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 Chapitre 438 - Un coup de main ?

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Jezekiel
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Jezekiel


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Localisation : Poitiers, Vienne, France

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22032019
MessageChapitre 438 - Un coup de main ?

Terre 204378 - États-Unis - Lexington

Après la dernière saute d’humeur d’Émile, Marc pensa qu’il valait peut-être mieux le laisser tranquille quelques jours. Il pensait que cela ne ferait qu’envenimer les chose que d’aller le voir tous les jours et remettre sur le tapis toujours la même problématique. A ce stade le devenir d’Émile résidait entre ses mains. Il n’avait que deux options devant lui : apprendre à vivre sans sa main gauche ou accepter qu’on lui greffe une augmentation qui la remplacerait.

Vivre sans sa main gauche reviendrait à abandonner sa quête de vengeance envers Hamilton. Comment pourrait-il continuer à le poursuivre et le combattre privé d’une main ? Ce n’était pas un simple crochet qui lui permettrait de compenser son handicap et encore moins de combler le gouffre qui existait depuis le début entre ses capacités physiques et celles du vampire.
Mais avant même d’envisager une quelconque poursuite, ou encore un combat, il devait réparer le bridge. L’appareil s’était pris une balle lors de leurs altercations avec les Purs. Les Purs ! Ces hommes des cavernes qui ne toléraient pas l’existence des augmentations et les jugeaient blasphématoires. Aujourd’hui, alors qu’il avait été révélé que des augmentations furtives avaient été greffées à l’insu d’une grande partie de la population, l’existence de groupes tels que les Purs ne semblait plus être possible. Personne n’avait été à l’abri de ces greffes frauduleuses orchestrées par une I.A. malveillante d’un autre monde. La population de cette Terre devait dorénavant impérativement vivre avec son temps.

C’est ce qu’Émile devrait accepter également s’il refusait l’opération. Il devrait vivre dans cette société où quiconque serait sujet à augmentation et donc où quiconque lui serait supérieur. Déjà sur sa Terre, ses capacités sportives très moyennes et son physique de gringalet lui avaient toujours valu des railleries. Sans oublier son agoraphobie qui le mettait sur le ban de la société. Mais ce que son physique ne lui permettait pas, son intellect le rattrapait. Il avait une intelligence supérieure reconnue qui le faisait sortir du lot. Mais c’était sur une planète avec une technologie archaïque ... même comparée à la Terre 531. Alors ici, sur cette Terre où prothèse et cybernétique avancée se mêlaient que valait son intellect ? Amputé d’une main, son physique était encore plus désavantageux maintenant.

Son médecin avait eu raison ; c’était sa fierté qui était mise à mal et cela, Émile accusait fort mal le choc. Alors quoi ? Devait-il pour autant accepter de se faire charcuter par des personnes plus intelligentes que lui ? Devait-il accepter de se révéler dans son plus simple appareil avant de pouvoir regagner sa dignité ? Était-ce une épreuve qu’un quelconque dieu de pacotille lui imposerait ? A ce questionnement, Émile se remémora non sans un léger sourire le jeune énergumène Christian Delacroix qui se promenait toujours avec une bible sous le bras. Sourire, c’était quelque chose qu’il n’avait pas fait depuis fort longtemps. Ça faisait du bien. Émile se concentra alors sur les souvenirs de cette époque. Delacroix avait le don pour l’exaspérer mais cela semblait maintenant si loin que c’en était amusant.

Son sourire s’effaça immédiatement lorsqu’il vit dans le reflet de la vitre de sa chambre la silhouette de l’infirmière venue lui donner à manger. Il ingurgita ce qu’elle lui présenta sans broncher afin qu’elle s’éclipse au plus vite et le laisse dans sa forteresse de solitude à ses réflexions et autres égarements de sa pensée.
Ceci dit, il en avait marre d’avoir affaire à cette bonne femme. Qu’elle lui donne la becquée, qu’elle le lave, qu’elle l’habille. Il en avait ras le bol ! Il avait le sentiment d’avoir perdu toute sa dignité depuis qu’il avait perdu sa main et que son bras droit avait été brisé.

