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 Chapitre 425 - la Vie au Moyen-Âge

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Jezekiel
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Jezekiel


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04122018
MessageChapitre 425 - la Vie au Moyen-Âge

Terre 531 - An 1218

Même si c’était l’époque où il avait vu le jour, rencontrer ses propres parents avant qu’il ne naisse avait été quelque peu déstabilisant. Il avait trouvé une minuscule grotte dans les bois environnants dans laquelle il s’était terré trois jours durant, réfléchissant à ce qu’il allait faire. Il se souvint des paroles du Vagabond Rouge sur les risques des voyages temporels. Il devait faire extrêmement attention au moindre de ses faits et gestes afin de ne pas altérer le déroulement normal de l’histoire.

Il réfléchit longuement sur sa situation. Qu’est-ce que sa présence en cette époque impliquait ? Ne pas altérer le déroulement normal de l’histoire ... C’était une chose de le vouloir, c’en était une autre que d’y arriver. Il n’était pas Isaac avec ses capacités à se fondre totalement dans le décor pour observer. Sa simple présence altérait déjà le déroulement de l’histoire aussi infime fut-il. Et cela, il ne pouvait rien y faire. En même temps, sa présence en cette époque faisait déjà partie du passé de son lui à naître. Avait-il toujours été destiné à revenir à cette époque ? L’histoire avait-elle besoin de lui pour se dérouler normalement en fin de compte ? C’était là le cœur des paradoxes temporels. Certaines divinités possédant la capacité à remonter le temps en avaient déjà fait l’expérience plus ou moins directement. En remontant le temps pour empêcher tel ou tel événement, tout élément était susceptible d’être le fait générateur de cet événement précis. Le parallèle pouvait-il s’appliquer également à Jeremiah ? Son retour dans son propre passé avait-il impacté le futur de son lui plus jeune ?

Le vampire fit appel à ses plus anciens souvenirs, ceux datant de son enfance. Aussi loin qu’il parvenait à remonter, jamais il n’avait entendu parler d’une quelconque bête rôdant ou quoi que ce soit approchant vaguement d’un vampire dans les alentours de Dijon. Ayant passé une partie de son enfance dans les rues de Dijon, il en aurait forcément entendu parler. Mais à l’époque il n’y aurait pas particulièrement prêté attention et ne l’aurait donc peut-être pas mémorisé. D’ici à 1250, il allait devoir se montrer excessivement prudent et passer le plus possible inaperçu. Se révéler vagabond et marginal n’était pas le meilleur moyen. Non, il allait devoir agir comme en Oros, s’intégrer à la vie de la communauté et faire le moins de remous possible.

Avant toute chose, il devait changer un dernier point de son apparence : ses cheveux. Il ne pourrait pas s’intégrer s’il présentait une chevelure entièrement blanche. Le Moyen-âge était rempli de superstitions. A l’époque, les moyens pour se teindre les cheveux n’étaient pas légion. Le seul qu’il connaissait était de faire cuire de la paille d’avoine et de se l’appliquer. L’inconvénient était qu’il fallait ensuite faire sécher ses cheveux au soleil durant plusieurs heures. Le lendemain au soir, Jeremiah était devenu blond comme les blés. Le surlendemain, il quitta les bois et se dirigea vers la ville la plus proche.

Il jeta son dévolu sur Fénay, un petit hameau situé au sud-ouest de Ouges et d’une taille identique. A son arrivée, il vit une petite procession suivre une charrette transportant un cercueil en direction du cimetière. A en voir le petit cortège, l’homme semblait avoir été relativement discret durant sa vie. Il y avait là une poignée de familles aux mines tristes mais aux yeux secs. Bien que haïssant l’opportunisme, c’était une occasion à ne pas manquer. Jeremiah se glissa ainsi en queue de cortège sans que personne ne le remarque. Il tendit l’oreille afin de glaner quelques menues informations au sujet du décédé. Il s’agissait du meunier. Il avait trouvé la mort lors d’un accident tout aussi tragique que grotesque au sein de son tout nouveau moulin à vent. Enthousiasmé par l’introduction toute récente de ces moulins venus d’Orient, le meunier n’avait pas été assez prudent et avait vu sa tête broyée par la meule tournante. Après quoi personne n’avait voulu prendre sa suite. Soit disant que son moulin retentissait des cris du meunier la nuit venue.
C’était inespéré ! Jeremiah vit là l’occasion parfaite pour se faire une place au sein du village tout en restant discret. En effet, personne ne viendrait le déranger dans un moulin hanté qui plus est un moulin à la périphérie de la ville.

