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 Chapitre 353 - Instinct

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Jezekiel
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Jezekiel


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25062017
MessageChapitre 353 - Instinct

Terre 864 - Parc National du Mercantour

Cela ne faisait que quelques minutes que David traversait la forêt en claudiquant, s’orientant grâce aux cris de Milla, mais cela lui semblait faire une éternité. Entendant la jeune femme crier, il n’osait imaginer quels sévices ces chasseurs pouvaient bien lui infliger. Néanmoins son imagination lui faisait entrevoir le pire mais ses jambes le faisaient souffrir comme jamais. Chaque pas lui donnait le sentiment d’avoir une nouvelle lame plantée dans ses jambes. Au bout d’un moment, il sentit la douleur s’estomper. S’y habituait-il ? Un nouveau cap fut franchi lorsqu’il n’éprouva plus le besoin physique de se servir du fusil comme d’une béquille. Il s’immobilisa alors. Cela ne pouvait être une simple acclimatation à la douleur. Craintivement, il baissa les yeux et regarda ses jambes. Perplexe, il se rendit compte qu’elles étaient intactes. Ses os s’étaient remis en place et parfaitement ressoudés.
Un instant, il oublia pourquoi il avait bravé la forêt. Il était trop content de pouvoir marcher à nouveau ... même s’il ne se souvenait plus de la dernière fois qu’il l’avait fait. C’est alors qu’un nouveau cri de Milla déchira la quiétude forestière. Cela le rappela immédiatement à la réalité. Il se mit en marche de plus en plus vite. A mesure qu’il reprenait de l’assurance, il marcha plus rapidement encore, jusqu’à s’élancer.

Quelques secondes plus tard, son regard capta les silhouettes des chasseurs. Il s’arrêta net avant d’être repéré. Il les observa avec attention. Ils semblaient encercler une masse sombre au sol. Ils s’en approchaient avec prudence. Mais de là où il était, il ne parvenait pas à discerner ce que c’était. C’est alors qu’il baissa les yeux sur le fusil qu’il avait conservé dans les mains. L’arme, bien que lourde, ne le gênait pas dans ses mouvements au point qu’il avait failli l’oublier. Heureusement qu’il l’avait conservée. Aussi naturellement que s’il avait manié ce genre d’arme depuis des années, il épaula le fusil et observa la scène à travers la lunette de précision. La masse sombre de laquelle les chasseurs s’approchaient était indéniablement un être humain. Non ! C’était Milla. Il reconnaissait ses vêtements. Elle était piégée sous un filet aux mailles métalliques. Les hommes s’approchaient d’elle en affermissant leur prise sur leurs armes mortelles. Soudain, Milla cria à nouveau. Les chasseurs s’immobilisèrent. Ils s’apprêtaient à la tuer, la criblant de balles en surnombre.

A cette idée, David serra les dents et plaça inconsciemment le doigt sur la gâchette. Lorsqu’il s’en rendit compte, il se demanda l’espace d’un instant pourquoi tout cela lui semblait si naturel. Avant qu’il ne perde la mémoire avait-il été lui aussi un chasseur, ou un quelconque militaire ? Peu importe ! Il éluciderait cela une fois Milla sauvée.
Il écarta un bref instant les doigts de sa main gauche avant de saisir fermement le canon du fusil. Il focalisa sa vue sur le groupe de chasseurs. Ils étaient cinq. Son inconscient détermina l’ordre dans lequel il allait les viser. Il s’interrompit de respirer pour assurer une meilleure stabilité et précision du tir. La seconde suivante David pressa la détente. Ni la puissance du recul, ni le vacarme que l’arme fit en tirant ne sembla le surprendre. Alors que la tête de sa première cible explosait telle une pastèque, David visait déjà le second chasseur qui lui faisait face. Celui-ci sursauta au bruit de la détonation mais resta quasiment à sa place. David en profita pour lui infliger le même sort. Tandis qu’un mélange de matière grise et d’os vint asperger l’arbre juste derrière lui, les trois autres réagirent enfin. Ils se séparèrent en un éclair et tentèrent de se mettre à l’abri. Le troisième chasseur, celui à la carrure la plus imposante, n’en eut pas le loisir. Une perforation de la taille d’un ballon de volley s’ouvrit brutalement dans sa poitrine. Il fut mort avant de tomber à genoux. Tandis qu’il basculait vers l’avant, David tenta de capter sa quatrième cible. Il l’entraperçut en train de se glisser derrière un arbre de taille conséquente. David s’interrompit. A voir le diamètre de l’arbre, il savait que son projectile, aussi puissant soit-il , n’aurait que peu de chance de traverser le tronc et de tuer sa cible.
Immédiatement il reporta son attention sur le cinquième ... mais celui-ci avait disparu sous le couvert végétal avec une telle efficacité et rapidité que David l’avait perdu de vue. Tandis qu’il recherchait le cinquième, il entraperçut le quatrième changer d’abri. Malgré l’aisance avec laquelle il maniait son imposante arme, il ne parvint pas à le cibler à temps. Soudain, un bruissement de feuilles attira son attention sur sa gauche. Sans changer son fusil d’orientation, David décolla légèrement l’œil de sa lunette et vit des buissons bouger. C’était le cinquième homme. Manifestement lui et le quatrième parvenaient à communiquer. Sans chercher à comprendre ce qu’ils étaient en train de faire, David le comprit instinctivement. Ils tentaient de le prendre en tenaille.

