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 Chapitre 473 - Elysium Ltd.

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Jezekiel
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Jezekiel


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Localisation : Poitiers, Vienne, France

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07122019
MessageChapitre 473 - Elysium Ltd.

Terre 204378 - États-Unis

Mardi

Le lendemain de leur rencontre, le docteur N’Douarti revint à l’hôpital où Émile était gardé. Il avait amené avec lui des ordres de transfert. Mandaté par le gouvernement, Elysium avait toute l’autorité nécessaire pour transférer immédiatement n’importe quel patient où qu’il se trouve sur le territoire américain. Ayant appris ce transfert, le chirurgien de TechGene ne put s’empêcher de revenir voir Émile avant que N’Douarti ne l’emmène.

« - M. Postridge, j’ai appris pour Elysium et je me dois de vous faire part ... de ma désapprobation concernant ce transfert » dit-il en pénétrant dans la chambre sans aucune forme de politesse.

« - Le Dr. N’Douarti va m’offrir ce que vous me refusez, alors votre désapprobation ... » répondit Émile en prenant soin de ne pas finir sa phrase.

« - Je me dois d’insister. Posséder une prothèse classique n’a rien de dégradant et ... »

« - Vous avez entendu M. Postridge, docteur ? Il n’a que faire de votre avis ! » intervint N’Douarti dans son dos.

Le médecin se retourna en serrant les dents.

« - Si vous voulez bien ... il n’est plus votre patient ».

« - Vous ne l’emporterez pas au paradis ! »

« - Non, juste aux Champs-Élysées » répliqua N’Douarti avec un grand sourire en le bousculant de l’épaule.

Des infirmiers d’Elysium investirent la chambre et prirent Émile en charge dans un fauteuil roulant, telle était la procédure de l’hôpital. A la sortie de l’établissement, Émile et Marc montèrent dans une ambulance hors du commun, qui aurait pu être qualifiée de luxueuse. Rien n’était trop bon pour leurs patients, avait fait remarquer N’Douarti.

Durant le trajet qui les emmena à un complexe à l’écart de toute urbanisation, N’Douarti remplit un questionnaire au sujet d’Émile. Ce dernier et Marc échangèrent plus d’un regard discrètement au sujet de certaines questions, particulièrement celles insistantes sur la famille d’Émile et ses proches à prévenir. Le sourire permanent de N’Douarti s’était élargi inconsciemment lorsqu’Émile avait répondu qu’il n’avait aucune famille et que son seul proche était avec lui dans l’ambulance. Seul Marc remarqua cet élargissement involontaire du sourire de leur interlocuteur. Ses soupçons se renforcèrent quelque peu au fil des heures. Bien qu’Émile allait obtenir ce qu’il désirait, Marc restait sur ses gardes concernant les motivations d’Elysium.

Arrivés au complexe, ils durent passer plusieurs sas de sécurité. N’Douarti, leur guide, leur assura que c’était protocolaire après la guerre civile dont ils avaient tous été victimes. Il plaisanta même en disant à Marc qu’il devrait montrer patte blanche lors de ses prochaines visites. Après quoi N’Douarti leur fit le tour du propriétaire, l’aile médicale où Émile allait passer ses prochains jours pour une rééducation, semble-t-il, tout confort. Marc se détendit en voyant les installations et les patients qui récupéraient dans un cadre agréable.
Finalement, ils furent conduits à la chambre privée d’Émile. Tous deux furent surpris par le luxe de la chambre à laquelle il avait droit. Le lit médicalisé était large et long. Il y avait là un divan pour les invités et une TV à écran large trônait sur le mur face au lit. La chambre comportait également une armoire et un petit réfrigérateur. C’était vraiment inespéré. Sur ce, N’Douarti laissa le duo pour leur permettre d’installer Émile. Quelques heures plus tard, Marc finit par laisser Émile en lui promettant de revenir le lendemain.

A peine sorti de la chambre, Marc revit N’Douarti. Le docteur lui confia un badge à présenter la prochaine fois au garde à l’entrée sud. Marc le remercia et prit congé.
_____________

Mercredi

Le lendemain, comme promis, Marc se présenta à l’entrée sud. Le garde lut le badge qu’il lui présenta et consulta son ordinateur.

