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 Chapitre 522 - Terre 530 : Une tombe pour huit, part 3

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Jezekiel
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Jezekiel


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Chapitre 522 - Terre 530 : Une tombe pour huit, part 3 Empty
20082022
MessageChapitre 522 - Terre 530 : Une tombe pour huit, part 3

Deadwood - Bunker secret - 15 Novembre - début d’après-midi

En s’abritant dans le bunker, Andréa s’était un temps sentie en sécurité ... ou tout du moins, moins exposée au danger que dehors. Après plusieurs minutes de recherche, la tension était remontée en flèche lorsqu’une meute de chiens enragés les avait pris en chasse à travers les couloirs.

Tandis que Murphy et Roberts s’étaient abrités dans une salle de réunion, Andréa était passée à deux doigts de se faire dévorer vivante car Roberts avait trop les foies pour rouvrir la porte et la laisser entrer. Heureusement, Murphy était parvenu à l’assommer pour permettre à la docteure d’entrer se mettre à l’abri in extremis.

Mais tandis que les chiens grattaient et tentaient de défoncer la porte, Roberts venait de se faire mordre par un zombie qu’ils n’avaient pas vu en entrant en urgence.

Murphy et Andréa étaient paralysés devant cette scène d’horreur. Bien que lent, le zombie tenait fermement la jambe de Roberts. Malgré les coups de pied de Roberts, le zombie parvint à le mordre une seconde fois pour lui arracher un nouveau lambeau de chair. Roberts hurla à nouveau avant de recommencer à frapper le zombie de son autre pied. Mais rien n’y faisait et, paradoxalement, le zombie semblait regagner en vitalité à chaque bouchée.

« - Il faut l’aider ! » fit alors Andréa, sortant la première de sa torpeur et secouant Murphy par les épaules.

Le jeune policier réagit alors et dégaina son colt. Il visa et tira une unique fois ; en effet, une seule balle lui fut nécessaire pour exploser le crâne du zombie.

« - Aaaah ! Aaaaah ! Putain ! Ça fait trop mal ! Espèce de foutue saloperie ! » jura Roberts en ne cessant de cogner le zombie de son pied valide.

La perte de sang aidant, Roberts se calma rapidement. Murphy vint dégager le corps du zombie pour permettre à Andréa de l’examiner.

« - Les dégâts sont importants. Il faut le ramener à l’infirmerie » fit-elle, ayant presque oublié les chiens.

Mais Murphy le lui rappela en désignant du pouce la porte derrière laquelle les chiens s’excitaient.

« - Putain ! T’as pris ... ton temps ... pour tirer ... mon salaud » fit Roberts à l’attention de Murphy.

Alors que le policier ne savait que répondre, des tirs retentirent dans le couloir. Tous tournèrent machinalement la tête vers la porte. Cela ne pouvait signifier qu’une chose : l’un des deux autres groupes avait entendu leurs tirs et était venu à leur secours ... Mais lequel ? Pour Andréa cela ne faisait aucun doute, il s’agissait du groupe de Terry.

« - Terry ? C’est ... »

Mais Murphy l’interrompit en tendant son bras devant elle. D’un signe de la tête il lui fit comprendre que ce n’était pas eux. Dans le groupe de Terry, seul Brewster avait une arme, un fusil à pompe. Or, ce qu’ils venaient d’entendre était une arme conventionnelle. Une arme de poing et seul le groupe de Jeffries en avait une. Problème, l’arme de Jeffries était un semi-automatique et non le 747 Magnum à la détonation si singulière qui avait retentit à plusieurs reprises.

C’est alors qu’ils entendirent une clef s’introduire dans la serrure de la porte et ouvrir le verrou. Murphy dégaina à nouveau son colt et visa la porte, prêt à tirer. Celle-ci s’entrouvrit de quelques centimètres ne laissant passer qu’une main à ras terre. Une main lâchant quelque chose de cylindrique dans la pièce avant de refermer la porte.