Profitant de l’occasion, le vampire fit connaître sa présence au cortège en signifiant que les boulangers de Dijon l’avaient envoyé pour remplacer leur meunier. Les membres du cortège ne s’en étonnèrent pas outre mesure et parmi eux, le maire en fut ravi. L’après-midi même, Jeremiah prenait possession du moulin et du métier de meunier.

Le XIIIème siècle fut également celui au cours duquel la brouette apparut. Nul ne sut jamais si le vampire en fut à l’origine mais il fut au moins parmi les premiers à en fabriquer une et à l’utiliser. Bien qu’il n’en éprouve pas vraiment le besoin physiquement parlant, il devait donner le change. Ainsi, aux yeux de tous, il transportait ses sacs de farine à l’aide de cette fameuse brouette.

Régulièrement au fil des mois qui suivirent, Jeremiah fit la navette entre Fénay et diverses localités avoisinantes. Ainsi il livrait la farine obtenue dans son moulin aux boulangers de Dijon et récoltait les sacs de blé alentours, dont ceux des champs de Ouges. C’était pour lui l’occasion parfaite de rendre une visite discrète aux Lefort, ses futurs parents. C’est ainsi qu’il put voir le ventre de Lucette Lefort s’arrondir au fil du temps. Sa grossesse semblait bien se dérouler ... jusqu’au mois de Décembre 1218. Quelques semaines plus tôt ce fut la famille voisine qui connut un heureux événement avec la naissance du petit Léon. Mais cette fois, en cette nuit, c’était son tour. Il allait venir au monde. Personne n’avait jamais eu l’occasion et n’aurait jamais l’occasion d’assister en personne à sa propre naissance. Jeremiah en avait conscience et il ne comptait pas manquer cet instant si particulier.

Pour ce faire, il avait loué une chambrée à l’unique auberge de Ouges, prétextant devoir rencontrer un négociant en farines céréalières. Personne ne le vit jamais rencontrer quiconque et cela n’étonna personne, puisque personne ne s’intéressait aux agissements d’un simple meunier.
Il passait le plus clair de son temps à la fenêtre de sa chambre, restant discret afin qu’on ne s’interroge pas à son sujet. Il avait insisté pour occuper une chambre bien spécifique qui donnait sur la maison des Lefort. Ainsi il serait alerté dès qu’une certaine agitation surviendrait dans leur foyer. L’heureux événement survint lors d’une nuit particulièrement froide, même pour la saison. Le vampire vit Gérard Lefort surgir en trombes de sa maison et dévaler la rue principale droit vers la maison de la sage-femme. Tous deux revinrent aussi rapidement qu’humainement possible jusqu’à la maison des Lefort. Jeremiah ouvrit la fenêtre de sa chambre et bondit de toit en toit jusqu’à atteindre celui de la maison des Lefort. Il descendit dans la rue et se dissimula à l’angle de la maison la plus proche lui permettant de parfaitement observer la scène qui se déroulait à l’intérieur.

L’accouchement se déroula sans difficultés majeures ni inhabituelles jusqu’à ce que le bébé naisse. Jeremiah n’en croyait pas ses yeux. Il assistait à sa propre naissance. Durant quelques secondes le bébé fut parfaitement silencieux. Tout le monde suspendit alors ses gestes. Puis le bébé poussa son premier cri. Ce fut un cri puissant. Le vampire se mit à sourire ... le temps d’un dixième de seconde. Lorsqu’il vit les flammes des bougies chanceler sous le cri de son lui bébé, Jeremiah sut que quelque chose n’allait pas. Il y avait soudainement dans l’air une pression, une gravité anormale qui le mettait étrangement mal à l’aise. C’était pire que ça, il était franchement indisposé. Il mit quelques secondes avant de comprendre que cela venait de lui ... ou plutôt de quelque chose en lui. Son cavalier. Lui qui était si calme d’ordinaire s’agitait soudainement avec beaucoup de véhémence. Le vampire ne comprenait pas ce qui arrivait à son hôte. Il n’était pas en train de perdre le contrôle sur lui. Son cavalier ne voulait pas sortir, il se déchainait purement et simplement dans les tréfonds de son être. Jeremiah en fut tellement ébranlé qu’il dut poser la main sur la maison à l’angle de laquelle il était. Il vit avec stupéfaction de la glace se répandre là où il avait posé la main.