« - Vous venez pour M. ... Postridge, c’est bien cela ? » lui demanda-t-il.

« - Tout à fait ! »

« - Je suis désolé, M. Postridge est en train d’être opéré en ce moment ».

« - ... D’accord ! » fit Marc, surpris que ce soit déjà le cas.

« - Puis-je l’attendre dans sa chambre ?

« - Je crains que cela soit impossible, monsieur. Le protocole interdit tout visiteur de pénétrer dans la chambre d’un patient lorsque celui-ci n’y est pas. Vous allez devoir revenir demain ».

« - Bon ! Très bien ! A demain donc ! »

« - Au revoir monsieur ! »

Ce n’est que plusieurs heures plus tard qu’Émile sortit du bloc opératoire. A son réveil, N’Douarti se tenait devant lui en compagnie d’un infirmier. Le docteur était tout sourire, il lui assura que l’opération avait été un franc succès. Encore dans les vapes, Émile regarda sa main gauche. La prothèse était magnifique de complexité. On pouvait y voir la moindre fibre musculaire synthétique s’activer à mesure qu’Émile tentait de bouger les doigts.

« - Vous voyez ! Une véritable réussite ! » fit N’Douarti.

« - Combien de temps ... prendra la ... réédu ... cation ? » fit Émile encore un peu groggy.

N’Douarti fit un geste de la tête à l’intention de l’infirmier. Celui-ci se déplaça près de la perfusion d’Émile.

« - Ne vous inquiétez pas de cela ! Nous ne faisons que commencer ! » répondit le docteur avec un sourire qui parut malsain aux yeux d’Émile.

Émile eut tout juste le temps de se demander de quoi il parlait qu’il se rendormit sous l’effet de la morphine qu’on venait de lui injecter.
_____________

Jeudi

Marc se présenta à nouveau à l’entrée sud et présenta à nouveau son badge. Il remarqua que le gardien n’était pas le même que hier.

« - Vous venez pour M. Postridge ? »

« - Tout à fait, comme hier ! »

« - Vous n’avez pas été averti ? M. Postridge est en train de passer son opération aujourd’hui » fit le garde, le visage fermé.

« - C’est déjà ce qu’on m’a dit hier ! »

« - Le garde de la veille a dû faire une erreur de lecture, son opération était bien prévue pour aujourd’hui ! Bonne journée, monsieur ! »

Marc fronça les sourcils. La situation était étrange. Mais peu importe, il reviendrait demain.

Loin d’être une erreur, Émile avait bien subi une seconde opération. A son réveil, il n’en crut pas ses yeux. Il pensa à un délire dû aux anesthésiants. Mais lorsqu’il vit N’Douarti arriver avec un grand sourire, il comprit d’instinct que ce n’était pas un délire. Ses médecins l’avaient réopérer pour lui remplacer également l’avant-bras.

« - Pourquoi vous avez fait ça ? Je n’avais pas signé pour ça ! »

« - Croyez moi, M. Postridge, on se fiche bien de savoir pourquoi vous avez signé. Depuis que vous êtes arrivé entre nos murs, vous êtes à moi ... et on est loin d’en avoir fini ! »

N’Douarti s’avança vers le bras d’Émile pour l’ausculter.

« - Bougez le bras, je vous prie ! »

« - Non ! »

N’Douarti fit un signe de tête à l’infirmier qui attendait à l’entrée de la chambre. L’homme se déplaça bien plus vite qu’Émile ne l’aurait cru capable. En un instant il était sur son lit à lui sangler le bras droit.

« - Bougez-moi ce bras, M. Postridge ! »

« - Je ne vous ferai pas ce plaisir, espèce de charlatan ! »

N’Douarti lui administra alors une gifle. Émile porta instinctivement sa main gauche sur son visage.

« - Et bien voilà ! Semble-t-il que cette seconde opération est tout aussi bien réussie ! A demain, M. Postridge ! »

« - Non ! Laissez-moi sortir ! Je veux partir d’ici ! LIBÉREZ-MOI !!! »

« - Cela ne sert à rien d’hurler. Au cas où vous ne l’auriez pas remarqué, vous n’êtes plus dans votre chambre de luxe. Vous êtes en sous-sol, dans une chambre insonorisée » l’informa N’Douarti avant de quitter la chambre.

