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 Chapitre 387 - Cimetière

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Jezekiel
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Jezekiel


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Localisation : Poitiers, Vienne, France

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04032018
MessageChapitre 387 - Cimetière

« - Ils provoqueront la destruction de tout ce qui existe »

Terre  24604378

Enveloppé d’une lumière blanche, éblouissante et pure, Wade se sentait apaisé, calme, serein. Il n’avait plus connu cet état de fait depuis fort longtemps. Continuellement connecté à la mort ambiante, ses sens étaient perpétuellement stimulés. Pas au point d’en être dérangé, c’était plus comme un bruit de fond à peine perceptible. Mais ici, dans ce courant d’énergie pure, sa connexion était interrompue. En vérité c’était la première fois qu’elle était interrompue depuis son réveil à l’hôpital du Mans. Il ne s’en était pas rendu compte jusque-là et c’est cette perte de connexion qui avait fini par le lui révéler ... bien qu’il ne parvenait pas encore à définir exactement ce qu’il avait momentanément perdu. Pour le moment, il se laissait porter par ce flux relaxant qui l’emmenait vers sa Terre d’origine. Il se détendait réellement, ses muscles semblaient se relâcher à l’unisson. Mais il aurait dû s’en douter, cet état n’allait pas perdurer.

Soudain, il rouvrit les yeux en sursaut. Quelque chose n’allait pas ! La lumière si blanche et incolore qui l’entourait commença à se dorer. Alors qu’il semblait jusque-là être en température ambiante, il sentit une forte vague de chaleur. La température augmentait rapidement. Que se passait-il ? Autour de lui, personne ne semblait se rendre compte de ce qu’il se passait. C’est alors qu’il vit l’une des quatre silhouettes qui l’accompagnaient disparaître du flux. A peine eut-il le temps de s’en rendre compte qu’une autre silhouette disparaissait et en l’espace de quelques secondes, il était seul. Il sentit une présence, un regard insistant se tourner vers lui. Un œil effilé, formé de flammes, sembla se tourner vers lui. En un instant, Wade se retrouva entouré de flammes blanches et noires. Bientôt, comme des griffes, des serres de flammes vertes vinrent le saisir et l’extraire du flux avec une violence hors norme.

A peine sentit-il cette étreinte qu’elle disparut. Il se retrouva en pleine chute libre dans le ciel d’une planète étrangère. Chutant à forte vitesse et toujours entouré de flammes, Wade avait du mal à distinguer quoi que ce soit. Quoiqu’il en soit, il finirait tôt ou tard par heurter le sol. A cette vitesse, Wade se doutait qu’il allait sentir passer le contact avec la terre. Tentant de se concentrer, il finit par créer une explosion d’ondes telluriques tout autour de lui et dissiper ces fichues flammes aveuglantes. C’est alors qu’il vit le sol venir à son encontre avec empressement. Il devait tenter le tout pour le tout. Les mains en avant, il s’apprêtait à créer un chaos tellurique pour ramollir le sol à son point d’impact prochain lorsque soudain le bruit de fond dont il fut coupé durant son séjour dans le flux d’énergie blanche revint en force. Mais cette fois, ce n’était plus un bruit de fond, c’était un véritable vacarme assourdissant. Il venait parasiter tous ses sens et sa faculté à se concentrer. Il frappa le sol avec force. Il s’enfonça dedans, créant un véritable cratère et soulevant un important nuage de débris particulièrement opaque.

Assommé par le choc, Wade ne perdit connaissance que quelques secondes à peine avant que le vacarme assourdissant qui l’avait empêché de se concentrer ne le réveille et l’assaille à nouveau. A moitié enseveli sous le substrat, Wade se releva d’une traite en se tenant la tête de ses deux mains et en hurlant. Lui qui était atteint épisodiquement d’analgésie n’avait pas eu souvent l’occasion de ressentir une douleur pareille. Elle était semblable à des lames de rasoirs qui épluchaient son cerveau lamelle par lamelle, à des aiguilles qui se plantaient dans ses yeux. Son ouïe était saturée de cris de tout genre. La douleur était indicible. Ainsi affligé, il perdait peu à peu toute raison. Il ne comprenait pas d’où venait cette torture. Se tournant dans tous les sens, il ne voyait personne autour de lui, personne qui frapper pour faire cesser cette damnation. De façon inconsciente, il provoquait des séismes tout autour de lui. Ses fouets se déployèrent et fouettèrent l’air. Sa bure commença à prendre une teinte obscure à mesure qu’il subissait ce supplice. A cet instant, tout ce qu’il voulait c’était que cela cesse ... même s’il devait mourir pour cela. A cet instant, la mort lui semblait être une solution acceptable. Tout plutôt que continuer de subir cette affliction.

