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 Chapitre 427 - la Question

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Jezekiel
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Jezekiel


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19122018
MessageChapitre 427 - la Question

Terre 531 - An 1218 - Fénay - Sous-sol de l’église Saint-Martin

Après les paroles sordides prononcées par le Père Bartholomé, Jeremiah l’avait écarté de l’autel d’une poussée télékinésique. N’ayant plus la force de résister, le bénédictin fut écarté comme un vulgaire fétu de paille vers le mur est, là où il y avait une partie des cages. Son corps roula deux fois sur lui même avant de s’immobiliser telle une poupée de chiffon désarticulée. Après quoi, Jeremiah reposa le nourrisson sur l’autel faute de meilleur endroit pour le déposer en sûreté.
Maintenant que la place de chacun était bien définie, Jeremiah allait pouvoir commencer la discussion pour laquelle il était revenu dans cette pièce.

« - Comme je le disais avant de vous voir attenter à la vie de ce bébé, nous devons discuter, mon père ! »

Le vampire décrépi releva difficilement la tête.

« - Pourquoi ? Pourquoi tout cela ? Pourquoi être devenu un vampire ? Pourquoi avoir tué tant d’innocents et pourquoi avoir damné ces pauvres enfants ? »

« - Notre simple présence ... ici bas sur terre ... EST une damnation. ... Je l’ai appris ... dès mon plus jeune âge ... de la part de mes compatriotes. ... Il n’était que juste retour ... que je leur fasse payer ... en réponse à leur stigmatisation » répondit difficilement le moine.

« - De quelle stigmatisation parlez-vous ? Vous étiez un prêtre bénédictin respecté jusqu’à aujourd’hui ! »

« - Ah ! ... Je ne parle pas ... des terres françaises ... »

« - De quelles terres parlez-vous ? »

Mais le Père Bartholomé conserva le silence. Il était certes harassé, mais il conservait assez de lucidité pour ne pas dévoiler ce qu’il ne voulait pas.

« - Parlez, mon père. Croyez-moi, je n’y prends aucun plaisir mais je sais comment vous faire souffrir sans vous achever ».

Le moine cracha au sol en signe de défi. Jeremiah s’approcha alors de lui. Il abaissa drastiquement la température d’une de ses mains jusqu’à former de la glace autour. Il toucha la main gauche du moine avec et la congela immédiatement. Le père Bartholomé se mit alors à hurler sous la douleur procurée ... mais il ne desserra pas les dents pour autant. Voyant sa détermination dans son regard encore vif, Jeremiah dut se résoudre à passer au stade au-dessus. Il lui brisa alors la main congelée qui se répandit dès lors en milliers d’éclats de glace. Les hurlements du moine redoublèrent d’intensité mais il ne lâcha pas un seul mot pour autant.

« - Très bien, je finirai pas le découvrir autrement. Nous avons d’autres points à éclaircir ... Pourquoi des enfants ? »

Le père Bartholomé se mi à sourire.

« - Le Enfants de Judas sont bien plus faciles à diriger ... qu’une bande de vampires adultes et ... en pleine possession de leurs facultés mentales ».

« - Espèce de lâche ! » prononça Jeremiah de façon à peine audible tellement il serrait les dents.

Finalement, il se reprit et poursuivit son interrogatoire : « - Qui vous a aidé à mettre tout cela en place ? »

Ce fut au tour du moine de serrer les dents un bref instant.

« - Personne ! Je n’ai eu besoin de personne ! »

« - Le mensonge n’est-il pas un pêché, mon père ? »

« - Tu crois vraiment que les pêchés me font encore peur ? C’est bon pour les faibles d’esprit ! »

« - Soit. En tous cas, je suis sûr qu’il s’agit de l’un de vos frères là-haut. Qui d’autre aurait pu vous couvrir aussi efficacement ? »

« - Va mourir ! » cracha le bénédictin.

« - Vous d’abord, mon père ! »

Jeremiah approcha alors sa main glaciale de la joue du moine jusqu’à la frôler. Un puissant frisson parcourut alors le corps du moine. Jeremiah réitéra plusieurs fois le geste jusqu’à ce que ce frôlement apparemment anodin ne devienne des plus douloureux au point que du givre ne se forme sur la joue du moine et que celui-ci ne se mette à hurler.