Rapidement, le cylindre, qui avait tout d’une grenade lacrymogène, dispersa dans la salle de réunion un épais gaz. Tous les trois se mirent à pleurer et à tousser violemment. Seules quelques secondes suffirent pour que le gaz se répande dans toute la pièce. Bientôt tous se sentirent partir et s’affalèrent lourdement sur le sol.
Une poignée de secondes encore plus tard, la porte se rouvrit sur une mystérieuse silhouette vêtue d’une combinaison hazmat. L’individu s’approcha de Murphy et lui retira sans difficultés son arme des mains. Il s’approcha de Roberts et retira son pistolet de sa ceinture. Avant de se redresser, il s’immobilisa en observant sa jambe déchiquetée. Puis, sans dire un mot, il se releva sorti son 747 Magnum et pulvérisa le crâne de Roberts d’un unique tir, précis et froid.

Après quoi il se retourna vers les deux autres. Il les observa quelques secondes avant de s’approcher d’Andréa. Il la fouilla pour lui prendre la clef de l’infirmerie avant de la soulever et de la mettre sur son épaule. Avant de sortir de la pièce, il saisit Murphy par la cheville et se mit à le trainer derrière lui.

Ayant quitté la section sérologie, le groupe de Terry, Jessica et Brewster se dirigeait dorénavant vers la section hématologie. Brewster ouvrait la voie, son fusil à pompe bien en main. Manifestement tendu, le colosse était prêt à pulvériser le crâne du premier zombie qui aurait le malheur de croiser leur chemin. Terry et Jessica ne savaient pas ce qui le rendait si nerveux et ils ne comptaient pas le lui demander. Après tout, Brewster était tristement connu comme le Bûcheron Boucher ... Tel était son surnom de serial killer dont le nombre de meurtres qui lui était attribué ne prenait pas en compte ceux qu’il avait pu commettre entre ces murs. Et bien qu’ils espéraient en silence qu’un cadavre ambulant pointe le bout de son nez, les couloirs dans lesquels ils déambulaient depuis plusieurs minutes étaient désespérément vides et stériles.

Quelques minutes supplémentaires furent nécessaires à Terry pour juger louche la situation dans laquelle ils étaient. Si ce bunker avait été le théâtre d’une boucherie sans nom où étaient les corps ? Ou ne serait-ce que le sang répandu ? A leur arrivée dans le bunker, ils ne pouvaient pas faire dix mètres sans découvrir une nouvelle trace de sang. Mais depuis la section sérologie, le laboratoire secret était impeccable.

Soudain, un larsen se fit entendre dans les haut-parleurs du périmètre. Terry et Jessica furent les seuls à porter instinctivement les mains à leurs oreilles.

« - Veuillez m’excuser pour ce petit désagrément ... Je ne suis pas habitué à utiliser ce type de micro » fit alors une voix masculine trahissant un certains âge.

Terry et Jessica se regardèrent. Quelqu’un avait survécu dans ce bunker tout ce temps ? Qui cela pouvait bien être ?

« - Excusez-moi ... Cela fait tant de jours que je n’ai pas vu de nouveaux sujets que j’en oublie toutes les commodités d’usage. Je suis le Dr. Herman Schlulftz, Directeur du secteur 2. Je ne sais pas comment vous avez pu trouver cet endroit et encore moins y pénétrer mais j’en suis totalement et parfaitement ravi. ... Ach ! Mes excuses, on dirait une petite jouvencelle devant son premier braquemart. Je vous en prie, suivez la ligne orange sur le sol et rejoignez-moi. J’ai tout ce qu’il me faut pour me désaltérer et me nourrir ».

Terry et Jessica regardèrent au sol et virent cette fameuse ligne orange puis s’interrogèrent l’un l’autre du regard.

« - Tu crois que c’est prudent ? » demanda Jessica à voix basse.