Immédiatement, il retira sa main du mur. C’est alors qu’il vit de la glace à ses pieds. Tout ce qu’il touchait se couvrait d’une épaisse couche de glace. C’était comme s’il perdait le contrôle de ses pouvoirs. Lorsqu’il comprit que la glace continuait à se répandre autour de ses pieds, il s’éloigna comme il le put afin de ne mettre personne en danger. Il marcha en titubant à travers tout Ouges. Au fil des pas, il sentit son cavalier se calmer. Ses pouvoirs cryogéniques commençaient à se modérer. Revenu à hauteur de l’auberge, il n’avait pas encore retrouvé leur plein contrôle. Il choisit de quitter Ouges sur le champ. Heureusement, il avait payé sa chambrée d’avance, ainsi personne ne lui en tiendrait rigueur de quitter les lieux si soudainement.

Une heure plus tard, l’église Saint-Martin de Fénay était en vue. L’église avait été bâtie tout récemment et possédait déjà une paroisse conséquente réunissant Fénay, Domois, Chevigny et Saulon-la-Rue. Depuis qu’il avait quitté Ouges, Jeremiah avait recouvré tout son self-control mais il était affamé. Cette lutte interne l’avait vidé. Il avait besoin de se reposer et les jardins du presbytère étaient parfaits pour souffler quelques instants.
A cette heure de la nuit, Jeremiah ne craignait plus de rencontrer qui que ce soit. Les moines bénédictins étaient tous endormis ; il pourrait se reposer en toute quiétude avant de regagner son moulin. Le vampire s’assit sur le premier banc de pierre qu’il vit.

Que s’était-il donc passé à Ouges ? Il n’avait pas encore eu vraiment le loisir de se poser la question, trop concentré à lutter et avancer pour mettre de la distance entre lui et Ouges. Dans son état de fatigue, il avait des difficultés à réfléchir et formuler des pensées complexes. La crise avait débuté pile au moment où son autre lui venait au monde. Cela ne pouvait pas être une simple coïncidence. Pourquoi la venue au monde d’un bébé ordinaire l’avait mis dans cet état ? Certes, à ses yeux il n’était pas ordinaire puisque c’était lui-même. Était-ce la proximité avec son autre lui qui l’avait autant affecté ? Est-ce que inconsciemment il avait failli provoqué un paradoxe temporel dévastateur en s’approchant autant de lui-même ... ou était-ce autre chose ? C’est alors que lui revint en mémoire la nuit de son arrivée en cette époque ...

Bien que perdu dans sa réflexion quelque chose le perturba. Une odeur ... non, c’était quelque chose de plus discret, plutôt une fragrance. Mais pas n’importe laquelle. Ses iris devinrent rouge sang. Son corps avait réagi par réflexe avant qu’il ne l’identifie de façon consciente. Il s’agissait de sang. Dans son état d’éreintement, c’était ce dont il avait besoin et son organisme vampirique réclamait. Cela faisait plusieurs mois qu’il était arrivé ici et il ne s’était contenté que du strict minimum en se nourrissant de rats égarés dans son moulin. Mais cette nuit, après l’épreuve qu’il avait vécue, il lui faudrait plus que quelques rats pour se rassasier. Sans réfléchir, il se leva et remonta la piste olfactive.

Il sortit des jardins et contourna l’église en passant par le cimetière. Alors qu’il allait pousser la grille lui permettant de sortir du cimetière, il s’immobilisa. Se tenant aux barreaux de la grille, Jeremiah secoua violemment la tête, comme pour se remettre les idées en place. Il recula de quelques pas et s’éloigna de la grille dans les allées du cimetière. Il devait garder le contrôle et ne pas laisser sa soif lui dicter ses actes. Néanmoins cette odeur de sang était incongrue en ce lieu. Pourquoi en sentait-il ici ? C’est alors qu’il se souvint des faits divers récents. En l’espace de quelques semaines, une série de découvertes macabres avait été faite non loin d’ici. Quatre cadavres avaient été retrouvés sur les berges de la rivière Cent-fonds à quelques kilomètres en aval d’ici. Les gens de Fénay mettaient cela sur le compte d’une conjecture lugubre. Les trois premières victimes étaient connues comme d’illustres poivrots qui avaient sûrement dû tomber ivres dans la rivière et qui avaient finis par s’y noyer. La quatrième victime, quant à elle, était presque respectable. Il s’agissait du fossoyeur de la région. Jeremiah n’avait pas jugé utile d’enquêter sur ces morts. Après tout il ne devait pas se faire remarquer outre mesure. Les problèmes de cette époque devaient être réglés par des acteurs de cette époque.

