Terre 6354 - Unicorps, Colombie, Annexe de Bogota - Cuisines

Frédéric était parvenu à neutraliser la créature de gaz mais au prix de lourdes blessures pour lui-même. Étalé sur le sol, il laissait ainsi Milla s’occuper seule du cuistot enfermé dans la chambre froide et qui dégageait toujours plus de chaleur. La jeune femme, malgré sa forme de lycanthrope, avait de plus en plus de mal à maintenir la porte du frigo fermée. Les déflagrations, amplifiées par la pièce confinée, devenaient trop puissantes.

Mais au moment où elle pensait que la situation ne pouvait pas être pire, une forte odeur d’ail lui vint aux narines. Sans relâcher la pression contre la porte, Milla tourna la tête et vit un humanoïde entièrement blanc se lever au fond des cuisines. De son corps émanait une fumerolle éthérée. La créature semblait perdue, ne sachant pas quel était son but.

« - Bon sang ! Qu’est-ce que c’est que ça encore ? »

Au même moment, le cuistot de la chambre froide créa une nouvelle déflagration de chaleur qui entrouvrit la porte du frigo d’un demi-centimètre. L’entrebâillement, aussi bref fut-il, permit un intense dégagement de chaleur qui accabla Milla. De son côté, la créature de nacre tourna la tête vers elle, ou plutôt le frigo d’où venait de s’échapper cette vague de chaleur.

« - Frédéric ? Ce serait le bon moment pour venir me donner un coup de main ! » proclama Milla.

La créature blanche se mit alors en marche en direction du frigo.

« - Frédéric ! »

A l’intérieur du frigo, les déflagrations recommençaient à augmenter la pression de la pièce.

« - FRÉDÉRIC !!! » cria-t-elle pour qu’il revienne à lui.

« - Unh ... » gémit-il, les séquelles de sa combustion interne le faisant encore souffrir.

Il tourna péniblement la tête vers Milla. Elle était toujours aux prises avec la porte de la chambre froide.

« - DE L’AUTRE CÔTÉ !! » l’avertit Milla.

Tournant lentement la tête de l’autre côté, il ne vit rien, la vue masquée par les différentes paillasses. Il tendit la main vers le premier établi venu et s’y cramponna pour se relever. Il eut tout juste le temps de voir la créature blanche tourner au coin de l’allée où il se trouvait avant qu’elle ne lui assène un puissant coup de poing qui le remit au sol.

D’ordinaire un pareil coup ne l’aurait pas mis au tapis mais il n’était actuellement pas en état d’y faire face. La créature ne lui laissa pas le temps de se relever que déjà elle lui assénait un coup de pied au ventre et le faisait reculer jusqu’au bout de l’allée. Frédéric accusait le coup mais ne laissa pas échapper une seule plainte. Observant la créature s’approcher de lui, il se demanda quelle était sa spécificité. Pourquoi ne l’utilisait-elle pas contre lui ? Ses coups le neutralisaient pour le moment mais ce n’était certainement pas ça qui allait le tuer. Que cherchait-elle donc ? Durant de longues secondes, Frédéric fut passé à tabac. Il était balancé d’un côté et de l’autre d’une des allées tandis que Milla s’évertuait à retenir fermée la porte de la chambre froide. Les détonations devenant à nouveau trop puissantes, la porte finit par s’ouvrir à nouveau brièvement, laissant échapper une nouvelle vague de chaleur.

Atteignant Frédéric, cette vague sembla le revigorer quelque peu. Il bloqua le coup suivant de la créature qu’il affrontait. Celle-ci regarda au-dessus de l’épaule de Frédéric en direction du frigo avec intérêt. C’est alors que Frédéric sembla comprendre quelque chose. Il parvint à repousser la créature blanche d’un coup de pied au ventre avant de se retourner vers Milla et de s’élancer vers elle.

« - MILLA ! OUVRE LA PORTE !! » cria-t-il.

Ne cherchant pas à comprendre, Milla ouvrit soudainement la porte. Un véritable déferlement de chaleur emplit alors les cuisines tandis que Frédéric se jetait sur les restes du cuistot.