« - Ça parait trop beau ... mais on cherche de quoi manger et je ne suis pas sûr que l’on soit en situation de rechigner sur l’origine de la nourriture ... Qu’en pensez-vous M. Brewster ? »

Le géant ne s’était pas retourné vers eux tandis qu’ils chuchotaient dans son dos pour se cacher d’éventuelles caméras de sécurité. Sa simple réponse fut d’armer sèchement la pompe de son fusil. Sa réponse fut parfaitement comprise.
Terry sortit de derrière Brewster et s’avança.

« - Je m’appelle Terry Cunningham et nous acceptons votre invitation, Dr. Schuts ! »

« - SCHLULFTZ ! C’est Dr. Schlulftz ! »

« - Excusez-moi docteur ! » fit Terry par réflexe.

« - C’est à moi de m’excuser. Cela fait si longtemps ... Et mon nom n’est pas facile à prononcer pour les non-germanophones. Je vous en prie, rejoignez-moi que l’on fasse plus ample connaissance, Herr Cunningham ».

Une fois le micro du Dr. Schlulftz éteint, Terry se retourna vers Jessica. Cette dernière n’était pas vraiment sûre de la marche à suivre. La seconde d’emportement qu’avait connu le docteur et comment il s’était rattrapé en politesses juste après ne lui rappelait que trop son ex de biker. Il la battait toujours pour une bonne raison avant de se reprendre et de lui faire de larges sourires une fois la "punition" passée. Avec la résurgence de ces souvenirs, Jessica se recroquevilla quelque peu sur elle-même, s’enlaçant elle-même de ses bras et baissant légèrement la tête. Que ce soit Terry qui la regardait depuis le début ou Brewster qui avait à peine tourné la tête vers elle et qui l’observait silencieusement du coin de l’œil. Tous deux comprirent ce que la jeune femme ressentait.

Terry s’avança alors doucement vers Jessica et lui chuchota : « - Si tu ne veux pas rencontrer le docteur, on peut chercher de la nourriture ailleurs. Ce n’est pas grave ».

Brewster détourna le regard du couple et observa la ligne orange peinte au sol s’éloigner dans le couloir face à eux et tourner brutalement à droite au bout de quelques dizaines de mètres. Il se demanda un instant combien de sources de nourriture pourraient-ils trouver au sein de ce complexe. Il y avait peut-être quelques salles de repos, voire un self. Mais dans quel état les trouveraient-ils ? Seraient-ils sécurisés ? Bizarrement, il se disait que si ces zombies avaient encore un tant soit peu d’intelligence au moment de leur bascule, ils se rendraient peut-être là où ils se sustentaient de leur vivant. Les solutions se réduisaient à mesure qu’il y réfléchissait.
Sa décision était prise ! Il arma d’un coup sec la pompe de son fusil.

« - Derrière moi ! » adressa-t-il d’une voix ferme et grave aux deux jeunes gens.

Manifestement, le Bûcheron ne comptait pas laisser quiconque les atteindre, qu’il fusse vivant ou mort. L’assurance dont il faisait preuve sembla calmer quelques peu les nerfs de Jessica.

Tous les trois se mirent donc en marche et suivirent la ligne orange plusieurs minutes durant avant d’arriver face à une porte en métal semblable à un sas sécurisé. Sans attendre un seul instant, la porte s’ouvrit brutalement en s’enfonçant dans le mur.

« - Aaaah ! Entrez ! Entrez ! » fit la voix du Dr. Schlulftz de l’intérieur.

Brewster fut le premier à pénétrer la pièce. Il remarqua immédiatement sur sa droite une silhouette affalée contre un mur. Il la reconnut de suite et reporta son attention sur le reste de la pièce. Elle était semblable à une petite salle de réunion. Face à la porte d’entrée, de l’autre côté de la pièce se trouvait une baie vitrée. Sur la gauche trois marches amenaient à un promontoire où était installé tout un appareillage électronique avec multiples écrans vidéos, une console gigantesque et derrière une seconde silhouette, inconnue cette fois.

La première réaction de Brewster fut d’armer son canon en sa direction ... mais il rabaissa rapidement son arme en prenant conscience que le promontoire était séparé de la salle de réunion par d’épaisses vitres, sûrement blindées.