Sans délais, David changea de position et s’abrita derrière un arbre au moment même où une volée de balles vint fendre l’air là où il se trouvait à l’instant. Le pouls de David s’emballa soudainement. Le flux et reflux du sang lui battaient les oreilles tel un puissant tambour. L’adrénaline s’écoulait dans ses veines et artères tel un raz de marée. Ses muscles se contractèrent et augmentèrent sensiblement de volume. Finalement, sa respiration reprit un rythme normal. Ses sens semblèrent s’aiguiser. Adossé à l’arbre, il plongea son regard au loin un court instant et parvint à apercevoir le cabanon pourtant à plusieurs centaines de mètres de là, masqué par les arbres. Il entendait les très légers bruissements que faisaient les feuilles sur les tenues des deux chasseurs se déplaçant avec une extrême vigilance. Il sentait l’odeur de leur aftershave, masquant difficilement leur transpiration. Sans pour autant les voir, il savait exactement où ils se trouvaient.
Le cinquième chasseur était sur sa droite et le quatrième sur sa gauche. Le cinquième venait de lui signifier qu’il savait où il se trouvait, autant essayer de s’en prendre au quatrième alors. Mais à peine fut-il sorti de derrière l’arbre qu’une nouvelle rafale détonna. Vif, David se recacha derrière l’arbre. Les deux hommes savaient parfaitement où il se tenait. La situation devenait dangereusement mortelle. Il savait pertinemment qu’il devait déguerpir de derrière cet arbre ; ses deux adversaires manœuvraient actuellement de concert. Mais il était sûr d’une chose : à peine décollerait-il le dos du tronc qu’il se prendrait une balle. Il devait faire diversion, ne serait-ce qu’une fraction de seconde. C’est alors qu’il eut une idée : il tendit le bras au-dessus de lui pour briser la première branche venue. Après quoi il ôta sa chemise et la plaça au bout de la branche. C’était un artifice grossier mais il ferait l’affaire juste le temps dont il estimait avoir besoin. Instinctivement, David choisit d’essayer de berner le quatrième homme. Après tout, il avait tiré à vue sans s’assurer qu’il ferait mouche.