« - REFERME !! » cria-t-il en bondissant dans la chambre froide et repoussant la cuistot au fond.

Milla s’exécuta. A l’intérieur, Frédéric empoigna le squelette de toutes ses forces et inspira de toutes ses forces, la bouche ouverte, absorbant la chaleur qui émanait de la créature. Il la sentait envahir son être. C’était une première pour lui mais la chaleur ardente du cuistot le revigorait. Son tonus et sa puissance musculaire remontaient en flèche. Ses blessures se résorbaient plus rapidement. A mesure que Frédéric absorbait la chaleur du cuistot, sa peau commença à luire. Au début ce fut comme si elle était trempée de sueur. Mais rapidement une lueur fut émise.

Observant cela par le hublot, Milla se demanda ce qui était en train d’arriver à Frédéric. Absorbée par le spectacle, elle avait failli oublier la créature de nacre. Celle-ci se dirigeait droit sur elle. Relâchant peu à peu la pression sur la porte, Milla se rendit compte qu’elle n’avait plus besoin de la retenir fermée. Elle se retourna alors vers l’immaculée créature. Elle frappa son poing droit dans sa paume gauche.

« - Si tu ne sais donner que des coups de pieds et de poings, tu vas vitre comprendre que ça ne sera pas suffisant ! » dit-elle, pleine d’assurance tout en avançant à l’encontre de la créature.

A deux mètres de la créature, Milla bondit et la frappa puissamment au visage. L’humanoïde fut projeté quatre mètres en arrière. Milla se mit à sourire.

Dans la chambre froide, le squelette du cuistot gisait sur le sol, désarticulé, aux pieds de Frédéric dont le corps était nimbé d’une aura de flammes noires. Sa poitrine se gonflait puissamment à intervalles réguliers. Il avait les yeux fermés, la tête légèrement relevée, il se sentait débordant d’énergie mais il n’était pas serein. Il était galvanisé et tentait de garder son contrôle. Dans les tréfonds de son être, Guerre poussait pour revenir à la surface. Il le sentait mais il n’avait plus la même ferveur de le garder sous contrôle. Il avait l’impression qu’une part de lui voulait le laisser sortir ... et il le craignait. Il craignait également que son cavalier le ressente et pousse encore plus. Frédéric laissa passer de longues secondes pour essayer de se reprendre mais les bruits du combat qui avait lieu dans la cuisine le perturbaient. Il rouvrit les yeux et bandit ses muscles. Se concentrant, il parvint à réunir l’intégralité de l’aura noire en une unique et obscure flamme dans sa main droite. Son regard était de nouveau déterminé. Il se retourna vers la porte de la chambre froide et l’ouvrit.

Alors qu’il s’attendait à voir Milla rouer de coups la créature blanche, la vision qu’il eut fut toute autre. La créature blanche se tenait à un mètre de lui, comme si elle avait attendu qu’il sorte du frigo. Mais contre qui se battait donc Milla ? Frédéric tourna alors la tête un bref instant et la vit aux prises avec un colosse doré plus loin dans la salle. Le colosse avait indéniablement le dessus. Alors qu’il allait passer outre la créature blanche pour porter secours à Milla, Frédéric sentit deux mains lui agripper l’avant-bras droit. A peine eut-il le temps de voir des mains blanches dessus que la créature enfonça la main enflammée de Frédéric dans son propre ventre ... en souriant. La réaction ne se fit pas attendre. La créature sembla irradier de l’intérieur ... avant d’exploser.

L’être blanc composé de phosphore recherchait depuis le début une source de chaleur pour se faire exploser tel un kamikaze. L’explosion qui en avait résulté fut terrible. Elle ravagea intégralement les cuisines. Au point zéro, plus rien ne faisait encore penser à une cuisine. Tout avait été pulvérisé jusqu’aux fondations de béton. Le sol du point zéro avait été creusé. Les fondations même du bunker avaient tremblé. Tous dans le bunker avait ressenti la secousse. Au niveau de la plonge, plusieurs canalisations avaient explosé, faisant jaillir de l’eau en tout sens. Dans la salle de vie commune, même les lourdes haltères avaient été déplacées. Dans les dortoirs, tous les lits superposés restants s’étaient renversés. Quant aux bureaux, de nombreux débris, bibelots et paperasses tapissaient maintenant les sols.