Voyant le corps de Brewster se décrisper, Terry et Jessica pénétrèrent à leur tour dans la salle. La porte derrière eux se referma tout aussi brutalement qu’elle s’ouvrit ... donnant au trio une désagréable sensation d’être pris au piège. En se retournant vers la porte, les deux jeunes gens remarquèrent à leur tour la silhouette affalée contre le mur de droite. Il s’agissait du Dr. Andréa. La docteure était toujours inconsciente après l’inhalation du gaz.

« - Arh ! Ya ! Elle a respiré quelque chose qu’elle n’aurait pas dû. Heureusement, ce n’était pas mortel » fit le Dr. Schlulftz.

Alors que Terry et Jessica s’étaient rapprochés du Dr. Andréa et que Brewster ne lâchait pas le Dr. Schlulftz du regard, la porte se rouvrit à nouveau.

Brewster se retourna vivement pour voir une silhouette impressionnante, au moins aussi grande que lui si ce n’était plus à cause de la combinaison hazmat qu’elle portait. L’individu profita de la surprise que sa simple vue prodiguait pour lancer dans la salle, tel un vulgaire sac d’ordures, le dénommé Cooper. Chose faite, la porte se referma à nouveau.

« - Veuillez pardonner la rudesse de Herr K ; son éducation n’a pas été achevée dans de bonnes circonstances. Ceci dit, maintenant vous êtes tous au complet ! »

« - Comment ça ? » fit Jessica.

« - Où sont passés Murphy, Jeffries et Roberts ? » rebondit Terry.

C’est alors que le Dr. Andréa gémit un coup. Elle était en train de se réveiller.

« - Roberts est ... mort .. » fit-elle péniblement.

« - Aaaah ! Dr. Andréa ! Vous êtes réveillée ? C’est bien ! Après tout, pour la démonstration que je comptais vous dévoiler, votre œil de scientifique prime sur ceux de tous les autres ... le regard d’une consœur ».

« - Une démonstration ? Et puis quoi encore ? » râla Cooper en se relevant après avoir été assommé.

« - Vous nous aviez promis eau et nourriture, Docteur » fit Terry.

« - Nein ! Je n’ai jamais prétendu cela. J’ai dit que j’avais tout ce qu’il fallait pour ME désaltérer et ME nourrir ! A aucun moment je n’ai indiqué que je partagerai cela avec vous ! » répliqua le Dr. Schlulftz non sans un sourire en coin.

Le docteur était tout à fait ravi de son élémentaire stratagème pour les amener à lui. L’individu lambda, en situation de crise, entend ce qui l’arrange et ne fait pas attention aux nuances de vocabulaire. C’est ce qui l’amène systématiquement à sa perte.

« - Si je vous ai amené à moi c’est uniquement pour contempler ... reconnaître la magnificence de mon travail ... après tout, sans public, aussi médiocre soit-il, une œuvre d’art n’est rien ! »

« - Mais commençons par le commencement ! Toute démonstration se doit d’être introduite. Et cette introduction remonte à ma plus jeune enfance. Je n’étais à peine âgé que de 5 ans à l’époque lorsque mon oncle a pris la famille de son frère sous son aile et la fait quitter le Reich moribond. Reich soi-disant promis à un avenir grandiose, un empire à nul autre pareil que la Terre avait porté auparavant ... Ya ! Mon oncle et mon père étaient, ce que vous nommez encore aujourd’hui avec dégoût, des nazis. Mais je le comprend. A dix ans déjà, j’étais plus intelligent que mon imbécile d’oncle qui pensait faire croire aux Brésiliens qu’il était mon père. Mais jamais cet homme n’avait eu ne serait-ce qu’une once d’amour paternel pour moi. Je ne représentais pour lui que le futur de la Glorieuse Allemagne. Il s’est évertué jusqu’à sa mort à m’inculquer les vertus du Reich ... en vain. Depuis longtemps j’avais compris l’erreur que lui et tous ces soi-disant grands scientifiques nazis avaient commise : imposer de force une nouvelle doctrine et diviser la population du globe en fonction de la couleur de la peau ou de l’appartenance religieuse. Quelle honteuse erreur ! Diviser pour mieux régner ! Ach ! C’est tout le contraire qu’il faut faire ! Il faut unir ... unir tout le monde ... en instaurant un véritable contrôle des foules. Implacable et impossible ! C’était le but premier de ce laboratoire : Créer un agent qui puisse contrôler les pécores sans discernement d’âge, de sexe, de race ou de religion ».