Malgré les cris du père Bartholomé, Jeremiah entendit quelqu’un pénétrer la cave au-dessus d’eux. Au son de ses pas, la personne ne semblait pas étonnée de voir le passage secret ouvert. Pas un moment ses pas se firent hésitants. Il descendit d’une traite l’escalier menant au sous-sol.

« - Père Bartholomé ? Vous avez besoin d’aide ? » fit une voix masculine avant que l’individu n’apparaisse au bas des marches.

Sa tenue le trahit immédiatement, il s’agissait d’un moine bénédictin résidant dans l’église au-dessus de leurs têtes. Jeremiah ne lui laissa pas le loisir de réaliser ce qu’il voyait alors. En un éclair, il se jeta sur lui et l’immobilisa d’une clef de bras de la main droite et en passant son bras gauche autour de son cou.

« - Un geste, une parole et je te tue ! Hoche de la tête si tu m’as compris ! » lui dit le vampire.

Le moine hocha de la tête. Regardant le père Bartholomé par-dessus l’épaule du frère, Jeremiah le vit se tendre. Entre l’absence totale d’hésitation dont avait fait preuve ce nouveau moine et la réaction instinctive du père, il n’y avait pas à douter.

« - Voici donc votre complice ! » affirma-t-il.

« - Lâche-le ! »

C’est alors que le frère comprit ce qui s’était passé ici-bas. Les Enfants de Judas avaient disparus. Il n’en restait plus que de la glace pilée. Le maintenant serré contre lui, Jeremiah sentit la réaction du frère. Personne d’autre que le complice du père aurait pu réagir de la sorte en se rendant compte de la disparition de ces monstres.

« - J’ai encore soif » fit alors Jeremiah.

« - LÂCHE-LE ! » cria le père Bartholomé.

« - RÉPONDEZ A MES QUESTIONS ! » répliqua le vampire.

Le père Bartholomé baissa alors la tête, semblant se résigner.

« - Qui est votre maître ? »

Bartholomé releva alors vivement la tête, terrifié. Toutefois il semblait l’être plus par l’évocation de son maître qu’à l’idée que Jeremiah ne morde son complice. Il allait faire en sorte de changer cela. Il ouvrit alors la bouche, dévoilant ses canines, prêt à mordre son complice dans le cou.

« - BURAK ÖZKAN ! » s’écria le père.

« - Et où puis-je trouver ce vampire ? »

Mais à nouveau Bartholomé ne dit mot ... comme lorsqu’il n’avait pas voulu dévoiler le lieu où il était né.

« - Votre maître ne se trouve-t-il pas sur la terre de votre naissance ? »

Le père Bartholomé ne dit mot. Il s’efforça même de ne pas réagir. Jeremiah rouvrit alors la bouche, faisant mine de mordre son otage. Mais rien n’y fit.

« - On dirait que le père Bartholomé tient moins à vous qu’à son maître » adressa Jeremiah au frère qu’il maintenait.

C’est alors qu’il vit une larme couler le long de la joue du moine. Avait-il peut de mourir de ses mains ? Non, c’était autre chose.

« - Père ? » prononça-t-il sans se soucier de la menace que Jeremiah faisait planer sur lui.

Celui-ci ne le sanctionna pas. Le moine n’avait pas prononcé d’adjectif possessif avant le mot "père" ... Il n’avait donc pas de connotation religieuse. Le frère était le fils biologique de Bartholomé. En même temps il fallait un puissant lien pour aider Bartholomé dans son blasphème. Malgré la puissance de ce lien, le père ne voulait pas répondre aux questions de Jeremiah. Cela ne servait donc à rien de poursuivre. Le vampire relâcha son otage et le jeta en avant.