Au niveau des cuisines, Milla revenait à elle lentement sous sa forme lycanthropique. Allongée au sol sous quelques gravats issus des postes de cuisine les plus éloignés du point d’explosion, elle avait eu la chance que le colosse doré soit entre elle et l’explosion. Il avait encaissé la majeure partie du souffle et était allé s’encastrer dans le mur au-dessus d’elle. Elle voyait son buste et ses bras ballants à un mètre au-dessus d’elle. Pour sa part elle n’avait guère eu plus que le poil roussi par endroits ; une véritable chance. Ne comprenant pas ce qui venait de se passer, Milla souffla un coup lorsque le colosse doré se remit en mouvement. Encore encastré qu’il était dans le mur, sa première réaction fut de tenter d’attraper Milla en tendant les bras vers elle. La jeune femme se débattit mais comme lors de leur affrontement, elle n’avait pas de quoi s’opposer à lui. Ses griffes entaillaient superficiellement son derme métallique.

Soudain les bras du colosse devinrent mous et lui tombèrent littéralement dessus, comme tranchés du reste du corps. Milla leva les yeux et vit qu’il ne restait presque rien du buste du colosse hormis quelques gouttes dorée sur les pans du mur dans lequel il était encastré il y a quelques secondes encore. Du trou s’échappait une fine fumerolle.
Milla se redressa alors quelque peu et vit à l’autre bout de la pièce la silhouette de Frédéric, un bras tendu dans sa direction. C’était lui qui avait fait ça ?

Frédéric s’avança alors d’un pas déterminé vers elle. Milla comprit de suite que ce n’était pas Frédéric qui était aux commandes mais Guerre. Tout le côté droit de son corps était couvert d’une armure métallique sombre, de la cuisse à la joue. Son œil droit flamboyant d’une flamme noire. Milla était tétanisée face à cette vision de l’homme qu’elle aimait. Guerre arriva sur elle et l’empoigna par la gorge pour la relever.

« - Cherche Jéricho pour moi ! » dit-il d’une voix aussi ancienne que malfaisante.

Milla reprit forme humaine et parvint à échapper à l’emprise de Guerre ... l’espace d’une seconde. Le cavalier l’attrapa immédiatement par sa longue chevelure.

« - J’ai ... dit ... Ch-ch-cher ... LÂCHE-LA !!!! »

Immédiatement la main de Guerre relâcha sa prise avant d’agripper le métal qui était sur sa joue et de l’arracher dans un cri. Immédiatement, la fumerolle noire de son œil droit se dissipa ; Frédéric avait repris les commandes. Voyant Milla à terre, le regard de Frédéric changea.

« - Pardon Milla » dit-il avec plein de tristesse dans la voix.

Milla se releva en saisissant la main que lui tendait Frédéric.

« - Tu as repris le dessus à temps, c’est tout ce qui compte ! » lui dit-elle avant de le prendre dans ses bras.

« - Et puis je te le redis, on affronte ça ensemble ! ... Faut juste que je parvienne à m’habituer à te voir sous cet aspect pour surpasser ... cette peur, presque primale, que je ressens à chaque fois ».

« - Je suis désolé ».

« - Ne le sois pas, tu n’as jamais demandé à héberger un Cavalier de l’Apocalypse en toi ... si ? » fit-elle avec un sourire.

« - Ça ne risque pas, faudrait être complètement taré ! » répliqua Frédéric en souriant également.
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Bureaux

Wade poursuivait toujours le tentacule lorsqu’il parvint jusqu’à une salle de contrôle. De multiples écrans baignaient la salle d’une lumière artificielle. Mais ce n’était pas eux qui intéressaient Wade. La créature focus de toute son attention était une sorte d’amas de chair immonde muni de dizaines d’organes oculaires et d’une vingtaine de tentacules. La masse grouillait et s’agitait en tous sens. La simple pensée de se dire que cela avait été autrefois un être humain aurait révulsé n’importe qui d’autres. Mais Wade était au-delà de tout ça.