En entendant ces dernières phrases, Brewster ne pu s’empêcher de regarder ses bras où certains points d’injections étaient encore visibles.
Le Dr. Schlulftz s’en aperçut et se mit à rire.

« - Nein ! Nein ! Ce n’est pas ce que vous croyez ! Les sérums que mes ... confrères vous ont injectés, sujet n°3256 ne sont que les résidus de mes propres études ... A bien y réfléchir, c’est là qu’est mon erreur ... Laisser des cloportes s’immiscer dans mes recherches. Certains d’entre eux pensaient que les capacités de ce petit animal résidait dans sa lymphe ... »

A ces mots, le Dr. Schlulftz montra entre son index et son pouce une courte éprouvette scellée dans laquelle une minuscule créature orangée, semblable à première vue à une petite crevette, nageait dans un liquide incolore.

« - Sa lymphe est bien dotée de certaines particularités ... mais sans le système nerveux rudimentaire qui l’accompagne, la lymphe, traitée sous forme de sérums, ne produit que des sujets décérébrés, violents et incontrôlables. Mes "collègues" du secteur 1 l’ont appris à leur dépens. C’était über prévisible. Ce qui l’était moins, en revanche, c’est que ce sérum sorte de ces murs. Ça va attirer l’attention, c’est indéniable ! »

Le docteur reprit son souffle avant de poursuivre.

« - Néanmoins, je suis à l’abri ici et j’attends sagement mon heure, que l’on vienne assister au miracle de ma création, de ma main ! »

Ayant reposé l’éprouvette, il claqua alors des doigts. Sorti alors de l’ombre, le géant qui l’avait rejoint et que personne n’avait décelé jusque-là.

« - Herr K ici présent est ce qui se rapproche le plus de mon chef d’œuvre en devenir ... tandis que vous, sujet n°3256 et tous ces ... zombies ... n’êtes rien de plus que des déchets. C’est comme comparer l’œuvre de Leonardo da Vinci aux barbouillages d’un enfant attardé. ... Mais j’observe que ce n’est pas assez parlant pour vous. C’est pourquoi j’ai préparé cette petite démonstration rien que pour vos yeux ! »

Immédiatement après que le Dr. Schlulftz eut appuyé sur l’un des innombrables boutons de sa console, du mouvement de l’autre côté de la baie d’observation attira le regard du groupe de survivants. Une porte s’était ouverte et une silhouette humaine s’avançait. Son langage corporel trahit au premier coup d’œil que la créature autrefois humaine n’était plus qu’un zombie. Il portait encore sur lui les lambeaux de ce qui fut une blouse que l’on imaginait immaculée.