Qu’allait-il advenir de lui s’il restait handicapé ? La réponse était simple : il aurait besoin d’aide et sa dignité, sa fierté, seraient à jamais balafrées. S’il fallait en perdre davantage avant de pouvoir les regagner, alors soit, il passerait sur le billard pour qu’on lui greffe cette fichue augmentation. Alors on lui ficherait la paix. Alors il réparerait son bridge. Alors il se relancerai à la poursuite d’Hamilton. Alors il aurait sa revanche sur le vampire et sur la vie !
Décidé, Émile frappa son accoudoir du poing droit. Bien qu’enveloppé dans une coque revitalisante pour accélérer la consolidation de son avant-bras, Émile regretta aussitôt son geste. Mais après tout, la douleur qu’il percevait lui indiquait qu’il était encore en vie ... et qu’il allait se battre pour l’y rester.
_____________

Le lendemain

Émile se réveilla de bonne heure ce matin là. Il était motivé par une action qu’il voulait absolument faire dès le réveil avant que quiconque ne parte pour son travail.

Se redressant d’un mouvement, il se leva de son lit aisément. Toute la nuit il avait rabâché dans sa tête la manière dont il allait s’y prendre ce matin. C’est ainsi que son corps semblait savoir de lui-même les gestes à effectuer pour être le plus efficace possible. Toujours vêtu de cette chemise d’hôpital ouverte dans le dos et montrant ses fesses, Émile se saisit du plaid et le mit sur ses épaules telle une cape. Sans allumer, il se dirigea vers la porte de sa chambre sans problèmes, sa vue étant parfaitement adaptée à la faible luminosité de la pièce. Posant la main sur la poignée de la porte, il suspendit son geste. Il attendait un son en particulier, celui du chariot à plateaux repas. Après quelques secondes, il finit par entendre les roues du chariot couiner jusqu’à la première chambre. C’était le moment !

Émile ouvrit alors la porte en grand et fut ébloui par la lumière du couloir. Il papillota des paupières pour accélérer l’acclimatation de ses pupilles et se dirigea dans le couloir presque en titubant. Il atteignit finalement la petite salle d’attente des visiteurs sans se faire repérer par les infirmières. Là, il se saisit du téléphone en libre service et pianota le seul numéro dont il se souvenait, le seul dont il devait se souvenir. Les sonneries s’enchainèrent.

..oO( Décroche ! Décroche ! Décroche !) pensa Émile.

« - Oui allô ? » fit une voix familière au bout du fil.

« - Marc, bonjour ! J’accepte la greffe ! » fit-il plein d’assurance.

« - Émile ? C’est une bonne nouvelle ! Vous en avez déjà parlé avec votre médecin ? »

« - Non, je voulais que tu sois le premier au courant ! »

Un silence se fit durant quelques secondes.

« - Merci, Émile ! Je passe te voir à ma pause déjeuner ! »

Émile raccrocha le téléphone, souriant. Marc avait recommencé à le tutoyer.

« - MONSIEUR POSTRIDGE ! Qu’est-ce que vous faites ici ? » proclama une voix féminine forte.

C’était la voix de son infirmière attitrée. Émile se retourna vers elle sans discontinuer de sourire. L’infirmière fut décontenancée de le voir sourire.

« - Ce que je fais là ? Je débute une réaction en chaine qui va me voir quitter votre établissement ! » fit-il, plein d’assurance.

Après quoi l’infirmière le raccompagna à sa chambre pour lui donner à manger. Mais Émile refusa qu’elle lui donne à nouveau la becquée. Même si cela lui était encore douloureux, il se servit de sa main droite et mangea sans aide tandis que l’infirmière changeait les bandages de son moignon qui avait encore saigné durant la nuit.

Au cours de la matinée, le médecin du service passa le voir.

« - Bonjour M. Postridge ! Il parait que vous vous êtes réveillé avec une énergie nouvelle aujourd’hui ? » fit-il souriant.