Prenant une grande inspiration, David tenta sa chance. Il lança le bâton habillé avec force sur sa gauche tandis qu’il s’élançait au même moment. Une bruyante pétarade eut lieu. La chemise de David fut impitoyablement criblée de balles tandis que David lui-même se déplaçait avec une vélocité hors norme à travers la forêt. Parmi la longue rafale du quatrième homme, une détonation isolée attira l’ouïe de David. Celle-ci semblait provenir d’un autre endroit ; certainement le cinquième chasseur.
Camouflé dans un fourré, David écoutait attentivement les sons qui lui parvenaient. Les deux chasseurs s’étaient réunis. Le quatrième, à n’en pas douter, jurait de s’être fait ainsi berné. David se risqua à écarter quelques branches du buisson où il se trouvait. Aidé de son ouïe, il parvint à repérer les deux hommes visuellement. Le cinquième homme semblait beaucoup plus expérimenté que son comparse. Il ne parlait pas. Il ne dialoguait que par signes. Il fit alors un geste évocateur, celui d’un fusil brisé. Après quoi, il indiqua à son coéquipier la direction à prendre. Le cinquième homme était indéniablement le plus dangereux des deux. C’est donc celui-ci que David choisit de garder à l’œil. Il épaula son fusil et le suivit à la lunette. Régulièrement, un arbre venait lui barrer la vue mais ce n’était jamais pour longtemps. Ne voulant point se précipiter, David attendit le bon moment. Il arriva près de trois minutes plus tard. Sa vue était parfaitement dégagée et rien ne l’empêcherait plus de l’abattre. A moins peut-être d’une défaillance dont il ne s’était pas aperçu. Au moment d’appuyer sur la détente, aucune balle ne sortit du canon. Il n’y eut pas même de déflagration, rien ! David ne comprenait pas, qu’est-ce qui n’allait pas avec son arme ? Il l’inspecta et vit l’impact d’une balle dessus. C’était donc ce que signifiait les gestes du cinquième homme. La balle qu’il lui avait tirée dessus ne l’avait pas atteint lui mais son fusil. Sa situation venait d’empirer d’un cran. Il se retrouvait dorénavant face à deux mercenaires expérimentés, seul ... et maintenant désarmé.
Au moins, pour le moment, ils ne savaient pas où il se trouvait. Sa seule chance était donc de les prendre par surprise ... mais comment faire ? Dès qu’il sortirait de son buisson, que ce soit debout ou accroupi, ils le verraient. Rien qui ne se déplace au sol ne pouvait échapper à leur vigilance. C’est alors que David leva les yeux. Qu’en était-il de quelque chose se déplaçant parmi les branches ? Il observa les arbres autour de lui. Lequel pouvait être le plus facilement escaladé ? Ses yeux furent de suite attirés par un imposant épicéa à une vingtaine de mètres de lui. Ce sapin était l’arbre parfait ; ses branches les plus basses touchaient le sol et son feuillage le masquerait parfaitement tandis qu’il grimperait à ses branches. Le problème était de s’y rendre sans se faire voir. Pour une distance si petite, David choisit de ramper jusqu’à lui. Il espérait ainsi ne pas se faire voir. A plat ventre, il commença sa reptation. Les pierres affleurant mais aussi les divers débris de bois et autres aiguilles de sapins lui firent de suite comprendre son erreur de vouloir ramper torse nu en pleine forêt. Piqué et égratigné de toutes parts, son rampement lui sembla durer une éternité, néanmoins, il n’avait pas été vu et il avait atteint le couvert de l’épicéa.

Certes les deux hommes ne l’avaient pas aperçu mais ce n’est pas pour autant qu’il ne les avait pas aidés. A cause des bruissements de son rampement, les deux hommes avaient réduit leur zone de recherche. Décidément, il n’avait pas une seconde pour souffler. A peine comprit-il la situation que David se mit à escalader l’arbre. Le nombre et l’espacement des branches lui facilitèrent grandement la tâche. En quelques secondes, il était déjà à plus de cinq mètres au-dessus du sol. Après avoir assuré l’équilibre de sa position, il écarta très légèrement deux branches. Il vit de suite le quatrième homme, à une cinquantaine de mètres de l’arbre dans lequel il se trouvait et en approche lente. Décidément, celui-ci était facile à repérer. David regarda alors dans la direction où il avait laissé le cinquième homme. Il ne le vit pas ... pas tout de suite du moins. Non seulement, il se servait efficacement du couvert végétal pour avancer, mais il progressait bien plus vite que son acolyte. Il remontait droit vers le cabanon et venait de dépasser sa hauteur. Comment avait-il fait pour ne pas le voir ?
Peu importe ! Il conservait l’élément de surprise ainsi perché et le petit quatrième se dirigeait droit vers son arbre. Bientôt il allait pouvoir rééquilibrer la donne.

Le chasseur avançait lentement. Il balayait de son arme un angle approximatif de 180° à mesure de sa progression. Alors qu’une seule minute s’était écoulée, David crut avoir attendu une heure avant que sa proie ne s’approche. Bien que focalisé et prêt à bondir sur sa proie, il n’en restait pas moins calme. Il n’avait plus que quelques secondes à attendre avant que le chasseur ne passe à portée. C’est alors que ce dernier s’arrêta. Il vit la trace que David avait laissé en rampant. Il changea alors de direction et s’en approcha. Pliant les genoux, il s’abaissa pour étudier la trace et la suivit du regard dans une direction comme dans l’autre. Il était en train de déterminer dans quel sens elle allait. Il ne lui fallut que quelques secondes pour le comprendre. Il se releva en s’orientant vers l’arbre dans lequel David se trouvait. A quelques mètres de l’arbre, il s’arrêta net. Il semblait méfiant, voire circonspect. Sans prévenir, il cribla le feuillage de l’arbre à hauteur d’homme.
Un grésillement se fit entendre, son oreillette. Le chasseur s’avança et écarta les branches du sapin.

