avoir connu ... plus tôt ... »

La vue de Frédéric commença à se troubler sous ses larmes. Ses yeux tremblaient de tristesse. Il ne pouvait pas la perdre. Il ne voulait pas la perdre ! Son esprit se mit à bouillonner. Que pouvait-il bien faire pour la sauver ? Devait-il essayer de retirer la balle avec ses doigts ? Non ! Cela aggraverait son état et la ferait souffrir inutilement juste avant de mourir.

« - Embrasse ... moi ... une dernière ... fois »

La dernière volonté que Milla venait d’exprimer fit germer une idée dans l’esprit de Frédéric. Thibaut lui avait formellement interdit de le faire donc il n’avait encore jamais essayé cela. Mais peu importe, ce n’est plus comme s’il avait le choix. Devait-il lui demander si elle voulait vivre ? Qui répondrait non à une telle question dans cette situation ? Était-ce égoïste de sa part ? A coup sûr oui.

« - Je refuse de te perdre ! » fit-il.

Au lieu de l’embrasser, il la mordit profondément entre l’épaule et le cou.
_____________

A suivre dans le chapitre 362 - ... il revient au galop !
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Chapitre 361 - Chassez le naturel ... :: Commentaires

Shion
Re: Chapitre 361 - Chassez le naturel ...
Message Mar 29 Aoû - 21:11 par Shion
J'avais complètement oublié cette version de Westwood. Selon lui, les deinones ne sont donc pas mortes. Je m'en doutais un peu ceci dit ^^

J'avoue par contre que j'ai un peu peur pour la suite si Milla survit. Les triangles amoureux ne sont pas vraiment ma tasse de thé, je me demande comment tu vas gérer çà.
Jezekiel
Re: Chapitre 361 - Chassez le naturel ...
Message Mar 29 Aoû - 22:21 par Jezekiel
Ce n'est pas ce que dit ce Westwood. Il doute juste qu'elles soient mortes.
C'est une nuance non négligeable Wink
 

Chapitre 361 - Chassez le naturel ...

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