Quant à l’infirmier, il lui administra une nouvelle dose de morphine.

« - Vous ne savez pas à quoi ... vous vous ... exposez en me retenant ici ... sombres ... imbé ... ciles » fit Émile avant de s’endormir.
_____________

Vendredi

Cette fois, Marc se présenta à l’entrée sud avec détermination. Le garde présent était encore différent.

« - Je viens voir Émile Postridge ! » fit-il, sur un ton sec.

« - Nous allons voir ça ! »

Le garde scanna son badge.

« - Nous n’avons pas d’Émile Postridge ici, monsieur ! De plus ce badge est falsifié. Je vais vous demander d’attendre ici le temps de vérifier» lui fit-il.

« - Soit, il doit y avoir une erreur » fit Marc.

A peine le garde tourna-t-il le dos pour retourner à sa guérite que Marc lui bondissait dessus et lui brisait la nuque.

« - Ne jamais tourner le dos à quelqu’un que vous tentez de piéger ! » dit-il, en cachant grossièrement le corps du garde dans sa guérite.

Il devait maintenant retrouver Émile au plus vite avant que l’alarme ne soit déclenchée. Mais il ne pouvait pas déambuler dans les couloirs vêtu comme un civil. Son regard se porta sur le parking du personnel. Il y vit un infirmier sortir de sa voiture. Marc esquissa une grimace ; ils n’étaient pas tout à fait du même gabarit. Peu importe, il ne comptait pas s’attarder dans les couloirs vêtu ainsi. Il se faufila entre les voitures et se précipita sur l’infirmier. Il lui cogna le crâne contre le toit de sa voiture. Au son, il lui avait brisé le crâne. Il retira sa blouse, son pantalon vert pastel et ses chaussures blanches. Marc eut du mal à enfiler le pantalon trop juste pour lui. Il entendit deux-trois coutures craquer lorsqu’il enfila la blouse. Quant aux chaussures, il dut y renoncer.

« - Sur treize millions d’infirmiers dans le monde, j’en neutralise un, il a les pieds plus petits qu’ma sœur » fit Marc, dépité. [1]

Alors qu’il allait se diriger vers le complexe, un autre infirmier sortit de sa voiture. Tous deux s’immobilisèrent un instant.

« - Je crois qu’il a eu un problème » fit Marc en pointant l’autre infirmier au sol et dévêtu.

Le nouvel infirmier regarda son collègue et le reconnut.

« - Qu’est-ce que ... »

Avant qu’il ne comprenne, Marc lui attrapa la tête et la lui cogna contre le capot de sa voiture. Le second infirmier au sol, Marc quitta le parking et entra dans le complexe.

« - C’est ça le boulot d’infirmier, ça fatigue énormément et la fatigue ... ça frappe sans prévenir ».

Déambulant dans les couloirs, Marc ne savait pas trop où se diriger pour retrouver Émile. Il rencontra un infirmier à qui il demanda la salle de contrôle. L’infirmier la lui indiqua sans réfléchir avant de se demander pourquoi il voulait savoir où elle était. Marc l’assomma à son tour avant de le cacher dans le premier débarras venu.
Déboulant dans la salle de contrôle, il dut se battre contre les trois gardes présents. Usant de toute sa puissance musculaire, il en vint à bout sans difficultés et sans qu’aucun d’entre eux n’ait eu le temps d’activer l’alarme. Puis il put accéder aux écrans. C’était bon, il avait localisé Émile ... mais ce qu’il vit sur les autres écrans lui glaça le sang.

Les écrans étaient rangés par sections. Les écrans de la phase 1 affichaient des chambres individuelles et spartiates de patients manifestement handicapés au vue des béquilles et autres fauteuils roulants aux côtés des lits. Les écrans de la phase 2 affichaient des salles immensément longues où étaient alités d’innombrables patients dont le corps avait été en grande partie remplacé. Enfin les écrans de la phase 3 affichaient l’extraction des cerveaux des sujets pour les greffer sur des machines de guerre, véritables tanks miniatures hyper mobiles. C’est alors que Marc vit du coin de l’œil une série d’écrans noirs titrés "Phase 0". Il alluma les postes et comprit rapidement qu’il s’agissait de l’affichage de caméras piétons que portaient plusieurs de leurs agents de terrain pour attirer des sans domiciles fixes dans leurs filets. Marc comprit de suite pourquoi N’Douarti avait été aussi insistant sur les proches d’Émile.