Les minutes s’écoulèrent à la manière d’heures interminables avant qu’il ne tombe les genoux à terre. De fins filets de sang s’écoulaient de ses yeux, de ses oreilles et de son nez. C’était comme si on avait mixé son cerveau. Ce tourment infernal l’avait comme décérébré. Ses bras devinrent lâches et tombèrent le long de son corps. Le regard dans le vide, il vit soudainement une silhouette ailée. Un oiseau ? Mais son cerveau ne sembla pas traiter l’information et tomba en syncope.

Malgré l’épais nuage soulevé par l’impact qui obscurcissait sa vision, Wade avait bel et bien reconnu la forme d’un oiseau. Mais sur cette terre de désolation, il ne pouvait s’agir d’un oiseau ordinaire. De la taille d’un vautour, l’oiseau au plumage ténébreux forma des cercles avant de se poser aux pieds de Wade. Sa tête attirait immanquablement l’attention de par son manque total de chairs. Pour ainsi dire, sa tête ne se limitait qu’à son crâne. Le vautour macabre observa Wade durant quelques secondes avant que ses orbites ne s’illuminent d’une lueur sanglante. En un instant, la silhouette du vautour s’agrandit jusqu’à prendre la forme d’un humanoïde ... tout paré de rouge. Bottes, pantalon, cache-poussière et capuche de cuir écarlate. Il s’approcha du corps inanimé de Wade et posa un genou près de son visage. De sa manche, l’une de ses gigantesques griffes blanches sortit et pointa le front de Wade ... avant de s’y enfoncer comme dans du beurre. Il ressortit sa griffe quelques secondes plus tard sans laisser de dégâts visibles.

« - Cela fait deux fois que je te sauve la mise, petit cavalier. Un jour ou l’autre il te faudra me payer ta dette ! »

Soudain, un projectile volumineux heurta le sol à quelques mètres des deux individus. L’inconnu se releva alors lentement pour voir une silhouette massive traverser le fin voile de poussières en suspension dans l’air de cette planète.
La créature faisait au bas mot trois mètres de haut. Son corps était presque intégralement couvert d’épaisses écailles noires aux bords tranchants. Seuls son torse, sa gorge et son visage n’en étaient pas pourvus. Deux cornes surgissaient du sommet de son crâne. Deux puissantes défenses, telles celles des sangliers, sortaient de sa bouche. Ses yeux empruntaient aux serpents leurs pupilles. Son nez était particulièrement saillant et ses oreilles pointues. Quant à son menton, il était pourvu d’une foultitude de petites pointes. [1] Le béhémoth sembla surpris en reconnaissant l’homme en rouge. Il laissa passer un petit grognement avant de se mettre à parler d’une voix gutturale.

« - Je n’ose croire que le Vagabond Rouge se soit fait piéger sur cette terre de malédiction ! »

« - Tu fais bien ! Je suis ici de mon propre chef et j’en repartirai quand cela me conviendra ».

Le béhémoth esquissa un rictus de mécontentement.

« - Comptez-vous me disputer ce territoire ? »

« - Qu’en ferais-je ? »

« - Vos motivations sont particulièrement obscures pour n’importe qui ».

« - Seuls des démons nouvellement nés ignorent qui je suis. Moi en revanche, je connais chacun d’entre eux. Mais toi ... tu m’es inconnu. Qui es-tu donc pour te parer d’attributs démoniaques ? »

Le béhémoth sourit pour la première fois.

« - Je suis un dieu ! LE Dieu de ce lieu ! Je me nomme Patulas ! »

Le Vagabond Rouge ne réagit pas immédiatement.

« - Patulas ? L’un des fils de Praamzius. On ne peut pas dire que votre panthéon ait marqué les annales ou les mémoires. C’est sûrement pour cela que tu fus oublié ici d’ailleurs ».

Patulas fronça les sourcils.

« - J’ai CHOISIS de rester ici ».

« - Si cela peut te consoler de le croire ».

« - JE SUIS LE MAÎTRE DE CES LIEUX !! »

« - As-tu oublié à qui tu t’adressais ? Tu es le Dieu d’un monde mort, d’un monde servant d’oubliettes aux dieux dignes de ce nom. Toi, tu n’es qu’une divinité de troisième ordre ... et encore ! » fit le Vagabond Rouge en adoptant une taille supérieure à celle de Patulas.

Patulas déglutit et n’osa plus objecter quoi que ce soit. Les choses mises au point, le Vagabond Rouge reprit une taille humaine standard.

« - Je vais maintenant me retirer mais ne t’avises pas de toucher de tes doigts pouilleux cet individu ».

Sans attendre une quelconque réaction de la part de Patulas, le Vagabond Rouge disparut en un flash de lumière rouge.