En surgissant ainsi dans la pièce, la simple présence de Wade déclencha des convulsions chez la créature. Wade s’immobilisa un instant. Manifestement son arrivée dans cette pièce n’était pas prévue. Le tentacule qu’il avait suivi jusqu’ici ne lui tendait donc pas un piège. La créature s’était dévoilée de par son insatiable curiosité qui la poussait à tout observer. Wade tourna légèrement la tête vers les écrans et comprit que le bunker était truffé de caméras. Il reconnut les silhouettes de certains de ses compagnons.

Profitant de cette distraction, la créature globuleuse l’attaqua de ses tentacules. Même si Wade s’était permis de détourner le regard, il était resté alerte. Dégainant ses faux, il découpa tous les tentacules qui tentèrent de l’agresser. La créature gémit de douleur. Wade décela du désespoir dans son attaque. Était-ce tout ce dont elle était capable ? Wade n’allait certainement pas attendre pour l’apprendre à ses dépens. Prenant une grande inspiration, il cracha la seconde suivante un brasier azur sur la créature dégoûtante. Celle-ci se tordit, se recroquevilla sur elle-même avant de se rabougrir et de rendre l’âme.

Après quoi, Wade s’approcha des écrans. Il vit Westwood et Stephen sortir de la plonge, revenant au réfectoire. Sur les écrans de la salle de vie commune, il vit Jeremiah, muni d’un curieux arc, et Blanche. Ils semblaient en avoir également fini avec les créatures que Jéricho leur avait envoyées. Dans les cuisines, il vit un cratère et conclut que c’était là qu’avait eu lieu l’explosion qui avait secoué le bunker quelques secondes auparavant mais toujours pas de traces de Jéricho tandis que Frédéric et Milla en sortaient. Où était donc passée cette satanée créature de Jéricho ? Observant les écrans des dortoirs, Wade vit que Sandora était en train d’être étranglée par le Giaz du Mastercorps, positionné dans son dos. Wade ne sembla pas y porter plus d’attention que cela lorsqu’il vit une lueur émeraude dans le coin d’un écran. C’était Jéricho ! Wade quitta la salle de contrôle comme une furie. Il retraversa les étages de bureaux à toute vitesse, bondissant par dessus le cadavre du Giaz de l’Unicorps.

Arrivant au réfectoire, il fendit la pièce en esquivant ceux qui s’étaient réunis ici. Sans dire quoi que ce soit, il fonça vers la porte des dortoirs.
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Dortoirs - Quelques minutes plus tôt

Savourant sa victoire, Sandora reprenait son souffle allongée sur le dos. Ce ne fut que lorsque Giaz arriva au-dessus d’elle qu’elle s’aperçut de sa présence. Sandora trouva cela curieux de ne pas l’avoir entendue se rapprocher. A peine eut-elle formulé cette pensée que le reptiloïde l’attrapa par les cheveux et l’envoya s’écraser contre un mur. Le choc avait été rude et allié avec l’incompréhension d’une telle attaque, Sandora ne se releva pas tout de suite. Cela laissa le temps à Giaz de la rejoindre. A peine avait-elle mis un genou au sol pour se relever qu’elle sentit des mains écailleuses lui enserrer le cou avec une force implacable. Sandora ne parvenait pas à lui faire lâcher prise. Il était sensé être son binôme et tous deux devaient veiller l’un sur l’autre. Tous ses autres compagnons étaient dispersés dans le bunker. Alors sur qui pouvait-elle bien compter maintenant pour la tirer de ce mauvais pas ?

Dans un coin de la pièce, Jéricho apparut en traversant le mur. Bien qu’amputé de son bras gauche, la créature ectoplasmique se délecta de la situation qu’il avait mis en scène.