A Elysium, les chirurgiens et autres prétendus médecins n’aidaient pas leurs patients, mais l’armée à créer de parfaites machines de guerre. Marc ne le comprit pas mais les différentes phases avaient pour but de tester et d’habituer le cerveau à manipuler des prothèses toujours de plus en plus importantes jusqu’à parvenir à commander un corps entièrement synthétique. C’était comme s’ils avaient attendu que la Guerre Civile eut bouleversé leur société pour en tirer profit et enlever des personnes dont le nom, dans le pire des cas, viendrait grossir la liste des portés disparus.

Reportant son regard sur l’écran qui montrait Émile, Marc vit les bouchers qui s’affairaient sur son corps. Ne voyant que difficilement ce qu’ils étaient en train de faire, Marc écarquilla les yeux lorsque, l’espace d’un instant, le chirurgien qui masquait sa vue sur la prothèse s’écarta pour changer d’instrument. La prothèse qu’ils fixaient sur Émile ne se résumait pas à une simple main. Il lui avait amputé le bras jusqu’à l’omoplate. C’est alors que tous les chirurgiens s’écartèrent d’Émile et regardèrent vers la caméra. Non, pas vers la caméra, mais vers les bras automatisés fixés au plafond et qui se déployaient en direction d’Émile. Comme hypnotisé, Marc resta figé devant l’écran en voyant ces bras comme de multiples aiguilles tricoter pour raccorder le métal à la chair.
C’est alors que l’un des chirurgiens sembla se détendre avant les autres.

« - Messieurs ! C’est un succès de plus ! » dit-il en ôtant son masque.

C’était N’Douarti ! Marc fronça des sourcils.

« - Ta gueule au bout de mes griffes sera aussi un succès ! » maugréa-t-il avant de partir en trombe de la salle de contrôle.

Sur le chemin qui le menait à la salle d’opérations, Marc fut bien moins conciliant avec ceux qui se mirent sur son chemin. Il ne se contenta plus de les assommer. Les tuer était dorénavant une obligation. Quiconque travaillait en ces lieux était coupable ; il n’y avait aucun pardon possible. Marc laissa une véritable traînée de cadavres derrière lui.

Dans la salle d’opérations, tous les chirurgiens avaient enlevé leurs masques et observaient avec ravissement l’habileté et la célérité avec lesquelles les bras automatiques opéraient Émile. Ils fixaient les interfaces neuronales artificielles aux nerfs à vifs de l’épaule d’Émile. Ils tricotaient les muscles du bras autour de l'omoplate artificielle de la prothèse. C’était presque comme regarder une machine exécuter une œuvre d’art. Ce spectacle, les chirurgiens ne s’en lassaient pas. C’est alors que le massacre de Marc fut remarqué. Une alarme retentit dans les locaux jusque dans la salle d’opération. La lumière s’éteignit pour se rallumer en rouge. Toutefois les bras automatiques continuaient leur œuvre.

« - Contrôle ! Que se passe-t-il ? » demanda N’Douarti.

Les portes du bloc s’ouvrirent alors brutalement.

« - Il se passe moi ! » dit alors Marc qui avait fini par se transformer en lycanthrope, les griffes et les crocs barbouillés de sang.

Devant cette vision d’horreur, les chirurgiens se tétanisèrent tous sans exception. Marc en profita pour se ruer dans le bloc et décapiter les deux premiers chirurgiens à portée de ses griffes. Cela les fit sortir de leur torpeur et ils se mirent à hurler. Ils tentèrent de fuir mais c’était sans compter sur la réactivité de Marc. Sous sa forme de lycanthrope, Marc était plus fort et plus rapide que n’importe quel être humain. Il était également bien plus brutal. Il lacéra le dos jusqu’à la colonne vertébrale du troisième chirurgien avant d’attraper le quatrième par la nuque, tout en la lui brisant, et de l’envoyer comme un boulet de canon sur les cinquième et sixième chirurgiens en train de fuir le bloc. Tous deux tombèrent face contre terre. Le plus réactif des deux tenta de se relever mais Marc lui brisa la colonne vertébrale en l’écrasant du pied. Quant au dernier, il se mit à ramper. Marc l’attrapa par la cheville, lui enfonçant ses griffes jusqu’à l’os. Il le ramena au centre du bloc avant de l’envoyer se fracasser contre le mur du fond.