« - Et comment, docteur ! J’ai décidé de quitter votre établissement ... avec une nouvelle main gauche ! »

« - Bien ! Vous semblez avoir mûrement pris votre décision. On part donc pour TechGene ? »

« - Certes ! Ont-ils une ... brochure plus conséquente ? »

« - J’ai bien peur que non. Que désirez-vous savoir ? »

« - Les modèles qu’ils proposent ! »

« - Dans votre situation, vous n’aurez pour ainsi dire pas de choix. Vous êtes considéré comme blessé de guerre civile. A ce titre vous avez droit à la prise en charge à 100% pour les greffes nécessaires à la pleine restauration de votre état de santé antérieur à la guerre ».

Émile esquissa une grimace.

« - Je n’aurai donc droit qu’à l’entrée de gamme ».

« - Rassurez-vous M. Postridge ! L’entrée de gamme est d’excellente qualité de nos jours. Maintenant que nous savons repérer les prothèses furtives, nous avons pu procéder à une rétro-ingénierie. Les prothèses qui sortent aujourd’hui sont donc tout aussi discrètes. Les patients ne font pour ainsi dire pas la différence entre leurs anciens membres et leurs nouveaux ».

Le docteur poursuivit son speech sur ces prothèses révolutionnaires sans qu’Émile n’écoute attentivement. Sa nouvelle main serait pour ainsi dire comme l’ancienne. Elle aurait la même dextérité, la foultitude de capteur lui assurerait un toucher identique et la peau synthétique qui la recouvrirait aurait la même pigmentation que la sienne. Bien sûr, une cicatrice serait visible entre sa prothèse et son avant-bras mais au bout de quelques mois elle se résorberait pour devenir complètement invisible.

Émile avait conscience que ce n’était pas avec lui qu’il devait dialoguer quant au choix de la prothèse qu’il aurait au bout du bras. Il devrait pour cela s’entretenir avec les médecins de TechGene.

Deux jours plus tard, l’occasion se présenta lorsqu’il fut transféré dans l’aile des greffés. Le chirurgien de TechGene en charge de son opération vint se présenter. Il amena avec lui le modèle de prothèse dont Émile allait bénéficier. Marc fut présent à cette occasion, parfaitement au courant des demandes qu’Émile allait formuler.
Le chirurgien était habitué à ce que ses patients tentent d’obtenir des améliorations sur leurs augmentations qui dépassaient les capacités physiques humaines standards. Ainsi lorsqu’Émile demanda une capacité de pression de sa nouvelle main supérieure à la capacité humaine, le chirurgien ne put s’empêcher de sourire. Sourire qui s’effaça lorsque Émile spécifia la pression avec précision et les autres ajouts dont il aimerait profiter.

« - Mais, M. Postridge, ce que vous demandez relève d’une augmentation de classe militaire ».

« - Et ? »

« - Par définition, elles sont inaccessibles aux civils lambdas ».

« - Je ne suis pas un civil lambda ! » protesta Émile.

« - Ça, je veux bien le croire. Personne ne m’avait jamais demandé ce genre de spécifications ».

« - Peut-être qu’une donation ... conséquente à votre entreprise pourrait débloquer l’affaire » intervint alors Marc, resté jusque-là en retrait dans la chambre.

Le chirurgien le regarda d’un air éberlué.

« - Ou peut-être directement sur votre compte ? » poursuivit Marc.

Le chirurgien se mit à sourire nerveusement.

« - J-Je suis désolé mais je ne peux pas accéder à votre demande, ni aucun chirurgien de TechGene pour la simple et bonne raison que personne chez nous n’a l’habilitation pour installer de telles augmentations ! »

« - ALORS SORTEZ D’ICI, MISÉRABLE INUTILE ! » s’emporta Émile.

Le chirurgien sortit précipitamment de la chambre. Marc attendit qu’ils soient seuls.

« - Misérable inutile ? » lui adressa-t-il avec un sourire.

« - J’ai tenté autant que possible de rester poli » se renfrogna Émile.

« - Je sais que tu n’es pas n’importe qui mais une prothèse classique est-elle si inenvisageable dans un premier temps ? »

« - Oui ! Car il n’y aura pas de second temps. Dès que j’ai récupéré toutes mes aptitudes, on repart à la chasse au ... »

Émile suspendit sa phrase lorsque la porte de la chambre se rouvrit. Un jeune homme noir qu’il n’avait jamais vu pénétra la pièce. Il portait une blouse blanche, des lunettes rectangulaires et était bien coiffé.