« - Je vous présente le Dr. Ikvanakov ... L’enfant attardé dont je vous parlais et qui a succombé à sa propre création. Après avoir été mordu et partiellement dévoré, il a fini par mourir ... et revenir en zombie de stade 2. Imaginez, le créateur de ce sérum qui n’a même pas la délicatesse d’exposer lui-même tous les stades inculqués par sa création. Je vais donc le faire à sa place ... Si un sujet se fait mordre jusqu’au sang par un contaminé, il devient lui même contaminé ; c’est le stade 0. L’agent infectieux va se répandre dans ses veines jusqu’à lui faire passer au stade 1. Cliniquement, il sera toujours considéré comme vivant. Il aura du tonus musculaire mais aura perdu toute étincelle d’intelligence dans son regard. Au bout de quelques heures, lorsque l’agent infectieux aura saturé son organisme, le sujet succombera. Ses fonctions biologiques primaires redémarreront alors et le sujet se réveillera en stade 2. A partir de là, seul un traumatisme sérieux au complexe cérébrospinal le rendra définitivement inopérant. Encore moins intelligent qu’un stade 1, le stade 2 conserve néanmoins sa vitesse de mouvement et sa force s’en trouve en apparence décuplée. En réalité son intellect étant réduit à néant, il n’a plus aucune inhibition, plus aucun signal d’alarme inconscient qui nous avertit d’ordinaire lorsque nous approchons de nos limites physiques ... plus aucun instinct de survie ou de préservation corporelle. Ce n’est que quelques heures plus tard que le sujet passe au stade 3 ... Le stade dans lequel notre cher Dr. Ikvanakov se retrouve aujourd’hui ».

Appuyant sur un autre bouton, le Dr. Schlulftz fit alors descendre une nacelle avec un corps inanimé à l’intérieur. Tous reconnurent rapidement Roberts aux vêtements qu’il portait. Andréa porta inconsciemment le regard sur sa jambe déchiquetée. Mais ce qu’elle ne tarda pas à remarquer, comme le reste du groupe, fut la tête explosée de l’individu. Que s’était-il passé après qu’elle eut perdu connaissance tout à l’heure ? Mais surtout pourquoi l’enfoiré qui les prenait en otages l’avait-il amenée dans la salle avec le zombie ?

Cette réponse, Andréa l’obtint rapidement lorsqu’elle comprit que la nacelle descendrait jusqu’au sol ... à portée du zombie. Immédiatement, le zombie se dirigea vers le cadavre de Roberts et se mit à le dévorer. Tous connurent une réaction épidermique de dégoût et de haut le cœur. Roberts avait beau avoir été un fumier, il ne méritait pas ce traitement post-mortem.

« - Voyez-vous ? Les zombies ont une propension à dévorer tout ce qui leur passe sous la main ... même si c’est de la viande avariée. Tant que l’agent infectieux n’a pas saturé l’organisme d’un cadavre, il reste attrayant aux yeux ... huf huf ! Aux dents des zombies ! »

Andréa et Brewster furent les deux seuls à être capables d’observer le macabre spectacle qui avait lieu de l’autre côté de cette baie d’observation.

« - Il a essayé de me tuer » fit soudainement Andréa, sans aucune émotion dans la voix.

Tous s’immobilisèrent et la regardèrent avec étonnement. Andréa avait voulu le préciser pour qu’ils aient moins d’affect vis à vis du cadavre de Roberts actuellement dévoré ... Mais le ton avec lequel elle l’avait dit n’avait pas véhiculé le bon message. Andréa finit par s’en rendre compte et baissa les yeux ... avant de se reprendre et de se retourner vers le Dr. Schlulftz.

« - Qu’avez-vous fait de Murphy ? »

Le docteur sembla ravi de sa question.

« - Et bien c’est la seconde phase de ma démonstration ! »

« - Voyez-vous ? Un stade 3 peut revenir au stade 2 s’il ingère de la chaire fraîche ».

A ces mots, et après une pression sur un nouveau bouton, une seconde nacelle descendit du plafond. dedans se trouvait Murphy, conscient et attaché à une chaise manifestement fixée à la nacelle. Voyant le corps de Roberts être dévoré, le jeune agent de police comprit rapidement à quel danger il était exposé. De premières gouttes de sueur perlèrent sur son front. Conservant le plus possible son calme, il ne lâcha pas un mot, pas un son lorsque la nacelle se posa au sol. Il laissa le zombie continuer de dévorer Roberts.

« - Nein ! Nein ! Ça ne va pas ! Dr. Ikvanakov ? Dr. Ikvanakov ! Le dessert est avancé ! »

Mais rien n’y faisait ; le zombie continuait de dévorer Roberts sans se rendre compte de la présence de Murphy, toujours silencieux.