Après ce massacre, Marc scruta le bloc ; il en manquait un.

« - N’Douartiiiii ! Où es-tu mon petiiiit ? »

Pensant s’être fait oublier, le médecin sursauta en entendant son nom. Le tintement métallique de l’armoire derrière laquelle il s’était réfugié le trahit. Marc la souleva à deux mains pour découvrir N’Douarti recroquevillé sur lui-même et tremblant comme une feuille.

« - Tu parlais de succès tout à l’heure ... en es-tu toujours aussi sûr ? » fit Marc en levant l’armoire au-dessus de sa tête.

Puis Marc suspendit son geste et tourna la tête vers Émile. Il regarda alors N’Douarti.

« - Combien de temps faut-il pour que l’opération se termine ? »

« - Q-Q-Quoi ? » fit N’Douarti, ayant trop peur pour comprendre ce qu’il lui demandait.

« - COMBIEN DE TEMPS ??? » hurla Marc.

N’Douarti tourna la tête vers Émile.

« - Q-Quelques minutes ... ? »

« - C’EST UNE QUESTION ? »

« - N-Non ! Q-Q-Quelques minutes encore ! »

Puis Marc observa les bras automatisés.

« - Ces bras ... ils sont capables de finir l’opération seuls ? »

« - I-I-Ils sont programmés pour q-q-qu’on p-p-puisse passer dans un autre b-b-bloc » fit N’Douarti.

Marc sourit de tous ses crocs. N’Douarti comprit son erreur en voyant son sourire. Marc abattit l’armoire sur N’Douarti avec toute la force à sa disposition.

Puis Marc observa le bras d’Émile ; l’opération semblait effectivement sur le point d’être finie. Il ne fallait que quelques minutes supplémentaires mais en auraient-ils le temps ? La piste de cadavres amenait droit sur ce bloc. Ni une ni deux, Marc empoigna deux cadavres présents dans la pièce. Il sortit du bloc et balança leurs corps dans deux directions opposées dans les couloirs adjacents. Il revint au bloc, en reprit deux et recommença l’opération en les envoyant encore plus loin.

Marc observa tous les instruments autour d’Émile. Il trouva rapidement ce qu’il cherchait : l’interface concernant les bras automatisés.

« - Un gamin de cinq ans pourrait s’en servir » fit-il en constatant l’intuitivité de l’interface.

Il trouva rapidement les options qui l’intéressaient à savoir le réveil post-opératoire mais déjà, il entendait des gardes arriver à pas lourds dans les couloirs.

..oO(Dépêche-toi saloperie de machine !) jura Marc par pensée.

Les gardes étaient juste à côté du bloc. Marc les entendait s’interroger sur la direction à prendre. Il reprit forme humaine pour ne pas se signaler comme cible dès qu’ils le verront. Les gardes se séparèrent en trois équipes de deux. Deux d’entre eux pénétrèrent dans le bloc où se trouvaient Marc et Émile. Marc avait retiré sans ménagement la blouse de l’une de ses victimes et s’était allongé in extremis face contre terre.
Les gardes inspectèrent la salle lorsque soudain l’un d’eux fut attiré par un gémissement.

..oO( Zut ! Y en a un qui n’est pas mort !) comprit Marc.

Il se releva d’un geste dans le dos des deux gardes. Avec rapidité il brisa le cou du plus proche lorsque son collègue se retourna vers lui.

« - IL ... »

Mais le garde n’eut pas le temps de finir sa phrase que Marc l’égorgeait de sa main droite métamorphosée. Il la plaça ensuite sur la bouche du garde qui émettait des gargouillis et lui retira son communicateur.

« - ... n’y a rien à signaler ici ! » fit-il dans le micro.