Après son départ, Patulas fulmina de s’être ainsi fait rabaissé et ridiculisé. Il hurla de frustration et de rage plus d’une fois. A plusieurs reprises, il voulut se venger du Vagabond Rouge en s’en prenant à Wade. Il avait plus d’une idée en tête le concernant. L’écarteler, l’ébouillanter, l’écraser entre ses mains. Mais à chaque fois, il se retenait in extremis de crainte des représailles promises par le Vagabond. Après plusieurs minutes, il finit par se calmer et trouva un exutoire à sa rage. Le Vagabond n’était pas le seul à pouvoir user de fourberies, tromperies et autres supercheries. Il lui avait interdit de le toucher de ses doigts ... or il avait bien d’autres moyens de porter atteinte à l’homme que le vagabond semblait vouloir protéger.

Quelques minutes plus tard, Wade revint à lui en sursaut. Comme par réflexe, il porta ses mains à son crâne, prêt à souffrir à nouveau atrocement. Mais la douleur ne vint pas à son grand étonnement. Il se releva lentement, dégageant le substrat sous lequel il avait été partiellement enseveli. Il observa les alentours. Du peu qu’il avait pu en voir lors de son arrivée, il se trouvait toujours sur la même planète. Alors pourquoi n’était-il plus assailli par les cris des morts ?

Sortant du cratère qu’il avait formé par sa chute, il scruta l’horizon. Il était au beau milieu de nulle part, au beau milieu d’un désert morne de sable gris et blanc. Quel était donc ce sable d’ailleurs ? Il se pencha pour en prendre un peu dans sa main et comprit qu’il était composé de cendres et de fragments d’os. Quel était cet endroit ? Il passa en vue spectrale et vit que tout le désert irradiait d’une forte lumière spectrale. Mais à peine eut-il le temps de le voir qu’à nouveau les cris des morts le harcelèrent. Ce harcèlement était en tout point semblable à celui qui lui avait fait perdre connaissance : une véritable torture. Immédiatement, Wade reprit sa vue normale et les cris cessèrent tout aussi vite. Sa perception auditive de l’autre-monde avait été compartimentée à la façon de sa vue. Il devait se concentrer pour passer de l’un à l’autre ... et il faudrait qu’il se concentre encore plus pour que les hurlements de cette planète ne le rendent pas fou. La question était comment était-il arrivé à compartimenter ainsi son ouïe ? Le supplice auquel il avait été soumis l’avait empêché de se concentrer pour parvenir à un tel progrès. Wade ne comprenait pas ce qui avait bien pu se passer. Y avait-il eu une intervention extérieure ? ... ou intérieure. Wade mit cela sur le compte de son cavalier qui avait dû prendre le relais lorsqu’il avait complètement perdu conscience. ... Mais alors pourquoi était-il resté au fond du cratère ? Peu importe, il y avait plus urgent ; il devait rejoindre ses comparses.

Il leva les yeux vers le ciel d’encre et se concentra de longues secondes. Mais rien. Il ne parvenait plus à ouvrir l’Antre des Vers. Décidément cette planète était des plus mystérieuses et néfaste. Quelque chose ici l’empêchait d’ouvrir un accès à l’Antre.

« - Si cela avait été aussi simple, cela aurait fait longtemps que j’aurais quitté cette planète » dit soudain une voix humaine dans son dos.

Wade sursauta avant de se retourner. Il avait face à lui un ... humain ? Qu’est-ce qu’un humain faisait ici ? Et comment avait-il pu survivre ici ?

« - J’imagine que tu as de nombreuses question mais avant toutes choses ... »

L’homme lui tendit alors la main comme pour le saluer.

« - Je me nomme Patrick, Patrick Ulas ! »

Bien que méfiant, Wade lui saisit cette main tendue et se présenta à son tour.
_____________

A suivre dans le chapitre 388 - Désolation
_____________

[1] : Note 1
Voici une illustration de Patulas
https://i.servimg.com/u/f62/09/00/20/27/numyri10.jpg
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Chapitre 387 - Cimetière :: Commentaires

Shion
Re: Chapitre 387 - Cimetière
Message Sam 10 Mar - 11:23 par Shion
Je suis content de voir que tu pioches dans la mythologie très obscure ^^ Je connaissais Praamzius, mais pas Patulas.

Quant à Patrick, il semble évident qu'il s'agit de Patulas transformé x)
Jezekiel
Re: Chapitre 387 - Cimetière
Message Sam 10 Mar - 15:53 par Jezekiel
Bon ! Je constate que je n'ai pas été puisé assez profondément dans les mythologies secondaires XD

Dans la mythologie lituanienne Praamzius a trois fils dont Patulas.
Patulas, plus connu sous le nom de Pikulas, est le dieu de la mort, de la haine et des souffrances.

J'ai opté pour son second nom car Pikulas était trop rapprochant de Picollus (démon déjà intervenu dans Babel).
Ensuite, je me suis basé sur diverses illustrations lituaniennes/slaves de démons pour réfléchir au physique de Patulas. Notamment celle inscrite sur la Bible du Diable :
https://3.bp.blogspot.com/_MvRKPMHz1LI/RvTjy-SxrrI/AAAAAAAABqw/a5HCqtXKwSg/s400/lucifer5.jpg
Re: Chapitre 387 - Cimetière
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