Malheureusement pour Murphy, Schlulftz avait prévu cette possibilité. C’est pourquoi il avait fait installé Murphy sur une chaise métallique ... reliée à des câbles électriques. Schlulftz appuya alors sur le bouton adéquat et électrocuta Murphy un court instant. Malgré la surprise d’une telle douleur, Murphy serra les dents et n’émit aucun son.

Schlulftz tourna alors une molette et appuya à nouveau sur le bouton. Il laissa le doigt appuyé dessus jusqu’à ce que Murphy finisse par crier.

« - QU’EST-CE QUE VOUS LUI FAITES ?? » cria alors Andréa.

Le défunt Dr. Ikvanakov cessa alors de dévorer le cadavre de Roberts et se rendit compte de la présence de Murphy. Lentement, le zombie se redressa et se dirigea mollement vers Murphy.

« - I-Il va le tuer ! » comprit alors Terry.

« - IL VA LE TUER ! » cria-t-il comme pour réveiller tout le monde.

Terry se jeta alors sur la baie d’observation et se mit à hurler et à tambouriner contre la vitre. Hormis Cooper, tous l’imitèrent et crièrent et tapèrent aussi fort qu’ils le purent. Et cela finit par fonctionner. Le zombie s’arrêta et regarda dans leur direction.

« - Ha ! Ha ! Ha ! C’est inutile ! C’est totalement et parfaitement inutile ! D’une part parce qu’il vous entend à peine et d’autre part parce que cette vitre est teintée, il ne vous voit pas ! En revanche, il voit et entend parfaitement votre ami ! » fit Schlulftz avant d’électrocuter à nouveau Murphy pour lui arracher un cri.

Le zombie reporta alors son attention sur Murphy. Ce dernier tentait de se libérer en forçant sur ses liens. Mais régulièrement Schlulftz lui envoyait une courte décharge pour l’immobiliser. Et finalement, ce qui devait fatalement arriver, arriva. Le zombie atteignit Murphy. Ses doigts décharnés en avant, le zombie empoigna le visage de Murphy maladroitement mais avec force et lui creva un œil avant d’attaquer son nez avec les dents. Murphy hurla d’agonie plusieurs secondes jusqu’à ce que le zombie ne lui arrache la carotide avec les dents.

Seuls Brewster et Cooper ne détournèrent pas le regard, en larmes.

« - Nein ! Observez bien ce qu’il se passe ! L’ingestion de chair fraiche réalimente la machine ! »

Se faisant un devoir de comprendre ce processus, Andréa surmonta son chagrin et observa le comportement du zombie. Il regagnait effectivement en célérité et dévorait Murphy de plus en plus vite jusqu’à ce qu’il entre dans une sorte de frénésie, une rage sanguinaire qui le vit éviscérer Murphy à tours de bras avant de le décapiter et d’envoyer la tête contre la baie d’observation.
Avec le son du choc, Terry releva la tête et vit dans quel état était le corps de Murphy. Sentant contre lui Jessica qui fit mine de relever la tête, il plaça ses mains sur ses yeux pour lui faire comprendre qu’elle ne devait pas regarder. Sur ses joues, ses larmes se tarirent tandis que Schlulftz riait de la vulgarité qu’avait pris la scène.

Il finit par appuyer sur un autre bouton qui obscurcit complètement la baie d’observation. Après quoi, il claqua des doigts et l’homme derrière lui, Herr K, s’approcha.

« - Même s’il n’est pas parfait, Herr K que voici est à deux doigts du chef d’œuvre ! Il est parfaitement sous contrôle tout en conservant assez d’intelligence pour accomplir des tâches complexes ... Herr K ? Prenez le scalpel sur la table, vous voulez bien ? »

L’homme fit quelques pas et prit le scalpel de sa main droite.

« - Place-le sur ton poignet ! »

L’homme obéit et plaça le scalpel sur son poignet gauche.