« - Excusez ma visite impromptue mais ... les murs ont des oreilles et je n’ai pu m’empêcher d’entendre votre échange avec ce médecin de TechGene ... »

« - Qui êtes-vous ? » s’avança Marc pressentant que l’individu était louche.

« - Dr. Karl N’Douarti, société Elysium ! » répondit-il en tendant la main droite vers Marc.

« - Elysium ? d’Elysée ? Les Champs Élysée ? »

« - Tout à fait, M. Postridge, c’est ça ? »

« - Prétendez-vous offrir le paradis à vos clients, M. N’Douarti ? »

« - Docteur, s’il vous plait, Dr. N’Douarti ! »

Le fait que son interlocuteur le reprenne sur son titre fit sourire Émile. Il était fier ... tout comme lui.

« - Le paradis est par définition inaccessible aux mortels ... mais chez Elysium nous faisons tout pour que nos patients s’en rapprochent le plus possible de leur vivant. Que puis-je vous proposer pour que vous vous en rapprochiez vous-même ? » fit N’Douarti avec un sourire commercial.
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FIN DU SOUS-ARC 5
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FIN DE L'ARC 19
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Chapitre 438 - Un coup de main ? :: Commentaires

Jezekiel
Re: Chapitre 438 - Un coup de main ?
Message Ven 22 Mar - 11:47 par Jezekiel
Maintenant que tous les sous-arcs sont achevés, qu'en avez-vous pensez dans leur globalité et individuellement ?
Shion
Re: Chapitre 438 - Un coup de main ?
Message Dim 31 Mar - 14:44 par Shion
J'ai beaucoup aimé ce concept de sous-arcs, qui a permis de développer chaque personnage individuellement, ou tout du moins, sous un autre angle que leurs liens entre eux.

J'en avaisdéjà parlé à l'époque, mais j'ai du mal avec la conclusion du sous-arc consacré à Frédéric. Concernant les autres c'est du tout bon, comme j'en avais déjà parlé aussi.

Concernant le sous arc de Jeremiah, j'ai bien aimé cette évolution aussi, ainsi que le personnage de Blanche. J'ai hâte de la voir à l'oeuvre au sein du groupe.

J'ai très hâte de voir ce groupe interagir de nouveau, et les voir réagir aux évolutions des uns des autres...
Jezekiel
Re: Chapitre 438 - Un coup de main ?
Message Lun 1 Avr - 19:24 par Jezekiel
T'en veux toujours à Frédéric ? Sad
J'aurais peut-être du réfléchir plus sérieusement à ce tournant dans son existence alors :p
Plus sérieusement, j'espère qu'il se rachètera à tes yeux au début du prochain arc. Smile

Y a-t-il eu un sous-arc qui t'as plus plu que les autres ? Ai-je réussi mon pari du début ? A savoir une montée en puissance/intérêt au fil des sous-arcs.

A l'heure où j'écris ces lignes, seuls deux de ces cinq héros se sont retrouvés pour le moment Wink
Shion
Re: Chapitre 438 - Un coup de main ?
Message Mer 17 Avr - 20:36 par Shion
Jezekiel a écrit:
J'aurais peut-être du réfléchir plus sérieusement à ce tournant dans son existence alors :p

Haha. Non, c'est clairement moi qui suis très buté sur ce genre de trucs ^^

Je ne déteste pas non plus le personnage, mais ça l'a fait baisser dans mon estime.

J'ai beaucoup aimé les 4 autres arcs. Si je devais choisir celui que je préfère, ça se jouerait entre celui d'Isaac et celui de Miles. Mais Jeremiah vraiment pas loin derrière, et Wade pas beaucoup plus.

Pour la montée en puissance/intérêt je ne sais pas. Les sous-arcs ayant tous des thèmes différents (ce qui fait leur force selon moi), c'est difficile de les comparer avec objectivité.
Re: Chapitre 438 - Un coup de main ?
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Chapitre 438 - Un coup de main ?

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