Le moine tomba avant de se mettre à genoux, en larmes. Jeremiah avança. Malgré la tragédie familiale qui se déroulait sous ses yeux et dont il était l’instigateur, Jeremiah ne pouvait ignorer le fait que le moine avait aidé Bartholomé à tuer des villageois des alentours pour transformer des enfants innocents en monstres. Leur ignominie les avait rendus pire que les monstres qu’ils avaient créés. Poussé à devenir tortionnaire afin d’obtenir des réponses, Jeremiah ne voulait pas devenir comme eux. Il devait leur faire payer mais sa sanction devait dorénavant être expéditive, sans davantage de souffrances. Arrivé dans le dos du moine, Jeremiah lui brisa la nuque en un instant.

Voyant le corps de son fils tomber face contre le sol, Bartholomé écarquilla les yeux. Fou de rage, il regroupa le peu de forces qu’il lui restait pour s’élancer sur Jeremiah.
Ayant anticipé sa réaction, Jeremiah avait entouré sa main droite d’une glace tranchante. En un clin d’œil, il vint à l’encontre du père et le décapita. A peine sa tête toucha-t-elle le sol que le corps de Bartholomé disparut en cendres, ne laissant plus que ses habits au sol.

Il restait néanmoins une question en suspend : Quelle était donc cette région qu’il ne voulait dévoiler ? Cette même région qu’il prévoyait de dévaster. Il était à parier que ce mystérieux Burak Özkan n’avait pas qu’un seul disciple et que tous, ensemble, ils prévoyaient de ravager leur cible avec ou sans les monstres créés par le père Bartholomé. Mais maintenant que ce dernier et son fils étaient morts, il n’y avait plus personne pour avouer à Jeremiah leur destination. Il allait donc devoir la découvrir tout seul.

Il devait bien y avoir un quelconque indice dans les affaires du Père Bartholomé. Jeremiah repartit dans la petite annexe et se mit à la fouiller de fond en comble. Près d’une demi-heure plus tard, il dut s’avouer vaincu ; le Père Bartholomé avait été prudent. Jeremiah observa la chambre mise sans dessus dessous, songeur.
Burak Özkan, ce n’était pas un nom et un prénom français. Ils lui faisaient penser à une origine moyenne orientale. Quel rapport y avait-il entre le Moyen Orient et le Père Bartholomé ? ... Le Père Bartholomé D’Anatolie ! Au Moyen Âge, il n’était pas rare que les noms de famille aient une signification quant à leur lieu de résidence. Ainsi le nom Dupont venait par exemple du fait que ces familles habitaient la maison la plus proche d’un pont quelconque. Et le Père Bartholomé ne devait pas y faire exception. "D’Anatolie" ... Car le Père Bartholomé venait de cette région qui deviendrait dans quelques siècles la Turquie. Était-ce tiré par les cheveux ? La coïncidence était trop énorme. Il l’avait trouvé le lien entre le père et le Moyen Orient !

Ressortant de la chambre, Jeremiah allait traverser le sous-sol droit vers les escaliers lorsqu’il entendit des gazouillis. Le bébé ! Il avait été si calme que Jeremiah avait fini par complètement l’oublier, accaparé qu’il était par son énigme. Le vampire revint alors sur ses pas jusqu’à l’autel. Il le souleva et le regarda droit dans les yeux.

« - Si je te confiais à un quelconque édifice religieux, qu’adviendrait un bébé avec des yeux tels que les tiens ? » se demanda à voix haute le vampire, en référence au regard violacé que lui portait le nourrisson.

S’il avait été à l’époque de Frédéric, il aurait pu le confier à un orphelinat sans aucun problème. Il aurait été traité et choyé comme n’importe quel autre enfant. Mais à son époque où l’obscurantisme régnait et les superstitions faisaient loi, un enfant aux yeux violets serait sûrement mis à mort ... et de la plus horrible des façons.

« - Que vais-je faire de toi ? » lui demanda-t-il, sans espérer une quelconque réponse de la part du bambin.

Celui-ci se mit à sourire et tendit ses petites mains potelées en direction du visage de Jeremiah.
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A suivre dans le chapitre 428 - Sur la piste d'Özkan !
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Chapitre 427 - la Question :: Commentaires

Shion
Re: Chapitre 427 - la Question
Message Mer 26 Déc - 20:08 par Shion
Hmm, effectivement, je me demande bien ce que Jeremiah va faire du bébé. Je l'imagine mal voyager avec lui...

 

Chapitre 427 - la Question

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