A genoux et son agresseur exerçant toute sa force et son poids sur son cou, des pétéchies commençaient à apparaître dans le blanc des yeux de Sandora ; elle suffoquait. Son heure était arrivée. Alors qu’elle formulait cette dernière pensée, elle vit un flash de lumière puis elle sentit les mains de son agresseur devenir molles sur son cou. Elle tomba en avant, reprenant son souffle. La seconde suivante, le corps de Giaz tombait à côté d’elle. Ne comprenant pas ce qui se passait, elle regarda le corps de Giaz et vit qu’il n’avait plus de tête. Là où devait être son cou, il n’y avait plus que de la chair brûlée et fumante. Qui était donc intervenu de la sorte ? Elle tourna la tête et vit une silhouette métallique. Elle leva les yeux et vit un smiley lumineux à la place d’un quelconque visage.

« - I-I-Isaac ? » fit-elle d’une voix étouffée.

Le drone s’avança vers elle tandis que le canon qu’il avait en guise d’avant-bras droit reprenait sa forme initiale.

« - C’est un plaisir que de vous revoir, Sandora Setsuna ! » fit le drone en lui tendant la main.

« - C-C’est t-toi ... *tousse* ... q-qui m’a ai-aidée ... *tousse* ... d-déjà tout à l’heure ? »

« - Affirmatif ! » répondit le drone.

Soudain les portes de la pièce s’ouvrirent en un grand fracas. Wade bondit dans la pièce, ne s’occupant pas de Sandora et encore moins d’Isaac. Immédiatement, il se tourna vers l’emplacement de Jéricho et se mit à sourire tout en posant sa main gauche sur le mur à côté de lui.

« - Je t’ai trouvé ! » lui adressa-t-il.

« - Certes ! Mais pas encore attrapé ! » répliqua Jéricho.

L’ectoplasme tenta de passer à travers le mur juste à côté de lui pour fuir la pièce mais s’y heurta avec grande stupeur.

« - Tu disais ? »

« - Qu’as-tu fait ? »

« - Temps que ma main touche ce mur, aucune âme ne peut ni entrer ni sortir de la pièce » répondit Wade.

« - Temps que ta main touche ce mur ? Humph ! Comment feras-tu pour me tuer alors ? » s’amusa Jéricho tout en s’éloignant du mur.

« - Qui a dit que ce serait moi qui te tuerais ? Tu es prêt ? »

« - Oui ! » répondit sobrement Jeremiah.

Wade décolla alors sa main du mur. Jéricho tourna la tête vers la porte et vit que le vampire braquait son arc droit sur lui. A peine la barrière de Wade s’effaça-t-elle que le vampire relâcha sa flèche qui vint transpercer en un éclair le torse de Jéricho. La flèche créa un orifice du diamètre d’un ballon de basketball.
Jéricho n’en revenait pas. Il n’avait jamais entrevu la possibilité de mourir ici et maintenant. Il fronça les sourcils et tenta de lancer une dernière invective lorsque une seconde flèche lui pulvérisa la tête.

« - C’est fini ? » demanda Blanche.

Wade s’avança sur les restes de la dépouille de Jéricho et les soumit à un brasier azur.

« - Maintenant oui » finit-il par dire.

« - N-Non ... Il r-reste la c-créature ... de gaz q-qui a ... attaqué Giaz » signala difficilement Sandora.

« - J’ai neutralisé l’arsenic qui la constituait » informa alors Isaac.

Sur ce arrivèrent Frédéric et Milla, quelque peu en retard sur le reste du groupe.

« - Sandora ! Ça va ? » fit Frédéric en s’avançant précipitamment vers la sirène, sans remarquer la présence d’Isaac.

« - Le temps que je reprenne mon souffle et je me guérirais avec un chant curatif » fit-elle en se relevant seule, ignorant la main tendue de son ex-amant.

« - Heureusement qu’Isaac était là » ajouta-t-elle.

« - Isaac ? » fit Frédéric en se retournant vers le drone.

« - Isaac ! Ravi de te revoir, vieille branche ! Comment tu nous as retrouvés ? » lui adressa-t-il avec une tape virile sur l’épaule.

« - Je suis également satisfait de vous avoir retrouvés Frédéric, Jeremiah, Wade, Colonel Westwood et Stephen. J’observe de nouvelles entités dans votre groupe ».