Les gardes furent trompés et les autres binômes poursuivirent leurs investigations. Il laissa tomber au sol le garde égorgé qui avait rendu l’âme et brisa la nuque du chirurgien mourant afin qu’il ne le trahisse plus. Néanmoins, Marc savait que les autres gardes ne seraient pas dupés encore longtemps. Il retourna à l’interface. Les bras avaient fini et s’étaient repliés au plafond. Il appuya alors sur le bouton réveil. L’un des bras se redéploya. L’instrument à son extrémité pivota pour laisser la place à une aiguille. L’aiguille fut plantée dans la jugulaire d’Émile, il n’y avait plus qu’à attendre qu’il revienne à lui.

Pendant ce temps, Marc fouilla la pièce et trouva dans un sac les vêtements de son ami. Mais au moment même où il les retrouvait, il entendit Émile prendre une grande inspiration. Il était réveillé. Marc se retourna vivement vers lui et plaça l’une de ses mains sur sa bouche pour l’empêcher de crier devant le carnage de la pièce. Émile se calma en voyant Marc et lui fit retirer sa main.

« - Marc ... c’est toi qui a ... »

« - Oui, je t’expliquerai plus tard ! Il faut t’habiller au plus vite ! »

« - Marc, ces fumiers m’ont amputé l’avant-bras g ... »

Mais Émile ne finit pas sa phrase en voyant son bras gauche.

« - Qu’est-ce ... qu’es-ce que ... QU’EST-CE QU’ILS-mmmfff »

Marc avait à nouveau étouffé son cri.

« - On a fait une erreur en venant ici ... ce sont des bouchers ! » lui dit Marc.

« - Mon ... bras ... tout mon bras » fit Émile une fois que Marc lui eut enlevé la main de sur sa bouche.

« - Je le leur ai fait payer ! » lui dit Marc droit dans les yeux.

Cela sembla réconforter un tant soit peu Émile. Marc lui retira les intraveineuses et l’aida à se lever. Émile était encore fragile sur ses jambes. Il enfila ses chaussettes, son pantalon, mais eu à peine le temps d’enfiler ses chaussures que déjà Marc entendait les autres gardes revenir vers le bloc. Leurs collègues, dont les cadavres encore chauds gisaient sur le sol du bloc, ne répondant plus, cela attira leur attention.

« - Ils arrivent ! » souffla Marc à voix basse.

Émile releva la tête, contrarié de ne pas avoir eu le temps de remettre sa chemise. Il allait devoir garder la blouse d’opération jusqu’à ce qu’ils soient au calme.

C’est alors que Marc entendit les gardes se masser derrière la porte du bloc. Il fit signe à Émile de s’abriter derrière la massive table d’opérations tout en lui donnant le bridge ; Marc avait eu l’intuition que cette journée allait mal tourner et il avait emmener le bridge dans un sac à dos. Face à quatre gardes, un être humain lambda n’aurait que peu de chances. Mais sous sa forme de lycanthrope, Marc était tout sauf un humain lambda et cela les gardes allaient vite le comprendre ... s’ils en avaient le temps.

Les entendant bouger, Marc bondit sur eux au moment même où ils ouvraient les portes avec véhémence. Dès le premier contact, Marc arracha la mandibule d’un des gardes. Profitant de la mêlée à laquelle les gardes n’étaient pas préparés, Marc se tourna pour en égorger un autre d’un rapide coup de patte. C’est alors que le troisième lui infligea un coup de taser sans se rendre compte de ce qu’il combattait. Marc s’immobilisa un instant sous le choc électrique avant de sectionner la main tenant le taser d’un coup de dents. Le quatrième garde qui n’avait pas eu le temps d’entrer, avait été propulsé contre le mur du couloir en face du bloc. Lui avait eu le temps de voir et comprendre à quoi ils avaient à faire. Il tenta de se carapater comme il le put tandis que la main de son collège disparaissait dans la gueule du monstre. Le voyant détaler de façon complètement désordonnée, Marc ignora celui qu’il venait d’amputer pour se lancer à la poursuite du fuyard. Il le rattrapa sans mal et lui brisa le crâne en l’écrasant contre un mur. Puis Marc fit immédiatement volte-face et revint pour décapiter le troisième garde qui était en train de hurler.

« - Émile ! On décampe ! » fit-il.

Émile ne se fit pas prier et le suivit.

« - Ce n’est pas que je n’apprécie pas ton secours, mais nous n’allons pas passer inaperçus avec l’apparence qui est la tienne. Comptes-tu tuer tout le monde ? »

Marc s’arrêta. Émile disait vrai. Il n’avait eu à faire qu’à six gardes mais il était à parier que cet odieux complexe possédait un service de sécurité bien plus conséquent. Marc se calma, se concentra et reprit sa forme humaine.