Que faisait-il ici, alors ? Remonter une piste sanglante ressemblait à s’y méprendre à une volonté de régler un problème de cette époque. Comme il s’était déjà fait la réflexion, il faisait partie de cette époque dorénavant. Ses réflexions étaient brouillonnes, il était trop fatigué pour réfléchir correctement. Ses pas le menèrent au fond du cimetière, vers les tombes les plus récentes. Parmi ces rangées de pierres tombales plus ou moins recherchées, trois sépultures attirèrent son attention. C’était trois tombes dont la terre avait été fraichement retournée. Le vampire se souvint alors que parmi les cadavres retrouvés dans la Cent-fonds deux d’entre eux étaient originaires de Fénay ; le fossoyeur et l’un des ivrognes. Alors à qui était la troisième ... ou plutôt la première étant donné l’ordre dans lesquelles elles étaient disposées. Jeremiah s’approcha de la stèle et y vit gravé le nom de "Père Bartholomé D’Anatolie". Qu’était-ce à dire ? Le père Bartholomé était le prêtre de la paroisse. Il avait encore officié à la messe de dimanche dernier.

Quelque chose n’allait pas. Il devait en avoir le cœur net. Jeremiah se dirigea à nouveau vers la grille et la poussa en un sinistre grincement. La fragrance ferrique était particulièrement discrète. Il était à parier qu’aucun être humain lambda ne puisse la sentir. Il faut dire que la puissante odeur florale qui inondait ses narines tentait de la masquer efficacement. Tournant autour de l’église, le vampire finit par découvrir le point d’origine de cette fragrance : la porte en bois menant à la cave. Sans attendre ni même hésiter, Jeremiah ouvrit la porte. Il descendit prudemment l’escalier de pierre et arriva à la cave. Il y découvrit plusieurs tonneaux de vin servant à la messe. Bien que l’odeur de sang y était plus forte, il n’en voyait toujours pas l’origine. La cave étant relativement petite, il en fit vite le tour mais ne vit rien qui ne sorte de l’ordinaire. D’où pouvait bien provenir cette odeur ? Tout semblait pourtant à sa place. Les tonneaux de droite et de gauche, diverses bouteilles rangées sur un râtelier, un crucifix cloué au mur du fond, face à la porte. Il décela alors que le crucifix n’était pas parfaitement droit. Machinalement, il vint le rajuster et découvrit qu’il possédait un jeu certain. Trouvant cela curieux, il le bougea pour en connaître l’ampleur. C’est alors qu’un mécanisme se fit entendre et le mur face à lui recula pour laisser apparaître un second escalier menant à un sous-sol secret. Un léger appel d’air se fit ressentir et avec lui l’odeur du sang parvenant aux narines du vampire devint autrement plus intense.

Descendant ces nouvelles marches, Jeremiah se tint sur ses gardes. Un blasphème se déroulait sous cette église et il allait le mettre à jour. Tout en descendant, il vit une lueur être émise de plus bas. Il s’agissait de torches allumées. Jeremiah n’était pas préparé à ce qu’il vit alors. Le spectacle qui s’offrit à lui était des plus dérangeants. De part et d’autre de la pièces étaient entreposées des cages. Elles retenaient prisonniers des dizaines d’enfants. Ils avaient tous un point commun, un trait physique qui les rapprochait : la couleur de leurs cheveux. Ils étaient tous d’un roux incandescent, presque rouge. La scène était surnaturelle. Bien qu’enfermés, les enfants étaient tous d’un calme olympien. Ils regardaient le nouveau venu d’une drôle de façon. D’une façon que ne connaissait que trop bien Jeremiah. Mais ce n’était pas le plus dérangeant. Non ce qui l’était c’était le cadavre de l’homme au fond de la salle. Pendu par les pieds, son sang s’écoulait de sa gorge sur un nourrisson disposé sur un autel.

Alors qu’il allait s’élancer pour mettre un terme à cette folie, Jeremiah reçut un violent coup derrière la nuque et s’évanouit.
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A suivre dans le chapitre 426 - la Descendance d'Iscariote
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Chapitre 425 - la Vie au Moyen-Âge :: Commentaires

Shion
Re: Chapitre 425 - la Vie au Moyen-Âge
Message Ven 7 Déc - 21:27 par Shion
Eh bien, il se passe des choses étranges à cette époque.

Si j'en juge le titre du prochain chapitre, seraient-ce des disciples de Judas ?
 

Chapitre 425 - la Vie au Moyen-Âge

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