« - NOTRE groupe ! Il ne serait pas le même sans toi ! » lui adressa Jeremiah.

« - Vous m’honorez, Jeremiah d’Erebard ! »

« - Erebus ! Maintenant c’est Jeremiah Erebus ».

« - C’est consigné dans mes banques de données. Je me dois de vous informer en retour que ma désignation a également changé. Elle est maintenant Isaac Pesnl ».

Frédéric jeta un coup d’œil à Jeremiah. Ce nom ne leur était pas étranger.

« - Pesnl tu as dit ? » fit Jeremiah.

« - Comme Io Pesnl, tout à fait ! » fit alors la voix de Io qui se matérialisa en hologramme aux côtés d’Isaac.

« - Ravie de vous revoir, messieurs ! » ajouta-t-elle.

« - IO ? Mais tu ... Tu n’es pas ... plus ... Bon sang, qu’est-ce qui t’es arrivé ? »

« - Et si l’on remettait ces touchantes retrouvailles à plus tard ? On a un problème autrement plus urgent ! » intervint Westwood.

« - Wormcell s’est échappé ! » ajouta Stephen.

« - Quand je vois ce qu’il reste de son maître-chien, ce n’est pas étonnant ! » remarqua Westwood en voyant les restes encore fumants du Giaz du Mastercorps.

« - J-Jéricho l’a retourné ... contre moi » répondit la sirène.

« - A part le fait de nous priver de moyen de transport, qu’est-ce que cela signifie ? » fit Blanche.

« - Sans mes sorts de dissimulation, le Mastercorps a du détecter son vecteur de fuite » informa Stephen.

« - En basant mes calculs sur les ressources observées sur le monde du Mastercorps, statistiquement, ils auraient fini par déjouer vos sorts dans approximativement trois jours. Cela fait cinq jours que je suis revenu dans cette dimension. Mes processeurs ont mis un temps non négligeable à analyser vos sorts de dissimulation. Même si l’esprit humain est bien plus évolué qu’un esprit synthétique, il applique néanmoins toujours inconsciemment un certain motif dans tout ce qu’il fait. Cela répond donc à votre question, Frédéric » expliqua le drone.

« - C’est bon à savoir » fit Stephen.

« - C’est toujours utile d’apprendre de ses erreurs ... même s’il est trop tard pour en tirer un quelconque profit ! » dit alors une voix semblable à celle de Stephen.

Tous se retournèrent en direction du réfectoire pour apercevoir Seven ouvrant un portail dimensionnel d’où commencèrent à apparaitre plusieurs silhouettes.
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Note : Durant cette pentalogie Alma, Jéricho a opposé à nos héros moult créatures issues de ses manipulations. Je me suis évertué à faire en sorte qu’elles soient toutes issues d’éléments déjà présents dans le corps humain.
Ainsi Westwood et Stephen ont affronté au niveau des plonges une créature à l’armure d’ongles, une autre au squelette déchainé, une composée d’eau, une d’électricité (que l’on trouve entre autre dans notre système nerveux), une faite de bactérie (flore intestinale).
Blanche et Jeremiah ont quant à eux affronté une créature musculeuse, une faite de sang, une autre manipulant le magnétisme, une faite de soufre (petite transgression puisque le soufre n’est pas présent sous cette forme dans notre organisme) et une de lithium.
Milla et Frédéric ont combattu une créature faite de langue et muqueuses, une faite d’or (on en a quelques microgrammes dans le corps), une faite de phosphore, une autre dégageant de la chaleur, une de lipides (graisses) et enfin une d’iode.
De leurs côtés, Giaz et Wade ont croisé la route de créatures composées de multiples yeux, de cuivre, de fluor, de strontium et de plomb.
Enfin Sandora, le Giaz du Mastercorps et Wormcell ont été confrontés à une créature de peau, une faite de lumière (oui, notre corps émet de la lumière), une de molybdène, de silicium (que j’ai transformé en silicone, parait que certains en ont dans le corps :p) et d’arsenic.
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A suivre dans le chapitre 463 : Un, deux, trois ... !