« - Que proposes-tu ? »

« - On vient de sortir d’un bloc opératoire, leurs vestiaires ne doivent pas être loin ».

Émile avait raison, la première porte qu’ils ouvrirent fut celle des vestiaires des chirurgiens. Cette fois Marc trouva chaussures, pantalon et blouse à sa taille. Quant à Émile, il dégotta un fauteuil roulant et une couverture. Marc ne comprit pas où il voulait en venir.

« - Ce qu’il y a de bien avec les alarmes incendie c’est qu’elles atténuent le sens de l’observation de tout le monde » fit Émile d’un air sarcastique.

Il pris place dans le fauteuil, plaça le bridge entre ses jambes et couvrit ses dernières avec la couverture. Puis Marc tira sur l’alarme incendie. Tout le complexe entra en effervescence. Du personnel se mit à courir dans tous les sens. c’était un véritable chaos dans lequel Émile et Marc purent progresser sans problèmes.

« - Tu as fini de réparer le bridge au fait ? » fit Marc.

« - Non, mais j’ai repéré les composants détruits par la balle. Il me faudrait quelques secondes pour faire quelques branchements ... et une source d’énergie. N’importe quel prise de courant fera l’affaire ».

« - Okay ! Il est temps de se mettre au boulot car on n’ira pas plus loin » remarqua Marc en voyant le cordon de sécurité à plusieurs mètres devant eux.

Marc tourna soudainement dans un couloir, espérant que la foule ait masqué son mouvement. Mais il déchanta rapidement.

« - Hey ! Vous ! La sortie est par ici ! » les héla un garde.

Marc tenta d’agir comme s’il ne l’avait pas entendu.

« - Hey ! C’est à vous que je parle avec le fauteuil roulant ! »

Marc s’immobilisa alors, il tourna la tête et dit : « - On a quelque chose à récupérer dans cette aile ! » avant de reprendre sa marche.

Le garde observa un instant le couloir.

« - A la blanchisserie ? » fit-il alors.

Comprenant qu’ils étaient grillés, Marc poussa brutalement le fauteuil en avant, propulsant Émile au loin. Il se retourna immédiatement et s’élança sur le garde. Celui-ci eut le temps de dégainer son arme de poing. Mais Marc l’empêcha de cibler quiconque et le tir partit en arrière ... un éclair foudroyant, sûrement le modèle de taser supérieur. Marc lui asséna un coup de boule avant de lui briser la nuque.

De son côté, Émile savait ce qu’il avait à faire. Une fois le fauteuil suffisamment lent, il se leva avec son bridge et se mit à courir le plus loin possible. Après avoir tourné deux fois sur sa droite, il trouva refuge dans une grande salle remplie de machines à laver. Il se plaça au fond de la pièce et se mit immédiatement au travail. Il débrancha certains fils pour les relier ensemble. Puis il fit une dérivation qu’il brancha directement dans la prise de courant la plus proche. Le bridge se ralluma et entra en cycle de charge. Durant de longues minutes, Émile surveilla la charge de son bridge tandis qu’il entendait le bruit des combats se rapprocher de sa position. Soudain Marc fit irruption dans la salle, la blouse brûlée à de nombreux endroits.

« - Ce n’est pas encore prêt ? » fit-il.

Émile jeta un coup d’œil à son appareil. La charge était à peine suffisante mais c’était maintenant ou jamais. Il initia l’ouverture du portail tout en laissant son bridge branché. Alors qu’Émile relevait la tête pour signaler que c’était bon, il vit Marc foncer sur lui. Dans son dos, le balai dont il s’était servi pour barrer la porte volait en éclats. Marc prit Émile à la volée et tous deux traversèrent le vortex d’une façon peu orthodoxe, arrachant les fils de la prise électrique.

Ils atterrirent sur du sable et roulèrent boulèrent sur quelques mètres.

« - Referme le vortex, Émile ! » fit Marc de façon pressante tandis que des tirs de tasers traversaient le vortex, les cherchant comme cibles.