« - Vous voyez ? Il serait prêt à se trancher les veines pour moi ! »

« - VOUS N’AVEZ RIEN D’UN ARTISTE ! VOUS ÊTES UN MONSTRE ! SEULS LES MONSTRES SE DONNENT LE DROIT DE JOUER AVEC LA VIE HUMAINE !!! EN RÉALITÉ VOUS ÊTES UN RATÉ QUI SE TERRE ICI CAR AUCUN LABORATOIRE DIGNE DE CE NOM N’A VOULU D’UN TARÉ PAREIL !!! » se mit à hurler Andréa.

Le sourire de Schlulftz s’effaça.

« - Votre nation, ma chère ! C’est votre nation qui m’a donné le droit de jouer avec la vie humaine américaine. Mais je suis chagriné que vous le preniez ainsi. J’aurais espéré que ma première grande démonstration soit mieux accueillie. Peut-être aurais-je dû me montrer plus patient et rigoureux dans le choix de mon public. Après tout comment des péquenots de cette ville d’arriérés consanguins auraient-ils pu apprécier ? ... Je vais devoir me séparer de vous ! »

C’est alors que Brewtser s’avança face à Schlulftz. Il déchargea toutes les cartouches de son fusil à pompe droit vers sa tête. Il se doutait que la vitre qui les séparait était blindée mais il espérait secrètement qu’elle finirait par céder en ciblant le même endroit à plusieurs reprises.
Le point d’impact se constellait un peu plus à chaque tir mais ne semblait pas vouloir céder tandis que de l’autre côté Schlulftz riait devant ses pathétiques efforts. Brewster arma encore une fois la pompe de son fusil ... la dernière fois. Il savait combien de cartouches il avait emmagasinées dans le fusil et celle qu’il amenait dans le canon était sa dernière. Sans connaître un seul moment d’hésitation, il tira. Le son des plombs contre la vitre fut cette fois différent.

De l’autre côté de la vitre blindée, Schlulftz laissa échapper un cri de douleur. Un unique plomb était parvenu à franchir la vitre et lui avait lacéré la joue gauche. Il cracha un juron allemand incompréhensible avant d’appuyer sur un nouveau bouton. La baie d’observation du côté du groupe s’abaissa.

Tandis que Schlulftz et son Herr K s’enfuyaient par une porte, Brewster reporta son attention sur le zombie. Au moment même où le zombie comprit que le buffet était servi, Brewster s’élança vers lui. Il lui asséna un coup extrêmement brutal à la tête avec le canon de son fusil avant de lâcher l’arme, de saisir le zombie au cou à deux mains et de le lui briser comme s’il fut agi d’une brindille.

Montrant de la férocité pour la première fois depuis qu’ils l’avaient rencontré, tous s’écartèrent de lui lorsqu’il se retourna vers la vitre blindée. Soulevant le zombie par le cou et une cuisse, il le projeta avec une force phénoménale contre la vitre blindée. Vitre blindée qui explosa sous l’impact du corps projeté.

Même s’il était vide, Brewster reprit son fusil et s’engouffra par la brèche de la vitre blindée avant de se retourner.

« - Dépêchez-vous ! Il faut le rattraper ! » fit-il avec une main tendue.
_____________

Note 1 : Le nom du docteur résident dans le bunker est une invention de toutes pièces.
Je lui ai voulu une consonance allemande mais également un patronyme imprononçable.
Dommage pour moi, je n’avais pas prévu de l’écrire aussi souvent ^^’

Note 2 : Herr K pour Herr Koloss ... Monsieur Colosse
Je n’ai pas voulu que le Dr Schlulftz ait une imagination débridée

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Chapitre 522 - Terre 530 : Une tombe pour huit, part 3 :: Commentaires

Et bien, encore un sacré taré, ce docteur Truc xD

J'espère qu'il va mal finir celui-là, bouffé par ses propres créatures par exemple
 

Chapitre 522 - Terre 530 : Une tombe pour huit, part 3

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