« - Fausse alerte ! » dit-il alors en appuyant sur son oreillette.

« - Attends une seconde ... » ajouta-il en s’enfonçant dans le sapin.

Il en ressortit presque immédiatement. David sut alors que le chasseur avait compris où il se trouvait. Il devait agir maintenant.

« - Putain ! Il se trouve dans ... » commença-t-il à dire au moment où David lui bondissait dessus.

L’impact fut rude, David avait sous-estimé la hauteur de son bond. Peu importe, il devait en finir avec son adversaire avant que le cinquième ne lui tombe dessus maintenant qu’il était alerté. Son adversaire ne se laissa pas faire et lui asséna un coup de crosse de son fusil. Sous le coup, David tourna la tête. Lorsqu’il la retourna vers sa victime, son regard avait changé. Ses yeux étaient devenus dorés et emplis d’une fureur animale. Il lui arracha le fusil des mains et le lança au loin. Puis il se saisit de la tête du chasseur et la frappa une fois contre le sol de toutes ses forces. L’homme était quelque peu assommé par le coup mais cela ne suffisait pas. D’un geste d’une brutalité extrême, David lui tourna la tête d’un coup sec et lui brisa la nuque.

Ce n’était pas fini, il entendait le dernier chasseur s’approcher de lui en courant. Il serait là dans une poignée de secondes. David se releva et s’élança à son encontre. Malgré le fait qu’il ne pouvait plus tirer avec, il avait tout de même conservé son fusil en bandoulière dans son dos. Courant à travers la forêt, il s’en saisit et l’empoigna à deux mains par le canon. Étant donné son poids, l’arme pouvait encore être utilisée comme une masse.
Ne cherchant pas une quelconque stratégie d’approche, il fondit droit vers le cinquième et ultime chasseur. Celui-ci le vit arriver et lui tira dessus à plusieurs reprises. L’adrénaline courant dans ses veines et la rage semblant l’embraser de l’intérieur, David poursuivit sa ruée jusqu’à destination où il frappa la tête du chasseur de son fusil déployant toute la force dont il était capable. Un seul coup lui fut nécessaire. Celui-ci fut si violent qu’il brisa la nuque du mercenaire et lui fracassa le crâne sur le coup. L’homme tomba à terre quelques secondes après sa mort.

David avait gagné. Il poussa alors un cri de victoire. Après quoi, il mit quelques secondes avant de se calmer. La tension retombée et l’adrénaline ayant quitté ses veines, David se sentit comme vidé de toutes forces. C’est alors qu’il sentit de fulgurantes douleurs sur la poitrine. Il pencha la tête et vit des impacts de balles consteller son torse. Comment pouvait-il être encore en vie ? Il reporta son regard sur le chasseur. La tête de ce dernier était complètement défoncée, comme si elle s’était pris le coup d’un gigantesque marteau. La moitié gauche de son visage était méconnaissable et l’œil gauche était sorti de son orbite sous le coup. Bizarrement, cette vision ne lui souleva pas le cœur. Il avait l’impression d’avoir vu bien pire avant sa perte de mémoire.

Tournant les talons, David se dirigea alors vers le filet sous lequel Milla était prisonnière. A quelques mètres d’elle, David sentit une étrange odeur. Quelque chose clochait. Il sentait bien l’odeur de Milla dans les parages mais elle n’émanait pas du filet. Il s’en approcha et vit que c’était un homme qui portait les vêtements de Milla. Entre ses mains se trouvait un talkie walkie ... d’où émanaient sûrement les cris de tout à l’heure.

« - Tu as retrouvé la mémoire ? » dit la voix de Milla derrière lui.

Nullement surpris, David se retourna. Milla portait les vêtements du mercenaire.

« - Non, toujours pas ! Mais j’ai l’impression de recouvrer comme des réflexes » lui répondit-il.

« - Ah ? Intéressant ! »

Milla se métamorphosa alors brutalement en lycanthrope. David réagit instinctivement et se métamorphosa à son tour. Milla se mit à sourire.
_____________

A suivre dans le chapitre 354 - Raviver les braises
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Chapitre 353 - Instinct :: Commentaires

Shion
Re: Chapitre 353 - Instinct
Message Lun 26 Juin - 12:21 par Shion
Vraiment très maline cette Milla. Il vaut mieux l'avoir avec soi que contre soi Razz
 

Chapitre 353 - Instinct

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