Émile ne dit mot. A peine s’était-il arrêté qu’il s’était évertué à pianoter sur le clavier du bridge. A peine trois secondes après l’invective de Marc, le vortex finit par se refermer. Ne voyant plus l’aberration dimensionnelle, Marc souffla un grand coup. Puis il se retourna vers Émile. Le savant avait pianoté à genoux. Il lui tendit une main pour l’aider à se relever.

« - C’était moins une » fit Marc en souriant.

« - Mes rafistolages en ont pris un coup » constata Émile, frustré.

Puis de sa main gauche, il arracha la chemise d’hôpital qu’il n’avait pas eu le temps d’enlever. Marc lui tendit le sac qu’il avait amené avec lui pour lui permettre de finir de se changer.

« - Faudra qu’on se méfie davantage la prochaine fois ! » fit Marc, pensif.

« - Parce qu’il y aura une prochaine fois ? » fit Émile.

Tous deux se regardèrent avant de rire aux éclats. Soudain, une ombre rafla Émile. Une silhouette venait de le déplacer de quelques mètres. Il tenait Émile par le col d’une main gantée et le menaçait de son autre main à nu mais entourée d’une brume noire malfaisante.
Émile eut le souffle coupé en reconnaissant le visage de son agresseur. C’était le même que le sien.

« - Où est-il ? » menaça l’inconnu.
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[1] : Note 1 : La réplique de Marc est dérivée d’une réplique culte de Bruce Willis dans le film "Die Hard : Piège de cristal" : " - Sur neuf millions de terroristes dans le monde, j'en tue un, il a les pieds plus petits qu'ma soeur ..."
Le nombre d’infirmiers dans le monde n’est pas pris au hasard, mais d’un site quelconque. Aucun moyen de vérifier.
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Note 2 : le titre de l’épisode devait initialement s’intituler "Elysium Ltd, un autre Complexe Elysée ?" mais je trouvais que le titre spoilait trop le contenu du chapitre.
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Note 3 : Lors de la première séance d’écriture sur ce chapitre, je l’avais fait débuter directement par la fin, en révélant la dimension dans laquelle ils avaient atterri et faisant un petit speech sur le lieu. Puis j’enchainais sur un flashback constituant l’essentiel du chapitre avant de revenir au présent et de faire intervenir l’agresseur. J’avais laissé la possibilité de déduire son identité grâce au speech sur cette dimension. Finalement, le speech sera dévoilé au prochain chapitre et le mystère sera plus dur à percer ... mais pas impossible :p
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Note 4 : Ce chapitre a finalement connu 3 séances d’écriture. La seconde voyait nos deux compères être gazés dès leur première entrée dans le complexe. Mais l’enchaînement extrêmement rapide des faits me déplaisait. Je voulais rendre Elysium Ltd. vraiment monstrueux en faisant opérer Émile à plusieurs reprises et de façon plus importantes. En effet, lors du premier jet, Émile avait vu seulement son avant-bras être amputé jusqu’au dessus du coude. Résultat ? Trois pages de plus ^^
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FIN OFFICIELLE DE L'ARC 20
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Chapitre 473 - Elysium Ltd. :: Commentaires

Jezekiel
Re: Chapitre 473 - Elysium Ltd.
Message Sam 7 Déc - 0:34 par Jezekiel
J'espère que ce long Arc 20 vous aura plu.

Si vous avez de quelconques commentaires à formuler, je suis preneur ^^


Dernière édition par Jezekiel le Sam 2 Sep - 12:57, édité 1 fois
Shion
Re: Chapitre 473 - Elysium Ltd.
Message Sam 7 Déc - 18:17 par Shion
Pas que j'en doutais, mais évidemment, ce N'Douarti aussi était en sacré enfoiré. Emile a finalement perdu son bras, mais sa prothèse lui sera sans doute utile.

Son arrivée sur cette nouvelle Terre commence fort : il y rencontre immédiatement son double, et vu sa réaction, j'imagine que ce dernier a déjà déjà fait connaissance avec Hamilton ^^

Sinon, cet arc m'a bien plus dans sa globalité. J'ai hâte de lire le prochain, vu la nouvelle dynamique du groupe Smile
Re: Chapitre 473 - Elysium Ltd.
Message  par Contenu sponsorisé
 

Chapitre 473 - Elysium Ltd.

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